Les Verts Socialistes Maghrebins

 

Parti de l´écologie, liée nécessairement au socialisme scientifique, la nature de son édification  ne se réalise que par la scission

avec la politique quotidienne: Il y a une différence entre la pratique politique et la lutte pour le renversement de la politique. 

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 LE CAPITALISME, IMPERIALISME, FASCISME ONT LES MÊMES TRAJECTOIRES

Traduction de l'allemand de Ali Computer

Expropriation culturelle et mauvais traitements des indigenes

L’État canadien a organisé des camps de rééducation pour la population indigène pendant plus de 100 ans. Des enfants ont été forcés à l’éducation chrétienne dans des pensionnats, où ils ont été maltraités et des milliers sont morts.

Par Anja Köneke Publié le 25 juin 2021

Camps de rééducation pour les indigènes au Canada. Les soi-disant écoles résidentielles ont géré l’État et les églises de 1870 à 1997.  

Télécharger le texte Sur le site de l’ancienne Marieval Indian Residential School à Saskatoon, au Canada, 

751 tombes anonymes ont été découvertes. 

    La plupart appartiennent à des enfants indigènes. Il y a à peine quatre semaines, les restes de 215 enfants ont été retrouvés sur le site de l’ancienne Kamloops Indian Residential School. Certains n’avaient même pas trois ans.  Les soi-disant écoles résidentielles existaient au Canada entre 1870 et 1997. Les 139 écoles étaient dirigées par des églises et des organisations religieuses sur ordre de l’Etat. L’objectif de ces écoles était d’éliminer tous les aspects des cultures indigènes et de former la population autochtone au christianisme.
Le gouvernement canadien a estimé que les enfants pouvaient être rééduqués plus facilement que les adultes. C’est pourquoi environ 150000 enfants indigènes de la Première Nation, Inuit et Métis ont été arrachés de leurs familles, partiellement enlevés et forcés de vivre dans ces pensionnats. Là, des numéros d’identification ont été tatoués, leurs cheveux coupés, ils ont dû porter d’autres vêtements et ils n’ont plus le droit de communiquer dans leur propre langue. Cette aliénation et la perte de leur culture signifiaient pour beaucoup d’enfants une crise d’identité. 

En outre, de nombreuses étudiantes ont subi des abus extrêmes. Les enfants étaient mal nourris et même forcés de manger leur propre vomi quand ils étaient malades. Plusieurs enfants ont été victimes d’abus sexuels et les filles enceintes ont ensuite été forcées d’avorter, alors que les soins médicaux dans les écoles étaient très mauvais. On estime qu’environ 6000 enfants sont morts dans les écoles résidentielles ou en tentant de s’échapper. Jusqu’à présent, près de 4000 d’entre eux seulement ont été identifiés, les morts étant souvent enterrés anonymement et en partie dans des fosses communes. Après la découverte des vestiges à la fin du mois de mai, des représentantes de groupes indigènes ont demandé que toutes les anciennes écoles résidentielles soient examinées.

Le pape ne veut pas s’excuser
L’Église catholique gérait environ la moitié de ces écoles. L’archevêque d’Ottawa-Cornwall s’est excusé en juin 2021 pour le rôle joué par son église dans le génocide culturel. Il demande au Pape François de prendre ses responsabilités et de présenter ses excuses aux populations indigènes du Canada. Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, le demande depuis des années aussi. En 2008, le Premier ministre de l’époque, Stephen Harper, s’est excusé auprès de la population indigène du Canada et lui a demandé pardon. L’United Church of Canada, la plus grande communauté protestante du pays, s’est excusée en 1998 pour sa participation au génocide. Les Églises presbytérienne et méthodiste se sont également excusées, tandis que le Pape a refusé toute responsabilité. Au début du mois de juin, il a commémoré la mort de 215 enfants retrouvés dans l’enceinte de l’école catholique de Kamloops, en évitant de s’excuser. À ce jour, l’Église catholique refuse de publier de nombreux documents sur l’école. Cela pourrait aider à trouver d’autres tombes anonymes.


Beaucoup de Canadiens pensent que les Residential Schools appartiennent depuis longtemps au passé a l'etat. Mais la dernière école a été fermée en 1997 dans la province du Nunavut. En 2015, il y avait environ 80000 survivants de ces écoles et de nombreux membres de la famille. Dans les écoles, les frères et sœurs étaient séparés et le courrier  des membres de la famille n’étaient jamais transmis aux enfants.
Aujourd’hui encore, les indigènes sont victimes de discriminations au Canada. Dans une étude de 2019, plus de la moitié des répondants indigènes ont déclaré être victimes de discrimination occasionnelle ou régulière en raison de leur origine ou de leur appartenance ethnique. Le Canada compte environ 1,7 million d’indigènes, soit environ 5 % de la population.

Mise à jour du 15.07.2021
À la mi-juillet 2021, plus de 160 tombes non documentées et non marquées ont été retrouvées près d’une ancienne école résidentielle près de Vancouver. La Kupper Island Residential School a été fondée par l’église catholique et a été exploitée de 1890 à 1975.
Indication de transparence : 
Nous avons ajouté le dernier graphique le 16.07.2021 pour compléter la découverte d’autres tombes.

Notes :
    1. BBC (Hg.) : Canada : 751 tombes non marquées trouvées au pensionnat, auf : bbc.com (24.6.2021). ↩ 
    2. Austen, Ian; Bilefsky, Dan : Hundreds More Unmarked Graves Found at Former Residential School in Canada, auf : nytimes.com (24.6.2021). ↩ 
    3. Spiegel (Hg.) : 215 tote Kinder in Massengrab – Justin Trudeau verspricht Konsequenzen, auf : spiegel.de (1.6.2021). ↩ 
    4. Hanson, Eric; Daniel P. Games; Alexa Manuel : The Residential School System, auf : indigenousfoundations.arts.ubc.ca (2020). ↩ 
    5. CBC (Hg.) : A history of residential schools in Canada, auf : cbc.ca (16.5.2008). ↩ 
    6. Union of Ontario Indians (Hg.) : An Overview of the Indian Residential School System, auf : anishinabek.ca (2013). ↩ 
    7. Ebd. ↩ 
    8. Honderich, Holly : Pourquoi le Canada pleure la mort de 215 enfants, auf : bbc. c
    8. om (24.6.2021). ↩ 
    9. Millepertuis de Luxembourg (Hg.) : Neue Gräberfunde in Kanada - "Der Papst muss sich entschuldigen", auf : wort.lu (24.6.2021). ↩ 
10. CBC (Hg.) : Vos questions ont porté sur le système des pensionnats du Canada, auf : cbc.ca (4.6.2021). ↩ 
11. Ottawa Citizen (Hg.) : L’archevêque d’Ottawa-Cornwall demande des excuses au pape, auf : ottawacitizen.com (21.6.2021). ↩ 
12. CBC (Hg.) : Le gouvernement présente ses excuses pour les pensionnats indiens en 2008, auf : cbc.ca (25.6.2018). ↩ 
13. Austen; Bilefsky (2021). ↩ 
14. Schwarz, Marietta : <<Un coup de pouce de la société majoritaire canadienne », sur : deutschlandfunkkultur.de (24.6.2021). ↩
15. Tagesschau (Hg.) : Fosse commune au Canada - Le pape contourne les excuses pour les enfants morts, sur : tagesschau.de (6.6.2021). ↩ 
16. CBC (Hg.) : Vos questions ont porté sur le système des pensionnats du Canada, auf : cbc.ca (4.6.2021). ↩ 
17. Statistique Canada (Hg) : Journée nationale des peuples autochtones, auf : statcan.gc.ca (21.6.2021). ↩ 
18. Neuman, Keith : Race Relations in Canada 2019 Survey, auf : environicsinstitute.org (10.12.2019). ↩ 
19. Statistique Canada (2021). ↩ 
20. The Guardian (Hg.) : Canada : au moins 160 autres tombes non marquées trouvées en Colombie-Britannique, auf : www.theguardian.com (13.07.2021). ↩ 
21. Chan, Adam : Plus de 200 élèves sont décédés dans les cinq pensionnats de l’île de Vancouver, auf : www.vancouverisland.ctvnews.ca (1.06.2021). ↩ 

 

L'Occident, simulacre de liberté

 << Gravé dans mon cerveau, que toute liberté dans cette société est la liberté du commerce et de la bourgeoisie, donc mon principe qui réside sur ce que nous écrivons n'est qu'une des clés stratégiques : LA DÉMOCRATIE EST UN DÉMON  ET DICTATURE DU CAPITALISME>> Ali Computer                                                                                                                                                                                                                       

Thierry Meyssan  continue à clarifier le contenu de ce mytho. 

  ’Occident a tenté de faire taire, par tous les moyens à sa disposition, ceux de ses citoyens qui ont révélé sa véritable politique depuis le 11 septembre 2001 et se sont dressés contre elle.

En 2002, je publiais L’Effroyable imposture, un ouvrage de sciences politiques qui dénonçait la version officielle des attentats de New York, de Washington et de Pennsylvanie, et anticipait la nouvelle politique US : une surveillance généralisée des citoyens et la domination du Moyen-Orient élargi. Après un article du New York Times qui s’étonnait de mon impact en France, le département US de la Défense chargeait le Mossad israélien de m’éliminer. Le président Jacques Chirac, qui avait demandé à ses propres services de Renseignement de vérifier ma thèse, prit alors ma défense. Lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre Ariel Sharon, il l’informa que toute action contre moi, non seulement en France, mais sur tout le territoire de l’Union européenne, serait interprétée comme un acte hostile contre la France. Il chargea également un de ses collaborateurs de veiller sur moi et d’informer les États non-européens qui m’inviteraient de leur responsabilité pour assurer ma sécurité. Effectivement, dans tous les pays où je fus invité, on me fournit une escorte armée.

Cependant, en 2007, le président Chirac fut remplacé par Nicolas Sarkozy. Selon le haut-fonctionnaire que Jacques Chirac avait chargé de ma sécurité, le nouveau président Sac.....cosi accepta à la demande de Washington d’ordonner à la DGSE ( service secret francais) de m’éliminer. Ainsi prévenu, je faisais ma valise sans attendre et je m’exilais. Deux jours plus tard, j’arrivais à Damas où l’on m’accorda la protection de l’État.

Michèle Alliot-Marie, alors Garde des Sceaux, a tentée d’utiliser le Liban pour faire emprisonner sans jugement un de ses opposants politiques.

Quelques mois plus tard, je décidais de m’installer au Liban où l’on m’avait proposé de réaliser une émission hebdomadaire en français sur Al-Manar, la chaîne du Hezbollah. Ce projet ne vit jamais le jour, Al-Manar renonçant à émettre en français, pourtant langue officielle du Liban. C’est alors que la ministre française de la Justice, Michèle Alliot-Marie, lança une commission rogatoire contre moi au prétexte qu’un journaliste, qui avait déjà écrit un livre contre moi, m’accusait de diffamation. Il n’y avait jamais eu de telle démarche auprès du Liban depuis plus de 30 ans. La police me délivra une convocation. Je pouvais y constater que cette démarche n’avait aucun fondement en droit français. Le Hezbollah me protégea et je disparus volontairement. Quelques mois plus tard, le Premier ministre Fouad Siniora ayant tenté de désarmer la Résistance, le Hezbollah renversa le rapport de forces. Je me présentais alors devant un juge sous les applaudissements de la police qui me recherchait encore trois jours plutôt. Le juge m’indiqua que sur sa lettre, Michèle Alliot-Marie avait ajouté à la main qu’elle demandait à son homologue libanais de me faire arrêter et détenir en prison le plus longtemps possible tandis que l’affaire suivrait son cours en France. C’était le principe des « lettres de cachet » de l’Ancien Régime, la capacité d’emprisonner sans jugement ses opposants politiques. Le magistrat me lut la commission rogatoire et m’invita à y répondre moi-même par écrit. Je précisais que, selon le droit français et selon le droit libanais, l’article incriminé était prescrit depuis longtemps et qu’au demeurant il ne me semblait nullement diffamatoire. Une copie de la lettre de Michèle Alliot-Marie et de ma réponse fut déposée au coffre de la Cour de Cassation de Beyrouth.

Quelques mois plus tard, je fus invité à un dîner chez une haute personnalité libanaise. Un collaborateur du président Sarkozy, de passage au Liban, y était aussi. Nous nous affrontions durement sur nos conceptions de la laïcité. Ce Monsieur assura aux convives ne pas refuser le débat, mais les quitta pour prendre un avion et rentrer à l’Élysée. Le lendemain, j’étais convoqué par un juge pour une question administrative. Cependant, alors que ma voiture était à deux minutes du rendez-vous, je recevais un appel téléphonique du cabinet du prince Talal Arslane m’indiquant que selon le Hezbollah, c’était un piège. Je devais immédiatement faire demi-tour. Il s’avéra que les fonctionnaires, sauf exception, ne travaillaient pas ce jour-là, anniversaire de la naissance de Mahommet. Une équipe de la DGSE était là pour m’enlever et me remettre à la CIA. L’opération avait été organisée par le conseiller présidentiel avec lequel j’avais dîné la veille.

Par la suite, j’ai fait l’objet de nombreuses tentatives d’assassinat, mais il m’a été difficile de déterminer qui en était le commanditaire.

À titre d’exemple, lors d’une conférence au ministère vénézuélien de la Culture, la garde du président Chávez vint subitement me chercher sur l’estrade où je parlais. Un officier m’enleva de force et me poussa vers les loges. J’eus juste le temps de voir dans la salle des hommes sortir des armes. Deux camps se menaçaient mutuellement. Un coup de feu et c’eut été un carnage. Ou encore, toujours à Caracas, je fus invité avec mon compagnon d’armes à un dîner. Lorsqu’on apporta nos assiettes, mon ami n’avait pas grand faim et mon assiette était étrangement moins bien garnie que les autres. Nous les échangeâmes discrètement. De retour à notre hôtel, il fut pris subitement de tremblements, perdit connaissance, se roula par terre de la bave coulant de ses lèvres. Lorsque les médecins arrivèrent, ils s’exclamèrent immédiatement : cet homme a été empoisonné. Ils le sauvèrent à temps. Deux jours plus tard, une délégation d’une dizaine d’officiers en grand uniforme de la SEBIN (services secrets) venait nous présenter ses excuses et nous indiquer avoir identifié l’agent étranger qui avait organisé cette opération. Mon ami, placé en chaise roulante, mit six mois à se remettre.

Dans une étape ultérieure, à partir de 2010, les attaques impliquèrent toujours des jihadistes. Par exemple, un disciple du cheik Ahmed al-Assir tendit une embuscade à mon compagnon d’armes et tenta de le tuer. Il ne dut la vie qu’à l’intervention d’un milicien du PSNS. Son agresseur fut arrêté par le Hezbollah, remis à l’armée libanaise, puis jugé et condamné.

Le général Benoît Puga fut chef de l’état-major particulier des présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande. Selon toute vraisemblance, c’est lui qui commandait les soldats mis à la disposition du chef des armées par l’état-major interarmes ; soldats qui ont été utilisés dans les guerres secrètes en Libye, en Syrie et au Sahel où ils ont secrètement encadré des jihadistes. Il est devenu grand chancellier de l’Ordre de la Légion d’honneur.

En 2011, la fille de Mouamar Khadafi, Aïcha, m’invita en Libye. Elle m’avait vu pérorer sur une télévision arabe contre son père. Elle tenait à ce que je vienne sur place et constate mon erreur. Ce que j’ai fait. De fil en aiguille, j’ai rejoint le gouvernement libyen et fus chargé de préparer l’Assemblée générale de l’Onu. Lorsque l’Otan attaqua la Jamahiriya arabe libyenne, je me trouvais à l’hôtel Rixos où résidait la presse étrangère. L’Otan exfiltra les journalistes qui collaboraient avec l’Alliance, mais ne parvint pas à faire sortir ceux qui étaient au Rixos car celui-ci était défendu par Khamis, le plus jeune fils de Kadhafi. Ce dernier se trouvait dans le sous-sol de l’hôtel dont les ascenseurs avaient été condamnés. Les jihadistes libyens qui formèrent par la suite l’Armée syrienne libre, sous le commandement de Mahdi al-Harati et l’encadrement de soldats français, assiégèrent l’hôtel. Ils tuèrent ceux qui s’approchaient des fenêtres.

Alain Juppé, qui accusait à l’Onu Mouamar Kadhafi d’avoir commis des crimes imaginaires, avait approuvé en secret l’élimination de Thierry Meyssan, selon les autorités iraniennes de l’époque. Il est aujourd’hui membre du Conseil constitutionnel.

En définitive, la Croix-Rouge internationale vint nous chercher et nous amena dans un autre hôtel où le nouveau gouvernement se constituait. Lorsque nous arrivâmes à l’hôtel, deux Gardiens de la Révolution iranienne vinrent à ma rencontre. Ils avaient été envoyé par le président Mahmoud Ahmadinejad et le vice-président Hamid Baghaie pour me sauver. Les dirigeants iraniens s’étaient procurés un relevé de décision d’une réunion secrète de l’Otan à Naples selon lequel, entre autres, il conviendrait de m’assassiner lors de la prise de Tripoli. Ce document faisait état de la présence à ce sommet du ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, un ami de mon père. Le cabinet de Monsieur Juppé affirmera par la suite que cette réunion n’a jamais existé et que le ministre était en vacances à cette date. Croyant le problème résolu, les Gardiens de la Révolution quittèrent le pays. Or on avait distribué en ville une affichette comprenant les photos d’une douzaine de personnes recherchées : onze Libyens et moi. Un groupe de « rebelles » commença à fouiller l’hôtel à ma recherche. Je fus d’abord sauvé par une journaliste de RT qui me cacha dans sa chambre et en refusa l’entrée aux « rebelles », puis par d’autres, y compris une journaliste de TF1. Après toutes sortes de péripéties où j’échappai à la mort une quarantaine de fois, je fuyais, tel un boat people, avec une quarantaine de personnes à bord d’un petit bateau de pêche vers Malte au milieu des navires de guerre de l’Otan. À notre arrivée à La Valette, le Premier ministre et les ambassadeurs des ressortissants transportés nous attendaient. Tous, sauf l’ambassadeur de France.

