Les Verts Socialistes Maghrebins


Parti de l´écologie, liée nécessairement au socialisme scientifique, la nature de son édification  ne se réalise qu´avec la scission avec la politique quotidienne.

CE QUI DISTINGUE NOTRE PARTI

 

POLITIQUE

 

          On reproche aux gauchistes de vouloir établir la dictature du Prolétariat, qui n'est pas a confondre avec un régime militaire, notamment tout régime politique basé sur la production mercantiliste est analogiquement dictatorial, ce dernier représente un ensemble de lois que la démocratie engendre, dicte  des mesures subordonnées automatiquement à la loi de la valeur qui s´expriment en dictature bourgeoise déterminant tout le processus de développement capitaliste. 

 

        Tandis-que la dictature du Prolétariat qui est l´alternative et la négation du système d´esclavage moderne, à savoir le salariat,  est le processus de transformation des rapports de production et de distribution  du modèle capitaliste en celui socialiste basé sur les Soviets (les conseils du Prolétariat), seuls pouvant socialiser les moyens de production et de distribution par leur unités structurées, réorganisent toute l´économie, favorisent la production locale communautaire: tout d´abord remplaçant progressivement l´industrie  agro-alimentaire qui détruit les petits paysans de production naturelle en faveur de la conservation et la globalisation du marché, de la chimie au profit des multinationales, des bourses du secteur alimentaire improductives et spéculatrices qui détériorent la qualité des produits et donc  la vie humaine devenue généralement chimique et carnivore  faite pour une meilleure exploitation de la force de travail, sur terre 1 sur 2 personnes meurt de crise cardiaque, 1 sur 3 du cancer: Une terre PROPRE  et saine donne des produits sains, des produits sains créent une bonne santé humaine et animale, une bonne santé doit s´exprimer en un excellent  esprit psychique résultant nécessairement à une meilleure prise de conscience et facilite donc le passage à la future société humaine qui est socialiste et non mercantiliste, c´est une faveur  à l'ensemble de l´unité sociale, l´inverse déchirera continuellement l´unité sociale sous telles politiques actuelles dans le monde (Chômage et exploitation violente, violence individuelle et des classes, terreur et guerres de nations)  c´était même l´avis de Helmut Schmidt: "Le niveau  des politiciens a trop baissé ces derniers cycles" .

 

Ne sachant pas ce que le rôle  du parti révolutionnaire est ?  Voila une si courte réponse:     

Le Parti a pour tâche de diffuser la théorie révolutionnaire dans les masses, d'organiser les moyens matériels d'action, de diriger la  classe laborieuse dans le développement de la lutte en assurant la continuité historique et l'unité internationale du mouvement sans laquelle il ne pourrait pas avoir de succès contre l'unité contrainte des pays capitalistes.

 

 

Ecologie

IMPORTANT: 

Les sacs en plastique

On va dire que c’est le plus facile à éliminer, car on trouve très facilement des sacs réutilisables et c’est une habitude qu’on a commencé à prendre.

-> No plastic habit 1 : toujours avoir un sac réutilisable sur soi, de préférence en coton bio (tant qu’à faire) dans la mesure du possible. On le plie et on le glisse dans notre sac à main, et messieurs, vous pouvez facilement en garder dans une poche.

 Je ne suis pas fan des sacs biodégradables ou oxy-biodégrables, dont les impacts ne sont pas très clairs.

Les bouteilles en plastique

-> No plastic habit 2 : boire l’eau du robinet et vous procurer une gourde en inox pour vos déplacements. Si elle est isotherme, vous pourrez même vous en servir pour vos cafés à emporter et ainsi éviter l’éventuel polystyrène !

Gourde Klean Kanteen

-> No plastic habit 3 : troquer les bouteilles en plastique (jus, lait etc.) pour des bouteilles en carton ou en verre. Si c’est possible pour vous, pressez votre propre jus de fruit, ou faites des smoothies ! (Pour rappel, les bouteilles en plastique sont recyclables, mais contiennent des toxiques: Métaux lourds, hormone, Weichmacher).   

La dėmocratie est l’art des deux guerres

      D’abord médiatique, ensuite militaire et catastrophique

                                     

    La démocratie prend son élan  aux élections, qu’elle  soit prétendument transparente ou non, elle engendre des mécanismes que très peu de gens connaissent, seuls les révolutionnaires avancés, dialecticiens  concernés le savent, ils les revoient à chaque mouvement social, toutes les minutes aux médias et pour cette complexité qu’ils méprisent ces enjeux :

Par exemple le début et la suite de l’avènement des gouvernements précédents et post-antifadha nous ont démontré ce processus démocratique, nous vivons les résultats progressivement dans tous les domaines : la mystification née en elle apparait cycle par cycle, celui de la constitution qui s’étale pendant des années suivie de plusieurs remaniements ministériels successifs,  gouvernement  de l’unité nationale, ensuite de la réconciliation nationale qui aboutira à la grâce  des délinquants  d’état,   « lutte antiterroriste », « lutte contre la corruption » et ce qui en suit, mais les braves disent  la transition démocratique est une trahison et  le chaos et ce depuis l’avènement de Louis Bonaparte, les membres de l’état devient de la trajectoire en disant  « aidez nous avec votre silence », le silence pour accroitre la misère et la pollution en masse.

Encore une fois: KEYFAMA TEKOUNOU  YOU WËLLA AALEYKOUM, nous devons le savoir pour faire un pas en arrière afin d'avancer deux pas en avant.
Pour être plus clair, la démocratie est un démon de la liberté, déja par F. Engels  reconnue en tant que simple bulletin de liberté, parce qu'elle ne représente que la liberté des capitalistes, quant à sa simulation, tout parait généralement libertaire , cependant pour la majorité, elle existe que dans les médias , puisqu’elle s’achète chèrement, elle appartient aux riches, car les pauvres ne se permettent pas de la payer
     Ce n’est pas par hasard que tous les gouvernants du monde entier s’accordent [1] à l’application de la démocratie, comme si elle était le mot de passe pour « libérer » les soumis à leur domination, ceux qui travaillent de 8 à10 heures par jours ou  qui chôment depuis des années.   Pas de logique.  Ils veulent et doivent nous enrouler dans un vide politique sous le bulletin de liberté, ne cessent de nous apaiser à l’aide des « représentants du peuple », ceux  qui ne peuvent même pas se représenter et ne peuvent que  représenter  au fond l'état,  le peuple est la proie de leur  parlement bavard, cela se passe dans le monde de la démocratie. 

  Et puisqu'ils touchent un salaire dix fois plus que celui du producteur[2], dans la société capitaliste le pouvoir est au bout du fusil et à la banque, comment peut-on ne pas croire au payeur  de quatre mille dinar et croire aux citoyens soumis au parlement des sous-parleurs ???, peuvent-ils vraiment le faire ? inadmissible des deux parties,  ces privilégiés de l’état ne le font pas par principe.

  D’autant plus qu’aucun peuple ne peut jouir de la forme d’unité, plutôt de plusieurs, voire celle de la classe bourgeoise opposée à la classe des travailleurs et à la classe moyenne  ( Intellectuels, paysans pauvres, artisans ), par ailleurs la démocratie repose sur des contradictions d’intérêts de classes, de contenu  irrémédiable à tout progrès social né à travers cette voie.  Friedrich Engels nous a déja prévenus dans "Progrès de la réforme sociale sur le continent"  dans le journal  en Angleterre [»The New Moral World« Nr. 19 du 4. November 1843] :

 traduit:

 Journalistes, hommes politiques, l'opposition incluant la Pseudo-gauche ne cessent de répéter d'avoir atteint à travers la "révolution" au moins la démocratie, qui est à leur sens la liberté et la dignité, cela peut être en rêvant, mais ce qui est faux est  le fait qu'ils n'ont pas de liberté, encore moins de dignité en étant séparés de leur production sociale, de la passion de vivre à travers leurs propres moyens et non pas par IMPORTATION DE VIVRES D'OUTRES MERS.

La vraie liberté n'est pas le pluralisme de partis, liberté d'expression ou le choix d'élire son maitre pour un esclavage  moins féroce ou despotique occulté.

  Notamment dans la société mercantiliste, celui qui a assez d'argent -- de quelle fortune l'état s'en fout -- est assez libre et sent du moins très peu de dignité, mais pour ceux qu'ils ne l'ont pas, n'ont rien des deux et il en reste que de se lancer dans les secteurs d'aventures guidés par une aliénation chronique, dont seule l'incapacité du gouvernement est à l'origine  .

 

La démocratie ne repose pas uniquement sur la liberté partielle, ou bourgeoise, mais encore sur l'accumulation de la valeur, elle s’engage à maintenir ces contradictions de classes, à défendre tout ce qui est relatif au développement du capital qui est son âme, les moyens de violence et de mystification sont ses organes, notamment les médias qui ne cessent de  modeler, truquer, répéter des informations filmées selon des scénarios et transmises par le monopole de l’information  Occidental, 4è organe de l’état après la défense, l’intérieur la justice incluant l’administration.

Comment fonctionne cette démocratie dans le monde soumis à-elle ?  Exemple : Les américains bombardent en Libye ou en Syrie les combattants de libération du pays, ils annoncent que l’attaque aérienne  a ciblé des terroristes (La nouvelle musique sioniste) ou l’état islamique,  tuant une vingtaine de terroristes, cependant, tout ce qui est contre eux sont mentionnés terroristes de l’E.I, et quand ils  doivent soutenir  les terroristes DAECH qui est leur armée secrète formée de légion étrangère, ils prétendent  continuer à combattre l'état islamique, et quand ils perdent une vingtaine  de leurs soldats, ils annoncent qu'un ou deux (leurs morts divisés par dix, mais nos hommes tués en Irak ou en Syrie seront multipliés par 10 ).

Tout en Sachant  que ces informations de leur monopole doivent circuler dans le monde entier, et s'imposent en tant que source à tous les médias (nos médias les reproduisent en copie conforme),  c’est une obligation de la mystification centrale qui se trouve aux mains de la CIA, NSA, MI6, Mossad.

Ces moyens mystificateurs sont tellement d'importance  que l’ONU appelle à une journée de manifeste démocratique le 18 septembre 2017, la Tunisie se prépare aussi à organiser la « transition démocratique » mais peut être par erreur ou par TMAA au  chaos de la balance commerciale,  aux crédits sans fin, au chaos budgétaire et social pourvue qu'ils se font consolider leur pouvoir. 

      Cette transition aussi bien démocratique qu’économique ont des répercutions  tant préparées par les forces de l’OTAN, voire des coups servant à la stagnation de l’économie tunisienne, à son effondrement partiel lié à la dépendance du pays, un coup déjà réussi dans l’histoire de l’infiltration du protectorat français en Tunisie, répété encore actuellement dans la mêmes stratégie « antiterroriste, les tireurs de ficelle» et nos gouvernants les débobineurs.

En frappant ainsi en alliance les poumons du pays à savoir le tourisme, l’Europe a mis l’accent sur ses revendications communes pour exploiter les richesses de l’Afrique en ouvrant un portail de grande taille en Tunisie, un terrain et de bases militaires et d’entente des services de renseignement de l’alliance atlantique et plate-forme pour des attaques prévisionnelles dans les régions énergétiques africaines, ce programme fait l’objet des attentats criminels à Bardo comme à Sousse pour limoger brusquement l’économie tunisienne et imposer ses conditions difficilement réalisables :

 Mauvaise nouvelle pour le tourisme tunisien: suite à l'attentat de Sousse (Hotel impérial) le Foreign Office a reconduit l’interdiction de voyage en Tunisie imposée à aux ressortissants britanniques.

Le ministère britannique des Affaires étrangères avance  ainsi le pas aux autorités tunisiennes, qui viennent de prolonger  de trois mois  a nouveau l’état d’urgence.   Les médias britanniques, dans leur ensemble, ont relayé ce nouveau communiqué du Foreign Office où il est déconseillé avec beaucoup d’insistance aux voyageurs britanniques de se rendre en Tunisie, ce qui paraissait un long processus  mais sans prendre en considération des attentats sans restrictions qui ont secoué les grandes villes Européennes afin de faire basculer les populations dans les bras des ministères de l’intérieur ; les enchainer dans le vide politique, aux changements de lois qui contournent l'opposition, la seule voie qui garantit leurs  intérêts violents aux pays de leur cible.

A  cette occasion les médias britanniques ont également rappelé la tragédie de l’hôtel Imperial Marhaba  à Sousse, où 30 ressortissants britanniques ont trouvé la mort lors de l’attaque criminelle du 26 juin 2015… pas de trace encore par le tabou des commanditaires ( exécutée par les armées secrètes de l’OTAN) malgré l’arrêt de quelques individus impliqués, notons, tant que ces événements continuent dans le monde  et le tunnel ne voit pas de lumière, ils font partie des programmes initiés à travers le 11 septembre 2001 à New-work  par les services secrets des grandes puissances bien réputées afin de légitimer la guerre total  au monde musulman a cause de l'énergie : Guerre de civilisation capitaliste contre les mécanismes de freinage[3] islamique des rapports capitalises.

   

   En outre, le gouvernement Anglais répondait à la Tunisie l'an dernier que si le gouvernement Tunisien dédommageait les morts de l'attentat d'une somme géante de 349 Millions DT, les touristes reprendront l'ancienne trajectoire tunisienne.  Ce qui ne pourrait pas être réaliser.

Par ailleurs, étant donné que l’embargo Européen a joué son rôle pour accabler  l’économie du pays dans l’impasse : tourisme , exportation et  les contrats forcés, alors les tireurs de ficelle (l’OTAN) relâchent progressivement leur cible sous prétexte que la sécurité  est revenue en Tunsie:    

« L'ambassadeur du Royaume-Uni à Tunis, Mme Louise  De Sousa a relevé, mercredi, à Tunis que « la capacité des autorités tunisiennes à atténuer les menaces terroristes et à mieux protéger les visiteurs étrangers s'est améliorée », ce qui reflète, selon elle, une évolution.

S'exprimant au cours d'une rencontre de presse à la résidence de l'ambassade britannique à Tunis, Louise De Sousa a ajouté que les autorités britanniques ont levé les restrictions de voyage vers la Tunisie car « il n'y a eu aucune opération terroriste ciblant les touristes étrangers en Tunisie depuis l'attaque de Sousse en juin 2015 ».

Et d'expliquer que la décision de restriction de voyage avait été prise dans le cadre de la politique étrangère du Royaume-Uni. Le ministère des Affaires étrangères britannique, a-t-elle dit, et prévient contre les déplacements en cas de menaces terroristes ou de danger extrême et imminent pouvant affecter gravement les ressortissants britanniques.

La diplomate britannique a, cependant, souligné que ce changement des consignes de voyage vers la Tunisie « ne signifie pas qu'il n'y pas de risque pour les ressortissants britanniques qui visitent la Tunisie ».

Cela veut dire que le monde doit fonctionner selon leur volonté et « la consultation des conseils des autorités avant de voyager en Tunisie demeure nécessaire », a-t-elle souligné tout en tenant la ficelle en main, tandis-que l’état tunisien ne la décèle pas.

« Les déplacements restent, cependant, déconseillés dans certaines régions, y compris les zones militaires fermées dans le sud et l'ouest de la Tunisie et la frontière libyenne », a indiqué Mme Louise De Sousa.     

 

    Par Ali Computer  Sousse le 16.09.2017 … 

Notes

[1]  Tous les pays de l'OTAN se sont partagé le monde en accord avec les USA, un partage entre chiens et chats.

[2]  Les producteurs sont ceux qui travaillent productivement

[3]  L'islam est une religion structurée scientifiquement sous des postulats qui définissent tous les domaines de la vie humaine, son économie prend soin du corps humain et de la nature, son système de zeket impot décrété en progression, il ne se lie pas à la caisse de l'état, mais directement aux pauvres, c'est un freinage d'enrichissement, imposé contre  système mercantiliste, contre le marché féroce.

 

 Il est à conseiller à chaque personne voulant croire à la démocratie importée par l’alliance Occidentale de lire et relire ce texte rédigé par M. DINUCCI, l’expert Italien en Géopolitique auquel je lui relève mon chapeau pour toutes ses œuvres courageuses. A.C

              

     La dėmocratie est l’art de la guerre 
                                   par Manlio Dinucci

              
D’abord dépassé par les révolutions arabes renversant en Tunisie et en Égypte les dictateurs alliés, Washington s’est rapidement adapté.
Désormais, le mot d’ordre est de profiter de la fin des dictatures pour imposer la déréglementation économique, c’est-à-dire pour ouvrir la voie à une autre forme d’exploitation de ces pays. De même que la CIA utilise des activistes serbes pour lancer les révolutions colorées, elle utilise des militants polonais pour la transition économique.

 
Quel modèle de transition démocratique devrait adopter la Tunisie et l’Égypte, à peine libérées des dictatures de Moubarak et Ben Ali ? Pas de doute pour le président Obama : le modèle polonais. La Pologne, a-t-il déclaré le 28 mai à Varsovie, a effectué «un parcours vers la liberté qui a inspiré nombre de personnes dans ce continent et au-delà ». Et de lister ainsi les grands mérites de Varsovie. Avant tout, le fait que « les États-Unis et la Pologne ont forgé un exceptionnel partenariat de défense enraciné dans l’alliance durable de l’OTAN ».
Pour la forger encore plus, le président Obama et le président Komorowski ont annoncé que sera déployé en Pologne un détachement de  l’U.S. Air Force, formé de chasseurs-bombardiers F-16, aux côtés de ceux que les USA ont vendus à la Pologne. Sera aussi réalisé en territoire polonais un site balistique du « bouclier anti-missiles ».

En attendant, le Pentagone y a déployé des batteries de missiles Patriot. 
Grands progrès aussi dans le partenariat entre les forces spéciales des deux pays et dans l’entraîne- ment commun des troupes (2 600 hommes) que la Pologne garde en Afghanistan sous commandement étasunien. Et on annonce un accord ultérieur qui « réduira fortement les barrières du commerce des armes», en permettant à la Pologne d’importer (en s’endettant encore plus) d’autres armements état-uniens.
On comprend ainsi tout l’enthousiasme d’Obama pour le modèle polonais et cette déclaration :  « Nous voulons encourager les nations du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui, surtout en Égypte et en Tunisie, luttent pour la transition vers la démocratie, afin qu’elles bénéficient de l’exemple polonais ».

L’encouragement n’est pas que verbal. À Varsovie les deux présidents ont rencontré les « activistes polonais pour la démocratie » qui venaient de rentrer d’une « visite réussie » en Tunisie, conduite par l’ex-président Walesa (honoré, comme Obama, du prix Nobel de la paix).
Étant donnés les résultats, ils ont décidé d’envoyer en Tunisie « d’autres experts en transition pour collaborer avec le nouveau gouvernement ».
Très apprécié aussi par Obama le fait qu’en Libye, des activistes polonais collaborent avec le conseil de Benghazi pour une « transition politique » du pays, c’est-à-dire pour le renversement du gouvernement de Tripoli. Œuvre méritoire inspirée par Washington.

Elisabeth Sherwood-Randall, influente conseillère d’Obama, a précisé que « /des institutions démocratiques étasuniennes, parmi lesquelles le National Democratic Institute (NDI) [1 <#nb1>], sont déjà en train de soutenir l’engagement des Polonais dans les mouvements arabes pour la démocratie ». Ce qu’est le rôle de ces «institutions démocratiques », dirigées et financées par la CIA et qulques autres agences fédérales, le NDI le confirme quand il écrit que son travail à Benghazi est facilité par le fait que d’ « importantes personnalités libyennes avaient déjà participé à ses cours tenus au Maroc et aux États-Unis ».

L’argent ne manque pas pour ces activités. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), après avoir démantelé et privatisé les propriétés publiques de la Pologne et d’autres pays de l’Est, débarque en Égypte et en Tunisie en offrant 5 milliards de dollars en échange de « /réformes adéquates/ », qui ouvrent grand les portes aux multinationales et aux bases militaires étrangères. C’est la nouvelle croisade au premier rang de laquelle se trouvent les activistes polonais, fiers de porter sur la poitrine l’emblème d’un F-16 sur fond de dollar.
Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 
italiano <Democrazia-polacca-in-Africa>  Português
<Democracia-polaca-em-Africa>  English <Polish-Democracy-for-Africa>-Ange Patrizio <_Marie-Ange-

Ces Citations portant des valeurs d'évolution 


« L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes. […] Ne soyez jamais absolument certains de quoi que soit. » [Bertrand Russell.]
« Je suis citoyen des États-Unis et j’ai une part de responsabilité dans ce que fait mon pays.J’aimerais le voir agir selon des critères moraux respectables[1]. Cela n’a pas grande valeur morale de critiquer les crimes de quelqu’un d’autre – même s’il est nécessaire de le faire, et de dire la vérité[2]. Je n’ai aucune influence sur la politique du Soudan, mais j’en ai, jusqu’à un certain point, sur la politique des États-Unis.[3] »
[Noam Chomsky, The Guardian, 20 janvier 2001.]
st que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes. […] Ne soyez jamais absolument certains de quoi que soit. » [Bertrand Russell.]
« Je suis citoyen des États-Unis et j’ai une part de responsabilité.

Notes de A.Computer:
[1] Actuellement l'état a essuyé tous les critères moraux respectables.

[2] Dans la société de classes, la vérité, la dignité et le respect sont imaginaires, c'est la démocratie qui les a remplacés!!!                                                   [3] Moi je  préfère que cette influence soit faite, l´un sur l´autre plutôt que sur l´état, que le Tunisien, le Nord-Africain le fasse.

 

Ou suis-je, en Amérique?

 

 Un père de 4 enfants m’arrêta le soir sur la route à Khazema Sousse, il s'exprima affolé ainsi: Mr. excusez-moi, en me montrant une grande orange qu'il vient de la payer chez le commerçant, se plaignant d'avoir payé 0,880 DT.

Le jeune homme fut choqué du prix de cette orange et me demanda: "Ou suis-je mr. en Amérique pour pouvoir payer ce prix d'une orange? " Je lui répondis non tu es au Canada car ce prix est libéré par la démocratisation américaine de la vie du tunisien (la liberté du commerce)  par les forces de l'OTAN dissimulées par les crédits de cette alliance, à savoir l'amitié avec l'OTAN.

Je lui pris l'orange dans ma main afin de la peser approximativement, elle a fait presque 300 gr. Je lui ai expliqué que le Kg donc faisait de 2,700 à 3,000 DT.  Pour justifier son prix, j'ai du aller à ce magasin pour voir le prix, et c'était bien 2,800 DT le Kg et les mandarines a 3,000 DT. 

 

On a vraiment l'impression d’être au Canada et non pas aux USA, car les oranges aux USA sont moins chères que chez nous. Sa réponse fut si courte  qu'il me dis "comment veulent-ils que les pauvres vivent ici?" Cette histoire fut racontée à mon ami, celui-ci ne s'étonna pas des prix en Tunisie et évoqua le même cas en achetant une pomme rouge qui lui a coûté 1,700 DT, sachant que l´ouvrier gagne 1,900 DT de l´heure brut . Au lendemain, personnellement je devais faire des achats au marché, commençant  par un kg de pommes de terre composé de 3 grosses patates qui  m'ont coûté 1,300 DT; c'est à dire l'une à 0,430 millimes!!! Voila l'évolution économique du pays, celle qui a marqué la démocratie que j'avais toujours rejetée, car elle représente la liberté du commerce, des riches au dépend des pauvres, donc le développement des rapports capitalistes par tous les moyens.

 

 

 

?" 

Cette histoire fut racontée à mon ami, celui-ci ne fut pas étonné des prix en Tunisie et évoque le même cas en achetant une pomme rouge qui lui a coûté 1,700 DT, sachant que l´ouvrier gagne 1,900 DT de l´heure brutt.
Au lendemain, personnellement je devais faire des achats au marché, un kg de pommes de terre composé de 3 grosses patates qui  m'ont coûté 1,300 DT; c'est à dire l'une à 0,430 millimes!!! 
Voila l'évolution économique du pays, celle qui a marqué la démocratie que j'avais toujours rejetée, car elle représente la liberté du commerce, des riches au dépend des pauvres, donc le développement des rapports capitalistes par tous les chemins. 