Mahdi al-Harati (ici embrassant le président Erdoğan), successivement l’un des hauts cadres de la Flottille de la Liberté pour Gaza, du Groupe islamique combattant en Libye et de l’Armée syrienne libre, a été financé par la CIA et formé par la France.

Lorsque le « printemps arabe » commença en Syrie, c’est-à-dire l’opération secrète des Britanniques pour porter au pouvoir les Frères musulmans comme ils l’avaient fait un siècle plus tôt avec les Wahhabites, je revenais à Damas aider ceux qui m’avaient accueillis quatre ans plus tôt. J’y ai bien sûr plusieurs fois croisé la mort, mais c’était la guerre. Une fois cependant, je fus la cible directe des jihadistes. Une des fois où les « rebelles » officiellement soutenus par le président François Hollande attaquèrent Damas, ils tentèrent de prendre mon habitation d’assaut. L’armée syrienne installa un mortier sur mon toit et les repoussa. Ils étaient une centaine contre cinq soldats. Mais ils durent se retirer après trois jours de combat. Aucun de ces « rebelles » n’était Syrien, c’était des Pakistanais et des Somaliens sans entrainement militaire. Je me souviens de leurs chants « Allah Akbar ! » qu’ils répétaient hystériques avant de foncer vers la maison. Aujourd’hui encore quand j’entends ce noble cri, j’ai la chair de poule.

Je suis revenu en France en 2020 pour rejoindre ma famille. Plusieurs de mes amis m’avaient assuré que le président Emmanuel Macron ne pratiquait pas les assassinats politiques comme ses deux prédécesseurs. Je ne fut pas libre pour autant. Les douanes reçurent une dénonciation assurant que le container maritime transportant les affaires personnelles de mon compagnon d’armes et les miennes contenait des explosifs et des armes. Elles l’interceptèrent et envoyèrent une quarantaine de fonctionnaires pour le fouiller. C’était un piège tendu par un service étranger : les Douanes laissèrent une société rempoter les marchandises qui en avait été extraites. Celle-ci mit deux jours à le faire pendant lesquels le container fut pillé et mes affaires détruites. Les documents que nous transportions ont tous disparus.

Mon exemple n’est pas isolé. Julian Assange lorsqu’il dévoila le système Vault 7, qui permet à la CIA de compromettre n’importe quel ordinateur ou téléphone portable, devint aussi une cible des États-Unis. Le directeur de la CIA, Mike Pompeo, monta plusieurs opérations avec l’assentiment du Royaume-Uni pour l’enlever ou l’assassiner. Ou encore, lorsque Edward Snowden publia quantité de documents sur le viol de la vie privée par la NSA, tous les membres de l’Otan se liguèrent contre lui. La France ferma même son espace aérien à l’avion du président bolivien Evo Morales croyant que Snowden était à bord. Il est aujourd’hui réfugié en Russie. La Liberté n’est plus en Occident.

Vous trouverez ici un entretien réalisé avec la Fondation pour combattre l’injustice. L’image est obscure et les questions sont posées en russe, mais les réponses sont en français. Cette interview est néanmoins bien plus intéressante que celles réalisées en Europe occidentale. Les questions y sont beaucoup plus fortes et les réponses aussi.

Thierry Meyssan

L’effondrement de Kiev

par Thierry Meyssan

Le sort des armes a tranché. Le moment de vérité a parlé. La contre-offensive ukrainienne a lamentablement échoué. L’armement considérable de l’Otan n’a servi à rien. Le champ de bataille est jonché de cadavres. Pour rien. Les territoires qui ont adhéré par référendum à la Fédération de Russie resteront russes.
Cet « échec et mat » ne marque pas simplement la fin de l’Ukraine telle que nous l’avons connue, mais de la domination occidentale qui avait misé sur ses mensonges.
Le monde multipolaire pourra naître cet été à l’occasion de plusieurs sommets internationaux. Une nouvelle manière de penser dans laquelle la force ne fait plus le droit.

Réseau Voltaire | Paris (France) | 13 juin 2023
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Cet article a été rédigé le 10 juin. À ce moment là, les seules informations disponibles émanaient de la Russie et des états-majors alliés. L’Ukraine avait décrété un embargo total sur sa contre-offensive. Nous aurions donc dû attendre avant de publier ce texte. Cependant, nous avons pensé que si l’Ukraine avait pu percer la première ligne de défense russe, même sans parvenir à s’engouffrer dans la brèche, elle l’aurait fait savoir. Nous publions donc cette analyse.

En six jours, du 4 au 10 juin 2023, l’armée ukrainienne a lancé sa contre-offensive et essuyé une terrible défaite.

Durant l’été, les forces russes ont construit deux lignes de défense dans la partie de la Novorossia qu’ils ont libérée et dans le Donbass. Elles empêchent le passage de tous les blindés.

Les forces ukrainiennes ont choisi une douzaine de points d’attaque pour reprendre le territoire « occupé par l’ennemi ». Leurs blindés n’ont pas pu franchir la première ligne de défense russe et se sont accumulés devant elle où ils ont été détruits un à un par l’artillerie russe et des drones suicides.

Simultanément, l’armée russe ciblait des missiles sur les centres de commandement et les arsenaux à l’intérieur du territoire ukrainien et les détruisait.

La défense anti-aérienne ukrainienne avait été détruite par des missiles hypersoniques dès son installation. En son absence, les Ukrainiens n’ont pas pu effectuer les manœuvres qui avaient été planifiées par l’Otan.

La Russie n’a pas eu recours à ses nouvelles armes, hormis son système de brouillage des commandes des armes de l’Otan et certains de ses missiles hypersoniques.

La frontière n’est plus qu’un long cimetière de blindés et d’hommes. Les aéroports sont remplis de carcasses fumantes de Mig-29 et de F-16.

Les états-majors des États-Unis, de l’Alliance atlantique et de l’Ukraine se renvoient la responsabilité de ce désastre historique. Plusieurs centaines de milliers de vies humaines et 500 milliards de dollars ont été gaspillés pour rien. Les armes occidentales, qui faisaient trembler le monde dans les années 90, ne valent plus rien face à l’arsenal russe d’aujourd’hui. La force a changé de camp.

D’ores et déjà, deux conclusions s’imposent :

Ne pas confondre l’armée ukrainienne avec les « nationalistes intégraux »

S’il n’y a plus d’armée ukrainienne capable de mener une guerre de haute intensité, il y a toujours les forces des « nationalistes intégraux » (parfois dites « bandéristes » ou « ukro-nazies »). Mais elles ne sont formées qu’aux guerres de basse intensité. Ses chefs sont allés se battre en Tchétchénie à la fin des années 90 pour le compte de la CIA et des services secrets de l’Otan, parfois en Syrie dans les années 2020. Ils sont formés aux assassinats ciblés, aux sabotages et aux massacres de civils. Rien de plus.

Ils sont parvenus
 à saboter le gazoduc russo-germano-franco-néerlandais Nord Stream pour plonger l’Allemagne, puis l’Union européenne, dans la récession, le 26 septembre 2022.
 à saboter le pont du détroit de Kerch (dit « Pont de Crimée »), le 8 octobre 2022.
 à attaquer le Kremlin avec des drones, le 3 mai 2023
 à attaquer avec des drones l’Ivan Kurs, le navire de Renseignement qui défendait le gazoduc Turkish Stream en mer Noire, le 26 mai 2023.
 à saboter le barrage de Kakhovka pour séparer la Novorossia en deux, le 6 juin 2023.
 à saboter le pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa pour détruire l’industrie russe des engrais minéraux, le 7 juin 2023.

Exactement comme lors des deux Guerres mondiales et de la Guerre froide, ils ont prouvé leur capacité terroriste, mais n’ont joué aucun rôle décisif sur le champ de bataille.

Il convient plus que jamais de distinguer parmi les Ukrainiens, les militaires, qui pensaient défendre leur peuple, des « nationalistes intégraux » [1], qui n’ont que faire de leurs compatriotes et cherchent depuis un siècle à éradiquer les Russes et leur culture.

L’Ukraine que nous avons connue est morte

Jusqu’à présent l’Ukraine, c’est avant tout un pouvoir de communication. Kiev est parvenu à faire accroire que le coup d’État de 2014 ayant renversé un président démocratiquement élu au profit de nationalistes intégraux était une révolution. De même, il est parvenu à faire oublier la manière dont il a écrasé ses citoyens du Donbass, refusant de leur donner accès aux services publics, de verser les salaires des fonctionnaires et les retraites aux personnes âgées et, en définitive, bombardant ses villes. Enfin, il est parvenu à faire prendre des vessies pour des lanternes et à convaincre les Occidentaux que l’Ukraine était un pays homogène où une seule population vivait une histoire commune.

Comme dans la plupart des guerres, il y a aussi un aspect « guerre civile » [2]. Aujourd’hui, chacun est amené à constater que contrairement à ce que l’on a prétendu, l’analyse publiée par Vladimir Poutine n’était pas une reconstruction de l’histoire, mais une vérité factuelle. Le peuple du Donbass est profondément russe. Celui de Novorossia (Crimée incluse) est de culture russe quoi que d’une histoire différente (il n’a jamais connu le servage). L’Ukraine n’a jamais existé en tant qu’État indépendant dans l’histoire, hormis une décennie, durant les périodes 1917-22 et 1941-45, et trois autres décennies, depuis 1991.

Durant ces trois expériences, Kiev n’a jamais cessé de vouloir épurer son peuple et de massacrer ses citoyens lorsque les nationalistes intégraux étaient au pouvoir (1917-22 avec Simon Petlioura, 1941-45 avec Stepan Bandera, et 2014-22 avec Petro Porochenko et Volodymyr Zelensky). Au total, en un siècle, les « nationalistes intégraux » —c’est comme cela qu’ils se désignent eux-mêmes— ont assassiné plus de 3 millions de leurs compatriotes.

Durant la Première Guerre mondiale, la population de la Novorossia s’était déjà soulevée autour de l’anarchiste Nestor Makhno ; durant la Seconde Guerre mondiale la population du Donbass et de la Novorossia s’était soulevée en tant que Soviétique ; tandis que cette fois, elle se bat contre les « nationalistes intégraux » de Kiev avec les forces russes.

Le seul moyen de faire cesser ces massacres est de séparer les « nationalistes intégraux » de la population de culture russe qu’ils veulent tuer [3]. Puisque l’Otan a organisé un coup d’État en 2014 et les a placés au pouvoir, il n’y a d’autre moyen que de constater la division actuelle du pays et de les laisser au pouvoir à Kiev. Ce sont les Ukrainiens, et eux seuls, qui devront les renverser.

Les opérations militaires actuelles l’ont déjà fait. La partie libérée par les Russes a voté par référendum son adhésion à la Fédération. Cependant, l’avancée russe de l’an dernier a été interrompue par le président Vladimir Poutine dans le cadre des négociations avec l’Ukraine, conduites en Biélorussie, puis en Turquie. Odessa est toujours ukrainienne en Droit, alors qu’elle est culturellement russe. La Transnistrie est toujours moldave alors qu’elle est culturellement russe.

La guerre est techniquement terminée. Aucune offensive ne pourra modifier les frontières actuelles. Certes, les combats peuvent s’éterniser et l’on est loin d’un traité de paix, mais les jeux sont faits. Il reste un problème en Ukraine et en Moldavie : Odessa et la Transnistrie ne sont toujours pas russes. Surtout, il reste un problème de fond : en violation de leurs engagements oraux et écrits, les membres de l’Alliance atlantique ont emmagasiné des armes états-uniennes à la frontière de la Russie, mettant sa sécurité en péril.

Thierry Meyssan
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LES TRAHISONS DU JOURNALISME

Par Sophie Tlk

 

Cette photo est pour les livres d'Histoire, pour se souvenir que quelques jours après le blocage de l'aide humanitaire en Palestine, après qu'une commission d'enquête de l'ONU ait accusé Israël d'actes génocidaire à Gaza : Guillaume Kasbarian  , Gabriel Attal , Caroline Yadan  et Prisca Thevenot ont répondu à l'invitation du gouvernement israélien, responsable de crimes contre l'humanité, soupçonné de génocide et dont le Premier ministre est sous mandat d'arrêt international. 
Israël a annoncé, dimanche 2 mars, suspendre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée. Une violation de l’accord de cessez-le-feu et du Droit international. De plus une Commission d'enquête de l'ONU a constaté que les autorités israéliennes "ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à Gaza - en tant que groupe - à faire des enfants, à travers la destruction systématique des soins de santé sexuelle et reproductive". "Cela correspond à deux catégories d’actes génocidaires dans le Statut de Rome et la Convention sur le génocide, y compris le fait d’infliger délibérément des conditions de vie calculées pour entraîner la destruction physique des Palestiniens et d’imposer des mesures visant à empêcher les naissances".  
Au même moment et à quelques kilomètres de Kasbarian, Yadan, Attal et Thevenot se trouve Jordan Bardella. Lui aussi invité par ce gouvernement colonial, ne cachant pas son projet d'épuration ethnique financé par les États unis. Quoi de plus logique que la présence en Israël de ce membre du RN, parti politique créé par des Waffen-SS et des criminels de guerre ayant construit sa success story sur le négationnisme, le révisionnisme, les crimes coloniaux et la haine raciale. Nul doute que les sionistes d'extrême-droite et le RN puissent avoir des conversations "passionnantes" sur leurs objectifs fascistes communs : l'extermination des arabes et des musulmans au Proche Orient. Pensées émues aux médias qui tentent de nous faire croire à une dédiabolisation du Rassemblement National alors que ce dernier est invité par le diable en personne

D'ABORD TERRORISME
ENSUITE IMPERIALISME 
        USA :<<Alertes sur une menace imminente>> 
Depuis un mois les forces des Talibans reconquissent rapidement les territoires afghans sans grandes peines jusqu'à Kabul, capitale du pays ANTI-TERRORISTE.
Cela s'explique ni par la faiblesse de l'armée régulière ni par sa mauvaise performance, mais par la seule cause, le devoir de libération du pays des forces étrangères terroristes, ces Talibans devraient arrêter l'écoulement de sang des populations depuis trois des décennies.
Les forces étrangères multinationales et terroristes n'ont atteint aucune cible  au bout de trente ans de  << guerre antiterroriste >>, seules de diverses destructions de l'infrastructure le prouvent.
Progressivement, surtout quand l’OTAN a mis fin à ses grandes opérations militaires continues à la fin de 2014, les Américains ont commencé à recruter massivement, portant les effectifs de l’armée afghane à plus de 300 000 hommes.
En réalité, l’immense majorité des soldats rejoignait l’armée pour nourrir leur famille. Au niveau du commandement, cette armée était très corrompue. Comme ce sont les Américains qui payaient le salaire des soldats, il existait des détachements fictifs, uniquement mis en place pour toucher de l’argent américain. Ce commandement <<corrompu>>, couplé à une armée composée de non-professionnels, a fait le reste. Ajoutez à cela le manque de motivation de l’armée alors qu’en face les talibans sont prêts à mourir au combat pour libérer le pays.
A la veille des attentats de Kabul, apparemment les Américains avaient déjà élaboré un plan similaire à celui qui avait été mis en place en 11/09/2001  <<  contre Ben Laden et El qaida en Afghanistan >> pour attaquer en coalition Afghanistan.    Organiser un tel attentat, même avec perte de leurs soldats, pour les croisades n'est pas une affaire capitale, cela légitimerait une revendication répressive ultérieure qui serait bien soutenue et admises a  long  terme pour une revanche contre la capitulation de toute une alliance internationale, une alliance de TAMMEAA EL AASSEL MIN EL FERFESOU. Ce dernier les a bien piqués.    HIHHH
Le  Washington post a écrit hier:
Leon Panetta a déclaré à CNN jeudi soir que malgré l’évacuation en cours de l’Afghanistan, de nouvelles opérations seront nécessaires dans le pays pour lutter contre la menace croissante de groupes tels que al-La Qaïda et le groupe État islamique (1)— comme l’a montré l’attaque à l’aéroport qui a tué 13 militaires américains et des dizaines d’Afghans plus tôt dans la journée.
« Le président a dit que nous allions les traquer et leur faire payer le prix de ce qu’ils ont fait en tuant nos guerriers, et nous devrions le faire. Nous allons devoir y retourner pour chasser l’EIIS Daech», a-t-il dit.
« Nous allons probablement devoir y retourner lorsque Al-Qaïda ressuscitera, comme ils le feront avec les talibans. Ils ont déjà donné refuge à Al-Qaïda. Ils le referont probablement. »
Donc l'attentat est ciblé pour continuer à bombarder le pays !!!!!!!!
En conséquence, Scientifiquement il n'existe aucune trace démontrant qu'il s'agit d'attentat suicide ceinturé (2), encore moins de documents de revendications de <<l'état islamique>> ni de rapports de leur grande CIA, alors que ces actions se sont déroulées au sein des contrôles massifs des forces américaines se trouvant à l'endroit même ou les forces Talibanes n'étaient pas présentes.
Les américains ne peuvent pas être des Prophètes:
Plusieurs pays occidentaux avaient appelé, dans la nuit de mercredi à jeudi, leurs ressortissants à s’éloigner au plus vite de l’aéroport de Kaboul en raison de menaces « terroristes », parmi lesquels les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni. Les personnes « se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement », a déclaré le département d’Etat américain, invoquant des « menaces sécuritaires ».
Karim Pakzad reporter Afghan expliquait: Oui, l’Afghanistan, pays majoritairement constitué de montagnes, regorge des minerais, y compris des minerais rares. Selon une étude américaine faite il y a une dizaine d’années, ces ressources s’élèveraient à 2 000 milliards de dollars. Certaines ressources sont déjà découvertes, donc l'objectif de l'invasion du pays était bien programmé bien avant le 11/9/2001.   
« A tous nos amis afghans : si vous êtes près des portes de l’aéroport, éloignez-vous de toute urgence et mettez-vous à l’abri. Une deuxième explosion est possible », a également tweeté l’ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon. « Aucun soldat, policier ou diplomate français n’avait été engagé aujourd’hui à Abbey Gate », a-t-il ajouté.  Alors l'alliance du NATO était au courant du complot, similaire à ceux des armées secrètes de l'OTAN   ( par Daniele GANSER).
Par ailleurs, il existe une réalité qui a servi aux talibans  la lutte, ils ne reconnaissent pas la validité de la ligne frontalière entre l’Afghanistan et le Pakistan, car plus de la moitié des Pachtouns vit au Pakistan. Les Pachtouns pakistanais constituent un appui considérable pour les talibans afghans, y compris pour fournir des volontaires au djihad pour l'indépendance.
   