Certaines personnes se plaignent de cette situation, ils se sentaient mieux au temps du RCD de Ben Ali et ce dernier " a bien détournés des fonds tunisiens mais il avait bien géré le pays!!! " Ont-ils raison ces gens qui ne savent rien de la réalité, comparer n'est pas un critère de connaisseurs, faut-il encore leur dire qu'au temps de ce philistin l'économie mondiale  prospérait, la crise économique commençait autour des événements du 11 septembre 2001, s'accentuait avec la faillite des banques US Lehmon etc... cette crise de la 3. phase du capital (processus de reproduction du capital appelé en finance) a pris de l'ampleur à l'échelle mondiale en 2008, touchant même les pays de faibles ressources, ce crash faisait rupture de la politique tunisienne et l’enfonçait dans le chaos de la politique des créanciers  de l'OTAN en tant que "LIBERATEUR" des peuples, mais ces évènements  prouvent l'inverse.

     L'OTAN a besoin de notre situation géostratégique: Des bases militaires pour contrôler toute l'Afrique et y chasser le géant de l'exportations: La Chine.    

                                                          

Un père de 4 enfants m’arrêta le soir sur la route à Khazema Sousse, il s'exprima affolé ainsi: Mr. excusez-moi en me montrant une grande orange qu'il vient de la payée chez le commerçant, se plaignant d'avoir payé 0,880 DT.
Le jeune homme fut choqué du prix de cette orange et me demanda: "Ou suis-je mr. en Amérique pour pouvoir payer ce prix d'une orange? " Je lui répondis non tu es au Canada car ce prix est libéré par la démocratisation de la vie du tunisien (la liberté du commerce)  par les forces dissimulées derrière les crédits de l'OTAN.
Je lui pris l'orange dans ma main afin de la peser approximativement, elle a fait 300 gr. Je lui ai expliqué que le Kg donc faisait de 2,700 à 3,000 DT.  Pour justifier son prix, j'ai du aller à ce magasin pour voir le prix, et c'était bien 2,800 DT le Kg et les mandarines a 3,000 DT.  On a vraiment l'impression d'etre au Canada, payant au dollars.
Sa réponse était si courte  qu'il me disait "comment veulent-ils que les pauvres vivent ?" 
Cette histoire fut racontée à mon ami, celui-ci ne fut pas étonné des prix en Tunisie et évoque le même cas en achetant une pomme rouge qui lui a coûté 1,700 DT, sachant que l´ouvrier gagne 1,900 DT de l´heure brutt.
Au lendemain, personnellement je devais faire des achats au marché, un kg de pommes de terre composé de 3 grosses patates qui  m'ont coûté 1,300 DT; c'est à dire l'une à 0,430 millimes!!! 
Voila l'évolution économique du pays, celle qui a marqué la démocratie que j'avais toujours rejetée, car elle représente la liberté du commerce, des riches au dépend des pauvres, donc le développement des rapports capitalistes par tous les chemins. 

 Sousse le 28.2.18  Par Ali Computer

 

 

Die linke video de dinunziert den Terror der Geheimarmee der NATO  unter Führung der CIA, erforscht von Daniel GANZER Prof. und  Historiker an der UNI BASEL Suisse

Les menteurs de l'OTAN chantant "Nous sommes le monde", ils croient encore qu'ils occupent le monde, désormais ils ne voient pas l'orage venir.

Le FBI découvre un complotAnarchistes US/Al-Qaïda/Daesh

 

Réseau Voltaire | 30 octobre 2017 

 

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Regnery publie le 30 octobre 2017 le dernier livre d’Edward Klein, All Out War : The Plot to Destroy Trump (La Guerre totale : le complot pour détruire Trump).

Selon l’ancien rédacteur-en-chef du New York Times Magazine dans les années 80 et auteur d’un des livres les plus critiques contre Hillary Clinton, le FBI aurait mis à jour un complot conjoint d’anarchistes US et de groupes jihadistes.

Des membres d’un groupe anarchiste d’Oakland auraient rencontré deux leaders d’al-Qaïda en marge du sommet du G20 de Hambourg, en juillet dernier. L’auteur publie en annexe de son livre la copie du rapport du FBI sur ce sujet. Puis, un de ces anarchistes s’est rendu en Syrie pour y rencontrer des leaders de Daesh.

Il s’agirait de la plus dangereuse conspiration pour le Bureau depuis l’affaire du Weather Underground durant la guerre du Vietnam.

Selon le FBI, les anarchistes auraient reçu une formation sur la fabrication de bombes et de gaz de combat.

      

 

LES ARMES CHIMIQUES EN SYRIE
Comme précédemment décrit, l’avènement de l’«Etat islamique» est une     directe conséquence de la guerre d’agression états-unienne contre l’Irak en  2003. Dès la planification de ce crime commis en violation du droit international,  le vice-président américain Dick Cheney avait exprimé l’opinion qu’il s’agissait  de bien plus que l’obtention de la tête de Saddam Hussein, qu’il  ‹wants to use  the end of Saddam’s regime  as a platform for wider reforms in the region›.
 
[‹désirait utiliser la fin du règne de Saddam comme tremplin pour d’autres   réformes dans la région›]. A partir de 2005, la ministre des Affaires   étrangères d’alors Condoleezza Rice parla, en utilisant le  terme de ‹Redirection›, ‹de répandre un chaos créatif dans la région [...], afin de faire   avancer le plan du président Bush pour un nouveau Moyen-Orient›.»
Pour mettre en œuvre la stratégie de la «Redirection», on instrumentalisa à la  US  la direction des services secrets américains et au moyen des ressources   financières de l’Arabie saoudite et des Etats du Golfe, des groupes aux   orientations très diverses pour fragmenter l’Etat en Irak et provoquer une guerre civile.
 
Armes chimiques en Syrie

Les Etats-Unis et la Grande Bretagne  veulent provoquer un changement de régime en Syrie  L’usage d’armes chimiques à Khan Cheikhoun,  ville occupée par les rebelles, nuira surtout à  Assad,  qu’il en soit responsable ou non. Les

militaires syriens en sont certes conscients.

Rappelons-nous: des inspecteurs se sont rendus en Syrie, ont surveillé la destruction  des  armes toxiques et ont emporté les produits  chimiques comme en Irak à l’époque de Saddam.

Rappelons-nous: une opération de changement de régime était planifiée  longtemps  avant l’éclatement de la guerre civile en  Syrie. Le général américain

Wesley Clark  affirme avoir entendu au Pentagone, quelques  semaines après les attaques du 11 septembre   2001, que les Etats-Unis prévoyaient d’organiser en cinq ans un changement de régime  dans sept pays. Le début serait fait par le

bombardement de l’Irak, puis, on s’en prendrait à la Syrie, au Liban, à la Libye, à la Somalie, au Soudan et pour finir à l’Iran.

L’ancien ministre français des Affaires étrangères  Roland Dumas  , affirma dans une interview à la télévision que les Britanniques  avaient préparé la guerre en Syrie deux ans   avant que les révoltes n’éclatent.

 

Par Heinrich Frei  

www.globalresearch.ca/the-syria-chemical-weapons-saga-the-staging-of-a-us-nato-sponsored-humanitarian-disaster/5315273

Seven Countries in Five Years, General Wesley Clark.

https://www.youtube.com/

watch?v=aW0a8rNekBY

Dumas, Roland. The British prepared for war

in Syria 2 years before the eruption of the crisis.

https://www.youtube.com/watch?v=jeyRwFHR8WY

«Face à ces faits, il n’est pas surprenant que l’ancien lieutenant-général

Michael Flynn,  chef de la DIA, ayant auparavant également dirigé  le service des renseignements du ‹Joint Special Operations Command›  (JSOC), dévoila

‹that the Obama administration supported Islamic terrorists, including al-Qaida, in the rebellion against the Syrian regime.

I don’t know that they turned a blind eye, I think it was a decision,›  the former DIA chief said. ‹I think it was a willful decision.› 

[‹ q u e l’a dministration Obama avait soutenu des terroristes islamistes, y compris  al-Qaïda, dans leur insurrection contre le régime syrien. ‹Je n’ai pas compris qu’ils fermaient juste les yeux, je pense qu’il s’agissait d’une  décision› expliqua l’ancien chef de la DIA. ‹Je pense que c’était une  décision voulue.›] Ce soutien prémédité des terroristes islamistes pour  mieux déboulonner Bashar al-Assad fut un facteur décisif pour l’avène

ment de l’EI. Parmi les nombreux officiels américains concédant que ‹Obama’s so-called anti-ISIS coalition helped create, arm, and fund ISIS›,  [‹la prétendue coalition anti-EIIL d’Obama avait aidé à créer, à  armer et à financer l’EIIL›], Flynn était l’officier le plus gradé à mettre  en question publiquement le rôle joué par les Etats-Unis dans la création de ce groupe terroriste brutal ayant, par la suite, massacré les chrétiens et d’autres minorités aux Proche-Orient. En dépit des nombreuses mises en garde, la Maison Blanche continua à fournir de l’aide, sous forme ‹weapons, PR, communications, funding, training, international  legitimacy, and more› [‹d’armes, de relations publiques, de communications, de financements, d’entraînements, de  reconnaissance internationale, etc.›] à des formations figurant officiellement sur la liste des organisations terroristes.»

 

Ces videos démontrent les interventions militaires et terroristes des USA partout dans le monde par le Prof. Suisse Daniele Ganser,   et le cycle historique de ces événements se répétant sans écho international.

                                                       Tout le monde est complice

La vidéo de Nasrallah montre comment et par qui Daech a été créé, discours historique et fondamental, duquel on pourrait apprendre à parler et EXPRIMER LA RÉALITÉ: ANTI MYSTIFICATION.

La video à droite se rapporte à la situation de Tunis post-antifidha 

Naserallah et Jean-Luc Mélenchelon a la 2. vidéo vous parlent de la situation de carnage au Yemen et en Syrie par l´impérialisme occidental et Wahabite

Vidéo 1. dénonce les  attaques que les forces de l´alliance atlantique préparent contre le pays frère l´Algérie pour le fractionner et donc accéder à ses richesses naturelles.


Vidéo 2. Dr. Norman Finkelstein Américain, explique la guerre des US, Israel et de l´Occident aux Arabes

 

Vidéo 3. Michel Collon et Roland Dumas critiquent la programmation US pour des  attaques occidentales en Afrique depuis le règne du président François Mitterrand.

 


Fairouz la Phénicienne du Liban qui a été ruiné aux années 70 par les forces Fascistes de l´OTAN dans la guerre civile similaire à celle de la Syrie qui, soi-disant était une guerre de religion, au fond c´etait la lutte des classes, et comme par hasard les Phalangistes de Michel AAoun se trouvaient dans la classe des riches et les musulmans dans celle des pauvres,  alors les impérialistes (USA, France, israel, UK)  engrenés dans le conflit, en profitaient de la situation afin de pouvoir intervenir par la force au Liban, prétendument "sauver les chrétiens du pays" mais c´était plutôt pour s´assoir prés de la Syrie avec un rongeur des classes: Le mossad. 

Fairouz chantait cette chanson lorsqu´elle a vécu en exil et voulait voir les Libanais retourner au Liban. Elle est adorante.

Règle générale: Toute guerre est une affaire  de marché et non de religion, parce que le capital règne au dessus des religions.


Peut-on encore prévenir la guerre généralisée ?

par Thierry Meyssan

Les événements s’accélèrent autour de la crise syrienne et révèlent l’ampleur du conflit entre le camp atlantiste et le bloc russo-chinois. Après avoir observé le risque grandissant de guerre généralisée conventionnelle, voire nucléaire, Thierry Meyssan analyse les manœuvres des États-Unis et les réponses de la Russie.

Réseau Voltaire | Beyrouth (Liban) | 7 octobre 2016
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Après la destruction du fleuron de la Marine des Émirats arabes unis, le 1er octobre, les armées des pétro-dictatures du Golfe hésitent à poursuivre seules la guerre contre la République arabe syrienne. Il est clair pour tous que le missile sol-mer qui a détruit le catamaran perce-vagues est une arme extrêmement sophistiquée que l’on n’avait jamais vue sur un champ de bataille. Il n’a été tiré ni par les Houthis, ni par les partisans de l’ancien président Saleh, qui ne disposent pas d’une telle arme, mais par la Russie, qui est secrètement présente depuis l’été au Yémen.

L’idée d’une coordination des jihadistes sans intervention des États-Unis, par leurs seuls alliés locaux, est d’autant plus difficile à imaginer que la rivalité entre l’Arabie saoudite et le Qatar n’a cessé de miner les étapes précédentes de la guerre.

Washington envisage donc sérieusement l’unique option restante : la confrontation militaire directe.

Les États-Unis ont sollicité les 64 États et les 3 institutions internationales qui ont rejoint leur Coalition dite anti-Daesh afin de lancer une attaque contre Damas. Dans la pratique, seuls le Canada, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont présents. L’idée est de tirer des missiles de croisières sur Damas et Lattaquié, et de bombarder l’Armée arabe syrienne. Ce projet avait été annoncé aux membres de l’Otan, lors du Conseil atlantique du 27 septembre. Il a été soutenu par le sénateur John McCain dans le Wall Street Journal.

Cette opération implique une réorganisation de la préparation actuelle de la libération de Mossoul en Irak, occupé par Daesh. D’ores et déjà, chacun a pu constater que l’objectif de cette Coalition n’est pas celui qu’elle a annoncé, mais le changement d’occupant de Mossoul. Il s’agit de mettre en place non pas des autorités représentatives de l’Irak, ni de ses habitants historiques, mais des seuls sunnites irakiens de manière à créer un « Sunnistan ». La Coalition n’a pas bombardé Daesh, mais n’a pas hésité à anéantir « par erreur » une milice de volontaires chiites venue, elle, délivrer la ville de l’obscurantisme. Le président Recep Tayyip Erdoğan a vendu la mèche en déclarant au journal Sabah qu’une fois Mossoul libérée, la ville appartiendrait à ses habitants, « seuls les arabes sunnites, les turkmènes et les kurdes sunnites pourront y rester ». En d’autres termes, la Coalition se propose de terminer le travail que Washington avait confié à Daesh. Son véritable objectif est d’avaliser le nettoyage ethnique pratiqué par les jihadistes, notamment l’expulsion ou le massacre des chrétiens et des kurdes yazidis, afin de créer un État religieusement homogène.

Ainsi que nous l’avons déjà plusieurs fois annoncé, Daesh devrait migrer de Mossoul vers Rakka et Deir ez-Zor, à la manière dont il a évacué Jarablous devant l’armée turque, sans livrer de combat.

Réagissant au projet de bombardement de la République arabe syrienne, la Russie a révélé l’installation en Syrie de batteries d’armes anti-aériennes S-300 et S-400. Selon les experts russes, ces armes sont capables non seulement de détruire n’importe quel avion en vol, y compris les avions furtifs, mais aussi les missiles de croisière. La situation ne s’étant jamais présentée sur le champ de bataille, personne n’en sait rien. Mais, depuis des siècles, les Russes n’ont jamais menti quant aux performances de leur armement.

Cette annonce a soulevé un vif émoi en Israël où les experts sont désormais persuadés que ce sont ces armes russes qui ont abattu un de ses avions et touché un autre, lorsque Tsahal a violé la cessation des hostilités de l’Aïd, le 13 septembre. L’état-major israélien a déclaré avoir perdu la dominance aérienne à la fois en Syrie et au Liban.

Les États-Unis ont répondu en faisant bombarder l’ambassade de Russie à Damas par des jihadistes. La Russie a annoncé l’arrivée en Méditerranée de trois nouveaux bâtiments de guerre, tandis que son porte-avion —qui était espéré en juillet— est en route.

Consciente du risque de guerre nucléaire, la France a envoyé son ministre des Affaires étrangères à Moscou. Celui-ci a présenté un projet de résolution qu’il entend déposer au Conseil de sécurité à propos d’Alep. Ce pourrait être un moyen pour les Occidentaux de sortir la tête haute de cette confrontation. Ne l’ayant pas encore lu, je ne peux commenter ce projet de résolution. Cependant la presse française regorge d’articles sur la crise d’Alep basés sur des données fausses. Actuellement, la partie Ouest de la ville héberge entre 1,4 et 1,5 million d’habitants partisans de la République. La partie Est héberge entre 25 000 et 30 000 personnes. Le rapport se situe donc entre 46 et 50 fois plus de population et non pas à égalité comme on le suggère.

Ce sont les jihadistes qui ont abattu les habitants d’Alep-Est qui tentaient de fuir durant la trêve de l’Aïd. Ce sont encore eux qui ont brûlé le convoi humanitaire du Croissant rouge syrien destiné aux civils qu’ils tiennent en otages à Alep. Après avoir offert lors de l’Aïd la possibilité à tous les résidents d’Alep-Est, qu’ils soient civils ou combattants, syriens ou étrangers de quitter la ville, l’armée syrienne et ses alliés libanais, russes et iraniens ont lancé une opération contre les jihadistes au risque de tuer également les civils qu’ils tiennent en otages. Ceci en application de la résolution 2249 du 20 novembre 2015 qui demande aux Etats membres de l’Onu de de « mettre un terme aux actes de terrorisme commis en particulier par l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, ainsi que par le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida ».

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a fait part à son homologue français, Jean-Marc Ayrault, de plusieurs amendements qu’il souhaiterait voir figurer dans le projet de résolution. Il a proposé que l’on revienne aux termes de l’accord de cessation des hostilités de l’Aïd. Mais il peu probable que ce retour en arrière soit accepté par Washington, c’est-à-dire qu’il reconnaisse qu’il n’y a pas de rebelles modérés en Syrie. Le projet —amendé ou pas— sera présenté samedi au Conseil de sécurité. Le président Poutine se rendra en France le 19 octobre.

Thierry Meyssan

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Prof. Daniele GANSER, il faut l´écouter

 

Pour ceux qui veulent vraiment savoir ce que l´Organisation du Traité Atlantique  Nord représente, créée en 1949 soi-disant pour la défense mutuelle des alliés des USA, sinon pour s´attaquer au reste du monde non aligné au vampire du capitalisme mondial, ils n´ont qu´a écouter le Professeur Daniel GANSER de l´université de BASEL  Suisse, un homme rare partant de l´aire des intellectuels pour devenir l´homme scientifique faisant un séminaire publique à München afin de faire le suivi du départ et l´arrivée de la terreur d´état, un homme rare au monde, de caractère inépuisable, en un mot incorruptible et non carriériste: Les bons seront virés, les chiens de garde y restent. Il perd son poste a l'université a cause de nous. Peuples opprimés réveillez-vous

          BRAVO Mr. GANSER VOUS ÊTES L´HOMME DE LA SCIENCE  D´HONNEUR contre celle de la manipulation d´esprits.

 

 

Für diejenigen, die  wirklich was wissen wollen über die Funktion der Organisation Trans Atlantik von Nationen, die im Jahre 1949 für die Verteidigung der Verbündeten der USA geschaffen wurde, wenn nicht zum Angriff der verbleibenden der NATO nicht unterworfenen Staaten vom Vampir  des globalen Kapitalismus, haben nur anzuhören Professor Daniel GANZER von der Universität Basel Schweiz, ein öffentliches Seminar in München, was den Anfang und aktuellen Staatsterror ausmacht, ein seltener Mann in der Welt, der unerschöpflich ist, in einem Wort unbestechlich:

           BRAVO Herr Ganser, Sie sind der Mann der Wissenschaft der Ehre gegen die Wissenschaft der Manipulation des Verstands.

Vidéo gauche en Allemand,                               celle à droite en Français

For people speaking English, they need to know what happened to the US regime about attacks of 11.9.2001 in New York, and the emergence of many countries in the war against Afghanistan and Iraq for oil, now made in Syria for the installation of gas pipeline from Qatar through Turkey to Europe. Syrian Regime doesn't want it.

 

 

The best criminal man in USA

UNE PARTIE DE LA MYSTIFICATION;

                                   EIN TEIL DER MYSTIFIKATION; 

 

                                                        ONE PART OF THE MYSTIFICATION

La vidéo suivante peut prouver encore ce que Ali Computer a toujours expliqué sur l´inexistence des fameux groupes arabes de terreur: El Qaida, l´état islamique, Daech, Boco Haram.

Tous ces noms improvisés par les organisations criminelles internationales telles que la CIA, MI6, Mossad etc...

a) Ce ne sont que leurs mercenaires internationaux recrutés au dollar qui sèment la guerre pour la paix Occidentale.

b) Lorsque les USA annoncent leurs bombardements des groupes Djihadistes dans un pays, il s´agit bien d´un mensonge au public, aux mass-medias, mais réellement, cyniquement ils les protègent en s´attaquant aux adversaires des Djihadistes, si bien prétendu avoir tué les Djihadistes par bombardements, qu´ils causent désormais des massacres aux combattants réguliers anti-impérialistes  et antiaméricains, voire  les forces de libération nationale (  l´armée Syrienne, la résistance Libyenne et Yemenite), un exemple tres courant de leur   propagande à la TV (drogue et ennemi du peuple opprimé) et aux médias du monde équipés de la meilleure technique pour découpage de vidéos: Voila la méthode d´inverser la réalité et pour cette raison que nous appliquons la notre, celle de l´INVERSION DE LA PRATIQUE ou DIE UMKEHRUNG DER PRAXIS de Amadeo Bordiga.

A.Computer Nürnberg den 19.09.16 

Entré en vigueur depuis cinq jours, le cessez-le-feu mis sur pied par les Etats-Unis et la Russie en Syrie semble de plus en plus fragile, après que Moscou et Damas ont accusé, samedi 17 septembre, la coalition américaine d’avoir bombardé une position de l’armée syrienne près de l’aéroport de Deir ez-Zor, dans l’est du pays, tuant entre 60 et 80 soldats selon différentes sources.

La coalition internationale menée par les Etats-Unis, censée attaquer les groupes islamistes en activité en Syrie, a admis avoir bombardé ce qu’elle pensait être une position du groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Les Etats-Unis ont exprimé leurs regrets. Un communiqué du commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom) a donné plus de précisions :

« Les forces de la coalition pensaient qu’elles frappaient une position de combat de l’EI, qu’elles suivaient depuis un certain temps avant le bombardement. La coalition ne ciblerait jamais intentionnellement une unité militaire syrienne. »

                                                                        DEUTSCH

Das folgende Video kann wieder beweisen, was Ali Computer öfter über die existenten  berühmten arabischen Terrorgruppen erklärt hat: Al-Qaida, der islamische Staat, ISIS, Boco Haram.
All diese improvisierten Namen sind nur Täuschungsmanöver von den internationalen kriminellen Organisationen wie die CIA, MI6, Mossad usw....
Diese sind nur ihre Söldner, rekrutiert gegen Tausende Dollars um den Krieg für den WESTLICHEN FRIEDEN UND EXPANSION zu verbreiten.

 

                                                    

Les "jihadistes" au service de l’impérialisme

par Thierry Meyssan

Les gouvernements occidentaux ne font plus mystère d’utiliser les jihadistes. Ainsi l’Otan a t-elle renversé Mouamar el-Kadhafi en utilisant al-Qaïda comme seule troupe au sol ; Israël a-t-il renvoyé la Force des Nations unies au Golan et l’a-t-il remplacée par al-Nosra ; la Coalition internationale anti-Daesh a-t-elle laissé tomber Palmyre pour nuire à la Syrie. Mais si l’on comprend les intérêts occidentaux, on ne parvient pas à saisir pourquoi et comment des jihadistes peuvent servir l’Oncle Sam au nom du Coran.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 1er juin 2015
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Cheikh Youssouf al-Qaradawi, prédicateur Vedette des Frères musulmans et télé-coraniste sur al-Jazeera. Il bénit les jihadistes en Syrie et en Irak et affirme, sans rire, que si Mahomet était vivant aujourd’hui, il s’allierait à l’Otan. "Il a trahi déja sa religion suite à sa   contamination   par  le virus sioniste" AC.

On se demande souvent comment le Pentagone et la CIA font pour manipuler des millions de musulmans et en envoyer se battre pour les intérêts de l’Oncle Sam. Certes, certains leaders sont des agents rémunérés, mais les jihadistes dans leur ensemble croient se battre et mourir pour aller au Paradis. La réponse est enfantine : en partant de la rhétorique des Frères musulmans, il est possible de s’évader de la réalité humaine et de les envoyer tuer n’importe qui dès que l’on agitera un foulard rouge sous leurs yeux.

Officiellement l’Émirat islamique ne reconnaît plus l’autorité d’Ayman al-Zawahiri et s’est donc séparé d’al-Qaïda. Pourtant, en de nombreux endroits, comme au Qalamoun, il reste impossible de les distinguer, les mêmes jihadistes revendiquant les deux étiquettes à la fois.

Bien sûr, on pourra objecter que cette querelle n’est qu’une affaire de personnes ; Abu Bakr al-Baghdadi voulant simplement être chef à la place du chef. Pourtant, si les deux organisations ont exactement les mêmes pratiques, elles développent des discours fort différents.

Leur point commun, ce sont les slogans des Frères musulmans : « Le Coran est notre Constitution », « L’islam est la solution ». La vie pieuse est donc toute simple. Peu importe que le Créateur nous ait faits intelligents, il faut en toutes circonstances appliquer la Parole de Dieu comme une machine. Et lorsque la situation n’est pas traitée dans le Livre, il suffit de tout casser. Le résultat est évidemment catastrophique et nulle part ces organisations n’ont été capables d’instaurer le début des prémices de la société parfaite qu’elles appellent de leur vœux.

Leur histoire fait leur différence. De 1979 à 1995, c’est-à-dire de l’opération de la CIA en Afghanistan à la Conférence arabe populaire et islamique de Khartoum, les mercenaires d’Oussama Ben Laden luttaient contre l’Union soviétique avec l’aide publique des États-Unis. De 1995 à 2011, c’est-à-dire de la Conférence de Khartoum à l’opération « Trident de Neptune », al-Qaïda tenait un discours contre « les juifs et les croisés » tout en poursuivant sa lutte contre la Russie en Yougoslavie et en Tchétchénie. Et depuis 2011, c’est-à-dire depuis le « Printemps arabe », il soutient l’Otan en Libye et Israël à la frontière du Golan. D’une manière générale, l’opinion publique occidentale n’a pas suivie cette évolution. Elle est convaincue du danger d’un mythique expansionnisme russe, persiste à attribuer les attentats du 11-Septembre aux jihadistes, n’a pas réalisé ce qui s’est passé en Libye et à la frontière israélienne, et conserve du coup l’idée erronée qu’al-Qaïda serait une organisation terroriste anti-impérialiste. Les arabes, quant à eux, ne se basent pas sur les faits, mais choisissent selon les cas la réalité ou la propagande occidentale de manière à s’inventer une narration romantique.

De son côté, l’Émirat islamique s’éloigne du Coran et se rapproche des néo-conservateurs. Il assure que les ennemis prioritaires sont d’autres musulmans : les chiites et leurs alliés. Il oublie donc l’épisode bosniaque durant lequel la Légion arabe de Ben Laden était soutenue à la fois par les États-Unis, l’Arabie saoudite et l’Iran. Mais qui sont donc les alliés des chiites ? la République arabe syrienne (laïque) et le Jihad islamique palestinien (sunnite). En d’autres termes, l’Émirat islamique lutte prioritairement contre l’Axe de la Résistance à l’impérialisme. De facto, il assume être un allié objectif des États-Unis et d’Israël au « Moyen-Orient élargi », même s’il affirme en être théoriquement l’ennemi.

La malléabilité des deux organisations réside dans l’idéologie de base, celle des Frères musulmans. Il est donc logique que la quasi totalité des chefs jihadistes ait été membre, à un moment ou à un autre, d’une branche ou d’une autre de la Confrérie. De même est-il logique que la CIA n’ait pas uniquement soutenu les Frères musulmans égyptiens, depuis leur réception à la Maison-Blanche par le président Eisenhower en 1955, mais toutes ses branches étrangères et tous ses groupes dissidents. En définitive, le califat dont rêvait Hassan el-Bana et que prétendent vouloir Ayman al-Zawahiri et Abu Bakr al-Baghdadi, n’est pas la reproduction de l’Age d’or de l’islam, mais le règne de l’obscurantisme.

Ce que confirmait Laurent Fabius en 2012, c’est-à-dire avant la scission entre al-Qaïda et Daesh, en confiant : « Sur le terrain, ils font du bon boulot ! »

Thierry Meyssan

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Ces vidéos d´analyses du choque des avions du 11.9.2001 peuvent vous convaincre de

ne plus croire à la démocratie qui est le paquet de mensonges de l´état bourgeois et de

ses composants, la nouvelle méthode de faire tourner la roue de l´évolution sociale en arrière:                     système de mystification évolué

<<Un cas similaire de caches d´armes en Tunisie, celui de la CIA et de ses armées secrètes de l’Otan en RFA deuis 1950/1990
un texte de taille pour ceux qui veulent savoir et connaitre l´origine et la continuité de laterreur d'états,des massacres perpétrés aux peuples innocents par l'hégémonie capitaliste des USA dans le monde, et pour ceux qui veulent défendre la région du Maghreb contre cette  terreur historique des impérialistes >> A.C
 

La guerre secrète en Allemagne

par Daniele Ganse
 Si vous avez compris cette histoire de la RFA, vous sauriez plus sur les attentats dans le monde. l’existence du Gladio allemand avant l’adhésion de la RFA à l’Otan est parfaitement documentée grâce au travail du Premier ministre de Hesse de l’époque, August Zinn, son action après 1955 a fait l’objet de vastes mensonges d’État. Malgré la découverte, ici ou là, de caches d’armes, jamais la police fédérale ne mena d’enquête sérieuse et toujours le gouvernement fédéral protégea son secret, 

 " Parce que le Bundesnachrichtendienst(Service de renseignement fédéral ) a été créé parla CIA après la II. guerre mondiale, jusqu'à ce jour les USA y ont encore un noyau a partir duquel ils contrôlent la politique allemande. LES COW BOYS NE FONT PAS DE CADEAUX". A.C

 

LES ARMÉES SECRÈTES DE L’OTAN (XV)

La guerre secrète en Allemagne

                      Partie I        par Daniele Ganser

Si l’existence du Gladio allemand avant l’adhésion de la RFA à l’Otan est parfaitement documentée grâce au travail du Premier ministre de Hesse de l’époque, August Zinn, son action après 1955 a fait l’objet de vastes mensonges d’État. Malgré la découverte, ici ou là, de caches d’armes, jamais la police fédérale ne mena d’enquête sérieuse et toujours le gouvernement fédéral protégea son secret.

RÉSEAU VOLTAIRE | BÂLE (SUISSE) | 9 AOÛT 2013 
ESPAÑOL 
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Klaus Barbie (1913-1991). Après avoir joué un rôle important dans l’assaut du ghetto d’Amsterdam, il devient chef de la Gestapo à Lyon où il lutte contre la Résistance et parvient à arrêter et torturer Jean Moulin. Après la guerre, il est recherché par les Nations Unies, mais est secrètement enrôlé par la CIA pour créer le Gladio allemand. Mis en cause en Allemagne, il est transféré RAPIDEMENT en Bolivie, en 1951. Il devient rapidement le chef des services de renseignement boliviens et l’homme fort du pays, où il arrête et exécute Che Guevara. Cependant, après un changement de régime, il est expulsé à son insu vers la France où il est jugé et condamné à la prison à perpétuité. Il meurt en prison d’un cancer. LE YAHAM EL KELB

Cet article fait partie de la série :
1. « Quand le juge Felice Casson a dévoilé le Gladio… »
2. « Quand le Gladio fut découvert dans les États européens… »
3. « Gladio : Pourquoi l’OTAN, la CIA et le MI6 continuent de nier »
4. « Les égouts de Sa Majesté »
5. « La guerre secrète, activité centrale de la politique étrangère de Washington »
6. « La guerre secrète en Italie »
7. « La guerre secrète en France »
8. « La guerre secrète en Espagne »
9. « La guerre secrète au Portugal »
10. « La guerre secrète en Belgique »
11. « La guerre secrète aux Pays-Bas »
12. « La guerre secrète au Luxembourg »
13. « La guerre secrète au Danemark »
14. « La guerre secrète en Norvège »

Le 27 février 1933, vers 21 h, un incendie commença à ravager le Reichstag, le Parlement allemand, à Berlin. Bien que les pompiers soient parvenus à sauver une partie du bâtiment, le Parlement et la démocratie allemande succombèrent à cet attentat pernicieux. Adolf Hitler du parti national-socialiste (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP, communément abrégé en « nazi »), nommé au poste de chancelier à peine un mois plus tôt, incrimina immédiatement le parti communiste allemand (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD). Le lendemain matin, avec le ministre de l’Intérieur Wilhelm Frick et le ministre en charge des Forces de police Hermann Göring, tous deux du NSDAP, le chancelier Hitler ordonna sans attendre l’arrestation de quelque 4 000 opposants politiques et journalistes critiques à l’égard du régime, dont beaucoup étaient membres du KPD ou du SPD, le parti social-démocrate.

Un mois après le mystérieux incendie, la mise au ban des communistes et l’arrestation d’un grand nombre de socialistes, le Parlement allemand adopta à la majorité, et en dépit des protestations des quelques rares socialistes restants, une nouvelle loi cruciale (Gesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich) qui abolissait de fait le Parlement et transférait l’intégralité des pouvoirs à l’exécutif dirigé par Hitler. Le même mois, les premiers camps de concentration furent aménagés en Allemagne et, dès avril 1933, ils reçurent plus de 25 000 opposants politiques arrêtés par les forces spéciales de Hitler, les Schutzstaffel ou SS, et la police secrète du régime, la Gestapo. Marinus van der Lubbe, un communiste qui avait été arrêté sur place la nuit de l’incendie, fut jugé, condamné à mort et exécuté. Avant même que ne débute le procès de van der Lubbe, une enquête menée par les Britanniques avait conclu que les militants du NSDAP avaient eux-mêmes provoqué le mystérieux incendie afin de prendre le contrôle total de l’appareil d’État. Début 1933, Hitler et ses nombreux partisans transformèrent ainsi l’Allemagne en une dictature dirigée par le Führer et son parti nazi. Six ans plus tard, il déclarait la Seconde Guerre mondiale qui provoqua une dévastation sans précédent et la mort de 60 millions de personnes ; ce furent les heures les plus sombres de l’histoire humaine. Quand l’Armée rouge prit finalement Berlin et hissa le drapeau de l’URSS sur le fronton du Reichstag, Hitler, vaincu, se suicida. C’était le 30 avril 1945, à Berlin. [1]

« La mise en place des organisations stay-behind dans les pays de l’OTAN débuta dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale », confirma le rapport officiel du gouvernement allemand en 1990. [2] Après la défaite de l’Allemagne en 1945, le chaos de l’après-guerre réunissait, aux yeux des États-uniens, les conditions idéales pour la création d’un réseau stay-behind. En tant que force d’occupation, les troupes US partageaient le contrôle du territoire avec les armées française, britannique et russe. La priorité était de rassembler un grand nombre d’éléments viscéralement anticommunistes formés aux opérations de guérilla et au maniement des armes et des explosifs, c’est pourquoi, dans le plus grand secret, les États-uniens recrutèrent d’anciens nazis au sein du réseau stay-behind allemand. Au moment du scandale déclenché par Andreotti en 1990, la chaîne de télévision privée RTL choqua l’opinion publique allemande en révélant dans un reportage consacré à Gladio que d’anciens membres de la très redoutée Waffen-SS de Hitler, qui avaient exterminé les communistes sous le IIIe Reich, avaient fait partie de l’organisation stay-behind allemande.

Un document de l’état-major US intitulé Overall Strategic Concepts (concepts stratégiques généraux) et daté du 28 mars 1949 soulignait que l’Allemagne « disposait d’un excellent potentiel d’hommes entraînés pour constituer les unités clandestines et les réserves de l’armée secrète [unités stay-behind]. Une résistance efficace peut et doit être organisée.  » [3] Sur ordre du Pentagone, le Counter Intelligence Corps (CIC) nouvellement créé fut donc chargé de débusquer les anciens nazis afin de les traduire en justice à Nuremberg alors que, dans le même temps, il recrutait des partisans de l’extrême droite dans les rangs de l’armée secrète anticommuniste. Cette pratique ne fut révélée qu’en 1986 quand le ministère US de la Justice donna une conférence de presse, peut-être la plus importante depuis le scandale du Watergate, au cours de laquelle il admit que le CIC avait recruté un haut dignitaire nazi dans l’immédiat après-guerre. Une étude longue de 600 pages et compilée par Allan Ryan pour le compte du ministère de la Justice confirmait que l’officier SS et responsable de la Gestapo Klaus Barbie avait bien été recruté en 1947 par le CIC qui l’avait ensuite aidé à échapper aux poursuites pour crimes de guerre avant d’organiser sa fuite d’Europe vers l’Argentine en 1951, via un réseau clandestin.

Ce ne sont pas ses qualités morales qui valurent à Barbie d’être sauvé par les agents des services secrets US mais plutôt ses compétences et son utilité potentielle dans la création du réseau stay-behind allemand. La presse britannique rapporta en 1990 que : « Parmi ceux qui furent recrutés et recrutèrent à leur tour au cours des premières années du programme figurait un ancien Obersturmführer de la SS, Hans Otto, ainsi que d’autres personnages de moindre envergure. Mais la plus belle prise de cette opération fut Klaus Barbie qui travailla au recrutement d’anciens nazis et de membres de l’organisation fasciste Bund Deutscher Jugend (BDJ). » [4] En 1943 et 1944, l’homme avait ordonné l’exécution d’au moins 4 000 personnes, résistants et juifs, ainsi que la déportation de 15 000 autres vers les camps de concentration et d’extermination, ce qui lui avait valu le surnom de « Boucher de Lyon ». Peu après la fin de la guerre, Barbie fut reconnu coupable de crimes contre l’humanité et condamné à mort par contumace par un tribunal français à l’issue d’un procès au cours duquel des témoins le décrivirent comme un tortionnaire sadique qui terrifiait hommes, femmes et enfants avec sa cravache et son berger allemand. [5]

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Reinhard Gehlen (1902-1979). Chef du service de renseignement nazi de l’Est et général de brigade de la Reichswehr, il anticipe la fin de la Seconde Guerre mondiale en se rapprochant des comploteurs anti-hitlériens. À la Libération, il se fait connaître des autorités US et leur remet des micro-films de ses archives. Il créée, pour le compte de la CIA, le nouveau service de renseignement de RFA, le BND, dont il devient le chef. A ce titre, il protège le Gladio allemand et recrute des dizaines de milliers d’ex-agents nazis pour des opérations de sabotage en Union soviétique. Il fournit à la CIA l’essentiel de ses informations sur le Bloc de l’Est, souvent exagérées. Il démissionne, en 1963, lorsqu’on découvre que son organisation est infiltrée au plus haut niveau par les soviétiques.

Lors de la conférence de presse de 1986, le ministère US de la Justice ne fit pas état du rôle joué par Klaus Barbie dans la création du réseau stay-behind et prétendit que, outre celui-ci, « il n’existait aucune trace d’un cas similaire où un nazi suspecté de crimes de guerre aurait été exfiltré ou d’ailleurs toute autre personne recherchée par le gouvernement des États-Unis ou celui d’un de leurs alliés ». [6] Cette déclaration est en réalité mensongère : le plus important personnage recruté par le CIC n’était pas le Boucher de Lyon mais le général Reinhard Gehlen. Celui-ci avait débuté sa carrière dans les services secrets sous le IIIe Reich en prenant en 1942 la tête du Fremde Heere Ost (FHO, les troupes étrangères de l’Est) avec pour mission de combattre les forces soviétiques. « Gehlen obtenait la plupart de ses renseignements en se livrant aux pires exactions de la guerre : la torture, l’interrogatoire et en faisant périr d’inanition quelque 4 millions de prisonniers soviétiques », découvrit l’historien états-unien Christopher Simpson en enquêtant sur le recrutement de nazis par son pays. [7] Gehlen avait parfaitement conscience que ses crimes de guerre lui avaient valu de figurer sur la liste noire du NKVD, les services spéciaux de Moscou. Quand il comprit que l’Allemagne était en train de perdre la guerre, il préféra échapper aux représailles des Russes en se livrant au CIC états-unien le 20 mai 1945.

Gehlen avait justement deviné que les informations arrachées sous la torture aux prisonniers communistes et soviétiques intéresseraient vivement les États-Unis. Avec l’aide de quelques hauts responsables nazis, il avait donc minutieusement transféré sur microfilms les registres du FHO relatifs à l’URSS et avait placé les films dans des cylindres en acier étanche qu’il avait ensuite enterrés dans les Alpes autrichiennes. Après quelques semaines de détention passées entre les mains du CIC, il contacta le général US Edwin Luther Siber à qui il révéla son secret. Siber fut si impressionné qu’il prit en charge la carrière de Gehlen dans les années qui suivirent. Il le présenta aux plus hauts responsables du renseignement US, dont le général Walter Bedell Smith, qui était alors à la tête des services secrets militaires US en Europe et qui dirigea la CIA entre 1950 et 1953. Siber présenta également Gehlen au général William Donovan, le patron de l’Office of Strategic Services, le service secret compétent en cas de guerre, ainsi qu’à ses agents Allen Dulles, futur directeur de la CIA, et Frank Wisner, futur chef de l’OPC, le Bureau de Coordination Politique de l’Agence qui fut en charge de l’établissement du réseau stay-behind en Europe. [8]

Avec l’aide de Gehlen, les États-uniens parvinrent à retrouver les microfilms enterrés en Autriche et, en août 1945, Siber envoya Gehlen et ses registres à Washington en vue d’un débriefing. Le Président Truman fut lui aussi très impressionné, à tel point qu’il nomma Gehlen et bon nombre des collaborateurs de celui-ci à la tête du premier service de renseignement allemand de l’après-guerre baptisé Organisation Gehlen (ORG). « Au bout du compte », conclut Simpson, « Gehlen et plusieurs centaines d’officiers supérieurs allemands parvinrent à s’entendre avec les Britanniques ou les Américains (...) Le général Gehlen s’imposa toutefois comme le plus important d’entre eux. » [9] Avec le soutien financier et matériel des États-Unis, le quartier général de l’ORG fut d’abord implanté à Oberursel, non loin de Francfort, avant de déménager à Pullach, près de Munich, dans un ancien centre d’entraînement de la Waffen-SS qui abrite encore aujourd’hui le Bundesnachrichtendienst (BND), l’actuel service de renseignement allemand. Dans le cadre d’accords de coopération secrets conclus entre la CIA et l’ORG, l’agent James Critchfield fut envoyé en Allemagne. Surnommé « Herr Marschall » par les Allemands, Critchfield supervisa le travail des services de Gehlen en veillant en permanence à ce que les noms des 150 principaux agents de l’organisation lui soient communiqués. Pour chacun d’entre eux, la CIA constituait un dossier, de manière à ce que le service de renseignement allemand demeure sous contrôle états-unien.

Erhard Dabringhaus, qui collabora avec le CIC en Allemagne en 1948 et 1949, témoigna dans un documentaire consacré à Gladio avoir lui-même participé au recrutement d’anciens nazis, quoiqu’il désapprouvât fortement cette pratique. « En 1948, j’étais un agent spécial du CIC, notre service de contre-espionnage dans l’Allemagne occupée », expliquait Dabringhaus. « J’étais stationné à Augsberg et étant donné que je parlais couramment la langue, on m’a confié la direction d’un réseau d’informateurs allemands dont faisait partie Klaus Barbie et Klaus Barbie était, euh ... j’ai découvert plus tard qu’il était recherché pour meurtre par les Français et j’en ai fait part à mes supérieurs qui m’ont répondu de ne pas faire de vagues : “il nous est toujours utile pour l’instant. Dès qu’on n’aura plus rien à en tirer, on le livrera aux Français.” Je pensais que je mériterais une promotion pour leur avoir parlé.

 

 

 

 

 

 

 

Cette Video de Giulietto vous explique l'histoire Charlie Hebdo

Le rôle de l’Allemagne dans le conflit syrien

"Les pays capitalistes atteignent le stade de l´impéria-lisme 
et se transforment en alliance de vampires militaires  broyant 
les richesses d´autrui." A.C 

"Les pays capitalistes atteignent le stade de l´impérialisme 

et se transforment en alliance de vampires militaires  broyant

les richesses des pays subordonnés à leur domination." A.C 

 

par le Dr Salem El-Hamid, président de la Deutsch-Syrische Gesellschaft (DSG) en RFA

 

«Au public allemand, on explique l’attitude et l’engagement de l’Allemagne comme étant la défense des droits de l’Homme, l’installation de la démocratie et la lutte contre des dictateurs tuant leur propre peuple. Au fond, c’étaient des paroles imaginées pour être soumises au citoyen lambda n’ayant pas ou peu de connaissances détaillées des particularités du conflit. Les médias de masse dirigés par l’Etat assument cette tâche.» 

 

Quelles ont été les activités détaillées de l’Allemagne?

L’Allemagne a participé à la création des prétendus «amis de la Syrie». C’est un regroupement de nombreux Etats occidentaux et arabes sous la direction des Etats-Unis ayant comme seul but le renversement du gouvernement syrien de Bachar al-Assad.

Ces pays ont des conceptions et agendas diverses

notamment en ce qui concerne le développement futur de la Syrie après le renversement du gouvernement. Jusqu’à récemment, on a tenté de camoufler ou d’ignorer ces dissensions et ces conflits d’intérêts. Cependant, on assiste actuellement à de sérieuses divergences entre les acteurs individuels de cette «alliance» artificielle.

Dans le cadre de ses activités en tant que membre des «amis de la Syrie», l’Allemagne a contribué de manière importante à déstabiliser l’Etat syrien et à apporter un soutien massif aux rebelles.

A) Mesures de déstabilisation contre l’Etat syrien. Voici quelques sanctions et restrictions concernant les domaines suivants:

– pétrole brut et produits pétroliers y compris le kérosène

– équipements pour l’industrie pétrolière et gazière

– construction de centrales électriques

– équipements pour Internet/télécommunication

– transactions financières et services financiers de la banque centrale syrienne contrôle du fret

– vols de la compagnie aérienne syrienne

B) Soutien à l’opposition:

– soutien logistique

–soutien militaire

–soutien médiatique

Soutien logistique:

Le ministre allemand des Affaires étrangères de l’époque M. Westerwelle était l’un des chefs de file de l’organisation et de la réalisation des prétendus «amis de la Syrie»,

s’appelant actuellement «groupe de contact sur la Syrie» ayant comme but principal de renverser le gouvernement syrien. N’étant pas capable de réaliser militairement son plan comme en Libye, on décida d’une série de mesures afin d’atteindre le même but.

Rappelons-nous qu’à l’époque Westerwelle était sous pression suite à une campagne médiatique artificiellement gonflée, à cause de sa soi-disant «erreur» lors de la résolution sur la Libye du Conseil de sécurité de l’ONU.

On lui reprocha d’avoir affaibli l’alliance occidentale par son abstention au vote. Par conséquent, dans la politique face à la Syrie, il voulut montrer de la détermination et de la fidélité à l’alliance et manifester de la fermeté face à l’Etat syrien. Il voulait compenser son «pêché». Evidemment, Westerwelle n’a pas pris seul ces décisions, ni de manière autonome, mais en accord avec Madame Merkel!

Suite à leur soutien verbal ostentatoire de l’opposition syrienne, les politiciens allemands et leurs grands médias, ont donné une importante impulsion à cette opposition, mais également aux forces radicales en Allemagne.