   Aujourd’hui, les talibans sont beaucoup plus forts militairement et politiquement que dans le passé. Ils ont également évolué et établi depuis trois ans des relations avec des puissances régionales : l’Iran chiite, la Russie, la Chine.
Finalement les cow-boys ont été toujours des chasseurs d’âmes, il ont souvent perdu la guerre ( 7 guerres en tout) et en perdront encore plus à l'arrachement des ressources d'autrui.
(1) Daech est une milice internationale formée par les USA appelée état islamique, S'il y avait vraiment un état, l'Occident l'aurait jamais osé le propager en tant tel.
(2) L'attentat du soi-disant kamikaze a ceinture explosive ne pourrait jamais atteindre le nombre de morts et blessés déclarés, vraisemblablement une charge d'explosif assez puissante.
Ils savent très bien fabriquer les histoires, mais sans justesse.
Bayern le 28.08.2021     Par A. Computer

 

Ceux qui veulent la guerre, croient à la victoire 
La dette fédérale américaine atteint désormais 22.000 milliards de dollars, un record. Les allègements fiscaux du gouvernement Trump, notamment pour les entreprises, et le gonflement des dépenses, surtout dans l'armement, ont alourdi ce fardeau.

C'est un record historique. La dette nationale américaine a atteint 22.000 milliards de dollars. Elle est plus massive que l'économie des Etats-Unis elle-même. Sous Donald Trump, cette tendance à la hausse n'émeut plus guère les républicains.

Somme des déficits chroniques et des intérêts de la dette, ce montant abyssal s'élevait déjà à l'arrivée de M. Trump à la Maison Blanche à 19.950 milliards de dollars, soit l'équivalent du PIB américain pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Par comparaison, la dette de la France, qui elle aussi est en passe d'égaler le montant de son PIB, s'élevait à un peu plus de 2.300 milliards d'euros fin septembre (2.600 milliards de dollars environ).

Les allègements fiscaux du gouvernement Trump, notamment pour les entreprises, et le gonflement des dépenses, surtout dans l'armement, ont alourdi ce fardeau.

"Je devais d'abord remettre l'armée en ordre avant de me préoccuper des 22.000 milliards de dette", a récemment lancé le président.

Son administration continue d'assurer que ses réductions d'impôts, qui doivent creuser le déficit de 1.500 milliards de dollars sur dix ans, vont se financer d'elles-mêmes en dopant la croissance, donc les recettes.

Le déficit budgétaire en hausse de 17%

Or le déficit budgétaire a grimpé de 17% à 779 milliards de dollars l'année dernière, signant son plus mauvais solde depuis 2012. Et selon le Bureau du budget du Congrès (CBO), il devrait encore se creuser cette année, à 900 milliards de dollars.

Après quatre ans d'excédent budgétaire sous Bill Clinton, la guerre en Irak sous George W. Bush a refait plonger les finances fédérales dans le rouge.

Sous Barack Obama, la crise financière de 2008 a exigé un fort soutien de l'Etat. Les comptes se sont durement détériorés, provoquant la naissance du Tea Party, un courant politique qui a aidé à porter Donald Trump au pouvoir.

Avec la reprise économique et le bras de fer au Congrès sur la réduction des dépenses publiques, les dernières années du président Obama ont vu une baisse du déficit.

Puis quand celui-ci est reparti à la hausse avec Donald Trump, personne n'a bronché, pas même les républicains, naguère si à cheval sur l'usage des deniers publics.

 

Une trajectoire intenable

Mais ce sont avant tout le vieillissement de la population et le gonflement des dépenses de santé et de retraite qui, structurellement, plongent le budget fédéral dans un déficit chronique.

Sans vouloir s'immiscer dans la politique budgétaire, le président de la banque centrale aémricaine (Fed), Jerome Powell, signale de temps en temps qu'il "est bien connu que le budget du gouvernement américain est sur une trajectoire intenable et qu'il faudra s'atteler à y remédier".

Donner des leçons est délicat, quand le service de la dette lui-même a fortement gonflé à cause des hausses de taux d'intérêt de la Fed. Donald Trump n'a pas manqué de le lui faire savoir, traitant la Fed de "folle" et de "problème pour l'économie" quand elle augmentait les taux.

A titre d'exemple, la hausse du seul service de la dette a coûté 13 milliards de dollars de plus au gouvernement américain pour le mois de décembre.

A côté de la dette souveraine qui reste, grâce au dollar, un investissement sûr aux yeux du monde comme des ménages américains, certains pans de la dette des entreprises et des consommateurs sont davantage une source d'inquiétude.

 

Un risque macro-économique

Les emprunts des entreprises américaines ont presque doublé en un peu plus de dix ans, nourris par la politique d'argent bon marché menée par la Fed après la crise de 2008. Leur dette atteint 9.000 milliards de dollars et constitue, selon le patron de la banque centrale lui-même, "un risque macro-économique".

Du côté des ménages, qui sont endettés à hauteur de 13.500 milliards de dollars, dont les trois quarts avec des prêts immobiliers, ce sont des secteurs plus circonscrits mais plus fragiles qui suscitent l'inquiétude.

Les prêts étudiants, qui pénalisent la consommation des jeunes, ont ainsi atteint un record historique à près de 1.500 milliards de dollars. Les prêts automobiles, qui approchent le même montant (1.300 milliards), commencent à connaître des taux de retards de paiements et de défaillances qui ont récemment alerté la Fed.

 

la justice repose sur l'injustice

 

S'il y avait pas d'injustice règnante dans la société, on aurait pas créée la justice, les Occidentaux agissent en alliance, et ce depuis les guerres des croisades pour atteindre forcement la justice, car  la raison du plus fort est toujours la meilleure;

A. Computer

 

Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah!

 

Publié par Gilles Munier sur 26 Octobre 2019, 07:44am

Catégories : #Palestine, #Liban, #Sionisme

Communiqué (revue de presse: AFPS - Association France-Palestine Solidarité - 18/10/19)*

Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, engagé pour la cause palestinienne, est emprisonné en France depuis 35 ans !

Acharnement judiciaire ou acharnement politique ?

Condamné en 1984 pour détention de faux papiers, Georges Ibrahim Abdallah a été renvoyé devant les tribunaux spéciaux en 1987 pour complicité dans les attentats des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises dont il était membre), et condamné à la prison à perpétuité.

Faut-il rappeler que cette condamnation à la plus lourde peine du code pénal français ne repose sur aucune charge directe mais sur une complicité présumée d’homicide volontaire suite à la revendication par les FARL de l’assassinat de deux responsables israélien et américain des services de renseignements en poste dans l’Hexagone et à la découverte d’armes dans un logement loué au nom de Georges Ibrahim Abdallah ?

A ce jour, il est toujours détenu à la prison de Lannemezan.

Il est juridiquement libérable depuis 1999, à l’issue d’une période de sûreté de quinze ans. La juridiction de l’application des peines s’est prononcée deux fois pour sa libération. Alors que la première fois en 2003 la cour d’appel a annulé cette décision, elle l’a validé en 2013. Mais cette décision n’a jamais été appliquée suite à des pressions des USA et d’Israël.

Citons les déclarations d’Yves Bonnet, responsable en 1984 de la sécurité intérieure française (D.S.T), puis député UDF, s’insurgeant dans des déclarations publiques (Interview au "Courrier de l’Atlas" le 17 février 2016) contre le maintien en détention d’un militant politique au motif de complicité dans l’assassinat des deux responsables de services de renseignements étrangers, dans un contexte où les armées israéliennes et américaines étaient considérées comme forces d’occupation au Liban lors de l’invasion du sud - Liban par Israël (fin des années 70 et début des années 80).

« Georges Ibrahim Abdallah n’a plus rien à faire en prison »
(Yves Bonnet en 2016)

Ces faits, ces déclarations, démontrent que ce sont bien des raisons d’État qui condamnent ce prisonnier à une perpétuité réelle : « Nous avons la peine perpétuelle réelle en France avec Georges Ibrahim Abdallah », déclarait même Jean-Claude Urvoas, alors ministre de la Justice, sur les ondes de France Inter le 31 mars 2016.

Les interférences étrangères dans les affaires internes d’un pays, du fonctionnement de sa justice, ne sont certes pas rares.
Mais nous n’acceptons pas l’application en France d’une perpétuité réelle, le refus de fait de toute libération conditionnelle, la seule perspective pour ce résistant politique d’une mort en détention, pour complaire à des États qui ne sont pas les nôtres.

Georges Ibrahim Abdallah ne doit pas mourir en prison.
Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah !

Le Bureau national de l’AFPS

*Source : AFPS

En 2014, 14 pays africains paient encore un impôt colonial à la France (dont l'Algérie)    Partie II

Publié par wikistrike.com sur 21 Février 2014, 11:55am

Catégories : #Politique internationale

En 2014, 14 pays africains paient encore un impôt colonial à la France

14 pays africains forcés par la France à payer l’impôt colonial pour les avantages de l’esclavage et de la colonisation

En Mars 2008, l’ancien président français Jacques Chirac a déclaré:

Africa-France-relationship«Sans l’Afrique, la France va glisser vers le bas dans le rang de troisième puissance [ du monde ] "

Le prédécesseur de Jacques Chirac François Mitterrand déjà prophétisé en 1957 que : «Sans l’Afrique, la France n’aura pas d’ histoire au 21e siècle"

En ce moment même où j’écris cet article , 14 pays africains sont obligés par la France , à travers le pacte colonial , de mettre 85% de leurs réserves à la banque centrale de France sous le contrôle du ministère des finances français. Jusqu’à maintenant , en 2014, le Togo et 13 autres pays africains doivent encore payer la dette coloniale en France . Les dirigeants africains qui refusent sont tués ou victimes de coup d’état . Ceux qui obéissent sont soutenus et récompensés par la France grâce par un style de vie somptueux, tandis que leurs populations endurent la misère et le désespoir.

 

 

En ce moment même où j’écris cet article , 14 pays africains sont obligés par la France , à travers le pacte colonial , de mettre 85% de leurs réserves à la banque centrale de France sous le contrôle du ministère des finances français. Jusqu’à maintenant , en 2014, le Togo et 13 autres pays africains doivent encore payer la dette coloniale en France . Les dirigeants africains qui refusent sont tués ou victimes de coup d’état . Ceux qui obéissent sont soutenus et récompensés par la France grâce par un style de vie somptueux, tandis que leurs populations endurent la misère et le désespoir.

Africa-France-relationship«Sans l’Afrique, la France va glisser vers le bas dans le rang de troisième puissance [ du monde ] "

 

Le prédécesseur de Jacques Chirac François Mitterrand déjà prophétisé en 1957 que : «Sans l’Afrique, la France n’aura pas d’ histoire au 21e siècle"

 

Un tel système maléfique, est dénoncé par l’Union européenne, mais la France n’est pas prête à se passer de ce système colonial qui lui offre une trésorerie d’environ 500 milliards de dollars en provenance de l’Afrique, et ce par année.

 

Nous accusons souvent les dirigeants africains de corruption et de servir les intérêts des nations occidentales, mais il y a une explication claire de ce comportement . Ils se comportent ainsi parce qu’ils ont peur d’être tués ou d’être la victime d’un coup d’état. Ils veulent s’allier à une nation puissante pour se sauvegarder en cas d’agression ou de difficultés. Mais, contrairement à une protection amicale, la protection de l’Ouest est souvent offert en échange du renoncement à servir leur propre peuple ou les intérêts des nations.

 

Les dirigeants africains travailleraient dans l’intérêt de leur peuple s’ils n’étaient pas constamment harcelés et intimidés par les pays coloniaux.

 

En 1958 , effrayé des conséquences de son choix d’indépendance face à la France , Léopold Sédar Senghor a déclaré: « Le choix du peuple sénégalais, c’est l’indépendance, ils veulent qu’elle ait lieu seulement dans l’amitié avec la France , pas en litige. "

 

Dès lors la France a accepté qu’une « indépendance sur le papier" pour ses colonies , mais a signé en parallèle des " accords de coopération ", précisant la nature de leurs relations avec la France, en particulier les attaches envers la monnaie ( le Franc ), le système éducatif français, les ententes militaires et les préférences commerciales.

 

Voici les 11 principales composantes de la poursuite du pacte de colonisation depuis les années 1950 :

 

1 . La dette coloniale pour les avantages de la France colonisation

 

Les pays nouvellement «indépendants» doivent payer pour l’infrastructure construite par la France dans le pays pendant la colonisation.

Je dois encore trouver les détails sur les montants, l’évaluation des avantages coloniaux et les conditions de paiement imposées aux pays africains, mais nous y travaillons ( nous aider avec des informations ).

 

2 . Confiscation automatique des réserves nationales.

Les pays africains doivent déposer leurs réserves monétaires nationales en France à la banque centrale.

La France a tenu des réserves nationales de quatorze pays africains depuis 1961 : Bénin, Burkina Faso, Guinée- Bissau, Côte-d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo -Brazzaville, la Guinée équatoriale et le Gabon.

 

La politique monétaire régissant un tel regroupement diversifié de pays est simple car il est, géré par le Trésor français , sans en référer aux autorités fiscales centrales comme l’UEMOA ou de la CEMAC. Selon les termes de l’accord qui a été mis en place par la banque centrale du CFA, chaque Banque centrale de chaque pays africain est obligée de garder au moins 65 % de ses réserves de change dans un « compte d’opérations » tenu au Trésor français, ainsi qu’un autre 20 % pour couvrir les passifs financiers.

 

Les banques centrales CFA imposent aussi un plafond sur le crédit accordé à chaque pays membre à l’équivalent de 20 % des recettes publiques de ce pays sur l’année précédente. Même si la BEAC et la BCEAO ont une facilité de découvert auprès du Trésor français, les traites sur les facilités de découvert sont sous réserve du consentement du Trésor français. Le dernier mot est celui de la Trésorerie française qui a investi les réserves étrangères des pays africains en son propre nom à la Bourse de Paris.

 

En bref , plus de 80% des réserves de change de ces pays africains sont déposées dans les « comptes d’opérations » contrôlés par le Trésor français . Les deux banques CFA sont africaines de nom, mais n’ont pas de politiques monétaires propres. Les pays eux-mêmes ne savent pas, ne sont pas informés, à hauteur de combien la réserve de change détenues par le Trésor français leur appartient en tant que groupe ou individuellement.

 

Les gains de l’investissement de ces fonds du Trésor français sont censés être ajouté à la réserve de change, mais il n’y a pas de comptabilité transmise aux banques ou aux pays, ni les détails de ces modifications. « Seul un groupe restreint de hauts fonctionnaires du Trésor français connaissent les montants figurant dans les « comptes d’opérations » où ces fonds sont investis ; si il y a un bénéfice sur ces investissements ; ils ont interdiction de divulguer ces informations aux banques CFA ou aux banques centrales des états africains. " écrit le Dr Gary K. Busch

 

Il est estimé que la France gère près de 500 milliards d’argent africain dans sa trésorerie, et ne fait rien pour mettre un peu de lumière sur ce côté sombre de l’ancien empire.

La finalité reste : Les pays africains n’ont pas accès à cet argent.

La France leur permet d’accéder à seulement 15 % de leur argent par an. S’ils ont besoin de plus, les pays africains doivent emprunter, à des taux commerciaux, sur les 65% de leur argents détenu au Trésor français.

 

Pour rendre les choses plus tragiques , la France impose un plafond sur le montant de l’argent que les pays peuvent emprunter à la réserve . Le plafond est fixé à 20 % de leurs recettes publiques de l’année précédente. Si les pays ont besoin d’emprunter plus de 20% de leur propre argent, la France a un droit de veto.