Le discours du ministre Italien Giulietto sur différents attentats au faux drapeaux

 

La guerre secrete en Allemagne

                                        Partie II

 

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Gunther Bernau

L’ancien agent du CIC Dabringhaus, qui vit aujourd’hui en Floride, expliquait ensuite comment d’anciens nazis avaient aménagé des caches d’armes stay-behind sur ordre des États-uniens. « Le colonel Gunther Bernau était un agent, un informateur qui travaillait pour le renseignement militaire à Stuttgart. Nous [le CIC] lui avions fourni un logement, une planque à Ludwigsburg où nous nous rencontrions trois fois par semaine pour qu’il me transmette des informations sur les communistes. Il nous apprenait tout ce que nous voulions savoir. » Le but des États-Unis était de combattre le communisme quel qu’en soit le prix, rappelle Dabringhaus, bien que lui-même ne fût pas véritablement impressionné par Bernau : « Il était certainement très influent du temps du nazisme. Un jour, je me suis assis dans son bureau et j’ai feuilleté un album de photos datant de la guerre. L’une d’elles était un magnifique portrait d’Adolf Hitler. Il recevait la visite de plusieurs anciens officiers supérieurs de la Waffen-SS dans sa maison de Ludwigsburg et il me disait que s’il avait un jour besoin d’aide, il pourrait d’un simple coup de téléphone contacter 200 anciens responsables SS de Hambourg à Munich. »

Selon les dires de Dabringhaus, Bernau était très impliqué dans la création de l’armée secrète allemande : « Je me souviens qu’il m’a un jour emmené à un endroit précis où nous avons creusé et découvert des fusils, des armes de poing, des grenades, tous soigneusement emballés et il m’a dit : “on en a des milliers comme ça dans tout le pays.” Cela m’a quelque peu inquiété, j’en ai donc rendu compte à mes supérieurs qui m’ont répondu : “Nous sommes au courant. Ils travaillent tous pour nous, pour le cas où les communistes traverseraient le Rideau de Fer.” » Les hauts responsables US, fidèles à leur principe de confidentialité maximum, n’informaient pas l’agent du CIC Dabringhaus des détails de l’armée stay-behind, mais celui-ci en avait appris assez pour comprendre qu’il s’agissait d’un projet top-secret impliquant un grand nombre de nazis : « Un ancien général, un général SS, Paul Hauser, rendait régulièrement visite à Bernau. Les deux hommes travaillaient ensemble à certains projets dont nous ne savions absolument rien et l’on ne me demandait même pas de tenter d’en savoir plus. J’imagine que quelqu’un dans ma hiérarchie dirigeait déjà l’ensemble des opérations. [11] »

Quand éclata le scandale Gladio en 1990, un ancien responsable du renseignement à l’OTAN expliqua sous couvert de l’anonymat qu’en vue de bâtir l’armée secrète allemande, le département des opérations spéciales de la CIA dirigé par Frank Wisner avait littéralement « annexé le service d’espionnage de Hitler commandé par Reinhard Gehlen. On le sait avec certitude car Gehlen a été le père spirituel du réseau stay-behind d’Allemagne, son rôle était parfaitement connu du chancelier Konrad Adenauer et ce, dès l’origine. » Toujours selon la source anonyme de l’OTAN, le président Truman et le chancelier Adenauer avaient « signé un protocole secret au moment de l’adhésion de la RFA à l’Alliance atlantique en mai 1955, protocole selon lequel les autorités ouest-allemandes s’abstiendraient de toutes poursuites judiciaires à l’encontre des partisans de l’extrême droite reconnus. Ce que l’on sait moins c’est que d’autres personnalités politiques allemandes de premier plan furent également informées de l’existence de ces plans de résistance. L’une d’entre elles n’était autre que le ministre des Affaires étrangères allemand de l’époque, l’ancien dignitaire nazi Hans Globke. » [12]

En 1952, fut découvert en Allemagne l’un de ces réseaux bâtis par les États-uniens et constitués en grande partie de nazis, le « Bund Deutscher Jugend » (BDJ) et sa branche stay-behind, le « Technischer Dienst » (TD). Klaus Barbie avait activement contribué à la création du stay-behind BDJ-TD. [13] Mais le secret fut rapidement divulgué. Dans son édition du 10 octobre 1952, sous le titre ambigu « Des saboteurs allemands trahissent la confiance des Américains. Ouverture d’une vaste enquête suite aux confirmations de financement de l’entraînement de guérilleros », le New York Times rapporta que « des sources bien informées ont confirmé hier que les USA finançaient et soutenaient l’entraînement clandestin de jeunes allemands, dont bon nombre d’anciens soldats, afin de les former aux opérations de guérilla dans l’éventualité d’une guerre contre l’URSS. » Le quotidien US poursuivait : « Les révélations faites hier au Parlement régional de Hesse et les gros titres qu’affichent les journaux allemands d’aujourd’hui ont provoqué un embarras considérable au département d’État et au Pentagone  », avant tout parce qu’« il a été découvert que les groupes censés mener ces opérations de guérilla se sont engagés dans des combats politiques. Leurs chefs (...) ont dressé des listes noires de citoyens à “liquider”, ceux dont on pourrait douter de la fiabilité dans une guerre contre les Russes. » « Plusieurs réunions ont été organisées entre représentants allemands et américains », parce que « des socialistes, dont certains membres du gouvernement, figuraient sur la liste aux côtés des communistes ».

Cette découverte précoce d’un pan du stay-behind allemand provoqua un vaste scandale des deux côtés de l’Atlantique. Aux USA, Newsweek annonça le 20 octobre 1952 que la CIA avait organisé un groupe de « stay-behind » en Allemagne. Le 29, l’hebdomadaire d’information Der Spiegel précisa à juste titre que de tels réseaux stay-behind existaient également dans de nombreux autres pays d’Europe de l’Ouest : « L’affaire du BDJ a causé une grande inquiétude dans les différentes antennes des services secrets US en Europe. En effet, le “Technischer Dienst” allemand n’est que l’une des branches d’un réseau de partisans soutenu par les États-Unis et qui s’étend sur toute l’Europe. » Le Spiegel précisait même : « Ce réseau est très implanté en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Italie et dans la péninsule Ibérique. En France, l’organisation a été créée dès 1948 sous l’impulsion du [ministre de l’Intérieur] socialiste Jules Moch. »

Que se passa-t-il ? Comment le secret fut-il percé à jour ? Le 9 septembre 1952, l’ancien officier SS Hans Otto se rendit de son plein gré au siège de la police criminelle de Francfort, dans le Land de Hesse, où il déclara, d’après les archives du gouvernement allemand, « appartenir à un groupe de résistance politique dont la mission était de mener des actes de sabotage et de faire sauter des ponts en cas d’invasion soviétique ». Selon Otto, que les activités terroristes ne réjouissaient guère, « une centaine de membres de l’organisation avaient reçu une formation idéologique, avaient appris à se servir d’armes de fabrication américaine, russe et allemande et avaient été formés aux tactiques militaires. La plupart de ces hommes étaient des anciens officiers de la Luftwaffe, de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS. » On peut lire dans la retranscription de ces aveux : « Bien qu’officiellement il ne fût pas nécessaire d’afficher des opinions néo-fascistes, la plupart des membres s’inscrivaient dans cette tendance. Les moyens financiers de l’organisation avaient été fournis par un citoyen américain du nom de Sterling Garwood. » Otto révéla également que dans l’attente d’une invasion soviétique, l’armée secrète allemande se livrait à des actes de subversion sur le territoire national : « En matière de politique intérieure, la stratégie de l’organisation ciblait le KPD [le parti communiste allemand] et le SPD [le parti social-démocrate] ». [14]

L’« organisation » à laquelle Otto faisait référence était intégrée au réseau stay-behind allemand, mais elle ne représentait pas l’ensemble du réseau, même à cette époque. La branche avait pris le nom trompeur de BDJ, les initiales de l’Union de la Jeunesse Allemande, alors que la moyenne d’âge de ses membres avoisinait les 42 ans. Bien avant le témoignage d’Otto, le mouvement était déjà connu pour son anticommunisme radical. Mais ce que l’on ignorait jusqu’alors c’est que le BDJ avait servi de couverture au Technischer Dienst (TD, Service Technique), un réseau stay-behind paramilitaire top-secret constitué d’anciens nazis, financé par les États-Unis et équipé d’armes et d’explosifs. Selon les statistiques allemandes, le BDJ, qui s’étendait sur toute la RFA, aurait officiellement compté jusqu’à 17 000 membres, tandis que selon une enquête du gouvernement fédéral, les effectifs du TD n’auraient eux pas dépassé 2 000 individus. [15]

Le témoignage d’Otto en 1952 donna lieu à une vaste enquête policière. Celle-ci permit de localiser le centre d’entraînement du réseau stay-behind aux abords de Waldmichelbach, un petit village pittoresque au cœur de la forêt d’Odenwald, elle-même située dans le Land de Hesse. Ce centre n’était opérationnel que depuis juin 1951. Avant cette date, l’entraînement des Gladiateurs allemands avait lieu sur la base militaire US de Grafenwöhr, en Allemagne. [16] Surnommé « Wamiba » par ses habitués, le camp consistait surtout en une bâtisse, un champ de tir souterrain et un bunker construit à proximité, le tout situé à flanc de montagne, à l’abri des regards et à 500 mètres de la route la plus proche. Les villageois se souviennent « que les Américains s’y livraient régulièrement à des exercices de tir ou à quelque chose du genre ». [17]

Otto révéla aux autorités allemandes que les contacts entre le BDJ-TD et la CIA se faisaient la plupart du temps par l’intermédiaire du mystérieux M. Garwood. Cet homme, probablement un agent de la CIA, entraînait régulièrement les membres du TD dans la forêt d’Odenwald et insistait très souvent sur la nature top-secret du réseau stay-behind et sur le fait qu’il ne fallait sous aucun prétexte en parler à quiconque. Il semble que ces instructions aient été prises très au sérieux. En effet, lorsqu’un membre du TD d’un autre Land, la Bavière, fut soupçonné « d’avoir rempli un formulaire d’adhésion à une autre organisation de résistance », son élimination fut envisagée très sérieusement au sein du Technischer Dienst, raconta Otto non sans une certaine répulsion. [18] « Je n’ai pas le sentiment que ces méthodes posaient un quelconque problème à M. Garwood. » « Il nous apprenait par exemple à tuer sans laisser de trace, simplement en endormant la victime au chloroforme, en l’asseyant dans sa voiture et en réintroduisant les gaz d’échappement dans l’habitacle au moyen d’un tuyau. Il nous apprenait aussi comment user de violence lors d’interrogatoires, sans laisser de trace », Otto évoquait son initiation aux méthodes de torture : « Commencez par bander les yeux de la personne à interroger. Faites griller de la viande dans la pièce et appliquez un morceau de glace sur certaines parties du corps. Le contact de la glace, combiné à l’odeur de la viande lui donnera l’impression qu’elle est en train de se faire brûler au fer rouge. » [19]

Otto spécifia que Garwood fournissait les fonds et la plupart des équipements. Au total, ce sont près de 130 hommes, anciens nazis pour la plupart, qui passèrent par le centre de Wamiba pour y être formés aux méthodes d’interrogatoire, au maniement des armes et des explosifs, aux techniques d’embuscade et d’assassinat ainsi qu’aux procédés de communication radio. Otto aborda ensuite la question rarement débattue mais non moins essentielle de la capacité des combattants stay-behind à tenir leur poste en cas d’invasion soviétique. Du point de vue de la stratégie militaire, il est évident que les chances de survie à long terme d’un réseau stay-behind dans un contexte d’occupation, et a fortiori d’occupation soviétique, sont extrêmement minces. Les officiers nazis du TD qui avaient fait l’expérience de la guerre en avaient parfaitement conscience et Otto souligna que la plupart d’entre eux n’étaient pas enthousiastes à l’idée de rester derrière les lignes ennemies pour tenter de survivre à une occupation soviétique : « L’idée des Américains, c’était que tous les membres se laissent dépasser par les Soviétiques pour être utilisés ensuite comme des partisans. Mais Peters [le chef du TD] n’aurait jamais pu réaliser ce plan, parce qu’en cas d’invasion des Russes, tous les agents de l’organisation auraient cherché à tout prix à passer à l’Ouest. » [20]

Le 13 septembre 1952, soit deux jours après qu’Otto eût achevé son témoignage, la base stay-behind de Wamiba fut prise d’assaut et fermée par la police allemande. Les bureaux et domiciles des membres du TD furent également perquisitionnés et mis sous scellés pour les besoins de l’enquête. Les agents du stay-behind furent interpellés. Des armes, des explosifs et des munitions furent saisis en même temps que toute la documentation de l’organisation. L’un des dossiers s’avéra particulièrement intéressant. Les enquêteurs eurent la surprise d’y découvrir l’identité des personnes à assassiner le Jour-J : « La liste des proscriptions contient le nom des individus à éliminer. La liste est incomplète car elle est toujours en phase d’élaboration », le document précisait également l’identité de l’agent chargé de dresser cette liste pour le Land Hesse : Hans Breitkopf. [21] Otto Rietdorf, l’agent du TD qui avait suggéré l’expression « liste des proscriptions » expliqua : « J’ai trouvé le terme “proscriptions” dans la documentation russe dans laquelle il désigne des dispositions prises à l’encontre de l’Ouest. Dans l’acception russe, il s’agit de personnes dont il faut s’occuper. Ce que l’on entend par là en Russie ne me semble faire aucun doute. » Rietdorf ajouta que la CIA était informée de cette opération : « M. Garwood était parfaitement au courant de tout cela ». Hans Otto confirma lui aussi que ces « rapports et dossiers individuels avaient été communiqués aux Américains par le BDJ et le TD ». Les hommes qui collectaient ces informations pour Washington étaient apparemment un certain « Dr Walter » et une fois de plus M. Garwood. L’enquête officielle allemande sur cette armée secrète première version, conclut avec solennité et extrême précision : « Selon ce témoignage, l’usage de la violence contre des cibles intérieures était prévu en cas de Jour-J ». [22] Il ne fut pas établi si « J » désignait uniquement le jour de l’invasion ou s’il s’appliquait à d’autres occasions telles que des soulèvements populaires ou une victoire massive de la gauche aux élections.

La liste de proscriptions des Gladiateurs contenait un grand nombre de communistes allemands reconnus ainsi que des socialistes modérés, dont de nombreux responsables politiques en vue de l’époque comme Heinrich Zinnkann, ministre de l’Intérieur socialiste du Land de Hesse, Hans Jahn, président du syndicat allemand du rail, Emil Carlebach, reporter au Frankfurter Rundschau, et de nombreux autres. Le journaliste Leo Müller, spécialiste de Gladio, relate que suite à la découverte des listes de proscriptions, « la surprise fut telle que les premières réactions furent teintées de scepticisme ». [23] « Les leaders du TD et du BDJ avaient fait de la liquidation des hommes politiques allemands considérés comme “gauchistes” l’une de leurs priorités en cas d’offensive soviétique », conclut l’historien états-unien Christopher Simpson. « Pour le Technischer Dienst, les communistes allemands figuraient bien sûr en tête de la liste des hommes à abattre. Venaient ensuite les représentants les plus en vue du SPD ouest-allemand. Le TD avait prévu d’assassiner plus de 40 hauts responsables du parti social-démocrate, parmi lesquels Erich Ollenhauer, à la tête du parti depuis 1952. » Simpson découvrit que les États-Unis n’accordaient aucune confiance à la gauche allemande et par conséquent, ils entraînèrent les agents secrets du BDJ et les chargèrent « d’infiltrer le SPD et d’espionner les leaders du parti afin de pouvoir les éliminer plus rapidement le moment venu ». [24]

On le comprend aisément, le Land de Hesse ne put admettre que la Maison-Blanche ait ainsi entraîné et équipé dans le plus grand secret des néo-nazis allemands munis de listes d’hommes à abattre visant certains des citoyens les plus respectables du pays ; la capitale régionale Francfort fut donc le théâtre de débats particulièrement houleux. Les relations diplomatiques entre les USA et la RFA, déjà très délicates au lendemain de la guerre, se détériorèrent considérablement et les entretiens qui suivirent entre responsables états-uniens et allemands furent particulièrement tendus. Le chancelier Konrad Adenauer prétendit tout ignorer de l’affaire tandis que les États-uniens, de leur côté, tentaient de limiter les dégâts. Donnelly, l’ambassadeur des États-Unis à Bonn, expliqua que l’organisation avait été créée dans le contexte de la guerre de Corée, tout en ajoutant que le réseau devait de toute façon être dissous dans les mois à venir et ce, indépendamment du témoignage d’Otto. D’ailleurs, les versements avaient déjà été interrompus dès août 1952. Il s’agissait, bien entendu, d’une absurdité et les membres du TD s’empressèrent de témoigner qu’ils avaient bien reçu des financements jusqu’en septembre.

C’est un certain Paul Lüth, un haut responsable du BDJ-TD, intermédiaire entre celui-ci et la CIA, qui contrôlait les flux d’argent provenant des USA, comme l’a révélé l’enquête. [25] Lüth rencontrait régulièrement les États-uniens à qui il rendait des comptes et, quand il s’agissait de questions sensibles, il réalisait toujours quatre duplicata des rapports écrits qu’il remettait à la CIA. [26] Quand le stay-behind allemand fut découvert, Lüth fut caché par les États-uniens, il put ainsi échapper à la justice et disparut sans laisser de traces. Un ancien camarade d’école de Lüth, Erhard Peters, occupait lui aussi des fonctions de premier plan au sein de l’armée secrète. L’homme fut nommé à la tête du Technischer Dienst en raison de ses compétences en matière de communications radio et d’opérations de guérilla. Il appréciait qu’on appelle le réseau l’« Organisation Peters » et, afin d’asseoir son statut, il avait même acheté une Mercedes 170 V et un cabriolet BMW. Quand la couverture de son armée secrète fut percée, Peters ne put non plus être arrêté car il s’en était remis « à la protection des Américains », selon les termes du rapport d’enquête. Plus tard, Lüth reparut devant la police allemande après avoir « donné aux Américains sa parole d’honneur qu’il ne révèlerait rien ». D’après son propre témoignage, la Maison-blanche leur avait offert, à lui et à d’autres nazis compromis dans le scandale TD, la possibilité d’émigrer aux États-Unis, mais Lüth avait décliné la proposition. [27] Face aux policiers, Peters reconnut avoir brûlé de nombreux dossiers contenant des rapports sur les activités de TD destinés aux États-uniens.

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Georg August Zinn (1901-1976). Socialiste allemand, il fut l’un des pères de la Constitution de la RFA. Il présida le land de Hesse (1950-69) et le Bundesrat (1953-54 et 1964-65). En 1952, il révéla de manière précise l’existence du Gladio allemand et tenta de le faire interdire.

Pour les Allemands, le scandale lié au BDJ-TD ne fut pas uniquement régional, il devint une véritable affaire d’État. Mais si Francfort avait espéré un soutien de la capitale Bonn, elle ne tarda pas à déchanter. Après de longues conversations avec les États-uniens, les principaux responsables de la CDU et du gouvernement conservateur d’Adenauer tentèrent d’étouffer l’affaire et de freiner les investigations. Le 30 septembre 1952, la Cour Suprême de Karlsruhe prononça la relaxe de tous les membres du réseau TD qui avaient été interpellés sans consulter ni même informer la police de Francfort, ce qui provoqua un véritable tollé parmi la population. Les Gladiateurs furent donc libérés tandis que les deux procureurs qui avaient prononcé cette décision contestable, Schrübbers et Wagner, se voyaient offrir une promotion. Le Premier ministre du Land de Hesse August Zinn commenta avec colère : « La seule explication légale à cette libération est que l’on a peut-être jugé à Karlsruhe [à la Cour Suprême] qu’ils avaient agi sous la direction des Américains ». [28]

Zinn était si furieux qu’il décida de porter l’affaire devant le Parlement fédéral, en dépit des lourdes pressions exercées par les États-uniens pour l’en dissuader. C’est ainsi que le 8 octobre 1952 le grand public et la presse, en Allemagne et à l’étranger, apprirent pour la première fois l’existence d’armées stay-behind nazies financées par les USA. « M. le Président, Mesdames et Messieurs », déclara Zinn au Parlement, « après l’entretien que j’ai eu le 3 octobre dernier à Francfort avec le chancelier Adenauer et suite à la discussion que je viens d’avoir ce matin même dans mon bureau avec M. Reeber représentant le Haut-commissariat américain, je dois informer la chambre des faits suivants : le 9 septembre 1952, », le visage du président était particulièrement grave,« la police criminelle allemande a appris l’existence d’une organisation secrète créée en 1950-1951 par des chefs du BDJ et baptisée TD pour “Technischer Dienst” ». Zinn poursuivit devant un auditoire perplexe : « L’organisation était conçue comme un mouvement de résistance armée à but politique, constitué avec l’assentiment et la coopération du président du BDJ Paul Lüth. Gerhard Peters était le chef de cette organisation. » Pour la première fois, des hommes politiques découvraient l’existence d’une armée secrète stay-behind. Zinn les informa que : « Cette section TD du BDJ avait pour mission de constituer une armée de partisans qui, selon les plans initiaux, devait rester derrière les lignes ennemies en cas d’invasion soviétique afin de mener des actes de sabotage en territoire occupé, tels que le dynamitage de ponts ou l’attaque de camps ».

Après cette description sommaire des caractéristiques typiques d’un réseau stay-behind, Zinn évoqua le soutien apporté par les États-Unis et la dimension nationale de l’armée secrète : « D’après le témoignage d’une personne directement impliquée et le matériel qui a pu être saisi, l’organisation avait pour cibles, à l’intérieur de nos frontières, le KPD et surtout le SPD. La découverte de l’organisation a immédiatement donné lieu à des interpellations et à des saisies de documents le 18 septembre 1952 », annonça le Premier ministre Zinn. « Mais, le 1er octobre, la Cour Suprême a ordonné que les suspects soient relâchés sous le prétexte que l’armée secrète avait été bâtie sur ordre de plusieurs agences américaines ». Les minutes de la session parlementaire font ensuite état d’un brouhaha dans la salle et de cris lancés par les députés : « Écoutez ! Écoutez ! » ou « Incroyable ! ». Quand l’assistance fut calmée, Zinn poursuivit : « D’après le témoignage d’un haut responsable du TD, des assassinats avaient même été planifiés », sur quoi l’agitation reprit de plus belle, certains députés interpellant leurs collègues : « Écoutez ! Écoutez ! Et voilà que ça recommence ! » Zinn poursuivit : « Un centre d’entraînement a été implanté à Waldmichelbach, dans la forêt d’Odenwald (...) Les membres de l’organisation étaient pour la plupart d’anciens officiers de la Luftwaffe, de la Wehrmacht et de la SS ». L’agitation gagna une nouvelle fois les rangs du Parlement dont tous les membres avaient connu la seconde guerre mondiale. Ceux-ci criaient à présent : « Vous entendez ? Incroyable ! »

Zinn expliqua que les agents étaient âgés de 35 à 50 ans et que « l’organisation disposait d’un financement considérable, les documents saisis suggèrent que son budget mensuel avoisinait les 50 000 marks ». En entendant cela, un député s’écria : « D’où provenait l’argent ? » Zinn répondit que « l’argent parvenait apparemment au TD par des transferts frauduleux en provenance d’une agence américaine » et ajouta que « la même organisation était aussi chargée d’une mission intérieure (...) D’après le témoignage de l’un de ses dirigeants, elle devait procéder à l’élimination d’individus “suspects” quand arriverait le jour-J », ce qui provoqua de nouvelles réaction au sein de l’Assemblée où l’on entendit des voix s’exclamer « Des assassinats donc ! Incroyable ! » Parfaitement conscient du véritable choc que provoquaient ses révélations, Zinn poursuivit sur le même ton solennel : « À ce sujet, il faut signaler que 15 feuillets contenaient des noms de communistes alors qu’on a saisi pas moins de 80 pages concernant des personnalités de la social-démocratie (...) le ministre de l’Intérieur social-démocrate du Land de Hesse Heinrich Zinnkann était suspecté d’entretenir des liens avec les communistes », outre des critiques, cette dernière déclaration provoqua également des ricanements parmi les députés. « D’après certains témoignages, bon nombre de documents confidentiels ont été détruits, d’autres ont été saisis par un représentant des autorités américaines et sont donc à présent inaccessibles. L’argent et les armes étaient fournis par un Américain qui supervisait également l’entraînement », sur quoi une nouvelle vague de protestations s’empara de l’assemblée.

Mais Zinn n’était toujours pas au bout de ses déclarations : « Ce qu’il est important de réaliser c’est qu’à l’étranger, des organisations clandestines semblables ont servi de base à des activités illégales perpétrées sur le territoire national, c’est une expérience que nous avons déjà vécue, il y a 30 ans dans ce pays et il semble que cette organisation s’inscrive dans ce modèle ». Cette dénonciation sans réserve suscita l’approbation des parlementaires, lesquels s’écrièrent : « C’est juste ! Exact ! » Zinn poursuivit : « Ce matin même, M. Reeber, représentant les USA, est convenu avec moi que ce type d’organisations constituent le ferment de l’instauration de la terreur dans le pays, (...) il a exprimé ses plus sincères regrets et a fermement condamné l’existence d’un tel réseau (...) Il m’a assuré de sa plus entière coopération afin de faire toute la lumière sur cette affaire et d’en identifier toutes les ramifications pour éviter qu’un tel phénomène puisse se reproduire à l’avenir. » [29]

Bien entendu, le Gladio allemand ne fut pas démantelé pour autant, comme le prouvèrent les révélations de 1990. Les traces furent simplement maquillées dans la mesure du possible. En octobre 1952, l’ancien haut-commissaire US McCloy précisa bien que les États-Unis n’étaient pas en train de réarmer les nazis : « Durant toutes les années que j’ai passées en Allemagne, nos objectifs et nos efforts ont toujours visé à la consolidation des forces démocratiques et à la lutte contre les communistes mais aussi contre les néo et pro-nazis ». McCloy souligna qu’« Il est par conséquent inconcevable qu’un responsable américain ait pu soutenir des agissements tels que ceux décrits par le Premier ministre Zinn. Ceci doit être exprimé clairement, au nom de la vérité et de l’amitié. » [30] En dépit de ces belles paroles, le Parlement hessois chargea le ministre de l’Intérieur du Land d’enquêter en profondeur sur le phénomène ; en 1953, celui-ci livra ses conclusions sous la forme d’un imposant rapport de trois volumes. [31]

Quarante ans après les faits, l’ancien agent de la CIA Thomas Polgar, qui avait pris sa retraite en 1981 après 30 ans passés au service de l’Agence, se souvenait encore très bien de l’affaire du Gladio allemand. En effet, l’homme avait été stationné en Allemagne au début des années 1950 et, au début des années 1970, il y avait à nouveau été affecté afin de remplacer Ray Cline à la tête de l’antenne allemande de la CIA. « Le “Bund Deutscher Jugend” était une organisation politique de droite vaguement affiliée à l’un des partis du Land de Hesse, en Allemagne, et composée d’hommes motivés et fermement résolus à contribuer à la résistance clandestine en cas d’une occupation de tout ou partie du territoire de la RFA par l’Armée rouge », témoigna-t-il au cours des années 1990. « Quand l’affaire a éclaté, il y a eu un battage considérable et on a estimé que le général Truscott [de l’armée des États-Unis] devrait expliquer en personne aux éléments impliqués ce qui s’était passé, on a donc d’abord expliqué la situation au chancelier allemand Konrad Adenauer. » Comme on l’a déjà constaté, cela ne suffit pas à désamorcer la situation. « Nous avons ensuite parlé au général Matthew Ridgeway, qui était alors le commandant en chef des forces de l’OTAN et, finalement, au Premier ministre hessois Georg Zinn qui figurait lui-même sur la liste. Truscott lui a expliqué qu’il s’agissait d’une activité illégale mais après tout seulement d’un exercice sur papier dont il ignorait tout et qui ne devait en aucun cas être interprété comme le signe d’une remise en question de la confiance que nous accordions au Premier ministre Zinn. » [32]

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Dieter von Glahn, ancien Gladiateur, il fonda un ordre templier.

Suite aux révélations de 1990, Dieter von Glahn apporta la confirmation que des cellules stay-behind n’existaient pas seulement en Hesse mais également dans d’autres Länder allemands. « Notre mission et notre organisation étaient identiques à ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Gladio », expliqua-t-il. [33] Personnage ambigu du milieu anticommuniste allemand, Glahn s’était évadé d’un camp de prisonniers soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. Après l’armistice, il avait rejoint l’armée secrète stay-behind en intégrant le BDJ-TD de Brême, dans le Nord de l’Allemagne. « À l’époque de la guerre de Corée », expliqua-t-il dans son autobiographie publiée en 1994, « les Américains étaient très inquiets à l’idée de voir la même situation se reproduire en Allemagne ». C’est pourquoi « ils décidèrent de recruter et de constituer une unité allemande fiable en vue du jour-J, le jour de l’invasion de l’Allemagne par l’Armée rouge. L’unité devait être formée avec de l’armement américain, disposer de ses propres caches d’armes et entrer dans la clandestinité en cas d’offensive. » Glahn rappela que « le BDJ n’était que la couverture, une sorte de vitrine légale de l’organisation anticommuniste. La branche clandestine Technischer Dienst, ou “Organisation Peters”, comme l’appelait parfois son directeur, constituait la véritable unité combattante » et était présente sur une grande partie du territoire national. « Le TD devint donc une composante essentielle de la défense anti-soviétique germano-américaine. Les Américains s’intéressaient avant tout aux anciens éléments de l’armée allemande », dont lui-même faisait justement partie. « Comme je ne faisais pas mystère de mes positions anticommunistes, je fus recruté. J’étais donc officiellement le responsable du BDJ pour la ville d’Oldenburg en Frise Orientale. Officieusement, je dirigeais le TD sur l’ensemble de la zone Oldenburg-Brême-Frise Orientale [au nord-ouest de l’Allemagne]. » [34]

C’est avec une certaine fierté que Glahn relate dans ses mémoires que le « FBI » allemand, le Bundesamt für Verfassungsschutz (BfV), connaissait et couvrait les activités des réseaux stay-behind. « Je collaborais très étroitement avec Neubert du BfV ». Glahn évoque la lutte anticommuniste dans laquelle ils étaient tous deux engagés : « la nuit, nous sortions régulièrement pour coller des affiches, et recouvrir celles des communistes (...) nous dénoncions ainsi les liens qu’entretenaient certains hommes d’affaires avec les communistes. Cela donnait souvent lieu à des affrontements violents. » C’est à cette époque que « j’ai fondé de nombreuses sections du BDJ dans mon secteur », avec l’aide de la CIA qui entraînait les recrues au camp de Waldmichelbach et à la base états-uniens de Grafenwöhr. « J’ai moi-même participé à plusieurs reprises à ces entraînements. Les hommes qui portaient un uniforme américain de couleur brunâtre et n’étaient autorisés à s’appeler que par leur prénom, venaient des quatre coins de l’Allemagne mais ne devaient en aucun cas révéler l’endroit d’où ils étaient originaires. Pendant quatre semaines, nous étions alors totalement coupés du monde extérieur. » Les Gladiateurs suivaient « un entraînement intensif en vue du jour-J. À cette époque, les Américains aménageaient des caches d’armes sur l’ensemble du territoire de la RFA. Dans mon secteur, seuls mon adjoint et moi-même connaissions la localisation exacte de la cache d’armes (...) Elle était enterrée en profondeur dans une petite forêt. » [35]

Le réseau stay-behind allemand ne fut pas le seul à bénéficier de la protection de la puissante CIA : grâce à celle-ci, le service de renseignement ORG et son personnel parvinrent également à faire face aux découvertes de 1952 sans trop de frais. Le général Reinhard Gehlen resta en fonction et en 1956 l’« Organisation Gehlen » changea son nom pour celui de « Bundesnachrichtendienst » (BND). Lorsqu’on demanda au directeur de la CIA Allen Dulles s’il ne ressentait pas de honte à avoir ainsi collaboré avec le nazi Gehlen, il répondit : « J’ignore si c’est une crapule. Vous savez, il y a très peu de saints dans le monde de l’espionnage (...) D’ailleurs, on est pas là pour se faire des amis. » [36] Ce n’est d’ailleurs que lorsque le gouvernement fédéral du chancelier conservateur Kurt Georg Kiesinger et du vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères social-démocrate Willy Brandt commença à douter de son service secret BND que celui-ci fit pour la première fois l’objet d’une véritable enquête approfondie.

Le « Rapport Mercker » qui fut alors rédigé constituait « un document si accablant pour le BND, à tel point qu’il demeure aujourd’hui encore confidentiel », c’est du moins ce que rapporta la presse allemande en 1995. « Sa conclusion édifiante sur le BND : “une organisation corrompue” ». [37] Reinhard Gehlen, qui était directement visé par l’enquête gouvernementale, ne fut même pas autorisé à lire le rapport. À la lecture du document, les sociaux-démocrates, qui, pour la première fois depuis la guerre, venaient d’entrer au gouvernement en la personne de Willy Brandt, furent si embarrassés de la présence du nazi dans les hautes sphères de l’exécutif qu’ils renvoyèrent immédiatement Gehlen. Après plus de 20 ans passés à la tête du service de renseignement allemand, celui-ci fut renvoyé le jour de la fête du travail, le 1er mai 1968. Afin de ne pas froisser la Maison-Blanche, on lui choisit comme successeur Gerhard Wessel qui avait servi comme attaché militaire de la RFA à Washington après 1945 et qui entretenait d’excellentes relations avec la CIA et le commandement de la sécurité nationale US.

On ignore si le rapport Mercker classé confidentiel renfermait des informations sur les activités stay-behind de l’ORG et du BND ; c’est toutefois ce que semblent indiquer les preuves découvertes lors des investigations menées en 1990. D’après le rapport succinct produit par le gouvernement allemand sur le BND et son réseau stay-behind en décembre 1990, un cadre légal aurait été prévu pour les activités du réseau clandestin en décembre 1968, soit quelques mois seulement après la publication du rapport Mercker : « En décembre 1968, le chef de la chancellerie fédérale avait explicitement mentionné dans l’article 16 des “Directives générales pour le BND”, qu’il fallait entreprendre des préparatifs de défense ». Il semble que le gouvernement de l’époque ait décidé de poursuivre l’opération stay-behind mais sur des bases légales cette fois : « La directive indique : “Le BND procède aux préparatifs et planifications nécessaires pour la défense, les questions générales étant convenues avec le chef de la chancellerie fédérale” ». [38] Le journaliste spécialiste du Gladio Leo Müller se demanda en 1990 : « Quelle logique antidémocratique sous-tendait encore les nouveaux stay-behind des services secrets allemands qui furent découverts en 1990 ? » [39]

Le départ de Gehlen et l’adoption de la nouvelle loi ont-ils affaibli la domination de la CIA sur les réseaux stay-behind allemands ? Cela reste à établir. L’ex-Gladiateur Glahn précise bien dans son livre que l’Agence états-unienne a gardé le contrôle jusqu’aux tout derniers instants : « J’écris délibérément “services secrets” au pluriel parce que nous avons plus tard fusionné avec l’Organisation Gehlen sur ordre des Américains ». Selon Glahn, bien que Gehlen fût l’homme clé du réseau stay-behind allemand, le commandement restait entre les mains des États-Unis : « Cette organisation avait pris le nom de son fondateur, le général Gehlen (...) Il avait établi un excellent quartier général du renseignement à Pullach, dans les environs de Munich (...) Le Technischer Dienst, ou TD, était liaison permanente avec les gens de l’Organisation Gehlen. En ce qui concerne le jour-J, la décision en matière militaire revenait cependant toujours aux Américains. » [40] Quand la couverture de l’armée secrète allemande vola en éclats en 1952, Gehlen et ses collègues se virent offrir l’asile aux États-Unis, afin qu’ils puissent échapper à la justice allemande. « On m’a proposé de m’enfuir aux USA, comme aux autres membres du TD qui étaient impliqués dans une enquête criminelle. J’en ai longuement discuté avec ma femme ... mais j’ai finalement décidé que je ne voulais pas être un émigré. Ma place était ici en Allemagne. » [41]

En mai 1955, l’Allemagne adhéra à l’OTAN. Comme toutes les autres armées secrètes d’Europe, le réseau allemand fut intégré au programme de guerre non conventionnelle de l’Alliance atlantique. Le rapport officiel du gouvernement allemand sur le stay-behind écrit par Lutz Stavenhagen en 1990 confirma qu’« afin d’uniformiser leurs programmes avec le commandement militaire de l’OTAN, les services de renseignement qui prenaient part à l’opération établirent en 1952 le Coordinating and Planning Committee (Comité de Planification et de Coordination) ou CPC. Dans le but de coordonner leur coopération, ils créèrent en 1954 l’Allied Coordination Committee (Comité de Coordination Alliée) ou ACC. » Le gouvernement allemand confirma en outre que le « BND est un membre régulier du CPC et de l’ACC depuis 1959 ». Dans une tentative maladroite de limiter les dégâts, le rapport officiel prétendit cependant à tort que « les deux comités de coordination n’ont jamais fait ni ne font actuellement partie de la structure de l’OTAN », tandis que dans le même temps, l’enquête parlementaire belge révélait que l’ACC et le CPC avaient été mis en place par le SACEUR de l’OTAN, poste systématiquement occupé par un général US, et qu’ils étaient en liaison directe avec le SHAPE de l’OTAN. Le rapport officiel allemand tenta d’insister sur la souveraineté de l’armée secrète allemande et déclara : « que le BND ait fait partie de ces organes n’exclut en rien que le stay-behind n’ait jamais été intégré à l’OTAN et qu’il soit toujours demeuré l’instrument du BND. Il n’y a jamais eu et il n’existe aujourd’hui aucune relation de subordination des différents services de renseignement à l’ACC et au CPC. » [42]

« Il existait entre les différents services une coopération bilatérale mais également multilatérale, dont la coordination était assurée par l’ACC », décrivait le rapport officiel du gouvernement allemand à propos de la dimension internationale de l’armée secrète stay-behind. « Parmi ces partenaires figurent aux côtés de l’Allemagne de l’Ouest : la Belgique, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège et les États-Unis d’Amérique. » D’après le rapport, cette coopération incluait « entre autres choses des exercices conjoints, l’acquisition d’un équipement radio standardisé [les transmetteurs Harpoon], le partage d’expériences relatives aux entraînements, l’établissement d’une terminologie standardisée du renseignement ». [43] En raison de la présence parmi eux d’un grand nombre de partisans d’extrême droite, Stavenhagen préféra ne pas donner de chiffres précis quant au nombre de Gladiateurs ayant opéré en Allemagne pendant la Guerre froide : « À la fin des années 1950, l’organisation comptait environ 75 membres permanents », se contenta-t-il d’indiquer. « Le nombre des informateurs a parfois atteint 500. En 1983, le personnel stay-behind fut également formé à diriger des actes de sabotage contre l’envahisseur et à organiser et commander des groupes de résistants en territoire occupé. » [44]

D’après le rapport, le gouvernement allemand fut informé de l’existence de l’armée secrète « peu après 1974 (dans le cadre d’une présentation de stratégie d’ensemble des préparatifs de défense du BND). On peut toutefois supposer que des informations sur les fondements de l’opération stay-behind ont pu filtrer bien avant cette date. » En ce qui concerne le législatif, une commission du Parlement, tenue au respect de certains secrets, fut mise dans la confidence au cours des années 1980, lorsqu’il fallut accorder des crédits pour l’achat de nouveaux équipements de communication Harpoon : « À l’occasion de l’achat de nouveaux transmetteurs radio, la commission compétente (Vertrauensgremium) a été informée de leur utilisation par le stay-behind ». [45]Les transmetteurs radio Harpoon avaient été conçus et produits sur ordre de l’ACC, le centre de commandement stay-behind de l’OTAN, par la firme allemande AEG Telefunken, une filiale du groupe Daimler. Le service de renseignement BND avait servi d’intermédiaire et avait acheté les systèmes Harpoon au fabricant pour le compte de l’ACC qui ne devait pas apparaître dans la transaction. Le BND avait commandé un total de 854 transmetteurs pour un montant de 130 millions de marks. Il en conserva pour près de 20 millions et revendit le reste du stock aux autres armées stay-behind d’Europe de l’Ouest. Dernier cri de la technologie de l’époque, le système Harpoon pouvait envoyer et recevoir des messages radio cryptés jusqu’à une distance de 6 000 km, il pouvait donc assurer la liaison entre les différents stay-behind et entre les deux rives de l’Atlantique. [46]

Durant toute la Guerre froide, l’Allemagne fut divisée en deux États ; une guerre secrète se livra donc entre le BND ouest-allemand, soutenu par la CIA, et le MfS (Ministerium für Staatssicherheitsdient), plus communément appelé Stasi, laquelle dépendait du KGB soviétique. Les deux services multipliaient les missions d’espionnage et les tentatives d’infiltration de part et d’autres du Mur de Berlin. Ces opérations étaient d’autant plus aisées que les agents de la Stasi et du BND étaient tous allemands et partageaient de ce fait la même langue et la même culture. Suite à leurs expériences respectives, la CIA et le MI6 avaient surnommé le BND le « service des fuites ». [47] On put même lire dans Der Spiegel, le premier magazine d’information du pays : « Le KGB et la Stasi de Berlin-Est auraient facilement pu placer des taupes aux postes clés à Pullach [au quartier général du BND] et ainsi accéder à la liste complète de leurs agents (...) Le BND n’était qu’une vaste plaisanterie aux yeux de ses rivaux. » [48]

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Jurij Iwanowitsch Drosdow, le général du KGB qui avait fait infiltrer le Gladio allemand, n’ignorait rien du réseau stay-behind.

On peut donc légitimement se demander dans quelle mesure la Stasi, et donc Moscou, étaient renseignés sur les secrets relatifs à l’opération stay-behind. Tout semble indiquer qu’ils en furent informés dès la fin des années 1970. Le plus célèbre cas avéré de fuite impliqua Heidrun Hofer, une secrétaire travaillant au Département IV du BND de Munich, le service chargé de la direction du réseau stay-behind. Son poste lui donnait accès aux documents les plus confidentiels de l’OTAN, et notamment ceux classés « cosmic ». Si on ignore toujours la nature exacte des données qu’elle transmit à la Stasi et au KGB, on sait toutefois qu’elle communiqua des informations relatives à un centre de commandement stay-behind top-secret situé sur la côte Atlantique et qui devait servir de base au gouvernement allemand en exil. Suite aux indiscrétions de Hofer, il fallut donc reconstruire ce centre dans un autre lieu, une opération dont le coût s’éleva à 100 millions de marks.

Hofer révéla ce secret à son insu. Fille d’un officier conservateur, elle avait été spécifiquement ciblée par le KGB qui avait envoyé un agent en Argentine, chargé d’entrer en contact avec le milieu des exilés nazis et de s’y tailler une bonne réputation. À son retour, il devait demander à Heidrun de l’épouser. Le père de la jeune fille, qui appréciait ce « Hans » pour ses idées d’extrême droite, y consentit. Après le mariage, « Hans » confia à Heidrun qu’il travaillait pour une organisation ultra-conservatrice et la surprit par son excellente connaissance du BND. Ravie à l’idée de participer à une conspiration, Heidrun accepta de tout révéler à Hans.

Il fallut du temps au service de contre-espionnage du BND pour découvrir l’existence de la taupe du KGB. En décembre 1976, des agents du BND tendirent une embuscade au domicile de la jeune femme qui travaillait alors pour le KGB depuis six ans sans même le savoir. Hans parvint à s’échapper par une porte dérobée, mais Heidrun fut arrêtée et accusée de haute trahison. C’est alors qu’elle apprit que son mari était un espion de Moscou. Le choc fut si violent pour cette femme aux tendances ultra-conservatrices qu’elle aurait tenté de se défenestrer, alors qu’elle était interrogée par le BND dans un bureau du sixième étage de leur siège à Munich. Elle s’en tira avec quelques séquelles et vécut dès lors d’une pension d’invalidité. L’enquête sur Hofer fut close en 1987, faute d’éléments nouveaux. [49] La seconde affaire d’espionnage à laquelle dut faire face le service impliquait cette fois un haut responsable puisqu’il s’agissait de Joachim Krase, le directeur adjoint du BND qui mourut en 1988. Krase était en réalité un agent double à la solde de la Stasi et avait, comme l’écrivit un journaliste britannique « tout révélé sur le stay-behind et l’Opération Gladio, levant un secret que les Russes connaissaient depuis l’origine ». [50]

Quand l’Allemagne fut réunifiée, après la chute du Mur de Berlin, la Stasi fut démantelée et le BND étendit ses activités. Certains documents, à présent déclassifiés, du service de renseignement est-allemand confirment que celui-ci était extrêmement bien renseigné sur l’opération stay-behind. Au cours de manœuvres effectuées par l’OTAN en 1979, des unités de la Stasi interceptèrent des signaux inconnus et détectèrent la présence d’un réseau parallèle. Au bout de quelques années d’enquête, elles parvinrent à casser le code utilisé par les agents stay-behind du BND et à localiser plus de 50 sites répartis sur l’ensemble du territoire de l’Allemagne de l’Ouest, mais dont beaucoup étaient concentrés dans la zone frontalière de la RDA et de la Tchécoslovaquie.