 

L’ancien président français Jacques Chirac a récemment parlé de l’argent des pays africains dans les banques en France. Voici une vidéo qui parle du système d’exploitation français. Voici une courte transcription de l’extrait : "Nous devons être honnêtes et reconnaître qu’une grande partie de l’argent dans nos banques viennent précisément de l’exploitation du continent africain".

 

3 . Droit de priorité sur toute ressource brute ou naturel découvert dans le pays

La France a la priorité en matière d’achats de toutes les ressources naturelles de la terre de ses ex- colonies. C’est seulement un refus de celle-ci que les pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.

 

4 . Priorité aux intérêts et aux entreprises françaises dans les marchés publics et constructions publiques

Dans l’attribution des marchés publics , les entreprises françaises doivent être prioritaires, et seulement après les marché étrangers sont considérés. Le fait que les pays africains pourraient obtenir une meilleure offres financière ailleurs n’est pas prit en compte.

 

En conséquence, dans la plupart des ex- colonies françaises, toutes les plus grosses compagnies et acteurs économiques sont dans la main des expatriés français. En Côte d’Ivoire, par exemple, les entreprises françaises possèdent et contrôlent tous les grands services publics – eau, électricité, téléphone, transports, ports et les grandes banques. Idem dans le commerce, la construction et l’agriculture.

 

En fin de compte, comme je l’ai écrit dans un précédent article, les Africains vivent maintenant sur ​​un continent possédé par les Européens !

 

5 . Droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les officiers militaires des pays

Grâce à un système sophistiqué de bourses, de subventions, et les « accords de défense » attachés au pacte colonial, les africains doivent envoyer leurs officiers supérieurs en formation en France ou dans des infrastructures militaires françaises.

 

La situation sur le continent est telle que la France a formé et nourris des centaines, voire des milliers de traîtres. Ils sont en sommeil tant qu’ils ne sont pas nécessaires, et activés en cas de besoin pour un coup d’état ou à d’autres fins !

 

6 . Droit pour la France de pré-déployer des troupes et intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts

Sous la dénomination « Accords de défense » attachés au pacte colonial. La France a le droit d’intervenir militairement dans les pays africains, et aussi de stationner des troupes en permanence dans des bases et installations militaires, entièrement géré par les Français.

Les bases militaires françaises en Afrique

 

french-military-bases-in-africaLorsque le président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire a tenté de mettre fin à l’exploitation française du pays, la France a organisé un coup d’état. Durant le long processus pour chasser Gbagbo du pouvoir, les tanks français, les hélicoptères de combat et les forces spéciales sont intervenues directement dans le conflit, ont tiré sur des civils et tué beaucoup d’entre eux.

 

Pour ajouter l’injure à l’insulte, la France estime que la communauté d’affaires française a perdu alors plusieurs millions de dollars lors de la ruée pour quitter Abidjan en 2006 (où l’armée française a massacré 65 civils non armés et blessé 1200 autres.)

 

Après la réussite du coup d’état par la France, et le transfèrt de pouvoir à Alassane Ouattara, la France a demandé au gouvernement Ouattara de verser une indemnité à la communauté d’affaires française pour les pertes pendant la guerre civile.

 

Du fait, le gouvernement Ouattara leur a payé le double de ce qu’ils ont dit qu’ils avaient perdu en quittant.

 

7 . Obligation de faire du français la langue officielle du pays et de la langue pour l’éducation

 

Oui , monsieur. Vous Devez parler français, la langue de Molière ! La langue française et une organisation de la diffusion de la culture a été créé. Appelé «Francophonie» qui regroupe avec plusieurs branches et organisations affiliées toutes contrôlées par le ministre français des Affaires étrangères.

Comme démontré dans cet article, si le français est la seule langue que vous parlez, vous auriez accès à moins de 4% de la connaissance de l’humanité et des idées. C’est très limitant.

 

8 . Obligation d’utiliser la l’argent de la France coloniale le FCFA

C’est la véritable vache à lait pour la France, un tel système maléfique, est dénoncé par l’Union européenne, mais la France n’est pas prête à se passer de ce système colonial qui lui offre une trésorerie d’environ 500 milliards de dollars en provenance de l’Afrique, et ce par année.

 

Lors de l’introduction de la monnaie euro en Europe, d’autres pays européens ont découvert le système d’exploitation français . Beaucoup, en particulier les pays nordiques, ont été consternés et ont suggéré à la France se débarrasser du système, mais sans succès.

 

9 . Obligation d’envoyer le rapport annuel France du solde et de réserve

 

Sans le rapport, pas d’argent. Quoi qu’il en soit le secrétaire des banques centrales des ex- colonies, et le secrétaire de la réunion bi-annuelle des ministres des Finances des ex- colonies est effectué par la France banque centrale / du Trésor.

 

10 . Renonciation à entrer en alliance militaire avec tout autre pays , sauf autorisation par la France

 

Les Pays africains en général sont ceux avec le moins d’alliance militaires inter-etat. La plupart des pays ne disposent que d’alliances militaires avec leurs ex- colonisateurs ! ( drôle, mais vous ne pouvez pas faire mieux! ).

Dans les cas où ils souhaiteraient une autre alliance, la France les gardent bien de le faire.

 

11 . Obligation de s’allier avec la France en situation de guerre ou de crise mondiale

Plus d’un million de soldats africains se sont battus pour la défaite du nazisme et du fascisme pendant la seconde guerre mondiale.

Leur contribution est souvent ignorée ou minimisée, mais quand vous pensez que cela a pris seulement 6 semaines pour l’Allemagne pour vaincre la France en 1940, la France sait que les Africains pourraient être utiles pour conserver la « Grandeur de la France " à l’avenir.

 

Il y a quelque chose de quasiment psychopathe dans la relation de la France avec l’Afrique.

Tout d’abord, la France est gravement accro au pillage et à l’exploitation de l’Afrique depuis l’époque de l’esclavage. Ensuite, il y a ce manque complet de la créativité et de l’imagination de l’élite française à penser au-delà du passé et de la tradition.

 

Enfin, la France dispose de 2 institutions qui sont complètement gelés dans le passé , habitées par des paranoïaques et psychopathes " les hauts fonctionnaires " qui répandent la crainte de l’apocalypse si la France devait être amenée à changer, et dont la référence idéologique vient toujours du romantisme du 19ème siècle. Ce sont : le ministre de la Finances et du Budget de la France et le ministre des affaires étrangères de la France.

 

Ces deux institutions ne sont pas seulement une menace pour l’Afrique, mais pour les Français eux-mêmes.

 

C’est à nous que revient de libérer l’Afrique, sans demander la permission, parce que je ne peux toujours pas comprendre par exemple comment 450 soldats français en Côte d’Ivoire pourraient contrôler une population de 20 millions de personnes?

 

La première réaction des personnes lorsqu’ils apprennent l’existence de l’impôt colonial français est souvent une question: « Jusqu’à quand "

 

A titre de comparaison historique, la France a fait payer à Haïti l’équivalent moderne de 21 milliards de dollars de 1804 à 1947 ( près d’un siècle et demi ) pour les pertes causées aux marchands d’esclaves français suite à l’ abolition de l’esclavage et à la libération des esclaves haïtiens.

Les Pays africains paient la taxe coloniale depuis les 50 dernières années, donc je pense un siècle de paiement pourrait être de trop.

 

Mawuna Remarque KOUTONIN

 

Source : http://www.siliconafrica.com/france-colonial-tax/

Traduit par l’équipe communication du Collectif Map

 

http://www.africa-libre.com/fr/politique/688-france/2268-14-pays-africains-forces-par-la-france-a-payent-limpot-colonial-pour-les-avantages-de-lesclavage-et-de-la-colonisation

 

COUP DE THÉÂTRE DANS LE GOLFE ARABO-PERSIQUE

Face aux États-Unis, l’Iran s’allie avec la Chine

Alors que le piège états-uniens devait se refermer sur le gouvernement des mollahs au prochain sommet de l’Agence internationale de l’énergie, Téhéran s’est sorti de l’impasse et a renversé la donne. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se sont portés garants du caractère civil des installations nucléaires iraniennes, tandis que l’Iran a confié l’exploitation de son gaz à un nouveau venu dans la région : la Chine. Désormais, Téhéran ne craint plus les menaces de sanctions économiques et peut jouer un rôle en Irak, au Liban et en Palestine occupée.

RÉSEAU VOLTAIRE | PARIS (FRANCE) | 17 NOVEMBRE 2004 
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Site d’exploitation de pétrole et de gaz en Iran

Les États-Unis se sont lancés de longue date dans une entreprise de contrôle des ressources énergétiques mondiales. D’une part pour subvenir à leurs propres besoins, d’autre part pour disposer d’un moyen de pression sur les autres pays industriels (doctrine Kissinger). Ils ont logiquement concentré leurs efforts dans la région du Golfe arabo-persique qui recèle les deux tiers des ressources actuellement exploitables.

En 2003, Washington a franchi un pas en envahissant l’Irak qui avait la particularité de détenir des réserves très importantes et d’être désarmé depuis douze ans. Simultanément, ils ont exercé des pressions externes sur l’Iran, le menaçant de sanctions économiques, et internes sur l’Arabie saoudite, encourageant une vague d’attentats.

Pour contrôler les hydrocarbures iraniens, les États-Unis entendent placer un régime à sa dévotion au pouvoir à Téhéran. Ils espèrent y parvenir en combinant des moyens économiques et diplomatiques. Pour ce faire, Washington a patiemment construit un dossier : publications d’argumentaires, création d’associations subventionnées, et jusqu’à la tournée médiatique en Europe de la veuve et du fils du dernier Shah [1].

La stratégie choisie consiste à isoler diplomatiquement l’Iran, puis à lui imposer des sanctions économiques, enfin à jouer sur le mécontentement populaire ainsi provoqué pour susciter un renversement des mollahs. Le prétexte imaginé n’est guère original : l’Iran s’apprêterait à se doter d’armes de destruction massive pour attaquer ses voisins, dont Israël prioritairement. Téhéran est donc accusé de développer un programme nucléaire militaire en contravention avec le Traité de non-prolifération dont il est pourtant signataire.

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Une manifestation contre les
armes de destruction massive
iranniennes sera organisée par les
Moudjahidin du peuple le 19
novembre à Washington

Compte tenu de la frontière ténue qui sépare nucléaire civil et nucléaire militaire, les activités dans ce domaine sont toujours sujettes à caution. L’Iran utilise la manne pétrolière dont il dispose pour se doter d’installations nucléaires civiles. C’est là une gestion responsable de son économie, mais paradoxalement cela lui est reproché au motif que ceux qui ont du pétrole n’ont pas besoin de nucléaire (un argument que les États-Unis ne s’appliquent évidemment pas à eux-mêmes). Depuis un an et demi, les accusations états-uniennes se multiplient et l’arbitrage de l’Agence internationale de l’énergie (AIEA) est sollicité [2]. Le plan de Washington est un secret de polichinelle. L’administration Bush I ne devait entreprendre en période électorale aucune action qui s’ajoute à l’intervention en Irak. Mais au lendemain de l’élection présidentielle courue d’avance, elle devait exiger que l’AIEA porte le litige devant le Conseil de sécurité. Puis, le département d’État devait provoquer une escalade en trois temps : une résolution pour exiger de l’Iran qu’il se soumette à l’AIEA, une seconde pour exiger qu’il arrête son cycle de production de combustible nucléaire, et une troisième pour qu’il arrête toute activité nucléaire de quelque type qu’elle soit [3]. Ne parvenant pas à faire la preuve de sa bonne foi et refusant de céder, l’Iran aurait alors été soumis à de lourdes sanctions économiques, provoquant sa ruine soudaine et des troubles intérieurs jusqu’au renversement du régime.

La médiation de la Troïka européenne

Pour se prémunir contre ce funeste destin, l’Iran a cherché à sortir de son isolement diplomatique et à nouer des alliances. C’est pourquoi il a sollicité la médiation de la Troïka européenne (Allemagne, France, Royaume-Uni). Il a autorisé les trois pays à s’ingérer dans les affaires iraniennes pour attester de la bonne foi de Téhéran et pour l’aider à rompre son isolement, notamment en entrant dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Au passage les Européens pouvaient faire quelques bonnes affaires, notamment en vendant des locomotives. Le 21 octobre 2003, à l’occasion d’une visite spectaculaire des trois ministres des Affaires étrangères européens à Téhéran, un accord est trouvé. L’Iran accepte de coopérer totalement avec l’AIEA et même de signer le Protocole additionnel au Traité de non-prolifération. Il s’ensuit une série de rebondissements entre l’AIEA et l’Iran alors que le contexte international se modifie.

En Irak, la Coalition dresse progressivement la population contre elle. Elle ne respecte aucun de ses engagements en matière de reconstruction et de démocratisation. Profitant du vide créé par la chute de Saddam Hussein, l’Iran noue des liens étroits avec la communauté chiite irakienne, puis bien au-delà avec l’ensemble de la résistance. Téhéran joue le plus longtemps possible la carte de la modération et met ce temps à profit pour aider la communauté chiite à se réorganiser.

En octobre 2004, les négociations euro-iraniennes s’accélèrent et finissent par aboutir à un nouvel accord, sous forme de moratoire. L’Iran suspend ses activités d’enrichissement d’uranium le temps de négocier avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni une procédure garantissant le caractère purement civil de son programme nucléaire. Mais Téhéran se réserve le droit de revenir unilatéralement sur sa décision si la Troïka fait traîner la situation. 
Plaçant son poids moral dans la balance, l’ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la révolution, promulgue un décret religieux proscrivant la bombe atomique au nom de l’islam [4].

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N’ayant plus d’argument à disposition pour la réunion de l’AIEA prévue le 25 novembre, les États-Unis lancent immédiatement une campagne de communication. 
Dans un article publié le 15 novembre par US World & News Report, un officier de renseignement de l’US Air Force affirme que l’Iran avait planifié d’assassiner le chef de l’Autorité provisoire de la Coalition en Irak, L. Paul Bremer III [5]. L’attentat devait avoir lieu le 11 septembre 2003, c’est-à-dire à la date anniversaire des attentats de New York et Washington. Ce choix signait la responsabilité de Téhéran dans ces attaques que l’on avait à tort successivement attribuées à Al Qaïda et à l’Irak. En outre, les Iraniens subventionneraient l’insurrection irakienne et récompenseraient même chaque meurtre de GI par une prime de 500 $. Etc. 
Les Moudjahidin du peuple, une organisation peu recommandable soutenue par le Pentagone, donne une conférence de presse simultanée à Vienne et à Paris, le 17 novembre [6]. Ils affirment que le Dr Khan, père de la bombe atomique pakistanaise, a vendu de l’uranium hautement enrichi aux Iraniens en 2001 [7]. Une information immédiatement démentie par le Pakistan [8]. Les Moudjahidin accusent également l’Iran de disposer d’un site secret où il conduirait des expériences militaires.

Une nouvelle donne

Cependant deux événements renversent totalement la situation.

Dès le 9 novembre, le ministre de la Défense, Ali Chamkani, annonce que l’Iran est en mesure de produire en série des missiles Chahab-3 d’une portée de 2 000 kilomètres. Téhéran dispose donc de la possibilité de frapper Israël en cas de conflit armé [9]. Simultanément, l’Iran fournit huit drones au Hezbollah libanais [10]. Celui-ci parvient à en faire entrer un profondément dans l’espace aérien israélien sans qu’il soit intercepté, mettant fin au légendaire contrôle aérien israélien.

Surtout, pendant que Washington observait le manège des Européens, Téhéran négociait ailleurs une alliance de poids. Début 2004, l’Iran a vendu pour 20 milliards de dollars de gaz liquéfié à la Chine. Le 28 octobre, le ministre iranien du pétrole Bijan Namdar Zanganeh a rencontré à Pékin Cheng Geng, le président de la Compagnie nationale des pétroles chinois. Les deux hommes ont finalisé un accord autorisant la société Sinopec à exploiter le gisement iranien du Yadavaran. Les Chinois pourront extraire 10 millions de tonnes annuelles de gaz naturel pendant une période de 25 ans. La valeur de ce contrat est évaluée entre 700 et 1000 milliards de dollars.

Subitement, la Chine devient le premier client de l’Iran, avec lequel elle n’avait presque aucun commerce l’an dernier. Téhéran abat ses cartes et ne fait plus mystère de son intention de ne pas renouveler ses accords avec le Japon, son principal client jusqu’alors mais vassal des États-Unis, pour se tourner plus encore vers la Chine. La Russie, qui était informée des tractations [11], se réjouit de cette heureuse issue qui répond aux besoins de son voisin chinois qu’elle n’a pu pleinement satisfaire [12].

Les intérêts de l’Iran et de la Chine sont étonnamment complémentaires. Le premier est un grand producteur d’hydrocarbures, lorsque le second est un grand consommateur. La technologie pétrolière et gazière chinoise est rudimentaire, mais les champs du Yadaravan sont faciles à exploiter. Les deux États ont des zones d’influence distinctes et des relations historiques immémoriales via « la route de la soie ». Tous deux se préparent à un affrontement avec les États-Unis. La Chine était jusqu’ici absente de la région, hormis son implantation au Soudan [13].

Pour Washington, le coup est rude. La Chine et la Russie opposeront leur veto à tout projet de résolution du Conseil de sécurité visant à sanctionner l’Iran. Et même si les États-Unis parvenaient à convaincre les Européens de suspendre leurs relations commerciales avec l’Iran, la mesure serait anodine car compensée par la Chine. En outre, cette nouvelle donne ne manquera pas de renforcer l’assurance des Iraniens dans la région, que ce soit en Irak, au Liban ou en Palestine occupée. Et il faudra désormais compter avec les Chinois au Proche-Orient.

[1] « Les bonnes raisons d’intervenir en Iran », Voltaire, 12 février 2004.

[2] « Nucléaire iranien : le piège des États-Unis » par Paul Labarique, Voltaire, 19 novembre 2003.

[3] « Les USA tenaient prêt un plan en trois résolutions contre l’Iran », AFP, 17 novembre 2004.

[4] « Khamenei : l’arme nucléaire est contraire à l’islam », AFP, 5 novembre 2004.

[5] L’hebdomadaire consacre un dossier spécial aux crimes iraniens : « The Iran Connection »

[6] « Les Moudjahidin perdus » par Paul Labarique, Voltaire, 17 février 2004.

[7] « Khan a fourni de l’uranium enrichi à l’Iran en 2001, selon l’opposition », AFP, 17 novembre 2004.

[8] « Le Pakistan dément avoir livré de l’uranium à l’Iran », AFP, 17 novembre 2004.

[9] « L’Iran peut produire en masse les missiles Chahab-3, affirme un ministre », AFP, 9 novembre 2004.

[10] C’est le journal al-Sharq al-Awsat de Londres qui a révélé la provenance des drones.

[11] Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, était à Téhéran les 10 et 11 octobre 2004.

[12] « La lente construction de l’alliance continentale », Voltaire, 25 octobre 2004.

[13] « Cessez-le-feu au Soudan » et « Entretien avec Fodel Tijani », Voltaire des 12 avril et 14 septembre 2004.

La démocratie génocidaire

  par Bruno Guigue  et  Notes par A.Computer

 

Chercheur en philosophie politique et analyste des relations internationales, Bruno Guigue rappelle la nature belliciste des Etats-Unis en se référant à l'ultime discours du vice-président américain Mike Pence à l'académie militaire de West Point.

 

S’exprimant devant les diplômés de l’académie militaire de West Point, le vice-président américain Mike Pence vient de leur annoncer qu’ils iraient bientôt se battre «contre les terroristes en Afghanistan et en Irak», bien sûr, mais aussi «contre la Corée du Nord qui continue de menacer la paix», «contre la Chine qui défie notre présence dans la région» et «contre la Russie agressive qui cherche à redéfinir les frontières par la force». Autrement dit, Mike Pence parle comme si les Etats souverains cités dans son propos avaient quelque chose de commun avec les organisations criminelles que Washington affirme combattre sans répit depuis les attentats du 11 septembre 2001. Amalgame stupéfiant, menace militaire à peine voilée, arrogance d’un Etat qui se croit dépositaire à vie d’un imperium planétaire, cette déclaration cumule les travers symboliques de l’idéologie yankee appliquée au reste du monde.

 

Mais puisque la «nation exceptionnelle» veut en découdre avec tous ceux qui lui déplaisent, il serait beaucoup plus simple qu’elle indique contre qui elle n’envisage aucune action militaire, on gagnerait du temps. Le monde n’est-il pas à sa disposition, objet passif de ses initiatives salvatrices et de ses élans purificateurs ? Dispensatrice d’une justice immanente taillée à sa mesure, la nation au «destin manifeste» ne fixe aucune limite physique à son aura bienfaisante. L’extraterritorialité est sa seconde nature. Et pour atteindre ses objectifs, elle pratique sans vergogne une rhétorique de l’inversion accusatoire qui atteint aujourd’hui, contre l’Iran, des sommets inégalés. Etranglé par un embargo auquel Washington veut convertir la terre entière, cerné par une trentaine de bases militaires américaines, menacé par le déploiement d’une armada aéronavale à proximité de ses côtes, ce pays qui n’a jamais envahi ses voisins est accusé de «s’approcher dangereusement» des forces de l’Oncle Sam. On croit rêver.

 

Cette propagande surréaliste faisant partie du soft power de l’empire, il n’est pas étonnant qu’elle soit relayée par les médias dominants. Dans un autre registre, la presse occidentale multiplie les condamnations indignées et les mises en garde comminatoires envers la Chine à l’occasion du trentième anniversaire du drame de Tiananmen (1989). Pour le quotidien Le Monde, ce déchaînement de «violence inouïe» a révélé le visage totalitaire du régime post-maoïste. Mais cette presse férue des droits de l’homme devrait compléter le tableau pour édifier ses lecteurs. Les millions de victimes des guerres occidentales, en effet, ont démontré la supériorité morale de la démocratie et attesté l’universalité de son message salvateur. Enfin débarrassé de son rival soviétique, l’Occident triomphant s’en est donné à cœur joie. Il a multiplié les frappes chirurgicales à des fins humanitaires, les «changements de régime» pour le triomphe du Bien, les embargos sur les médicaments pour former la jeunesse et les «plans d’ajustement structurel» destinés à mettre au travail les fainéants des contrées tropicales.

 

Le triomphe planétaire de la démocratie libérale, combien de morts au juste ? Quelques millions, mais c’est sans importance : la lutte contre le totalitarisme était à ce prix. Pour Madeleine Albright, icône des droits de l’homme et secrétaire d’État de l’administration Clinton, les 500 000 enfants irakiens tués à petit feu par l’embargo ne comptent pas : « le prix à payer en valait la peine » («the price worth it»). Victimes insignifiantes, passées par pertes et profits, de mesure nulle devant l’immensité des bienfaits prodigués par la démocratie d’importation. En 2019, elle a publié un livre dans lequel elle dénonce le «fascisme» qui menace l’Europe et les Etats-Unis. Mais qu’on ne compte pas sur cette belle âme pour s’émouvoir des conséquences de la politique américaine. L’économiste Jeffrey Sachs a récemment révélé les résultats d’une étude consacrée aux effets de l’embargo américain contre le Venezuela. 40 000 morts depuis 2017, tel est le bilan. Pour la plupart, des enfants privés de traitements trop coûteux ou de médicaments désormais inaccessibles. Mais ce n’est pas du «fascisme», bien sûr. C’est le châtiment mérité des ignominies commises par les chavistes, coupables d’avoir nationalisé le pétrole et endigué la pauvreté. C’est le «prix à payer» pour restaurer les «droits de l’homme» dans un pays où le parti au pouvoir, pourtant victorieux aux élections, est accusé d’installer une affreuse dictature.

 

La coïncidence est frappante entre la promotion de la démocratie occidentale et le massacre de masse qui en est l’application pratique. Le scénario est toujours le même : on commence avec la déclaration des droits de l’homme et on finit avec les B 52. Or ce tropisme de la politique étrangère des Etats-Unis – et de leurs alliés - est une conséquence directe de leur libéralisme. Cet aspect de l’histoire des idées est peu connu, mais la doctrine libérale a parfaitement assimilé l’idée que pour garantir la liberté des uns, il fallait s’assurer de la soumission des autres. Père fondateur des Etats-Unis, un libéral comme Benjamin Franklin, par exemple, était opposé à l’installation de réseaux d’assainissement dans les quartiers pauvres, car elle risquait, en améliorant leurs conditions de vie, de rendre les ouvriers moins coopératifs. En somme, il faut bien affamer les pauvres si l’on veut les soumettre, et il faut bien les soumettre si l’on veut les faire travailler pour les riches. A l’échelle internationale, la puissance économique dominante applique exactement la même politique : l’embargo qui élimine les faibles contraindra les survivants, d’une manière ou d’une autre, à servir leurs nouveaux maîtres. Sinon, il reste encore les B 52 et les missiles de croisière.

 

Ce n’est pas un hasard si la démocratie américaine, ce modèle diffusé dans tous les foyers du village planétaire par Coca-Cola, a été fondée par des planteurs esclavagistes et génocidaires. Il y avait 9 millions d’Améri-Indiens (1) en Amérique du Nord ( exterminés) en 1800. Un siècle plus tard, ils étaient 300 000. Comme dirait Alexis de Tocqueville, «La démocratie en Amérique» est passée par là, avec ses couvertures empoisonnées et ses mitrailleuses Gatling. Les sauvages emplumés du Nouveau Monde préfiguraient les enfants irakiens dans le rôle de cette humanité surnuméraire dont on se déleste(2), sans remords, si les circonstances l’exigent. D’un siècle à l’autre, les Américains ont donc transposé à l’échelle du monde leur modèle endogène. En 1946, le théoricien de la guerre froide et apôtre du containment anticommuniste George Kennan écrivait aux dirigeants de son pays que leur tâche séculaire serait de perpétuer l’énorme privilège octroyé par les hasards de l’histoire aux Etats-Unis d’Amérique : posséder 50% de la richesse pour 6% à peine de la population mondiale. Les autres nations seront jalouses, elles voudront une plus grosse part du gâteau, et il faudra les en empêcher. Bref, la «nation exceptionnelle» n’a pas l’intention de partager les bénéfices.

(1) Les Grecques antiques disaient quand le dieu veut châtier un peuple, il commence d'abord à lui faire baisser la raison, c'est ce qui emporte les Américains à faire la guerre.

(2) Après les massacres de millions d'Indiens, à qui le tour ? à celui qui inverse  la pratique de la vie humaine par perte de  raison: Aux trois bien connus: aux pays de la CIA,  mossad et du MI6.  

 

Une caractéristique majeure de l’esprit américain a favorisé cette transposition de la «démocratie américaine» à l’échelle du monde. C’est la conviction de l’élection divine, l’identification au Nouvel Israël, bref le mythe de la «destinée manifeste». Tout ce qui vient de la nation élue de Dieu appartient derechef au camp du Bien, y compris les bombes incendiaires. Cette mythologie est le puissant ressort de la bonne conscience yankee, celle qui fait vitrifier des populations entières sans le moindre état d’âme, comme le général Curtis LeMay, chef de l’aviation américaine, se vantant d’avoir grillé au napalm 20% de la population nord-coréenne(3). Les USA ont réalisé une conjonction inédite entre une puissance matérielle sans précédent et une religion ethnique inspirée de l’Ancien Testament. Mais cette puissance a été surclassée en 2014 lorsque le PIB chinois, en parité de pouvoir d’achat, a dépassé celui des Etats-Unis. Et il n’est pas sûr que l’Ancien Testament suffise à perpétuer une domination qui s’effrite inexorablement.

(3) Alors les Iraniens ont bien raison de forger l'énergie nucléaire, puisqu'on  les pays démunis de cette arme sont par menace soumis à l'hégémonie de l'industrie d'armement, de déstabilisation et donc d'occupation cela fait partie de la démocratie en tant que terreur du capital mondial, unité en voie de dégénérescence .

 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

7 au Front 

Le retrait américain d’Afghanistan

  
3 avril 2019  Robert Bibeau  6 Commentaires Afghanistan, Al Qaïda, Arabie Saoudite, armée américaine, Chine, DAESH, états-unis, Iran, Kaboul, Occident, OTAN, Pékin, Pentagone, Russie, Taliban, Téhéran,USA, Washington, Xinjiang

Par Robert Bibeau. Le 3.04.2019. Sur le webmagazine http://www.les7duquebec.com

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Suite d’échecs cuisants

 

C’est en 1975 que l’armée américaine a été chassée du Vietnam. C’est en 1979 que les Étatsuniens ont été chassés d’Iran, et en 1983 qu’ils furent chassés du Liban. C’est en 1993 que les Américains furent chassés de Somalie et en 2013 qu’ils ont été exfiltrés du Soudan. C’est en 2011 qu’ils ont été chassés d’Irak et en 2018 qu’ils furent expulsés de Syrie. Ce pourrait être en 2019 qu’ils seront « extradés » d’Afghanistan sans avoir atteint leurs objectifs tactiques initiaux, mais après avoir mis en place une manigance machiavélique contre leurs concurrents russe, chinois et iranien.

 Les républicains s’activent au Congrès

 

Les républicains ont présenté au Congrès des États-Unis un projet de loi dont l’objectif est de cesser les hostilités qui se poursuivent en Afghanistan depuis 2001. Au cours de ces dix-huit années, l’effort de destruction américain a été conséquent puisqu’au total plus de trois millions de soldats ont été déployés dans ce pays et que 3 000 y ont perdu la vie, alors que des milliers d’autres ont été estropiés. Et surtout, plus de 100 000 afghans ont été exterminés.  À l’apogée de la « campagne contre le terrorisme » (sic) de 2010 à 2013, les effectifs de l’OTAN dépassaient 150 000 soldats occidentaux d’occupation. Quelque 2 000 milliards de dollars ont ainsi été dilapidés par le Pentagone : « Si la loi est adoptée, elle forcera les É.-U. à déclarer… une victoire en Afghanistan (sic) et, dans les 45 jours, concevoir un plan de retrait de toutes leurs troupes au cours de l’année suivante. Cette initiative a pour objectif de poser les « fondations de la réconciliation politique qui devra être menée par les Afghans eux-mêmes ». Elle contient également l’annulation de l’autorisation d’utiliser la force militaire contre le terrorisme, accordée au Président par le Congrès en 2001, à la suite des attaques du 11 septembre. Autrement dit, il est prévu non seulement de retirer les troupes d’Afghanistan, mais également de laisser ce pays se débrouiller seul. » (1)

 

Commentant ce projet de loi, la revue The National Interest écrit avec satisfaction que l’armée a atteint ses objectifs principaux : « Ben Laden est mort et Al-Qaidaentravée. Le Département de la défense expliquait en juin dernier :  la menace d’Al-Qaida sur les É.-U., leurs alliés et leurs partenaires a diminué, et les quelques membres importants de l’organisation qui ont survécu sont concentrés sur leur propre survie. » (2)

 Faut-il croire ces balivernes à propos de trois-millions de soldats lancés à la poursuite de l’épouvantail Ben Laden et de sa secte de djihadistes ? Incidemment, Al-Qaida est aujourd’hui mieux implanté et plus puissant en Afghanistan qu’il ne l’était auparavant. Pire, en 2001, lors de l’invasion du pays du pavot, Al-Qaida et Daesh étaient totalement absents d’Afghanistan (!)

 « On nous cache tout – on ne nous dit rien » fredonnait la chanson. Les armées d’Amérique et de l’OTAN n’ont évidemment pas envahi un pays grand comme la France et peuplé de 35 millions d’habitants pour verbaliser un récidiviste en cavale. Incidemment, quand l’exécutif américain a décidé d’en finir avec cet épouvantail, son assassinat extrajudiciaire a été promptement exécuté sous les feux des caméras, et sous les yeux de Barak Obama et de sa Secrétaire d’État (3).

 Les plans américains

 Aujourd’hui, les forces militaires afghanes ont une efficacité réduite. Jusqu’à 60% du territoire afghan en journée, et jusqu’à 85% la nuit est contrôlé par ces talibans que les Américains et leurs alliés auraient « vaincus ». Et à Kaboul, de sanglantes attaques terroristes ont lieu fréquemment. Le gouvernement de Kaboul a de la difficulté à contrôler la capitale, où de violentes attaques se déroulent souvent entre les Talibans en guerre contre Daesh (!) Les belligérants prennent régulièrement possession des capitales provinciales pour montrer qui fait la loi dans le pays. (4)

 La plus grande puissance militaire au monde, constamment mise en échec comme nous l’avons illustrée au début de ce papier, a envahi ce pays exsangue afin d’enfoncer un glaive au cœur du Moyen-Orient – directement sur le trajet des « Nouvelles Routes de soie », ses oléoducs, ses autoroutes et ses voies ferrées – au carrefour 

stratégique entre la Chine – la Russie – la CEI – l’Iran et le Pakistan, au centre des immenses ressources énergétiques du golfe Persique et de la mer Caspienne. Incapables de gagner une guerre de partisans, les troupes occidentales n’ont pas su stabiliser le pays et forcer les talibans à devenir leurs auxiliaires militaires. Constatant leur échec récurrent, et la guerre s’étendant dans tout le Moyen-Orient, le Pentagone a eu l’idée d’utiliser ses mercenaires sponsorisés de Daesh pour accomplir ce que les talibans refusent de faire.

 La décision d’en finir avec la présence militaire américaine et de ses alliés a été annoncée après des hésitations, qui ont eu pour conséquence l’augmentation du contingent. Cela signifie que les États-Unis ont acquis la conviction d’un effondrement du gouvernement afghan après leur départ. Ils espèrent que l’incendie se propagera à l’Asie centrale et que la Russie, la Chine, l’Iran et le Pakistan auront à l’éteindre. Afin de préparer les conditions de cet embrasement régional, les É.-U. font de vigoureux efforts pour renforcer les positions de Daech dans le nord et les régions non Pachtounes de l’Afghanistan. Les terroristes sponsorisés de Daech, laissés sans activités suite à l’intervention de la Russie en Syrie y sont expédiés par hélicoptères banalisés. Les commandants de Daech sont libérés des cachots des Talibans par les forces spéciales américaines. Les Talibans, de leur côté, veulent soumettre l’Afghanistan et les territoires pachtounes du Pakistan, mais n’ont aucunement l’intention de porter le fer de l’islam radical vers le Nord, ni de déstabiliser l’Asie centrale pour la plonger dans la guerre, voilà pourquoi ils ne sont d’aucune utilité pour la stratégie américaine désespérée.