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Le général Horst Männchen présentait à son gouvernement des rapports réguliers de la Stasi sur le Gladio allemand

En 1984, le général Horst Männchen, directeur du Département III de la Stasi et responsable des écoutes radiophoniques, communiqua aux ministres du gouvernement est-allemand de nombreux détails sur le réseau stay-behind du BND. « En analysant des signaux radio secrets du BND que nous avons pu décoder (...) nous sommes parvenus à rassembler des données fiables sur une catégorie spéciales d’agents du BND. » Le rapport de Männchen, daté du 3 août 1984, expliquait que ces agents spéciaux du BND, que la Stasi appelait des « agents retournés » (Überrollagenten), se préparaient en vue d’une invasion des armées du Pacte de Varsovie et avaient été entraînés à mener des opérations de subversion dans le dos de l’ennemi. Ces agents secrets, soulignait Männchen, « représentent un danger réel pour les opérations des forces du Pacte de Varsovie » et doivent donc être identifiés aussi vite que possible afin d’être immédiatement neutralisés « en cas de conflit militaire ». [51]

Dans un autre rapport daté du 6 novembre 1984, Männchen précisait à raison qu’au sein du BND, « ces agents spéciaux sont qualifiés de “stay-behind”  », et que leur création semblait remonter au programme de défense développé par l’OTAN en prévision d’une première offensive des forces du Pacte de Varsovie. Le directeur du Département III expliquait que le réseau comptait aussi des femmes dans ses rangs et que la Stasi était parvenue à décrypter toute une série de signaux radio secrets émis depuis le quartier général du BND à destination des agents stay-behind. « Ces agents sont des hommes et des femmes, citoyens de la RFA qui vivent sur le territoire de l’Allemagne de l’Ouest, pour beaucoup le long de la frontière avec la RDA et la Tchécoslovaquie. Ils ont une bonne connaissance de leur zone d’opérations et agissent seuls ou en groupes de trois ou quatre pour effectuer les missions qui leur sont confiées dans un rayon de 40 kilomètres autour de leur lieu de résidence. D’après les informations dont nous disposons, entre 16 et 20 unités sont en liaison régulière avec le BND. Selon certaines sources au sein du BND, le nombre total des agents pourrait s’élever à 80. » Männchen indiquait en conclusion que ces agents spéciaux étaient « dangereux » et que la Stasi devrait tenter d’en identifier un maximum. [52]

Dans un rapport ultérieur, la Stasi concluait que les données rassemblées « indiquaient clairement que le BND avait accordé une grande importance à l’entraînement et à la préparation de ces agents spéciaux ». Les communications radio interceptées par le service révélaient également que le réseau stay-behind allemand bénéficiait d’une très bonne coordination et qu’il était en liaison avec les « services secrets de l’OTAN » en Sardaigne, à Huy (en Belgique) et à Lille et Grenoble. [53] En espionnant les communications radio stay-behind du BND, la Stasi fut informée de l’installation des nouveaux systèmes Harpoon en Allemagne de l’Ouest et, le 22 mai 1984, elle indiqua que les agents spéciaux utilisaient à présent un équipement de communication plus moderne et plus efficace. [54] Dans un rapport très détaillé de 11 pages sur le réseau stay-behind remis en 1955, la Stasi déplorait que ce nouveau système capable d’envoyer des signaux radio en moins de trois secondes rendait la localisation des agents du BND plus difficile aux agents est-allemands. [55]

Quand fut révélée l’existence du réseau allemand en 1990, la presse s’intéressa particulièrement à l’équipement de l’organisation secrète et demanda au gouvernement de Bonn s’il existait des caches d’armes en Allemagne. « En soutien aux unités de résistance en territoire occupé, les services secrets alliés ont aménagé des caches d’armes dans les premiers temps de l’opération stay-behind. Elles renfermaient notamment des pièces de rechange pour l’équipement radio, des médicaments, de l’or et des bijoux destinés à d’éventuelles transactions au marché noir ainsi que quelques pistolets », le porte-parole du gouvernement allemand confirmait ainsi les caractéristiques observées dans d’autres pays, mais, de manière surprenante, il tenta d’induire le public en erreur en prétendant que « ces caches avaient été démantelées par les unités stay-behind du BND avant 1972. Les pistolets furent détruits. Actuellement, l’équipement et l’entraînement des agents du renseignement se limitent strictement aux missions de collecte d’informations et d’évacuation. Cet équipement inclut un transmetteur radio spécial mais en aucun cas des armes ou des explosifs. » [56]

Les journalistes allemands soupçonnèrent le porte-parole du gouvernement Lutz Stavenhagen de leur avoir menti en affirmant que toutes les caches d’armes avaient été détruites en 1972. En effet, de mystérieux arsenaux avaient été mis au jour en Allemagne au cours des années 1980. La plus célèbre de ces découvertes était survenue le 26 octobre 1981, quand des bûcherons étaient tombés totalement par hasard sur une importante cache creusée dans le sol et contenant des armes à feu et du matériel de combat, près du village de Ülzen, dans les landes de Lüneburg. Cette étonnante découverte entraîna l’arrestation du garde forestier et militant d’extrême droite Heinz Lembke. Celui-ci guida ensuite les enquêteurs vers un vaste réseau de pas moins de 33 caches d’armes. « Ces caches ont d’office été attribuées au militant d’extrême droite Heinz Lembke », commenta en 1991 une source anonyme au sein du ministère de la Défense autrichien. « Cette explication séduisante comportait cependant une faille. Les caches renfermaient, outre des armes automatiques, du matériel de guerre chimique [Arsen et Zyankali] et environ 14 000 cartouches ainsi que 50 armes anti-char, 156 kg d’explosifs, 230 détonateurs et 258 grenades à main. Il est incroyable qu’un État qui a pris d’importantes mesures anti-terroristes n’ait pas remarqué le vol ou le détournement d’une telle quantité de matériel de combat. » [57]

Dans son article intitulé « Les Armées Secrètes de la CIA en Europe », le journaliste états-unien Jonathan Kwitny s’intéressait au document du ministère de la Défense autrichien avant de conclure que « le programme stay-behind allemand aurait pu être au cœur d’un deuxième scandale, similaire à celui de 1952, mais rien ne fut finalement communiqué au public. » Les caches d’armes découvertes en 1981 avaient en effet permis « de remonter jusqu’à un groupe de jeunes paramilitaires dirigé par le néo-nazi Heinz Lembke, qui fut arrêté. On le décrivit à l’époque comme un extrémiste déséquilibré qui entraînait clandestinement ses troupes au milieu des bois. » Kwitny remarquait cependant qu’il n’était pas le seul à faire le lien entre l’arsenal de Lembke et le réseau stay-behind du BND, la publication autrichienne ayant elle aussi démoli la thèse selon laquelle le garde forestier n’aurait été qu’un extrémiste dérangé et isolé. « Le responsable de la publication du ministère de la Défense autrichien, le général à la retraite Franz Freistätter, affirme avoir personnellement supervisé la rédaction de l’article suggérant que Lembke utilisait les caches d’armes stay-behind pour l’entraînement de ses troupes néo-nazies, il prétend également qu’il croit en cette thèse, bien que son auteur ait souhaité conserver l’anonymat. » [58]

Et l’article de Kwitny et la publication autrichienne sur Gladio semblent indiquer à juste titre que les caches d’armes de Lembke appartenaient au réseau stay-behind allemand. Parmi les documents saisis en 1952, quand fut découverte l’organisation BDJ-TD, figurait une directive relative au jour-J, le jour de l’invasion. Elle indiquait qu’en cas d’invasion, les landes de Lüneburg constitueraient le point de ralliement du stay-behind du Nord de l’Allemagne : « Les responsables de secteurs ont reçu l’ordre de chercher où étaient stationnés des camions en grand nombre. Le jour-J, ces camions devront être réquisitionnés par la force si nécessaire, par les agents qui les conduiront ensuite jusqu’aux points de ralliement spécifiés par le BDJ dans les villes et les villages », ordonnait la directive. « De là, les camions transporteront les membres jusqu’au point de ralliement du Nord de l’Allemagne, situé dans les landes de Lüneburg. » [59]

Comme on peut l’imaginer, la découverte des caches d’armes de Lembke en octobre 1981 provoqua un véritable scandale en Allemagne. Mais l’affaire devint encore plus explosive quand certaines sources suggérèrent que les arsenaux n’étaient pas restés inutilisés dans l’attente d’une hypothétique invasion soviétique mais que Lembke s’était bel et bien servi du matériel pour équiper ses soldats d’extrême droite, lesquels avaient, un an avant la découverte des dépôts, utilisé les armes mortelles au cours d’un attentat à la bombe perpétré à Munich en 1980. Cette théorie lourde d’implications fut émise par le journaliste allemand Harbart pour qui Gladio était « un glaive entre les mains d’extrémistes ». Harbart expliqua que « l’enquête sur l’attentat de Munich a conduit au garde forestier de Basse-Saxe Hainz Lembke ». Harbart est persuadé que le recours aux bombes et à la stratégie de la tension ne s’est pas limité à l’Italie mais qu’il a gagné le cœur de l’Allemagne. [60]

L’attentat à la bombe de Munich est le plus meurtrier de tous ceux qu’a connus l’Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le soir du 29 septembre 1980, à 22 h 20, une bombe explosa en plein cœur de la très populaire Fête de la bière. Comme tous les ans, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées pour participer à ce qui est pour beaucoup le plus beau week-end de l’année. L’explosion tua 13 personnes et en blessa 213, dont de nombreuses grièvement. La ville de Munich et toute l’Allemagne étaient sous le choc. L’enquête policière établit la responsabilité d’activistes d’extrême droite. Elle permit de remonter jusqu’à des groupuscules néo-nazis dont le « Wehrsportgruppe Hoffmann ». D’après la police, c’est l’un de ses membres, un certain Gundolf Köhler âgé de 21 ans, qui avait posé la bombe. Les experts expliquèrent que le dispositif, une grenade à main modifiée placée dans un extincteur, avait été conçu avec une habileté remarquable et l’on en vint à douter que Köhler ait pu fabriquer une bombe aussi complexe lui-même. L’homme ne put être interrogé, il figurait en effet au nombre des victimes.

Ignaz Platzer, qui participait à la fête et perdit ses deux enfants dans l’explosion, accorda, en 1996, un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung au cours duquel il affirma qu’aucune enquête n’avait été menée sur le réseau d’extrême droite impliqué dans l’attentat. «  Cela fait maintenant des années que vous demandez une réouverture du dossier. Vous ne croyez donc pas que Gundolf Köhler soit le vrai coupable ? », lui demanda un journaliste. « Non, trop d’éléments tendent à prouver le contraire. Pourquoi quelqu’un qui commet un tel acte porterait-il un passeport permettant de l’identifier aussi facilement ? Du moins, il n’a certainement pas agi seul », répondit le père des deux victimes. « Je me bats depuis longtemps pour découvrir qui se cache derrière tout ça. J’ai cependant dû me faire à l’idée que je ne recevrai jamais de réponse honnête. » Le journaliste lui demanda ensuite : « Vous avez renoncé à demander des explications ? », ce à quoi Platzer répondit : « J’ai compris qu’insister ne m’apporterait que des ennuis ». [61]

Ces ennuis proviennent peut-être du fait que l’enquête sur l’attentat de Munich avait remonté la piste des arsenaux de Lembke jusqu’à l’armée stay-behind allemande qui impliquait à son tour la plus grande alliance militaire du monde, l’OTAN, et l’une des deux super-puissances d’alors, les États-Unis. Même si les USA, l’OTAN et le BND n’avaient rien à voir avec le drame de Munich, la découverte d’une armée secrète liée aux mouvements d’extrême droite n’aurait pas manqué de soulever des questions particulièrement sensibles dont celle du contrôle exercé par les institutions démocratiques allemandes sur les combattants secrets et sur leurs caches d’armes.

Un jour seulement après l’attentat, la police criminelle allemande chargée de l’enquête avait découvert que Lembke avait fourni le matériel aux activistes d’extrême droite. « Monsieur Lembke nous a montré différents types d’explosifs, de détonateurs, de mèches lentes, de plastics et d’explosifs militaires », avoua Raymund Hörnle, un membre du Wehrsportgruppe Hoffmann, aux policiers qui l’interrogeaient. « Il a dit qu’il avait de nombreuses caches contenant ce genre de matériel enterrées dans les bois et qu’il pourrait nous en fournir beaucoup (...) Monsieur Lembke nous a dit qu’il formait des gens à l’utilisation des détonateurs et des explosifs. » [62] Ainsi, comme l’attestent les documents de la police, parallèlement à l’instruction des Gladiateurs allemands, Lembke soutenait aussi les terroristes d’extrême droite. « Helmuth Meyer m’a dit que l’on pouvait obtenir des explosifs par Monsieur Lembke », déclara l’activiste Sibylle Vorderbrügge après l’attentat. « Lembke nous a montré différents explosifs (...) il nous a dit qu’il avait plusieurs caches d’armes dans les bois. » [63]

Malgré ces témoignages, la police n’effectua aucune recherche pour tenter de mettre au jour les caches d’armes de Lembke si bien qu’il fallut attendre un an pour que des bûcherons découvrent par accident un de ces arsenaux et que leur existence ne puisse plus être niée. Mais cette fois encore, les enquêteurs n’établirent pas le lien entre l’attentat et les caches d’armes stay-behind. Le 25 novembre 1981, le Dr Däubler-Gmelin, du SPD, souleva la question devant le Parlement national, le Bundestag, en s’adressant ainsi au gouvernement : « Pouvez-vous nous révéler, suite à la découverte de ces caches d’armes et à l’arrestation de Monsieur Lembke, si une nouvelle piste est à présent envisagée en ce qui concerne l’attentat de Munich ? » La question était pertinente mais la réponse le fut nettement moins. Le secrétaire d’État von Schoeler se contenta de répondre : « Il n’y a aucun lien. » [64]

Cette version officielle avait pour but de taire tout lien avec l’organisation Gladio, étant donné qu’il fallait que l’existence de l’armée stay-behind demeure confidentielle. Elle contredisait également les témoignages des militants d’extrême droite interrogés par la police. Immédiatement après la découverte des caches d’armes le 26 octobre 1981, la police allemande perquisitionna au domicile de Lembke et saisit un chargeur de pistolet G3 et un jeu de mèches lentes entrant dans la composition de bombes. Mais Lembke lui-même semblait intouchable, il ne fut pas arrêté. Né en 1937 à Stralsund dans l’Est de l’Allemagne, l’activiste avait d’abord fait l’expérience du socialisme en RDA avant de fuir à l’Ouest à l’âge de 22 ans et d’acquérir une certaine notoriété dans les milieux d’extrême droite. Il prit la tête du « Bund Vaterländischer Jugend » ou BVJ (l’Alliance des Jeunes Patriotes), où en tant qu’idéologue il composa des slogans tels que : « Un Allemand qui pense comme un Juif mérite d’être pendu ». [65] À l’instar du BDJ, qui fut déclaré illégal en 1952, le BVJ fut interdit en 1962. Mais Lembke ne renia pas pour autant ses convictions d’extrême droite. En 1968, il tenta de se faire élire au Parlement régional de Basse-Saxe, sous l’étiquette du NPD. Il renonça vite à sa carrière politique pour se consacrer à l’activisme et à la lutte contre les antifascistes allemands. Cela lui valut d’être traduit en justice avant qu’une juridiction supérieure le déclare mystérieusement « non coupable ».

Ce n’est que plusieurs semaines après la découverte des caches d’armes que Lembke fut finalement arrêté et emprisonné. Mais ce fut pour une tout autre raison. Il fut inculpé pour avoir refusé de témoigner lors du procès où comparaissait son ami et collègue, le leader d’extrême droite Manfred Röder du mouvement terroriste « Deutsche Aktionsgruppen ». En prison, Lembke revint subitement sur sa décision et se déclara prêt à témoigner au sujet de Röder, des caches d’armes et de tout ce qu’il savait. Lembke précisa qu’il ne souhaitait parler qu’au procureur qui l’avait interrogé sans succès dans le cadre de l’affaire Röder. Cette condition fut acceptée et le procureur rendit immédiatement visite à Lembke dans sa cellule. Celui-ci passa finalement aux aveux et révéla la localisation exacte des 33 caches d’armes dont seules quelques-unes avaient alors été découvertes. Lembke confia à son interlocuteur qu’il lui avouerait le lendemain qui était censé utiliser les armes et les explosifs. Le jour suivant, le 1er novembre 1981, Lembke fut découvert pendu au moyen d’une corde accrochée au plafond de sa cellule. [66]

La police locale de Basse-Saxe fut alors dessaisie du dossier Lembke au profit des autorités nationales de Bonn. Cette manœuvre judiciaire fut qualifiée de « magouille policière » [67] par le ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe Möcklinghoff. Un an plus tard, le 3 décembre 1982, Bonn décida de clore l’enquête sans avoir pu établir de liens entre les arsenaux secrets et l’attentat de Munich en déclarant que l’affaire Lembke était une « affaire privée ». Dans leur rapport final, les enquêteurs conclurent qu’il « n’existe aucun indice suffisant permettant de déduire que Lembke avait l’intention de perturber l’ordre constitutionnel de la République allemande au moyen d’attentats ou d’assassinats ». Le texte final se contentait de reconnaître que Lembke vivait probablement dans la crainte d’une invasion soviétique contre laquelle il entendait mener une “guerre de partisans” et concluait que « le matériel de combat a été rassemblé et enterré par lui au fil des années afin de mener des opérations de résistance dans l’hypothèse d’une invasion qu’il redoutait ». [68]

À la surprise générale, la cour conclut finalement « que les activités de Lembke ne représentaient pas un danger aussi important qu’il a d’abord été craint. Ses efforts n’étaient en réalité pas dirigés contre l’ordre actuel du pays. » Dans le même temps, le tribunal semble avoir pris conscience de la stratégie stay-behind, il déclara en effet que Lembke avait mené une opération « Werwolf ». Ce terme faisait référence aux réseaux stay-behind que les nazis avaient laissés derrière eux dans de nombreux pays à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces réseaux disposaient eux aussi de leurs propres caches d’armes secrètes. Créature issue du folklore germanique, le Werwolf, ou loup-garou, désigne un être humain qui se transforme soudain en un loup sanguinaire qui attaque et tue les gens jusqu’au lever du jour. La cour découvrit que « le garde forestier avait en outre entrepris des préparatifs pour le cas où les communistes accèderaient au pouvoir, afin que le “Werwolf ” puisse alors se réveiller ». [69] Mort en prison, Lembke ne put commenter ces conclusions. Nombre de ses camarades d’extrême droite furent condamnés à payer des amendes modiques. Sur l’ensemble des armes découvertes dans les arsenaux souterrains, on ne put déterminer l’origine que de trois. Elles provenaient d’une firme privée qui fournissait l’armée allemande et l’OTAN.

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Le député vert Manfred Such

En raison des connexions avec l’extrême droite et des implications supposées dans l’attentat de Munich, l’Allemagne eut beaucoup de mal à mener l’enquête et à faire la lumière sur son histoire stay-behind. Le 5 novembre 1990, le député Manfred Such des verts déposa une requête officielle auprès du gouvernement de Helmut Kohl relative à l’existence soupçonnée de structures de type Gladio en Allemagne. Le porte-parole du gouvernement allemand Hans Klein provoqua la stupeur et la colère des parlementaires et des journalistes en déclarant que « le Gladio allemand n’était pas, comme on a pu le dire, un commando secret ou une unité de guérilla » et en ajoutant qu’il ne pouvait entrer dans les détails pour des raisons de confidentialité. [70] La déclaration de Klein provoqua une vague de protestation dans les rangs des sociaux-démocrates et des verts de l’opposition. Le député Hermann Scheer, expert en matière de défense au sein du SPD, assimila le mystérieux réseau d’extrême droite à une sorte de « Ku-Klux-Klan », plus voué à mener des actions antidémocratiques en temps de paix qu’à servir en cas d’invasion soviétique. Afin de faire toute la lumière sur les faits, Scheer demanda l’ouverture immédiate par le procureur général d’une enquête judiciaire approfondie au plus haut niveau de la hiérarchie de l’armée de l’ombre de l’OTAN car « l’existence d’une organisation militaire armée et secrète agissant hors de tout contrôle gouvernemental ou parlementaire est totalement contraire à la loi fondamentale et relève, à ce titre, de la justice pénale ». [71] Scheer insistait sur l’urgence de diligenter une enquête « avant qu’on puisse faire disparaître les preuves » [72]

Les voix s’élevant au SPD pour demander l’ouverture d’une enquête approfondie sur Gladio se turent bientôt quand il fut révélé que ses ministres avaient aussi pris part à la conspiration. À l’approche des élections, les sociaux-démocrates redoutèrent le résultat d’éventuelles investigations et seul le parti des verts, fondé en 1980, persista à demander des éclaircissements étant donné que, n’ayant jamais assumé de responsabilités gouvernementales, il n’était en aucun cas compromis dans l’affaire. La demande des verts de voir la question stay-behind et les possibles liens avec le terrorisme discutés au Parlement fut rejetée par l’alliance CDU/CSU-FDP-SPD qui redoutait un scandale de grande ampleur et décida le 22 novembre 1990 que le sujet serait traité à huis clos par la PKK (Parlamentarische Kontrollkommission), la commission de contrôle parlementaire tenue au secret. C’est donc dans ce cadre que Volker Förtsch, le dernier directeur stay-behind du BND, informa les députés que les unités secrètes allaient être démantelées. Le parti des verts, qui ne disposait d’aucun siège dans cette importante commission chargée de contrôler les agissements du BND, s’en prit à la PKK en déclarant qu’il était bien connu qu’elle « couvrait plus souvent qu’elle ne clarifiait ». [73] Lorsque des journalistes tentèrent d’obtenir plus d’informations d’Eberhard Blum, l’assistant de Gehlen et directeur du BND entre 1983 et 1985, celui-ci répondit : « Gladio ? Il n’y a jamais rien eu de ce genre en Allemagne. » [74]

Refusant de s’avouer vaincus, les verts déposèrent une nouvelle requête le 29 novembre. « À la fin du mois d’octobre, l’actuel Premier ministre italien Giulio Andreotti a confirmé dans un rapport adressé au Parlement l’existence au sein de l’OTAN d’un service confidentiel, nom de code Gladio », ainsi commençait la requête qui contenait également l’interrogation suivante : « Une telle organisation supranationale secrète liée à l’OTAN a-t-elle opéré en Allemagne ? » Le Dr Lutz Stavenhaguen, membre du gouvernement Kohl responsable du service de renseignement BND, répondit à la question par un bref et catégorique « Non ». Les verts souhaitaient aussi savoir : « Quelle est la nature et le contenu exacts des accords conclus par le gouvernement allemand lors de l’adhésion à l’OTAN, ou par la suite, et qui autorisent les agissements de telles organisations ? » Stavenhaguen persista à nier : « Le gouvernement allemand n’a conclu aucun accord de ce type ». Les députés lui demandèrent alors : « Quelle est la nature exacte des relations qu’a entretenues ou qu’entretient l’OTAN avec ce service secret qui a opéré en Allemagne et/ou dans d’autres pays de l’OTAN ? », ce à quoi Stavenhaguen répondit : « En raison de la réponse apportée à la première question, celle-ci est inutile ». Les verts finirent par demander : « Le gouvernement sera-t-il disposé à informer de sa propre initiative cette assemblée dans le détail, dès qu’il disposera d’informations pertinentes. Et s’il ne l’est pas pourquoi donc ? » « Il ne sera possible de répondre à cette question qu’une fois que ces documents seront disponibles. La réponse dépend en effet des conditions dans lesquelles de tels documents auront été obtenus. » [75]

Les députés verts étaient furieux mais impuissants. Le gouvernement du chancelier chrétien démocrate Helmut Kohl, en fonction depuis 1982, avait préféré répondre par une série de mensonges plutôt que de compromettre ses chances dans les premières élections nationales dans l’Allemagne réunifiée qui se tinrent le 2 décembre 1990 et virent la victoire de Kohl. À la suite de quoi, le lundi 3 décembre 1990, Lutz Stavenhaguen s’empressa d’adresser à l’ensemble des médias un fax de quatre pages intitulé : « Rapport du Gouvernement sur l’Organisation Stay-behind du BND », dans lequel, contrairement à ses précédentes déclarations, il confirmait qu’un réseau stay-behind secret lié à l’OTAN avait bel et bien existé en Allemagne : « les unités constituées sur le territoire allemand jusqu’en 1955 par les services secrets alliés en vue de collecter du renseignement et d’organiser des opérations d’évacuation sont contrôlées par le BND depuis 1956 ». Le gouvernement confirmait également que l’armée secrète était toujours active, tout en précisant que le 22 novembre, la commission parlementaire de contrôle avait été informée des détails importants : « À l’heure actuelle 104 personnes collaborent avec le BND dans le cadre de l’opération stay-behind ». Le rapport concluait : « Compte tenu de l’évolution de la situation politique mondiale, le BND a commencé dès l’été 1990 à envisager le démantèlement de l’organisation stay-behind. Sur la base d’accords conclus avec les partenaires alliés, ce démantèlement sera entrepris vers avril 1991 » [76]

Tandis que le BND garantissait au public que l’armée secrète avait été dissoute et les arsenaux clandestins du pays désaffectés, le sujet refit surface le 17 août 1995. Ce jour-là, Peter Naumann, un néo-nazi de 43 ans qualifié en chimie et expert en explosifs conduisit, sous l’oeil des caméras, des policiers stupéfaits jusqu’à l’emplacement de pas moins de 13 caches qu’il avait, selon lui, aménagées en Basse-Saxe et en Hesse au cours des 17 dernières années. Ces dépôts renfermaient des armes, des munitions et environ 200 kg d’explosifs. Naumann avoua aux policiers qu’il était un ami de Lembke et que la plupart de ces armes et explosifs provenaient des réserves de ce dernier. [77]

Il est étonnant de constater que, malgré la présence avérée dans ses rangs de terroristes néo-nazis et son implication supposée dans des attentats terroristes d’extrême droite, l’armée secrète allemande ne fit l’objet d’aucune enquête parlementaire, à l’exception d’un rapport officiel assez détaillé, il est vrai. « En ce qui concerne la transparence démocratique, l’Allemagne se classe au dernier rang des pays européens », analysa le journaliste d’investigation Leo Müller dans un bref ouvrage publié dans les premiers temps du scandale Gladio. [78] D’autres journalistes ont enquêté sur l’affaire en Allemagne, comme Ulrich Stoll, reporter à la ZDF, celle-ci est loin d’être classée. Quand il eut accès à des rapports déclassifiés de la Stasi fin 2002, Stoll déclara : « Les recherches sur Gladio peuvent reprendre ». [79]

(À suivre…)

Daniele Ganser

 

 

 

 

 

 

 