 Les nervis de Daesh exfiltrés, dont le sultanat n’était pas viable aux confins de l’Irak, de l’Iran, de la Syrie et de la Turquie soutenue par la Russie, ont besoin des Américains pour renforcer leur nouvelle base d’opérations dans le nord de l’Afghanistan et se rapprocher de la Russie et y pousser par le chaos des millions de réfugiés des anciennes républiques d’Asie centrale. Un autre de leur objectif (assigné par le Pentagone) est de faire la jonction avec les terroristes islamistes de la province chinoise du Xinjiang.

 Le projet de loi soumis au Congrès est un signal : cette région stratégiquement sensible va bientôt connaitre de brutales convulsions, davantage qu’au Moyen-Orient rompu à ce type de malversations impérialistes. Mais ce sont là des machinations d’une puissance en déclin qui voit s’effriter son hégémonie économique, politique, diplomatique, militaire et que ses concurrents parviendront probablement à contrer.

 NOTES

 Dans quel but les États-Unis retirent-ils leurs troupes d’Afghanistan ?

Par  Sergeï Latychev − Le 6 mars 2019 − Source Katehon. Traduit par Michel pour le Saker Francophone.

  1. Dans quel but les États-Unis retirent-ils leurs troupes d’Afghanistan ?

Par  Sergeï Latychev − Le 6 mars 2019 − Source Katehon. Traduit par Michel pour le Saker Francophone.

  1. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lassassinat-extra-judiciaire-de-ben-laden-3/
  2. Dans quel but les États-Unis retirent-ils leurs troupes d’Afghanistan ?

Par  Sergeï Latychev − Le 6 mars 2019 − Source Katehon. Traduit par Michel pour le Saker Francophone.

 

Israël contre les Vénézuéliens

Publié par wikistrike.com sur 2 Juillet 2019, 09:36am

 

 

 <<  Cette organisation "mossad" est le service secret sioniste, comme je l'ai souvent décrit, il n'est pas purement israelien, ses composants et activités multinationales démontrent qu'ils ne peuvent exister sans l'appui d'autres états aussi criminels qu'ils le sont, la largeur de leurs interventions criminelles partout dans le monde le prouve également.

Cela n'est pas nouveau, le mossad est à maintes fois appuyée dans des opérations militaires par les gens de droits de l'homme du "paisible" occident, comme pendant la guerre de six jours 1967 et dans des changements de régime politique ( Tunisie 2011, Tunisie 2019, Libye, Egypte .....) . Le mossad ne peut exister sans les coups de mains technologiques, matériels, financiers et surtout juridiques illimités de l'Occident (ONU), le but est en faits réels, déstabiliser et faire stagner l'économie de pays ciblés par la rage hégémonique du système démocratique et impérialistes basés sur les  ressources d'autrui.

 

 A la réaction de pays souffrant,nous insistons sur les positions suivantes:Tant qu'il y a pas de centres de coordination interrégionaux   basés sur des institutions solides d'échanges commerciaux, technologiques et nécessairement militaires dans l'aire d'Amérique Latine et Arabe incluant celui du renseigne-ment (banque d'informations spéciale pour l'occident et le sionisme) contre l'espionnage de la CIA, MI6, mossad, il n'y aura pas de de progrès social encore moins la paix  et la croissance économique ressenties.  >>     A. Computer 1.8.2019 

 

 

Une nouvelle tentative de coup d’État a eu lieu le 22 juin au Venezuela. Thierry Meyssan relève qu’elle était dirigée à la fois contre l’administration de Nicolás Maduro et contre son opposant pro-US Juan Guaidó. En outre, selon les enregistrements des conversations des comploteurs, elle était supervisée par des Israéliens.

 

Le 24 juin 2019, Nicolás Maduro et Juan Guaidó devaient être éliminés au profit de Raúl Baduel.

Le 24 juin 2019, Nicolás Maduro et Juan Guaidó devaient être éliminés au profit de Raúl Baduel.

 

Une énième tentative de coup d’État a eu lieu durant le 24 juin 2019 au Venezuela. Tous les protagonistes ont été arrêtés et le ministre de l’Information, Jorge Rodríguez, a longuement expliqué à la télévision les tenants et les aboutissants de l’affaire. Cette affaire a été éclipsée par le malaise d’un des chefs lors de sa comparution au tribunal, puis de sa mort à l’hôpital. Elle est pourtant très instructive.

 

À la différence des fois précédentes, ce complot était observé depuis 14 mois par une unité du Renseignement militaire qui avait été formée par le Renseignement cubain. Durant toute cette période, les Vénézuéliens ont pénétré le groupe et surveillé ses communications audio et vidéo. Ils disposent ainsi de 56 heures d’enregistrement qui fournissent autant de preuves irréfutables.

 

Plusieurs des individus arrêtés avaient déjà été mêlés aux complots précédents de sorte qu’il est difficile de concevoir cette opération distincte de celles commanditées précédemment par la CIA.


 Pas plus d’avenir pour l’opposition que pour le gouvernement

Deux remarques s’imposent. En premier lieu, ce complot était à la fois dirigé contre le président constitutionnel Nicolás Maduro et contre le président autoproclamé Juan Guaidó pour porter un troisième homme au pouvoir, le général Raúl Isaías Baduel.

 

Ce dernier, ancien chef d’état-major, puis ministre de la Défense, avait été démis de ses fonctions par le président Hugo Chávez, s’était retourné contre lui et avait pris la tête de l’opposition en 2009. Cependant, il s’avéra qu’il avait détourné de l’argent de son ministère. Il fut jugé et condamné à 7 ans de prison ferme qu’il purgea. Il fut à nouveau incarcéré durant le mandat du président Nicolás Maduro et est toujours emprisonné. Un commando devait le libérer et l’emmener à la télévision nationale pour annoncer le changement de régime.

 

Le fait de promouvoir un troisième président confirme notre analyse, publiée il y a deux ans [1], selon laquelle le but des États-Unis n’est pas de remplacer le régime bolivarien par un autre plus obéissant, mais de détruire les structures étatiques du pays. Du point de vue US, ni la majorité nationaliste ni l’opposition pro-US ne doivent espérer d’avenir.


 Les Vénézuéliens qui suivent Guaidó et croient que le soutien US les amènera à la victoire doivent aujourd’hui constater leur erreur. L’Irakien Ahmed Chalabi et le Libyen Mahmoud Jibril sont retournés dans leurs pays dans les bagages des GI’s. Ils n’ont jamais connu le destin qu’ils espéraient.


 Les analyses classiques du XXème siècle selon lesquelles les États-Unis préfèrent des gouvernements vassaux à des égaux sont dépassées au stade actuel du capitalisme financier transnational. C’est le sens de la doctrine militaire Rumsfeld/Cebrowski en vigueur depuis 2001 [2] qui a déjà dévasté le « Moyen-Orient élargi » et s’abat aujourd’hui sur le « Bassin des Caraïbes ».


 Selon les enregistrements du complot, celui-ci n’était pas organisé par les États-Unis, même s’il est probable qu’ils l’aient supervisé, mais par des Israéliens. Au cours des 72 dernières années, la CIA a organisé une invraisemblable quantité de « changements de régime » par des « coups d’État » ou des « révolutions colorées ». Par souci d’efficacité, l’Agence peut confier simultanément des missions identiques à plusieurs unités, voire déléguer à des sous-traitants certaines opérations. C’est souvent le cas du Mossad qui loue également ses services à de nombreux autres clients.

 

Ainsi, il y a quatre ans, une autre tentative de coup d’État avait eu lieu au Venezuela. L’opération prévoyait alors divers assassinats et une manifestation qui devait prendre d’assaut le palais présidentiel de Miraflores. TeleSur avait montré que cette tentative était encadrée par des étrangers qui arrivèrent spécialement dans le pays dans les jours la précédant. Ils ne parlaient pas l’espagnol. Aussi le parcours de la manifestation avait-il était mystérieusement fléché avec des graffitis d’étoiles de David et d’instructions en hébreu.

 

Israël en Amérique latine

Prudemment le ministre Jorge Rodríguez a évité de se prononcer publiquement pour dire si les Israéliens qui dirigeaient le complot du 22 juin étaient ou non mandatés par leur État. De nombreux exemples attestent que c’est tout à fait possible.


 

Le rôle des services secrets israéliens en Amérique latine remonte à 1982. Au Guatemala, le président judéo-chrétien Efraín Ríos Montt [3] massacra 18 000 Indiens. Pendant qu’Ariel Sharon envahissait le Liban, le Mossad poursuivait dans son ombre les expériences sociales qu’il avait menées depuis 1975 dans l’Afrique du Sud de l’apartheid : créer des Bantoustans pour les Mayas ; un modèle qui sera appliqué aux Palestiniens après les Accords d’Oslo (1994). Contrairement à une lecture optimiste des événements, le fait que le Premier ministre Yitzhak Rabin ait personnellement supervisé les expérimentations sociales en Afrique du Sud [4] ne plaide pas pour sa bonne foi lorsqu’il s’est engagé à Oslo à reconnaître un État palestinien démilitarisé.


 

Dans les dix dernières années, les services secrets israéliens

- ont « autorisé » la société « privée » israélienne Global CST à conduire l’opération « Jaque » de libération d’Íngrid Betancourt, otage des FARC colombiennes (2008) [5].

- ont envoyé au Honduras des snipers assassiner les leaders des manifestations pro-démocratie lors du coup d’État contre le président constitutionnel Manuel Zelaya (2009) [6].

- ont activement participé au renversement de la présidente brésilienne Dilma Rousseff au sein de la Banque centrale, de la sécurité des Jeux olympiques de Rio de Janeiro et du Sénat (2016).

 

En outre, les Forces de défense israéliennes

- ont loué une base sous-marine au Chili ;

- ont envoyé des milliers de soldats suivre des stages de deux semaines dans la propriété de Joe Lewis en Patagonie argentine [7].

 

Thierry Meyssan

Source

Al-Watan (Syrie)      

Source en France

 

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Documents joints

 

Al-Watan #3181

(PDF - 177.9 ko)

 

[1] Vídéo : « Thierry Meyssan : El plan de Estados Unidos contra America latina » (entrevista con Russia Today), 22 de Mayo de 2017.

 

[2] The Pentagon’s New Map, Thomas P. M. Barnett, Putnam Publishing Group, 2004. « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.

 

[3] Le général Efraín Ríos Montt était évangélique. Il ne se définissait pas comme « chrétien », mais comme « judéo-chrétien ». NdlR.

 

[4] « Mandela et Israël », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 9 décembre 2013.

 

[5] « Israël accroît sa présence militaire en Amérique latine », Réseau Voltaire, 2 novembre 2009.

 

[6] « Le SouthCom prend le pouvoir dans un État membre de l’ALBA », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 29 juin 2009.

 

[7] « Quel projet pour Israël en Argentine ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 décembre 2017.

 

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Les ratées de l’opération alliée contre la Syrie

Réseau Voltaire | 19 avril 2018
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- Deux missiles US n’ont pas explosé. Ils ont été acheminés le 18 avril en Russie pour y être examinés [1]. Les technologies US et russes sont radicalement différentes de sorte que les avancées de l’un et de l’autre sont difficilement copiables. Cependant, les ingénieurs militaires russes étudieront les techniques US pour améliorer leurs propres techniques de contre-missiles.

- Un avion Rafale français n’a pas été en mesure de tirer un des missiles Scalp-EG embarqué [2]. Tandis que trois missiles de croisière navals (MdCN) n’ont pu être tirés des frégates multi-missions [3]. Ces missiles très sophistiqués étaient employés pour la première fois en situation de combat.

Les deux gouvernements états-unien et français avaient masqué ces problèmes et assuré, le 14 avril 2018, que l’opération conjointe était une totale réussite. Le ministère russe de la Défense a assuré que plus des deux-tiers des tirs ont été interceptés par l’Armée arabe syrienne, ce que les deux gouvernements contestent [4].Twitter Delicious Seenthis Digg RSS

1] « Quel sort est réservé aux « missiles intelligents » US qui n’ont pas explosé en Syrie ? », Sputnik, 19 avril 2018.

[2] « Frappes en Syrie : un des missiles Scalp « n’est pas parti » du Rafale », Guerric Poncet, Le Point, 18 avril 2018.

[3] « Couacs inexpliqués pour les missiles de MBDA au large des côtes syriennes », La Lettre A, 17 avril 2018.

[4] « Conférence de presse du colonel-général Sergueï Roudskoï sur l’attaque occidentale de la Syrie », Réseau Voltaire, 14 avril 2018.

Réseau Voltaire

Voltaire, édition internationale

AXA accusé de financer des «crime

de guerre» en Israël par

l'association de consommateurs

SumOfUs

8 juil. 2019, 17:54

AXA accusé de financer des «crime de guerre» en Israël par l'association de consommateurs SumOfUs© Amir Cohen Source: Reuters
Un drone piloté par un soldat israélien, tentant d'intercepter des cerf-volants enflammés à la frontière entre Israël et Gaza, près de Kissufim en juin 2018.
       
   

L'organisation citoyenne SumOfUs publie ce 8 juillet un rapport faisant état d’investissements massifs d'une filiale d'AXA dans des banques israéliennes finançant la colonisation des territoires palestiniens et dans une société de ventes d'armes.

L'association de consommateurs SumOfUs vient de publier ce 8 juillet un rapport accusant le groupe international français spécialisé dans l'assurance AXA de «finance[r] des crimes de guerre» en Israël. Les auteurs du rapport affirment qu'une filiale du groupe, AXA Equitable Holdings, a investi plus de 91 millions de dollars dans six sociétés israéliennes impliquées dans l’occupation israélienne des territoires palestiniens.

En particulier, AXA investirait dans la société Elbit Systems, le plus grand fabricant d’armes israélien, «qui produit également des armes interdites par le droit international» selon SumOfUs.

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SumOfUs@SumOfUs_Fr

91 millions de dollars. Voici le montant investi par #Axa et sa filiale AXA Equitable Holdings dans le commerce des armes et de l’occupation israélienne illégale. Pour lire notre rapport, c'est ici: https://bit.ly/32p4Lsu 

24
11:22 - 8 juil. 2019
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SumOfUs se définit comme une «communauté de personnes engagées pour limiter le pouvoir grandissant des entreprises à travers le monde» et dispose d'un réservoir de 15 millions de sympathisants susceptible de voter pour ses pétitions. Elle s'est appuyée sur les investigations de l'ONG néerlandaise Profundo, une société à but non lucratif effectuant «recherche et conseil» pour contribuer à la «justice sociale». Profundo a puisé ses informations dans «la base de données financières Thomson Eikon», a communiqué ses notes de recherches en novembre 2018 et les a mises à jour en mars 2019. L'ONG déclare toutefois ne pas pouvoir affirmer que ces données ne sont pas exemptes d'erreurs et les donne à «titre informatif».

AXA affirmait en 2017 pratiquer une «politique de groupe sur les armes controversées»

 

La filiale d'AXA aurait fourni «1,2 million de dollars» à Elbit, la plus grande société d’armement israélienne, si l'on en croit les données récoltées en mars 2019 citées par le rapport de SumOfUs.

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Elbit assure également «un soutien logistique aux infrastructures de l’occupation», comme le mur de séparation entre les deux territoires, «jugé illégal par la Cour internationale de justice en 2004», indique SumOfUs. La rapport met particulièrement l'accent sur les «bombes à sous-munitions interdites par le droit international, en plus d’armes controversées comme le phosphore blanc», produites par Elbit. Selon SumOfUs, ce puissant marchand d'armes fabrique 85 % des drones utilisés par l’armée israélienne.

AXA affirmait pourtant, dans un communiqué datant de janvier 2017, pratiquer une «politique de groupe sur les armes controversées» et avoir pris des mesures pour mettre «fin à ses liens avec les fabricants de bombes et balles à sous-munitions, d’armes chimiques et biologiques et de leurs composants».

La réalité était bien plus complexe. AXA Investment Managers, une filiale appartenant totalement à AXA, a vendu toutes ses parts dans le fabricant d’armes le 31 décembre 2018. A cette époque, une campagne appuyée par une pétition appelant AXA à se désengager faisait rage. La nouvelle a été rendue publique en avril 2019, et AXA a déclaré à Bastamag que la compagnie avait «pris la décision de désinvestir d’Elbit Systems lorsqu’ils ont acquis une société qui produit des armes à sous-munitions». 

Mais la compagnie AXA reste encore liée à Elbit Systems via sa filiale AXA Equitable Holdings, qui détient aujourd'hui 31,7% des parts d'Alliance Bernstein (AB), qui a investi des fonds auprès d'Elbit. Même si AXA a cédé la moitié des parts d'AB, il en reste que leurs intérêts financiers sont encore mêlés, fait dénoncé par SumOfUs. 

Des banques soutenues par AXA financeraient des activités économiques dans les colonies

 

Avec l'aide de Profundo, SumOfUs a par ailleurs identifié des versements présumés d'AXA dans cinq banques plusieurs fois épinglées dans d'autres rapports : Hapoalim, Leumi, Mizrahi Tefahot, First International Bank of Israel et Bank Israel Discount. L'organisation a établi plusieurs tableaux répertoriant les fonds investis dans les banques israéliennes œuvrant dans les territoires occupés.

La compagnie d'assurances française, interrogée par Mediapart à cet endroit, a répliqué : «AXA ne finance ni activité ni entreprise faisant l’objet de sanctions de la part des autorités internationales. Nos investissements en Israël n’ont absolument pas vocation à financer l’extension des territoires occupés».

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Construction d'une colonie en Palestine occupée Des banques françaises accusées de financer la colonisation de la Palestine

Pourtant, un précédent rapport avait déjà mis en évidence le soutien de ces banques israéliennes à des activités économiques dans les colonies : en 2017, une recherche émise par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la CGT, l’Association France Palestine Solidarité ou encore CCFD-Terre Solidaire avait mis en lumière les activités en question. Elle s'était appuyée sur les dossiers de «Who profits», un «centre de recherche indépendant qui étudie le rôle du secteur privé dans l'économie de l'occupation israélienne».

Ainsi, parmi d'autres exemples, selon ses données, la banque Hapoalim financerait des programmes de construction de logements dans les colonies des territoires palestiniens occupés et accorderait des crédits aux entreprises présentes dans les colonies. 

La controverse liée à ces cinq banques israéliennes a conduit certains établissements financiers occidentaux à y cesser leurs investissements. C'est le cas du fonds de pension néerlandais PGGM et du fonds de pension luxembourgeois FDC, qui ont exclu en 2013 et 2014 ces cinq banques israéliennes de leur liste, pour ne citer qu'eux.

Lire aussi : «Colons israéliens» : l’OLP fustige deux responsables américains après leur visite à Jérusalem-Est    

 Raconter l'actualité

 
       

Le fiasco du bombardement de la Syrie

par Thierry Meyssan

Plus le temps passe depuis l’attaque alliée contre la Syrie du 14 avril 2018, et plus les informations disponibles font apparaître l’ampleur du désastre. Si les États-Unis parviennent encore à empêcher les fuites provenant de leurs armées, celles provenant de France sont sans appel. Washington, Paris et Londres ont certes montré qu’ils entendaient toujours régir le monde, mais aussi qu’ils n’en ont plus les moyens.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 24 avril 2018
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Une semaine après l’attaque alliée contre la Syrie, de très nombreuses questions restent en suspens sur les objectifs de cette opération et sur sa réalisation. Les quelques faits établis contredisent les déclarations occidentales officielles.

Les objectifs des bombardements

Selon la narration occidentale, ces bombardements ne visaient pas à renverser la République arabe syrienne (dite le « régime de Bachar »), mais à sanctionner l’usage d’armes chimiques.

Cependant, aucune preuve de l’usage de ces armes par la Syrie n’a été publiée. À la place, les trois alliés ont chacun diffusé des évaluations fondées sur la vidéo originelle des Casques blancs [1] ; vidéo elle-même contredite par la suite par plusieurs des personnes qui y apparaissent et par le personnel de l’hôpital dans lequel elle fut tournée [2].

A contrario, on peut donc se demander si l’objectif réel n’était pas de renverser la République. C’est ce que semble confirmer le fait que des missiles ont été tirés sur le Palais présidentiel à Damas. C’est également l’interprétation de la Russie pour qui le véritable objectif allié était de contrer « les succès des forces armées syriennes dans la lutte pour libérer leur territoire du terrorisme international ».

La destruction du centre de recherche pharmaceutique de Barzeh reste un mystère. Cette installation n’avait rien de secrète. Elle avait été créée avec l’aide des Français. L’OIAC l’avait inspectée 5 fois et n’y avait rien trouvé qui puisse être lié à des recherches sur des armes chimiques [3]. Selon ses responsables, dans le contexte des sanctions internationales, ce laboratoire menait des recherches sur des produits anti-cancéreux. Il n’était pas gardé et il n’y a eu aucune victime dans l’effondrement des bâtiments. Celui-ci n’a pas provoqué de dispersion d’agents chimiques dans l’atmosphère. Cette situation n’est pas sans rappeler la destruction par les États-Unis de l’usine d’Al-Shifa au Soudan. En 1998, le président Bill Clinton ordonna sa destruction par le tir de quatre Tomahawk, faisant un mort et dix blessés. Ses services de renseignement assuraient qu’elle fabriquait des gaz innervants pour le compte d’Oussama Ben Laden. Il s’avéra par la suite qu’elle était la principale unité de production de médicaments génériques dans le pays [4]. Elle fabriquait notamment des médicaments contre le sida sans payer la licence de Gilead Science, une société dirigée par Donald Rumsfeld et George Schultz [5].

La réalisation de l’opération

Les Alliés disent avoir tiré 105 missiles, tandis que les Russes en ont compté 103 [6]. La coordination entre les différentes armées a été assurée par l’Otan, bien que celle-ci n’ait rien revendiqué [7]. Conformément à ses statuts, l’Organisation a agi avec l’aval du Conseil de l’Atlantique-Nord, mais ce n’est pas certain. En effet, celui-ci n’avait pas été consulté avant le bombardement de Tripoli (Libye), en 2011, et nul n’avait protesté. Cette coordination visait à ce que tous les missiles tirés, aussi bien depuis la Méditerranée, la mer Rouge et les airs, atteignent leur impact au même moment. Cependant les choses ne se sont pas passées comme planifiées : alors que l’opération alliée aurait dû être effectuée en une demi-heure, 1 heure 46 s’est écoulée entre le premier et le dernier tir.

La Russie avait annoncé préalablement qu’elle riposterait si ses soldats étaient tués. Les Alliés ont donc donné comme mission à leurs armées de veiller à les épargner.

Cependant, l’armée russe a observé les tirs et a transmis en temps réel les coordonnées des missiles alliés à l’armée arabe syrienne pour qu’elle puisse les détruire. En outre, lorsque les Syriens ont été débordés par l’ampleur des tirs alliés, l’armée russe a déployé son système d’inhibition des commandes et contrôles de l’Otan, paralysant ainsi la plupart de ses lanceurs. C’était la première fois que les Français étaient confrontés à ce système, qui avait déjà perturbé les États-Uniens et les Britanniques en Méditerranée, dans le mer Noire et à Kaliningrad.

En outre, deux navires russes ont quitté le port de Tartous pour jouer au chat et à la souris avec un sous-marin nucléaire d’attaque britannique [8].

Selon les états-majors russe et syrien, 73 missiles ont été détruits en vol, ce que contestent avec dédain les états-majors alliés. Or, sur place, chacun a pu constater, moi compris, l’activité de la défense anti-aérienne et personne n’a vu les impacts des 105 missiles alliés annoncés.

Les Alliés ont immédiatement rappelé que toute information plus précise était classifiée. Toutefois, les forums spécialisés ont donné lieu à toutes sortes de révélations invérifiables sur l’échec massif de cette opération. Tout au plus sait-on avec certitude qu’un avion français n’a pas été en mesure de tirer un de ses missiles et a été contraint de le larguer en mer sans le mettre à feu [9], et que deux frégates multi-missions françaises sont tombées en panne informatique et n’ont pas pu tirer leurs missiles de croisière navals (MdCN) [10] ; des symptômes bien connus de tous ceux qui ont affronté l’arme inhibitrice russe.

La défense syrienne a été dépassée par le nombre de missiles tirés de toutes parts. Elle a donc choisi de défendre prioritairement certaines cibles comme le Palais présidentiel et d’en sacrifier d’autres comme le centre de recherche de Bazeh. Depuis, la Russie a annoncé qu’elle livrait de nouvelles batteries anti-missiles à la Syrie.

Quoi qu’il en soit, cette opération est clairement le plus grand fiasco militaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

La rhétorique occidentale

L’illégalité de ces bombardements est certaine en droit international : aucun des trois agresseurs n’a été attaqué par la République arabe syrienne et leur action n’a pas été autorisée par le Conseil de sécurité.

Les Alliés ont donc communiqué sur la légitimité de leur initiative. Celle-ci a été démentie par le service juridique du Bundestag allemand [11]. En effet, mis à part le caractère fantasmatique de l’attaque chimique supposée de la Ghouta, ce type de bombardement ne permet aucunement d’assurer que les souffrances des civils prennent fin.

La France, quant à elle, n’a cessé de souligner qu’elle n’était pas entrée en guerre contre le « régime de Bachar » ; propos immédiatement contredits par la Syrie qui a retourné la grand-croix de la Légion d’honneur du président el-Assad à l’ambassadeur de Roumanie représentant les intérêts français à Damas. « Il n’est point d’honneur pour le président Assad de porter une décoration attribuée par un régime esclave des États-Unis qui soutient les terroristes », a précisé le porte-parole de la présidence.

Certains auteurs, proches de l’Otan, ont évoqué la « responsabilité de protéger » (R2P) proclamée par l’Onu. Là encore, c’est hors de propos. En effet, la R2P ne s’applique que pour suppléer à des États faillis, ce qui n’est évidemment pas le cas de la République arabe syrienne dont les services publics fonctionnent toujours après 7 ans de guerre.

En définitive, si les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont montré avec cette opération qu’ils se situaient en dehors du Droit international, ils ont aussi montré que leurs armées ne sont plus ce qu’elles étaient.    

Thierry Meyssan

] “United States Assessment of the Assad Regime’s Chemical Weapons Use”, Voltaire Network, 13 April 2018. « Évaluation nationale du ministère français de la Défense sur l’attaque chimique du 7 avril 2018 », Réseau Voltaire, 14 avril 2018. “Syria action – UK government legal position”, Voltaire Network, 14 April 2018. Ce dernier texte est discuté dans “The legal basis for air strikes against Syrian government targets”, Commons Library Briefing, 16 April 2018.

[2] Par exemple : « Les témoignages qui infirment l’accusation des Casques blancs », Réseau Voltaire, 13 avril 2018.

[3] Dernière inspection : “Progress in the elimination of the Syrian chemical weapons programme”, by Ahmet Üzümcü , Voltaire Network, 23 March 2018.

[4] Sur les conséquences sanitaires désastreuses de cette destruction, voir l’article de l’ambassadeur allemand de l’époque, Werner Daum : “Universalism and the West. An Agenda for Understanding”, in « The Future of War », Harvard International Review, Vol. 23 (2) - Summer 2001.

[5] « La guerre, comme stratégie industrielle », Réseau Voltaire, 19 mars 2003.

[6] « Conférence de presse du colonel-général Sergueï Roudskoï sur l’attaque occidentale de la Syrie », Réseau Voltaire, 14 avril 2018.

[7] « Faux « made in USA » et mensonges « made in Italy » », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie) , Réseau Voltaire, 17 avril 2018.

[8] “British submarine in duel with Kremlin’s ‘Black Hole’ hunter-killer”, Mark Hookham & Tim Ripley, The Times, 16 avril 2018.

[9] « Frappes en Syrie : un des missiles Scalp « n’est pas parti » du Rafale », Guerric Poncet, Le Point, 18 avril 2018.

[10] « Couacs inexpliqués pour les missiles de MBDA au large des côtes syriennes », La Lettre A, 17 avril 2018. « Frappes en Syrie : un couac dans la marine a empêché le tirs de plusieurs missiles », Pierre Julien, RTL, 19 avril 2018.

[11] “Völkerrechtliche Implikationen des amerikanisch-britischfranzösischen Militärschlags vom 14. April 2018 gegen Chemiewaffeneinrichtungen in Syrien”, Bundestag, 18. April 2018.

Thierry Meyssan

Thierry Meyssan Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump (2017).

Interprétations divergentes au sein du camp anti-impérialiste

par Thierry Meyssan
 
Les populations arabes contaminées par les virus amérincains
( "Démocratie, anti-terrorisme, droits de l'homme" ) doivent apprendre du régime phénicien Syrien comment chacun prend part du contrôle de ses engagements afin de pouvoir affronter a contre-courant l'aliénation de l'indépendance nationale: En évitant la fraction de la division des masses populaires contre l'hégémonie féroce états-unienne  qui se replie en imposant le chaos en tant remède à la révolution du prolétariat. Meyssan  explique la géostratégie US dans le monde. Contenu de stratèges.   AC  
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    Lorsque son pays a été attaqué par les jihadistes, en 2011, le président Bachar el-Assad a réagi à contre-courant : au lieu de renforcer les pouvoirs des services de sécurité, il les a diminués. Six ans plus tard, son pays est en train de sortir vainqueur de la plus importante guerre depuis celle du Vietnam. Le même type d’agression est en train de se produire en Amérique latine où il suscite une réponse bien plus classique. Thierry Meyssan expose ici la différence d’analyse et de stratégie des présidents Assad d’un côté, Maduro et Morales de l’autre. Il ne s’agit pas de placer ces leaders en concurrence, mais d’appeler chacun à s’extraire des catéchismes politiques et à prendre en compte l’expérience des dernières guerres.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 15 août 2017
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En mai 2017, Thierry Meyssan expliquait sur Russia Today en quoi les élites sud-américaines font fausse route face à l’impérialisme US. Il insistait sur le changement de paradigme des conflits armés actuels et la nécessité de repenser radicalement la manière de défendre la patrie.

L’opération de déstabilisation du Venezuela se poursuit. Dans un premier temps, des groupuscules violents, manifestant contre le gouvernement, ont tué des passants, voire des citoyens qui s’étaient joints à eux. Dans un second temps, les grands distributeurs de denrées alimentaires ont organisé une pénurie dans les supermarchés. Puis, quelques membres des forces de l’ordre ont attaqué des ministères, appelé à la rébellion et sont entrés dans la clandestinité.

La presse internationale ne cesse d’attribuer au « régime » les morts des manifestations alors que de nombreuses vidéos attestent qu’ils ont été délibérément assassinés par les manifestants eux-mêmes. Sur la base de ces informations mensongères, elle qualifie le président Nicolas Maduro de « dictateur » comme elle l’a fait, il y a six ans, vis-à-vis de Mouamar Kadhafi et de Bachar el-Assad.

Les États-Unis ont utilisé l’Organisation des États Américains (OEA) contre le président Maduro à la manière dont ils ont jadis utilisé la Ligue arabe contre le président el-Assad. Caracas, n’attendant pas d’être exclu de l’Organisation en a dénoncé la méthode et l’a lui même quittée.

Le gouvernement Maduro a cependant deux échecs à son actif :
- une grande partie de ses électeurs ne s’est pas déplacée aux urnes lors des élections législatives de décembre 2015, laissant l’opposition rafler la majorité au Parlement.
- il s’est laissé surprendre par la crise des denrées alimentaires, alors même que celle-ci avait déjà été organisée par le passé au Chili contre Allende et au Venezuela contre Chávez. Il lui a fallu plusieurs semaines pour mettre en place de nouveaux circuits d’approvisionnement.

Selon toute vraisemblance, le conflit qui débute au Venezuela ne s’arrêtera pas à ses frontières. Il embrasera tout le nord-ouest du continent sud-américain et les Caraïbes.

Un pas supplémentaire a été franchi avec des préparatifs militaires contre le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur, depuis le Mexique, la Colombie et la Guyanne britannique. Cette coordination est opérée par l’équipe de l’ancien Bureau stratégique pour la démocratie globale (Office of Global Democracy Strategy) ; une unité créée par le président Bill Clinton, puis poursuivie par le vice-président Dick Cheney et sa fille Liz. Son existence a été confirmée par Mike Pompeo, l’actuel directeur de la CIA. Ce qui a conduit à l’évocation dans la presse, puis par le président Trump, d’une option militaire US.

Pour sauver son pays, l’équipe du président Maduro a refusé de suivre l’exemple du président el-Assad. Selon elle, les situations sont complètement différentes. Les États-Unis, principale puissance capitaliste, s’en prendraient au Venezuela pour lui voler son pétrole, selon un schéma maintes fois répété dans le passé sur trois continents. Ce point de vue vient d’être conforté par un récent discours du président bolivien, Evo Morales.

Souvenons-nous qu’en 2003 et en 2011, le président Saddam Hussein, le guide Mouammar Kadhafi et de nombreux conseillers du président Assad tenaient le même raisonnement. Selon eux, les États-Unis s’attaquaient successivement à l’Afghanistan et à l’Irak, puis à la Tunisie, à l’Égypte, à la Libye et à la Syrie uniquement pour faire tomber les régimes qui résistaient à leur impérialisme et contrôler les ressources en hydrocarbures du Moyen-Orient élargi. De nombreux auteurs anti-impérialistes poursuivent aujourd’hui cette analyse, par exemple en essayant d’expliquer la guerre contre la Syrie par l’interruption du projet de gazoduc qatari.

Or, ce raisonnement s’est avéré faux. Les États-Unis ne cherchaient ni à renverser les gouvernements progressistes (Libye et Syrie), ni à voler le pétrole et le gaz de la région, mais à détruire les États, à renvoyer les populations à la préhistoire, à l’époque où « l’homme était un loup pour l’homme ».

Les renversements de Saddam Hussein et de Mouamar Kadhafi n’ont pas rétabli la paix. Les guerres ont continué malgré l’installation d’un gouvernement d’occupation en Irak, puis de gouvernements dans la région incluant des collaborateurs de l’impérialisme opposés à l’indépendance nationale. Elles continuent encore attestant que Washington et Londres ne voulaient pas renverser des régimes, ni défendre des démocraties, mais bien écraser des peuples. C’est une constatation fondamentale qui bouleverse notre compréhension de l’impérialisme contemporain.

Cette stratégie, radicalement nouvelle, a été enseignée par Thomas P. M. Barnett dès le 11-Septembre 2001. Elle a été publiquement révélée et exposée en mars 2003 —c’est-à-dire juste avant la guerre contre l’Irak— dans un article d’Esquire, puis dans le livre éponyme The Pentagon’s New Map, mais elle paraît si cruelle que personne n’a imaginé qu’elle puisse être mise en œuvre.

Il s’agit pour l’impérialisme de diviser le monde en deux : d’un côté une zone stable qui profite du système, de l’autre un chaos épouvantable où nul ne pense plus à résister, mais uniquement à survivre ; une zone dont les multinationales puissent extraire les matières premières dont elles ont besoin sans rendre de compte à personne.