 

 radiophoniques, communiqua aux ministres du gouvernement est-allemand de nombreux détails sur le réseau stay-behind du BND. « En analysant des signaux radio secrets du BND que nous avons pu décoder (...) nous sommes parvenus à rassembler des données fiables sur une catégorie spéciales d’agents du BND. » Le rapport de Männchen, daté du 3 août 1984, expliquait que ces agents spéciaux du BND, que la Stasi appelait des « agents retournés » (Überrollagenten), se préparaient en vue d’une invasion des armées du Pacte de Varsovie et avaient été entraînés à mener des opérations de subversion dans le dos de l’ennemi. Ces agents secrets, soulignait Männchen, « représentent un danger réel pour les opérations des forces du Pacte de Varsovie » et doivent donc être identifiés aussi vite que possible afin d’être immédiatement neutralisés « en cas de conflit militaire ». [51]

Dans un autre rapport daté du 6 novembre 1984, Männchen précisait à raison qu’au sein du BND, « ces agents spéciaux sont qualifiés de “stay-behind”  », et que leur création semblait remonter au programme de défense développé par l’OTAN en prévision d’une première offensive des forces du Pacte de Varsovie. Le directeur du Département III expliquait que le réseau comptait aussi des femmes dans ses rangs et que la Stasi était parvenue à décrypter toute une série de signaux radio secrets émis depuis le quartier général du BND à destination des agents stay-behind. « Ces agents sont des hommes et des femmes, citoyens de la RFA qui vivent sur le territoire de l’Allemagne de l’Ouest, pour beaucoup le long de la frontière avec la RDA et la Tchécoslovaquie. Ils ont une bonne connaissance de leur zone d’opérations et agissent seuls ou en groupes de trois ou quatre pour effectuer les missions qui leur sont confiées dans un rayon de 40 kilomètres autour de leur lieu de résidence. D’après les informations dont nous disposons, entre 16 et 20 unités sont en liaison régulière avec le BND. Selon certaines sources au sein du BND, le nombre total des agents pourrait s’élever à 80. » Männchen indiquait en conclusion que ces agents spéciaux étaient « dangereux » et que la Stasi devrait tenter d’en identifier un maximum. [52]

Dans un rapport ultérieur, la Stasi concluait que les données rassemblées « indiquaient clairement que le BND avait accordé une grande importance à l’entraînement et à la préparation de ces agents spéciaux ». Les communications radio interceptées par le service révélaient également que le réseau stay-behind allemand bénéficiait d’une très bonne coordination et qu’il était en liaison avec les « services secrets de l’OTAN » en Sardaigne, à Huy (en Belgique) et à Lille et Grenoble. [53] En espionnant les communications radio stay-behind du BND, la Stasi fut informée de l’installation des nouveaux systèmes Harpoon en Allemagne de l’Ouest et, le 22 mai 1984, elle indiqua que les agents spéciaux utilisaient à présent un équipement de communication plus moderne et plus efficace. [54] Dans un rapport très détaillé de 11 pages sur le réseau stay-behind remis en 1955, la Stasi déplorait que ce nouveau système capable d’envoyer des signaux radio en moins de trois secondes rendait la localisation des agents du BND plus difficile aux agents est-allemands. [55]

Quand fut révélée l’existence du réseau allemand en 1990, la presse s’intéressa particulièrement à l’équipement de l’organisation secrète et demanda au gouvernement de Bonn s’il existait des caches d’armes en Allemagne. « En soutien aux unités de résistance en territoire occupé, les services secrets alliés ont aménagé des caches d’armes dans les premiers temps de l’opération stay-behind. Elles renfermaient notamment des pièces de rechange pour l’équipement radio, des médicaments, de l’or et des bijoux destinés à d’éventuelles transactions au marché noir ainsi que quelques pistolets », le porte-parole du gouvernement allemand confirmait ainsi les caractéristiques observées dans d’autres pays, mais, de manière surprenante, il tenta d’induire le public en erreur en prétendant que « ces caches avaient été démantelées par les unités stay-behind du BND avant 1972. Les pistolets furent détruits. Actuellement, l’équipement et l’entraînement des agents du renseignement se limitent strictement aux missions de collecte d’informations et d’évacuation. Cet équipement inclut un transmetteur radio spécial mais en aucun cas des armes ou des explosifs. » [56]

Les journalistes allemands soupçonnèrent le porte-parole du gouvernement Lutz Stavenhagen de leur avoir menti en affirmant que toutes les caches d’armes avaient été détruites en 1972. En effet, de mystérieux arsenaux avaient été mis au jour en Allemagne au cours des années 1980. La plus célèbre de ces découvertes était survenue le 26 octobre 1981, quand des bûcherons étaient tombés totalement par hasard sur une importante cache creusée dans le sol et contenant des armes à feu et du matériel de combat, près du village de Ülzen, dans les landes de Lüneburg. Cette étonnante découverte entraîna l’arrestation du garde forestier et militant d’extrême droite Heinz Lembke. Celui-ci guida ensuite les enquêteurs vers un vaste réseau de pas moins de 33 caches d’armes. « Ces caches ont d’office été attribuées au militant d’extrême droite Heinz Lembke », commenta en 1991 une source anonyme au sein du ministère de la Défense autrichien. « Cette explication séduisante comportait cependant une faille. Les caches renfermaient, outre des armes automatiques, du matériel de guerre chimique [Arsen et Zyankali] et environ 14 000 cartouches ainsi que 50 armes anti-char, 156 kg d’explosifs, 230 détonateurs et 258 grenades à main. Il est incroyable qu’un État qui a pris d’importantes mesures anti-terroristes n’ait pas remarqué le vol ou le détournement d’une telle quantité de matériel de combat. » [57]

Dans son article intitulé « Les Armées Secrètes de la CIA en Europe », le journaliste états-unien Jonathan Kwitny s’intéressait au document du ministère de la Défense autrichien avant de conclure que « le programme stay-behind allemand aurait pu être au cœur d’un deuxième scandale, similaire à celui de 1952, mais rien ne fut finalement communiqué au public. » Les caches d’armes découvertes en 1981 avaient en effet permis « de remonter jusqu’à un groupe de jeunes paramilitaires dirigé par le néo-nazi Heinz Lembke, qui fut arrêté. On le décrivit à l’époque comme un extrémiste déséquilibré qui entraînait clandestinement ses troupes au milieu des bois. » Kwitny remarquait cependant qu’il n’était pas le seul à faire le lien entre l’arsenal de Lembke et le réseau stay-behind du BND, la publication autrichienne ayant elle aussi démoli la thèse selon laquelle le garde forestier n’aurait été qu’un extrémiste dérangé et isolé. « Le responsable de la publication du ministère de la Défense autrichien, le général à la retraite Franz Freistätter, affirme avoir personnellement supervisé la rédaction de l’article suggérant que Lembke utilisait les caches d’armes stay-behind pour l’entraînement de ses troupes néo-nazies, il prétend également qu’il croit en cette thèse, bien que son auteur ait souhaité conserver l’anonymat. » [58]

Et l’article de Kwitny et la publication autrichienne sur Gladio semblent indiquer à juste titre que les caches d’armes de Lembke appartenaient au réseau stay-behind allemand. Parmi les documents saisis en 1952, quand fut découverte l’organisation BDJ-TD, figurait une directive relative au jour-J, le jour de l’invasion. Elle indiquait qu’en cas d’invasion, les landes de Lüneburg constitueraient le point de ralliement du stay-behind du Nord de l’Allemagne : « Les responsables de secteurs ont reçu l’ordre de chercher où étaient stationnés des camions en grand nombre. Le jour-J, ces camions devront être réquisitionnés par la force si nécessaire, par les agents qui les conduiront ensuite jusqu’aux points de ralliement spécifiés par le BDJ dans les villes et les villages », ordonnait la directive. « De là, les camions transporteront les membres jusqu’au point de ralliement du Nord de l’Allemagne, situé dans les landes de Lüneburg. » [59]

Comme on peut l’imaginer, la découverte des caches d’armes de Lembke en octobre 1981 provoqua un véritable scandale en Allemagne. Mais l’affaire devint encore plus explosive quand certaines sources suggérèrent que les arsenaux n’étaient pas restés inutilisés dans l’attente d’une hypothétique invasion soviétique mais que Lembke s’était bel et bien servi du matériel pour équiper ses soldats d’extrême droite, lesquels avaient, un an avant la découverte des dépôts, utilisé les armes mortelles au cours d’un attentat à la bombe perpétré à Munich en 1980. Cette théorie lourde d’implications fut émise par le journaliste allemand Harbart pour qui Gladio était « un glaive entre les mains d’extrémistes ». Harbart expliqua que « l’enquête sur l’attentat de Munich a conduit au garde forestier de Basse-Saxe Hainz Lembke ». Harbart est persuadé que le recours aux bombes et à la stratégie de la tension ne s’est pas limité à l’Italie mais qu’il a gagné le cœur de l’Allemagne. [60]

L’attentat à la bombe de Munich est le plus meurtrier de tous ceux qu’a connus l’Allemagne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le soir du 29 septembre 1980, à 22 h 20, une bombe explosa en plein cœur de la très populaire Fête de la bière. Comme tous les ans, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées pour participer à ce qui est pour beaucoup le plus beau week-end de l’année. L’explosion tua 13 personnes et en blessa 213, dont de nombreuses grièvement. La ville de Munich et toute l’Allemagne étaient sous le choc. L’enquête policière établit la responsabilité d’activistes d’extrême droite. Elle permit de remonter jusqu’à des groupuscules néo-nazis dont le « Wehrsportgruppe Hoffmann ». D’après la police, c’est l’un de ses membres, un certain Gundolf Köhler âgé de 21 ans, qui avait posé la bombe. Les experts expliquèrent que le dispositif, une grenade à main modifiée placée dans un extincteur, avait été conçu avec une habileté remarquable et l’on en vint à douter que Köhler ait pu fabriquer une bombe aussi complexe lui-même. L’homme ne put être interrogé, il figurait en effet au nombre des victimes.

Ignaz Platzer, qui participait à la fête et perdit ses deux enfants dans l’explosion, accorda, en 1996, un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung au cours duquel il affirma qu’aucune enquête n’avait été menée sur le réseau d’extrême droite impliqué dans l’attentat. «  Cela fait maintenant des années que vous demandez une réouverture du dossier. Vous ne croyez donc pas que Gundolf Köhler soit le vrai coupable ? », lui demanda un journaliste. « Non, trop d’éléments tendent à prouver le contraire. Pourquoi quelqu’un qui commet un tel acte porterait-il un passeport permettant de l’identifier aussi facilement ? Du moins, il n’a certainement pas agi seul », répondit le père des deux victimes. « Je me bats depuis longtemps pour découvrir qui se cache derrière tout ça. J’ai cependant dû me faire à l’idée que je ne recevrai jamais de réponse honnête. » Le journaliste lui demanda ensuite : « Vous avez renoncé à demander des explications ? », ce à quoi Platzer répondit : « J’ai compris qu’insister ne m’apporterait que des ennuis ». [61]

Ces ennuis proviennent peut-être du fait que l’enquête sur l’attentat de Munich avait remonté la piste des arsenaux de Lembke jusqu’à l’armée stay-behind allemande qui impliquait à son tour la plus grande alliance militaire du monde, l’OTAN, et l’une des deux super-puissances d’alors, les États-Unis. Même si les USA, l’OTAN et le BND n’avaient rien à voir avec le drame de Munich, la découverte d’une armée secrète liée aux mouvements d’extrême droite n’aurait pas manqué de soulever des questions particulièrement sensibles dont celle du contrôle exercé par les institutions démocratiques allemandes sur les combattants secrets et sur leurs caches d’armes.

Un jour seulement après l’attentat, la police criminelle allemande chargée de l’enquête avait découvert que Lembke avait fourni le matériel aux activistes d’extrême droite. « Monsieur Lembke nous a montré différents types d’explosifs, de détonateurs, de mèches lentes, de plastics et d’explosifs militaires », avoua Raymund Hörnle, un membre du Wehrsportgruppe Hoffmann, aux policiers qui l’interrogeaient. « Il a dit qu’il avait de nombreuses caches contenant ce genre de matériel enterrées dans les bois et qu’il pourrait nous en fournir beaucoup (...) Monsieur Lembke nous a dit qu’il formait des gens à l’utilisation des détonateurs et des explosifs. » [62] Ainsi, comme l’attestent les documents de la police, parallèlement à l’instruction des Gladiateurs allemands, Lembke soutenait aussi les terroristes d’extrême droite. « Helmuth Meyer m’a dit que l’on pouvait obtenir des explosifs par Monsieur Lembke », déclara l’activiste Sibylle Vorderbrügge après l’attentat. « Lembke nous a montré différents explosifs (...) il nous a dit qu’il avait plusieurs caches d’armes dans les bois. » [63]

Malgré ces témoignages, la police n’effectua aucune recherche pour tenter de mettre au jour les caches d’armes de Lembke si bien qu’il fallut attendre un an pour que des bûcherons découvrent par accident un de ces arsenaux et que leur existence ne puisse plus être niée. Mais cette fois encore, les enquêteurs n’établirent pas le lien entre l’attentat et les caches d’armes stay-behind. Le 25 novembre 1981, le Dr Däubler-Gmelin, du SPD, souleva la question devant le Parlement national, le Bundestag, en s’adressant ainsi au gouvernement : « Pouvez-vous nous révéler, suite à la découverte de ces caches d’armes et à l’arrestation de Monsieur Lembke, si une nouvelle piste est à présent envisagée en ce qui concerne l’attentat de Munich ? » La question était pertinente mais la réponse le fut nettement moins. Le secrétaire d’État von Schoeler se contenta de répondre : « Il n’y a aucun lien. » [64]

Cette version officielle avait pour but de taire tout lien avec l’organisation Gladio, étant donné qu’il fallait que l’existence de l’armée stay-behind demeure confidentielle. Elle contredisait également les témoignages des militants d’extrême droite interrogés par la police. Immédiatement après la découverte des caches d’armes le 26 octobre 1981, la police allemande perquisitionna au domicile de Lembke et saisit un chargeur de pistolet G3 et un jeu de mèches lentes entrant dans la composition de bombes. Mais Lembke lui-même semblait intouchable, il ne fut pas arrêté. Né en 1937 à Stralsund dans l’Est de l’Allemagne, l’activiste avait d’abord fait l’expérience du socialisme en RDA avant de fuir à l’Ouest à l’âge de 22 ans et d’acquérir une certaine notoriété dans les milieux d’extrême droite. Il prit la tête du « Bund Vaterländischer Jugend » ou BVJ (l’Alliance des Jeunes Patriotes), où en tant qu’idéologue il composa des slogans tels que : « Un Allemand qui pense comme un Juif mérite d’être pendu ». [65] À l’instar du BDJ, qui fut déclaré illégal en 1952, le BVJ fut interdit en 1962. Mais Lembke ne renia pas pour autant ses convictions d’extrême droite. En 1968, il tenta de se faire élire au Parlement régional de Basse-Saxe, sous l’étiquette du NPD. Il renonça vite à sa carrière politique pour se consacrer à l’activisme et à la lutte contre les antifascistes allemands. Cela lui valut d’être traduit en justice avant qu’une juridiction supérieure le déclare mystérieusement « non coupable ».

Ce n’est que plusieurs semaines après la découverte des caches d’armes que Lembke fut finalement arrêté et emprisonné. Mais ce fut pour une tout autre raison. Il fut inculpé pour avoir refusé de témoigner lors du procès où comparaissait son ami et collègue, le leader d’extrême droite Manfred Röder du mouvement terroriste « Deutsche Aktionsgruppen ». En prison, Lembke revint subitement sur sa décision et se déclara prêt à témoigner au sujet de Röder, des caches d’armes et de tout ce qu’il savait. Lembke précisa qu’il ne souhaitait parler qu’au procureur qui l’avait interrogé sans succès dans le cadre de l’affaire Röder. Cette condition fut acceptée et le procureur rendit immédiatement visite à Lembke dans sa cellule. Celui-ci passa finalement aux aveux et révéla la localisation exacte des 33 caches d’armes dont seules quelques-unes avaient alors été découvertes. Lembke confia à son interlocuteur qu’il lui avouerait le lendemain qui était censé utiliser les armes et les explosifs. Le jour suivant, le 1er novembre 1981, Lembke fut découvert pendu au moyen d’une corde accrochée au plafond de sa cellule. [66]

La police locale de Basse-Saxe fut alors dessaisie du dossier Lembke au profit des autorités nationales de Bonn. Cette manœuvre judiciaire fut qualifiée de « magouille policière » [67] par le ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe Möcklinghoff. Un an plus tard, le 3 décembre 1982, Bonn décida de clore l’enquête sans avoir pu établir de liens entre les arsenaux secrets et l’attentat de Munich en déclarant que l’affaire Lembke était une « affaire privée ». Dans leur rapport final, les enquêteurs conclurent qu’il « n’existe aucun indice suffisant permettant de déduire que Lembke avait l’intention de perturber l’ordre constitutionnel de la République allemande au moyen d’attentats ou d’assassinats ». Le texte final se contentait de reconnaître que Lembke vivait probablement dans la crainte d’une invasion soviétique contre laquelle il entendait mener une “guerre de partisans” et concluait que « le matériel de combat a été rassemblé et enterré par lui au fil des années afin de mener des opérations de résistance dans l’hypothèse d’une invasion qu’il redoutait ». [68]

À la surprise générale, la cour conclut finalement « que les activités de Lembke ne représentaient pas un danger aussi important qu’il a d’abord été craint. Ses efforts n’étaient en réalité pas dirigés contre l’ordre actuel du pays. » Dans le même temps, le tribunal semble avoir pris conscience de la stratégie stay-behind, il déclara en effet que Lembke avait mené une opération « Werwolf ». Ce terme faisait référence aux réseaux stay-behind que les nazis avaient laissés derrière eux dans de nombreux pays à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces réseaux disposaient eux aussi de leurs propres caches d’armes secrètes. Créature issue du folklore germanique, le Werwolf, ou loup-garou, désigne un être humain qui se transforme soudain en un loup sanguinaire qui attaque et tue les gens jusqu’au lever du jour. La cour découvrit que « le garde forestier avait en outre entrepris des préparatifs pour le cas où les communistes accèderaient au pouvoir, afin que le “Werwolf ” puisse alors se réveiller ». [69] Mort en prison, Lembke ne put commenter ces conclusions. Nombre de ses camarades d’extrême droite furent condamnés à payer des amendes modiques. Sur l’ensemble des armes découvertes dans les arsenaux souterrains, on ne put déterminer l’origine que de trois. Elles provenaient d’une firme privée qui fournissait l’armée allemande et l’OTAN.

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Le député vert Manfred Such

En raison des connexions avec l’extrême droite et des implications supposées dans l’attentat de Munich, l’Allemagne eut beaucoup de mal à mener l’enquête et à faire la lumière sur son histoire stay-behind. Le 5 novembre 1990, le député Manfred Such des verts déposa une requête officielle auprès du gouvernement de Helmut Kohl relative à l’existence soupçonnée de structures de type Gladio en Allemagne. Le porte-parole du gouvernement allemand Hans Klein provoqua la stupeur et la colère des parlementaires et des journalistes en déclarant que « le Gladio allemand n’était pas, comme on a pu le dire, un commando secret ou une unité de guérilla » et en ajoutant qu’il ne pouvait entrer dans les détails pour des raisons de confidentialité. [70] La déclaration de Klein provoqua une vague de protestation dans les rangs des sociaux-démocrates et des verts de l’opposition. Le député Hermann Scheer, expert en matière de défense au sein du SPD, assimila le mystérieux réseau d’extrême droite à une sorte de « Ku-Klux-Klan », plus voué à mener des actions antidémocratiques en temps de paix qu’à servir en cas d’invasion soviétique. Afin de faire toute la lumière sur les faits, Scheer demanda l’ouverture immédiate par le procureur général d’une enquête judiciaire approfondie au plus haut niveau de la hiérarchie de l’armée de l’ombre de l’OTAN car « l’existence d’une organisation militaire armée et secrète agissant hors de tout contrôle gouvernemental ou parlementaire est totalement contraire à la loi fondamentale et relève, à ce titre, de la justice pénale ». [71] Scheer insistait sur l’urgence de diligenter une enquête « avant qu’on puisse faire disparaître les preuves » [72]

Les voix s’élevant au SPD pour demander l’ouverture d’une enquête approfondie sur Gladio se turent bientôt quand il fut révélé que ses ministres avaient aussi pris part à la conspiration. À l’approche des élections, les sociaux-démocrates redoutèrent le résultat d’éventuelles investigations et seul le parti des verts, fondé en 1980, persista à demander des éclaircissements étant donné que, n’ayant jamais assumé de responsabilités gouvernementales, il n’était en aucun cas compromis dans l’affaire. La demande des verts de voir la question stay-behind et les possibles liens avec le terrorisme discutés au Parlement fut rejetée par l’alliance CDU/CSU-FDP-SPD qui redoutait un scandale de grande ampleur et décida le 22 novembre 1990 que le sujet serait traité à huis clos par la PKK (Parlamentarische Kontrollkommission), la commission de contrôle parlementaire tenue au secret. C’est donc dans ce cadre que Volker Förtsch, le dernier directeur stay-behind du BND, informa les députés que les unités secrètes allaient être démantelées. Le parti des verts, qui ne disposait d’aucun siège dans cette importante commission chargée de contrôler les agissements du BND, s’en prit à la PKK en déclarant qu’il était bien connu qu’elle « couvrait plus souvent qu’elle ne clarifiait ». [73] Lorsque des journalistes tentèrent d’obtenir plus d’informations d’Eberhard Blum, l’assistant de Gehlen et directeur du BND entre 1983 et 1985, celui-ci répondit : « Gladio ? Il n’y a jamais rien eu de ce genre en Allemagne. » [74]

Refusant de s’avouer vaincus, les verts déposèrent une nouvelle requête le 29 novembre. « À la fin du mois d’octobre, l’actuel Premier ministre italien Giulio Andreotti a confirmé dans un rapport adressé au Parlement l’existence au sein de l’OTAN d’un service confidentiel, nom de code Gladio », ainsi commençait la requête qui contenait également l’interrogation suivante : « Une telle organisation supranationale secrète liée à l’OTAN a-t-elle opéré en Allemagne ? » Le Dr Lutz Stavenhaguen, membre du gouvernement Kohl responsable du service de renseignement BND, répondit à la question par un bref et catégorique « Non ». Les verts souhaitaient aussi savoir : « Quelle est la nature et le contenu exacts des accords conclus par le gouvernement allemand lors de l’adhésion à l’OTAN, ou par la suite, et qui autorisent les agissements de telles organisations ? » Stavenhaguen persista à nier : « Le gouvernement allemand n’a conclu aucun accord de ce type ». Les députés lui demandèrent alors : « Quelle est la nature exacte des relations qu’a entretenues ou qu’entretient l’OTAN avec ce service secret qui a opéré en Allemagne et/ou dans d’autres pays de l’OTAN ? », ce à quoi Stavenhaguen répondit : « En raison de la réponse apportée à la première question, celle-ci est inutile ». Les verts finirent par demander : « Le gouvernement sera-t-il disposé à informer de sa propre initiative cette assemblée dans le détail, dès qu’il disposera d’informations pertinentes. Et s’il ne l’est pas pourquoi donc ? » « Il ne sera possible de répondre à cette question qu’une fois que ces documents seront disponibles. La réponse dépend en effet des conditions dans lesquelles de tels documents auront été obtenus. » [75]

Les députés verts étaient furieux mais impuissants. Le gouvernement du chancelier chrétien démocrate Helmut Kohl, en fonction depuis 1982, avait préféré répondre par une série de mensonges plutôt que de compromettre ses chances dans les premières élections nationales dans l’Allemagne réunifiée qui se tinrent le 2 décembre 1990 et virent la victoire de Kohl. À la suite de quoi, le lundi 3 décembre 1990, Lutz Stavenhaguen s’empressa d’adresser à l’ensemble des médias un fax de quatre pages intitulé : « Rapport du Gouvernement sur l’Organisation Stay-behind du BND », dans lequel, contrairement à ses précédentes déclarations, il confirmait qu’un réseau stay-behind secret lié à l’OTAN avait bel et bien existé en Allemagne : « les unités constituées sur le territoire allemand jusqu’en 1955 par les services secrets alliés en vue de collecter du renseignement et d’organiser des opérations d’évacuation sont contrôlées par le BND depuis 1956 ». Le gouvernement confirmait également que l’armée secrète était toujours active, tout en précisant que le 22 novembre, la commission parlementaire de contrôle avait été informée des détails importants : « À l’heure actuelle 104 personnes collaborent avec le BND dans le cadre de l’opération stay-behind ». Le rapport concluait : « Compte tenu de l’évolution de la situation politique mondiale, le BND a commencé dès l’été 1990 à envisager le démantèlement de l’organisation stay-behind. Sur la base d’accords conclus avec les partenaires alliés, ce démantèlement sera entrepris vers avril 1991 » [76]

Tandis que le BND garantissait au public que l’armée secrète avait été dissoute et les arsenaux clandestins du pays désaffectés, le sujet refit surface le 17 août 1995. Ce jour-là, Peter Naumann, un néo-nazi de 43 ans qualifié en chimie et expert en explosifs conduisit, sous l’oeil des caméras, des policiers stupéfaits jusqu’à l’emplacement de pas moins de 13 caches qu’il avait, selon lui, aménagées en Basse-Saxe et en Hesse au cours des 17 dernières années. Ces dépôts renfermaient des armes, des munitions et environ 200 kg d’explosifs. Naumann avoua aux policiers qu’il était un ami de Lembke et que la plupart de ces armes et explosifs provenaient des réserves de ce dernier. [77]

Il est étonnant de constater que, malgré la présence avérée dans ses rangs de terroristes néo-nazis et son implication supposée dans des attentats terroristes d’extrême droite, l’armée secrète allemande ne fit l’objet d’aucune enquête parlementaire, à l’exception d’un rapport officiel assez détaillé, il est vrai. « En ce qui concerne la transparence démocratique, l’Allemagne se classe au dernier rang des pays européens », analysa le journaliste d’investigation Leo Müller dans un bref ouvrage publié dans les premiers temps du scandale Gladio. [78] D’autres journalistes ont enquêté sur l’affaire en Allemagne, comme Ulrich Stoll, reporter à la ZDF, celle-ci est loin d’être classée. Quand il eut accès à des rapports déclassifiés de la Stasi fin 2002, Stoll déclara : « Les recherches sur Gladio peuvent reprendre ». [79]

(À suivre…)

Daniele Ganser
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xil, après les émeutes de janvier 2011 qui ont mis fin à 23 ans de présidence, se trouve toujours à Riyad où les autorités saoudiennes lui ont accordé l'asile politique.

Ben Ali de retour au pays par l'appel de ses successeurs

Un plan tracé depuis des années, l'arrivée du déchu déclenchera une lutte acharnée entre les ennemis de l'ancien régime RCD et les ex-RCDistes encore au pouvoir actuel.

   Cela n'est pas nouveau pour mettre la poudre au feu ensuite faire appel à l'OTAN pour soi-disant stabiliser la situation , ça serait qu'un prétexte conclu entre différents pays alliés des USA afin qu'ils s'installent massivement, militairement mais sans flouer trop la population pour continuer la guerre du moyen Orient en Afrique du nord, certes ces impérialistes attendent le bon moment afin de finir leurs missions d'occupations néocolonialistes dans la région: Les Libyens se sont révoltés contre les occupants enragés par le pétrole, l'Algérie est inclue dans leur leur carte invasive mais elle n'est pas si facile qu'ils le pensent.

Ils oublient qu'avec ces agressions successives de la nouvelle croisade dans le monde Arabe, une force nouvelle est en cristallisation dans notre espace avec de trés forte alliance de combattants sans frontière anti US, anti OTAN à savoir la guerre de classe contre la guerre globale et pour l’avènement des conseils révolutionnaires .

Avec leurs agressions, ils feront le deuxième et le dernier Vietnam à l'impérialisme américain a partir duquel l'Union du Maghreb verra finalement le jour, le jour sans frontière, sans passeport, niant la nationalité spécifique de chacun qui sera généralisée MAGHEBINE, et forcement nous changerons de partenaires et choisiront  les Asiatiques.

 

L’ex-Président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali serait en passe de revenir au pouvoir en Tunisie. Il serait aidé pour cela par l’Arabie saoudite et Émirats arabes unis, «qui déploieraient des efforts financiers, médiatiques et politiques» pour aider l’ancien locataire du palais de Carthage à reprendre les commandes du pays, selon Al-Quds Al-Arabi.

IE: UN JUIF SUR UNE LISTE ÉLECTORALE ISLAMISTE, LE GORAFI EN A RÊVÉ, ENNAHDA L’A FAIT
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis auraient un plan pour réinstaller l'ex-Président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali au pouvoir en Tunisie, selon le quotidien londonien Al Quds Al Arabi

 

Ces informations sont apparues, selon le journal, suite à la visite du ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Brahem, dans le royaume saoudien, lors de laquelle il a rencontré le souverain Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et un certain nombre de hauts responsables du pays.

«Certaines sources saoudiennes ont affirmé que cette visite rentrait dans le cadre d'un plan saoudien et émirati pour  ramener  Zine El-Abidine Ben Ali au pouvoir en Tunisie», écrit le quotidien. «Ces mêmes sources ont accusé ces deux pays de dégrader la situation sécuritaire en Tunisie, et de simuler un faux attentat terroriste, pour prévenir la population du danger islamiste, en plus de l'utilisation d'importantes sommes d'argent dans des campagnes politiques et médiatiques afin de convaincre les citoyens tunisiens que la situation du pays était meilleure pendant le règne de Ben Ali», a ajouté le quotidien.

Mais ce qui a le plus alimenter la polémique dans le pays, selon  Al Quds Al Arabiest le fait que le programme et les objectifs de la visite soient restés dans le flou total, et que les deux parties se soient contentées de simples déclarations, du genre que le ministre Lotfi Brahem: «a transmis au souverain saoudien les salutations du Président Beji caid Essebssi qui à son tour a exprimé à son excellence, le Président, ses sentiments de respect. Et durant la rencontre les deux responsables ont discuté des relations bilatérales».

Il est à noter que les informations rapportées par le journal ont été précédées par des déclarations officielles de hauts responsables tunisiens.

«J'ai appris que Ben Ali voudrait revenir en Tunisie, si c'est le cas, il sera traité comme n'importe quel autre citoyen tunisien», a déclaré l'actuel Président tunisien Béji Caïd Essebsi au journaliste Marc Perelman dans une interview diffusée, jeudi 14 décembre 2017, sur la chaîne d'information France 24. Tout en affirmant qu'il était d'accord pour son retour: «puisqu'on ne peut refuser à aucun citoyen tunisien de revenir dans son pays», le Président tunisien a tout de suite souligné qu'il serait présenté à la justice.

Dans une déclaration à une radio locale tunisienne, en mars 2016, l'ex porte-parole du gouvernement tunisien Khaled Chouket a émis son souhait de voir le Président Ben Ali, actuellement en exil en Arabie saoudite, rentrer au pays.

«Moi, je suis pour le pardon. Les Tunisiens ne peuvent aller de l'avant qu'à travers la réconciliation et le pardon. Je ne respecte pas une communauté qui dénie ses leaders, qui dénie ses anciens Présidents. Moi, j'appelle à ce qu'on lui permette de retourner à sa terre», a déclaré le ministre.

La polémique, sur le retour de l'ancien Président déchu en Tunisie, est aussi alimentée par le fait que l'actuel gouvernement du pays compte dans ses rangs d'anciens ministres qui ont servi sous Ben Ali.

 

Paradis fiscaux: La Tunisie intègre le club des 55 nuances de gris
«Mais sur 43 ministres et secrétaires d'État du gouvernement actuel, au moins un sur cinq a occupé un poste ministériel sous Ben Ali ou assumé une fonction dirigeante au Rassemblement constitutionnel démocratique, l'ancien parti unique. Le projet de loi d'exclusion — qui aurait exclu de la vie politique les personnes considérées comme des ex-soutiens de Ben Ali — n'a, finalement, jamais été voté», écrit le journal Le Monde dans son édition du 14 janvier 2018.

Zine El-Abidine Ben Ali, poussé à quitter le pouvoir et à l'exil, après les émeutes de janvier 2011 qui ont mis fin à 23 ans de présidence, se trouve toujours à Riyad où les autorités saoudiennes lui ont accordé l'asile politique.

Manifestations au Liban : le peuple veut la chute des banques

Hicham Safieddine
Jeudi 21 novembre 2019 - 14:33 | Dernière mise à jour: il y a 2 mois
Pour arriver à faire tomber le régime, les manifestants doivent peut-être d’abord se débarrasser du système bancaire actuel
Un Libanais participe à une manifestation contre le gouvernement devant le bâtiment de la banque centrale dans la ville méridionale de Sidon, le 28 octobre (AFP)

Il n’y a pas de pénurie en matière de corruption au Liban. Selon Transparency International, la population libanaise est, dans la région Moyen-Orient & Afrique du Nord (MENA), la plus susceptible de qualifier sa classe politique et ses institutions étatiques de « très corrompues ».  

De la plus petite transaction bureaucratique au plus gros contrat gouvernemental, des milliards de dollars sortent des poches de la population en pots-de-vin et des finances publiques en détournement de fonds. 

Cependant, l’accent mis sur les formes libérales de la corruption, telle que définie par Transparency International et d’autres acteurs internationaux, a réduit la crise à un problème de mauvaise gouvernance. L’accusation toute faite de corruption « endémique » ou « généralisée » est proposée par des groupes de consultants internationaux, répétée bêtement par les dirigeants politiques occidentaux et accolée aux responsables du gouvernement par les médias traditionnels de l’Ouest.

Ces accusations sont couplées à une formule éprouvée pour résoudre la crise : austérité, plus de transparence, fin du clientélisme et réformes fiscales drastiques. 

Rembourser les prêteurs

Ce diagnostic convient bien aux élites du Nord désireuses de se disculper et de rejeter toute la faute sur leurs homologues du Sud. Cela noie également le débat dans le jargon juridique et financier relatif à l’État de droit et à la mauvaise gestion fiscale, avec peu de résultats.

Le Liban a adopté une loi contre l’enrichissement illicite il y a vingt ans, mais celle-ci a miné les lanceurs d’alerte plutôt que les auteurs.

Dans le même temps, d’autres sources importantes et invisibles de corruption, telles que la dette chronique, sont soit discutées en passant, soit invoquées pour justifier l’administration d’une dose supplémentaire du même antidote : des mesures d’austérité comprenant la suppression d’importants services sociaux et de subventions bénéficiant à la majorité de la population. 

Au Liban, la corruption liée à l’endettement a atteint des proportions gigantesques, avec de graves conséquences pour l’État comme pour la société

En apparence, ces coupes budgétaires visent à mettre fin à la corruption. En réalité, elles réorientent les dépenses publiques vers le paiement de la dette publique – c’est-à-dire paient les riches prêteurs – et laissent place à des investissements étrangers rentables.

Au Liban, la corruption liée à l’endettement a atteint des proportions gigantesques, avec de graves conséquences pour l’État comme pour la société. La dette est la principale source d’enrichissement licite. Le Liban est devenu le troisième pays le plus endetté au monde, avec une dette publique estimée à 80 milliards de dollars en 2018, soit 151 % du PIB. 

Comprendre la structure de cette dette, y compris le ratio dette intérieure/dette extérieure, est essentiel pour comprendre la crise socioéconomique qui déborde actuellement dans les rues. Il est également utile de blâmer les véritables responsables et de trouver des solutions qui les responsabiliseraient tout en minimisant le prix à payer par leurs victimes – le peuple.

Confisquer la richesse

La dette publique en tant que moyen de corrompre les administrations publiques, d’éviter les impôts sur la richesse, d’épuiser les finances publiques et de confisquer la richesse des autres nations est une pratique pluriséculaire. La colonisation par le biais de prêts était courante au XIXe siècle : des puissances impérialistes telles que la Grande-Bretagne envahirent ainsi des pays tels que l’Égypte lorsque que cette dernière se trouva dans l’impossibilité de payer ses dettes. 

Au XXe siècle, les institutions financières internationales jouèrent un rôle de premier plan dans l’imposition de conditions d’austérité aux pays du Sud, en contrepartie de l’obtention de prêts.

Ces conditions suivaient une logique fondamentale : réduire les dépenses publiques afin de continuer à assurer le service de la dette et créer un environnement financier favorable et stable pour les investissements étrangers. Des paiements de dette exorbitants entraînaient une réduction de l’investissement public, des troubles sociaux, un ralentissement du développement et une vulnérabilité accrue à l’ingérence étrangère.

Le gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salameh, à son bureau à Beyrouth, le 15 décembre 2017 (AFP)

Comme le souligne à juste titre le professeur de droit international Michael Fakhri, les prêteurs internationaux sont responsables de la crise qui fait boule de neige au Liban, et le pays doit s’affranchir de l’austérité imposée.

Mais ce n’est que la moitié du tableau : l’histoire de la dette libanaise est atypique parmi les pays du Sud. Plus de la moitié de la dette totale du Liban est interne – détenue par des banques privées locales – et est libellée en livres libanaises et en une devise étrangère, le dollar. 

Après la guerre civile, le Premier ministre de l’époque, Rafic Hariri, avait principalement recours à la dette locale pour financer des booms immobiliers et des infrastructures improductifs. La dette souveraine a augmenté à son rythme le plus rapide entre 1993 et 1998.

Au début du siècle, le gouvernement s’est tourné vers les marchés internationaux et a commencé à emprunter en dollars (euro-obligations) sous le patronage politique de Paris. C’est la deuxième caractéristique dangereuse de la dette publique du Liban : une bonne partie de celle-ci est libellée en monnaie étrangère. En cas de dévaluation de la monnaie locale, le coût de la partie en dollars montera en flèche. 

Empocher la différence

La dette intérieure signifie que les banques locales ont engrangé des dizaines de milliards de dollars de bénéfices, grâce aux taux d’intérêt généreux proposés par la banque centrale pour le recyclage de la dette publique. Elles ont également été subventionnées par la banque centrale pour faciliter les prêts personnels, notamment immobiliers et à la consommation. 

Les banques privées ont emprunté auprès de la banque centrale pour obtenir de l’argent bon marché et le prêter à des taux plus élevés aux citoyens ordinaires, empochant la différence sans grands investissements productifs.

Les banques privées ont emprunté auprès de la banque centrale pour obtenir de l’argent bon marché et le prêter à des taux plus élevés aux citoyens ordinaires, empochant la différence sans grands investissements productifs

Plus de 700 000 Libanais ont emprunté plus de 20 milliards de dollars, dont plus de la moitié constituent des prêts immobiliers à près de 130 000 familles incapables de trouver des locations abordables. Cela a créé une classe moyenne débitrice, en plus d’un État endetté.

Tant que la banque centrale a pu attirer des dollars pour financer ces projets, la roue de la dette a continué à tourner. Traditionnellement, ces sources étaient le tourisme, les envois de fonds et un capital louche cherchant des taux d’intérêt élevés et protégé par les lois sur le secret bancaire. Ces trois sources se sont taries au cours des dernières années.

Tandis que les sanctions financières américaines ont cherché à drainer les fonds destinés à la résistance armée contre Israël, la pression économique dans le Golfe et en Afrique de l’Ouest a réduit les envois de fonds, et l’empiétement privé sur les plages publiques et d’autres attractions a attiré les touristes potentiels vers les pays voisins.   
 
En l’absence de secteur d’exportation productif susceptible de générer des devises, l’élite qui se partage le pouvoir s’est tournée vers sa dernière bouée de sauvetage : le prêt international. 

Le Liban, sauvé in extremis de la faillite, mais pas de la crise
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La conférence CEDRE à Paris en avril 2018 a marqué la dernière tentative de refinancement de la dette du Liban et de modification de sa composition de manière à ce qu’elle soit davantage externe qu’interne. Les pays et donateurs internationaux ont promis des prêts d’un montant estimé à 10 milliards de dollars en contrepartie du même correctif d’austérité : réduire les dépenses de l’État.

La taxe WhatApp était l’une des nombreuses mesures visant à trouver des sources alternatives de financement, autres que la réduction de la dette. C’est là que l’enfer s’est déchaîné.

Même après l’éruption de manifestations de masse, le gouvernement, alors démissionnaire, a tenté de faire valoir les recommandations de CEDRE sous prétexte de réforme, dans l’espoir d’obtenir l’argent dont il avait tant besoin. Des propositions visant à augmenter les taxes sur les bénéfices des banques ont également été incluses, mais elles étaient insuffisantes et tardives. 

L’effondrement de la confiance dans la capacité de l’État à payer ses dettes s’est traduit par une crise monétaire. La composition hybride de la dette rend les choix difficiles : réduire la dette interne signifie moins d’ingérence étrangère et nécessite une simple décision gouvernementale, mais présente un risque plus élevé pour les milliers de Libanais dont les dépôts ont été utilisés de manière imprudente pour financer la dette publique.

Réduire la dette extérieure est plus difficile à mettre en œuvre sans l’approbation internationale, mais il est probable que cela réduira le prix à payer pour la population libanaise.

Risque d’effondrement

Ces deux options, ou une combinaison des deux, risquent de conduire à une dévaluation de la livre libanaise, qui est liée au dollar depuis un quart de siècle. Une dévaluation abrupte aurait un impact sur la majorité des gens qui gagnent de l’argent et économisent en livres libanaises. 

Pour éviter un effondrement national, les banques ont déjà commencé à mettre en place des contrôles informels des fonds en arrêtant ou en décourageant les retraits au cas par cas. Il n’est pas clair si de telles restrictions s’appliquent aux grands déposants et à la classe politique puissante. 

L’alliance entre le lobby bancaire et la banque centrale n’a pas encore été rompue ni ses fondements idéologiques libéraux renversés

En raison de la crise économique, l’adulation de longue date du gouverneur de la banque centrale, Riad Salame, a été écornée lorsque les manifestants ont scandé des slogans contre sa gouvernance sur les places publiques.

Les banques privées ont également eu chaud : deux semaines après le début du soulèvement, plusieurs jeunes militants ont pris d’assaut l’Association des banques du pays, dans le centre-ville de Beyrouth. L’association, protestaient-ils, était le parti des riches cherchant à exploiter les pauvres. 

Ils s’y sont enfermés et ont publié une liste de revendications, y compris la récupération des profits exorbitants réalisés par les banques privées sur la dette publique, la rédaction des prêts immobiliers en livres libanaises plutôt qu’en dollars sans hausse des taux d’intérêt, et l’interdiction d’utiliser des dollars sur le marché intérieur.

Peu de temps après, ils ont été arrêtés par les forces de sécurité, puis relâchés sous la pression d’autres activistes. 

Ces actions sont importantes mais loin d’atteindre un point critique. L’alliance entre le lobby bancaire et la banque centrale n’a pas encore été rompue ni ses fondements idéologiques libéraux renversés. Dans la logique du mouvement de protestation, la chute du pouvoir des banquiers peut être nécessaire à la chute du régime. 

- Hicham Safieddine est maître de conférences en histoire contemporaine du Moyen-Orient au King’s College de Londres. Il est l’auteur de Banking on the State: The Financial Foundations of Lebanon (Stanford University Press, 2019).

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

LES ARMES CHIMIQUES EN SYRIE
Comme précédemment décrit, l’avènement de l’«Etat islamique» est une     directe conséquence de la guerre d’agression états-unienne contre l’Irak en  2003. Dès la planification de ce crime commis en violation du droit international,  le vice-président américain Dick Cheney avait exprimé l’opinion qu’il s’agissait  de bien plus que l’obtention de la tête de Saddam Hussein, qu’il  ‹wants to use  the end of Saddam’s regime  as a platform for wider reforms in the region›.
 
[‹désirait utiliser la fin du règne de Saddam comme tremplin pour d’autres   réformes dans la région›]. A partir de 2005, la ministre des Affaires   étrangères d’alors Condoleezza Rice parla, en utilisant le  terme de ‹Redirection›, ‹de répandre un chaos créatif dans la région [...], afin de faire   avancer le plan du président Bush pour un nouveau Moyen-Orient›.»
Pour mettre en œuvre la stratégie de la «Redirection», on instrumentalisa à la  US  la direction des services secrets américains et au moyen des ressources   financières de l’Arabie saoudite et des Etats du Golfe, des groupes aux   orientations très diverses pour fragmenter l’Etat en Irak et provoquer une guerre civile.
 
Armes chimiques en Syrie

Les Etats-Unis et la Grande Bretagne  veulent provoquer un changement de régime en Syrie  L’usage d’armes chimiques à Khan Cheikhoun,  ville occupée par les rebelles, nuira surtout à  Assad,  qu’il en soit responsable ou non. Les

militaires syriens en sont certes conscients.

Rappelons-nous: des inspecteurs se sont rendus en Syrie, ont surveillé la destruction  des  armes toxiques et ont emporté les produits  chimiques comme en Irak à l’époque de Saddam.

Rappelons-nous: une opération de changement de régime était planifiée  longtemps  avant l’éclatement de la guerre civile en  Syrie. Le général américain

Wesley Clark  affirme avoir entendu au Pentagone, quelques  semaines après les attaques du 11 septembre   2001, que les Etats-Unis prévoyaient d’organiser en cinq ans un changement de régime  dans sept pays. Le début serait fait par le

bombardement de l’Irak, puis, on s’en prendrait à la Syrie, au Liban, à la Libye, à la Somalie, au Soudan et pour finir à l’Iran.

L’ancien ministre français des Affaires étrangères  Roland Dumas  , affirma dans une interview à la télévision que les Britanniques  avaient préparé la guerre en Syrie deux ans   avant que les révoltes n’éclatent.

 

Par Heinrich Frei  

www.globalresearch.ca/the-syria-chemical-weapons-saga-the-staging-of-a-us-nato-sponsored-humanitarian-disaster/5315273

Seven Countries in Five Years, General Wesley Clark.

https://www.youtube.com/

watch?v=aW0a8rNekBY

Dumas, Roland. The British prepared for war

in Syria 2 years before the eruption of the crisis.

https://www.youtube.com/watch?v=jeyRwFHR8WY

«Face à ces faits, il n’est pas surprenant que l’ancien lieutenant-général

Michael Flynn,  chef de la DIA, ayant auparavant également dirigé  le service des renseignements du ‹Joint Special Operations Command›  (JSOC), dévoila

‹that the Obama administration supported Islamic terrorists, including al-Qaida, in the rebellion against the Syrian regime.

I don’t know that they turned a blind eye, I think it was a decision,›  the former DIA chief said. ‹I think it was a willful decision.› 

[‹ q u e l’a dministration Obama avait soutenu des terroristes islamistes, y compris  al-Qaïda, dans leur insurrection contre le régime syrien. ‹Je n’ai pas compris qu’ils fermaient juste les yeux, je pense qu’il s’agissait d’une  décision› expliqua l’ancien chef de la DIA. ‹Je pense que c’était une  décision voulue.›] Ce soutien prémédité des terroristes islamistes pour  mieux déboulonner Bashar al-Assad fut un facteur décisif pour l’avène

ment de l’EI. Parmi les nombreux officiels américains concédant que ‹Obama’s so-called anti-ISIS coalition helped create, arm, and fund ISIS›,  [‹la prétendue coalition anti-EIIL d’Obama avait aidé à créer, à  armer et à financer l’EIIL›], Flynn était l’officier le plus gradé à mettre  en question publiquement le rôle joué par les Etats-Unis dans la création de ce groupe terroriste brutal ayant, par la suite, massacré les chrétiens et d’autres minorités aux Proche-Orient. En dépit des nombreuses mises en garde, la Maison Blanche continua à fournir de l’aide, sous forme ‹weapons, PR, communications, funding, training, international  legitimacy, and more› [‹d’armes, de relations publiques, de communications, de financements, d’entraînements, de  reconnaissance internationale, etc.›] à des formations figurant officiellement sur la liste des organisations terroristes.»

 

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