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Selon cette carte, extraite d’un Powerpoint de Thomas P. M. Barnett lors d’une conférence au Pentagone en 2003, tous les États de la zone rosée doivent être détruits. Ce projet n’a rien à voir ni avec la lutte des classes au plan national, ni avec l’exploitation des ressources naturelles. Après le Moyen-Orient élargi, les stratèges US se préparent à réduire en ruines le Nord-Ouest de l’Amérique latine.

     

Depuis le XVIIème siècle et la guerre civile britannique, l’Occident s’est développé dans la hantise du chaos. Thomas Hobbes nous a appris à supporter la raison d’État plutôt que de risquer de revivre ce tourment. La notion de chaos ne nous est revenue qu’avec Leo Strauss, après la Seconde Guerre mondiale. Ce philosophe, qui a personnellement formé de nombreuses personnalités du Pentagone, entendait construire une nouvelle forme de pouvoir en plongeant une partie du monde en enfer.

L’expérience du jihadisme au Moyen-Orient élargi nous a montré ce qu’est le chaos.

S’il a réagi comme on l’attendait de lui aux événements de Deraa (mars-avril 2011), en envoyant l’armée réprimer les jihadistes de la mosquée al-Omari, le président el-Assad a été le premier à comprendre ce qui se passait. Loin d’accroître les pouvoirs des forces de l’ordre pour réprimer l’agression extérieure, il a donné au peuple les moyens de défendre le pays.

Premièrement, il a levé l’état d’urgence, dissout les tribunaux d’exception, libéré les communications Internet, et interdit aux forces armées de faire usage de leurs armes si cela pouvait mettre en danger des innocents.

Ces décisions à contre-courant étaient lourdes de conséquences. Par exemple, lors de l’attaque d’un convoi militaire à Banias, les soldats se sont retenus de faire usage de leurs armes en légitime défense. Ils ont préféré être mutilés par les bombes des assaillants, et parfois mourir, plutôt que de tirer au risque de blesser les habitants qui les regardaient se faire massacrer sans intervenir.

Comme beaucoup, à l’époque, j’ai cru que c’était un président faible et des soldats trop loyaux, que la Syrie allait être écrasée. Pourtant, six ans plus tard, Bachar el-Assad et les armées syriennes ont gagné leur pari. Si au départ, les soldats ont lutté seuls contre l’agression étrangère, petit à petit, chaque citoyen s’est impliqué, chacun à son poste, pour défendre le pays. Ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu résister se sont exilés. Certes les Syriens ont beaucoup souffert, mais la Syrie est le seul État au monde, depuis la guerre du Vietnam, à avoir résister jusqu’à ce que l’impérialisme se lasse et renonce.

Deuxièmement, face à l’invasion d’une multitude de jihadistes issus de toutes les populations musulmanes, du Maroc à la Chine, le président Assad a décidé d’abandonner une partie du territoire pour sauver son peuple.

L’armée arabe syrienne s’est repliée dans la « Syrie utile », c’est-à-dire dans les villes, abandonnant les campagnes et les déserts aux agresseurs. Tandis que Damas veillait sans aucune interruption à l’approvisionnement en nourriture de toutes les régions qu’il contrôlait. Contrairement à une idée reçue en Occident, il n’y a eu de famine que dans les zones contrôlées par les jihadistes et dans quelques villes assiégées par eux ; les « rebelles étrangers » (pardonnez l’oxymore), approvisionnés par les associations « humanitaires » occidentales, utilisant la distribution de colis de nourriture pour soumettre les populations qu’ils affamaient.

Le peuple syrien a constaté par lui-même que seule la République, et pas les Frères musulmans et leurs jihadistes, les nourrissait et les protégeait.

Troisièmement, le président Assad a tracé, lors d’un discours prononcé le 12 décembre 2012, la manière dont il entendait refaire l’unité politique du pays. Il a notamment indiqué la nécessité de rédiger une nouvelle constitution et de la soumettre à adoption par une majorité qualifiée du peuple, puis de procéder à l’élection démocratique de la totalité des responsables institutionnels, y compris le président bien sûr.

À l’époque, les Occidentaux se sont gaussés de la prétention du président Assad de convoquer des élections en pleine guerre. Aujourd’hui, la totalité des diplomates impliqués dans la résolution du conflit, y compris ceux des Nations unies, soutiennent le plan Assad.

Alors que les commandos jihadistes circulaient partout dans le pays, notamment dans Damas, et assassinaient les hommes politiques jusque chez eux avec leur famille, le président Assad a encouragé ses opposants nationaux à prendre la parole. Il a garanti la sécurité du libéral Hassan el-Nouri et du marxiste Maher el-Hajjar pour qu’ils prennent, eux aussi, le risque de se présenter à l’élection présidentielle de juin 2014. Malgré l’appel au boycott des Frères musulmans et des gouvernements occidentaux, malgré la terreur jihadiste, malgré l’exil à l’étranger de millions de citoyens, 73,42 % des électeurs ont répondu présents.

Identiquement, dès le début de la guerre, il a créé un ministère de la Réconciliation nationale, ce que l’on n’avait jamais vu dans un pays en guerre. Il l’a confié au président d’un parti allié, le PSNS, Ali Haidar. Celui-ci a négocié et conclu plus d’un millier d’accords actant l’amnistie de citoyens ayant pris les armes contre la République et leur intégration au sein de l’Armée arabe syrienne.

Durant cette guerre, le président Assad n’a jamais utilisé la contrainte contre son propre peuple, quoi qu’en disent ceux qui l’accusent gratuitement de tortures généralisées. Ainsi, il n’a toujours pas instauré de levée en masse, de conscription obligatoire. Il est toujours possible pour un jeune homme de se soustraire à ses obligations militaires. Des démarches administratives permettent à tout citoyen mâle d’échapper au service national s’il ne souhaite pas défendre son pays les armes à la main. Seuls des exilés qui n’ont pas eu l’occasion de procéder à ces démarches peuvent se trouver en contravention avec ces lois

Durant six ans, le président Assad n’a cessé d’une main de faire appel à son peuple, de lui donner des responsabilités et, de l’autre, de tenter de le nourrir et de le protéger autant qu’il le pouvait. Il a toujours pris le risque de donner avant de recevoir. C’est pourquoi, aujourd’hui, il a gagné la confiance de son peuple et peut compter sur son soutien actif.

Les élites sud-américaines se trompent en poursuivant le combat des décennies précédentes pour une plus juste répartition des richesses. La lutte principale n’est plus entre la majorité du peuple et une petite classe de privilégiés. Le choix qui s’est posé aux peuples du Moyen-Orient élargi et auquel les Sud-Américains vont devoir répondre à leur tour est de défendre la patrie ou de mourir.

Les faits le prouvent : l’impérialisme contemporain ne vise plus prioritairement à faire main basse sur les ressources naturelles. Il domine le monde et le pille sans scrupules. Aussi vise-t-il désormais à écraser les peuples et à détruire les sociétés des régions dont il exploite déjà les ressources.

Dans cette ère de fer, seule la stratégie Assad permet de rester debout et libre.

Thierry Meyssan

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Re-Colonisation

par Thierry Meyssan

Pour Thierry Meyssan, une des conséquences de la fin successive du monde bipolaire et du monde unipolaire est le rétablissement des projets coloniaux. Successivement, des dirigeants français, turcs et anglais ont publiquement déclaré le retour de leurs ambitions. Reste à savoir quelles formes elles pourraient prendre au XXIème siècle.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 15 janvier 2019
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L’Empire britannique sur lequel le soleil ne se couche jamais

L’empire français

Depuis une décennie, nous avons relevé, comme une incongruité, la volonté française de rétablir son autorité sur ses anciennes colonies. C’était la logique de la nomination par le président Nicolas Sarkozy de Bernard Kouchner comme ministre des Affaires étrangères. Il substitua la notion anglo-saxonne de « Droits de l’homme » à celle des Révolutionnaires français de « Droits de l’homme et du citoyen » [1]. Plus tard, son ami, le président François Hollande déclara, lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, qu’il était temps de rétablir un mandat sur la Syrie. C’est encore plus clairement que le petit neveu de l’ambassadeur François George-Picot (celui des accords Sykes-Picot), l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, en parla. Et c’est évidemment de cette manière qu’il faut comprendre la volonté du président Emmanuel Macron de continuer la guerre contre la Syrie, sans les États-Unis.

Il y a toujours eu en France un « parti colonial » qui traversait les partis politiques et agissait comme un lobby au service de la classe possédante. Comme à chaque période où il devient difficile à des capitalistes sans scrupules d’écraser la main d’œuvre nationale, le mythe de la conquête coloniale ressurgit. Si les « Gilets jaunes » se révoltent, alors poursuivons « l’exploitation de l’homme par l’homme » sur le dos des Syriens.

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L’empire français « apporte » la civilisation

Jadis cette forme de domination se cachait, selon les mots de Jules Ferry —sous les auspices duquel François Hollande consacra son mandat [2]—, derrière « le devoir d’apporter la civilisation ». Aujourd’hui, elle vise à protéger les peuples dont les élus sont qualifiés de « dictateurs ».

La France n’est pas la seule ancienne puissance coloniale a réagir ainsi. La Turquie n’a pas tardé à suivre.

L’empire ottoman

Trois mois après la tentative d’assassinat et le coup d’État avorté de juillet 2016, le président Recep Tayyip Erdoğan prononçait le discours inaugural de l’université qui porte son nom (RTEÜ). Il dressait alors un aperçu des ambitions de la République turque depuis sa création et de celles de son nouveau régime [3]. Faisant explicitement référence au « Serment national » (Misak-ı Millî) [4], adopté par le Parlement ottoman le 12 février 1920, il justifiait son irrédentisme.

Ce serment, qui fonde le passage de l’Empire ottoman à la République turque, revendique les territoire du Nord-Est de la Grèce (la Thrace Occidentale et le Dodécanèse) [5], de tout Chypre, du Nord de la Syrie (y compris Idleb, Alep et Hassakeh), et du Nord de l’Iraq (y compris Mossoul).

Actuellement l’empire en re-formation occupe déjà le Nord de Chypre (la pseudo « République turque de Chypre du Nord »), le Nord-Ouest de la Syrie et une petite partie de l’Iraq. Pour toutes ces zones, où la langue et la monnaie turques s’appliquent, un préfet (« wali ») a été nommé dont le bureau se trouve au Palais blanc d’Ankara.

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L’empire ottoman se fonde sur l’ignorance de ses sujets. Il a fermé les écoles du monde arabe.

L’empire britannique

Le Royaume-Uni, quant à lui, hésite depuis deux ans sur son avenir après le Bréxit.

Peu après l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, le Premier ministre Theresa May s’était rendue aux États-Unis. S’adressant aux responsables du Parti républicain, elle avait proposé de rétablir le leadership anglo-saxon sur le reste du monde [6]. Mais le président Trump avait été élu pour liquider les rêves impériaux, pas pour les partager.

Déçue, Theresa May voyagea en Chine pour proposer au président Xi Jinping de contrôler avec lui les échanges internationaux. La City, disait-elle, est prête à assurer la convertibilité des monnaies occidentales en Yuan [7]. Mais le président Xi n’avait pas été élu pour faire affaire avec l’héritière de la puissance qui démantela son pays et lui imposa la guerre de l’opium.

Theresa May tenta une troisième formule avec le Commonwealth [8]. Certaines des anciennes colonies de la Couronne, comme l’Inde, connaissent aujourd’hui une forte croissance et pourraient devenir de précieux partenaires commerciaux. Symboliquement le dauphin de la Couronne, le prince Charles, fut porté à la présidence de cette association. Madame May annonça que l’on allait enfin se diriger vers un Royaume-Uni global (Global Britain)

Dans un entretien au Sunday Telegraph du 30 décembre 2018, le ministre britannique de la Défense, Gavin Williamson, a dressé son analyse de la situation. Depuis le fiasco du Canal de Suez, en 1956, le Royaume-Uni mène une politique de décolonisation et retire ses troupes du reste du monde. Il ne conserve aujourd’hui de bases militaires permanentes qu’à Gibraltar, à Chypre, à Diego Garcia et aux Malouines (« Falklands » selon leur dénomination impériale). Depuis 63 ans, Londres se tourne vers l’Union européenne, que Winston Churchill a imaginé, mais à laquelle il ne pensait pas initialement que l’Angleterre adhérerait. Le Brexit « déchire cette politique ». Désormais, « le Royaume-Uni est de retour en tant que puissance globale ».

D’ores et déjà Londres envisage d’ouvrir deux bases militaires permanentes. La première devrait être en Asie (à Singapour ou à Brunei), la seconde en Amérique latine. Probablement au Guyana de manière à participer à la nouvelle étape de la stratégie Rumsfeld-Cebrowski de destruction des régions du monde non-connectées à la globalisation. Après les « Grands lacs africains », le « Moyen-Orient élargi », le « Bassin des Caraïbes ». La guerre commencerait avec une invasion du Venezuela par la Colombie (pro-US), le Brésil (pro-Israélien) et le Guyana (pro-Britannique).

Ne s’embarrassant pas du discours lénifiant des Français, les Anglais édifièrent un empire avec le concours de multinationales au service desquelles ils placèrent leur armée. Ils divisèrent le monde en deux, résumé par ce titre : le souverain était roi d’Angleterre (donc soumis ici à la tradition politique) et empereur des Indes (c’est-à-dire succédant à la Compagnie privée des Indes et pur autocrate là-bas).

La décolonisation était un corolaire de la Guerre froide. Elle a été imposée aux États d’Europe occidentale par le duopole des USA et de l’URSS. Elle s’est maintenue durant le monde unipolaire, mais ne rencontre plus d’obstacle depuis le retrait états-unien du « Moyen-Orient élargi ».

Il est difficile d’anticiper quelle forme la colonisation future prendra. Jadis, elle était rendue possible par d’importantes différences de niveau d’éducation. Mais aujourd’hui ?

Thierry Meyssan
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Dans cet entretien au Parisien du 27 septembre 2015, Valéry Giscard d’Estaing déclare : « Je m’interroge sur la possibilité de créer un mandat de l’Onu sur la Syrie, pour une durée de cinq ans ».
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Dans cet entretien au Sunday Telegraph du 30 décembre 2018, le ministre britannique de la défense, Gavin Williamson, affirme la fin de la politique de décolonisation.
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[1] La différence des deux furent le principal sujet de débats durant la Révolution française. Leur incompatibilité fut notamment le thème du livre éponyme de Thomas Paine, le plus vendu durant la Révolution.

[2] « La France selon François Hollande », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 30 juillet 2012.

[3] « La stratégie militaire de la nouvelle Turquie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 11 octobre 2017.

[4] « Serment national turc », Réseau Voltaire, 28 janvier 1920.

[5] « La Turquie annonce préparer l’invasion de la Grèce », Réseau Voltaire, 20 février 2018.

[6] “Theresa May addresses US Republican leaders”, by Theresa May, Voltaire Network, 27 January 2017.

[7] « Le Brexit redistribue la géopolitique mondiale », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 27 juin 2016.

[8] « La nouvelle politique étrangère britannique », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juillet 2016

La CIA exploite illégalement le pétrole au Nord-Est de la Syrie


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https://www.voltairenet.org/article210638.html

 

Le sénateur Lindsay Graham a interrogé le secrétaire d’État Mike Pompeo, lors d’une audition de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères, le 30 juillet 2020, à propos d’une société US qui vient de signer un contrat avec l’« Administration autonome » du Nord-Est syrien (YPG) pour l’exploitation de champs pétroliers et la fourniture de raffineries.

 

 

Les faux rapports de la CIA

 

Réseau Voltaire | 15 avril 2017 dévoile la mystification de l´hégémonie de la     

                                                                         "superpuissance"  USA 

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Dans un rapport diffusé le 13 avril 2017, le professeur Theodore Postol, expert du Massachusetts Institute of Technology (MIT), observe que le rapport des agences de Renseignement diffusé par la Maison-Blanche comporte de grossières erreurs.

Par exemple :

Selon la CIA, l’incident chimique de Khan Shaykhun serait une dispersion de gaz sarin. Or, les photographies diffusées par la source unique de la CIA, les Casques blancs, montrent des personnes relevant des dépôts dans un cratère créé par une bombe syrienne. Mais la contamination au gaz sarin ne s’effectue pas par voie respiratoire. Ce gaz traverse la peau. Il met plusieurs semaines à se dégrader au contact de l’air et de la lumière. Si la photo est authentique comme le prétend la CIA, il ne peut s’agir de gaz sarin, car les personnes prélevant les échantillons et les badauds les regardant seraient immédiatement gravement contaminés.

* *

Khan Shaykhun est une localité située dans le gouvernorat d’Idlib, occupé par divers groupes jihadistes et administré de facto par l’Otan. L’unique source sur l’incident chimique du 4 avril 2017 est Les Casques blancs, une organisation composée de membres d’Al-Qaïda et encadrée par des officiers du MI6 britannique, sous le commandement de James Le Mesurier.

Le 21 août 2013, un incident chimique avait provoqué entre 322 et 1 729 morts dans la ghouta de Damas. À l’époque, les Occidentaux en avaient tenu pour responsable la République arabe syrienne. Cependant, quatre mois plus tard, un député turc du CHP, Eren Erdem, rendait publics des documents attestant que le gaz utilisé provenait de Turquie et avait été acheminé à Damas sous le commandement d’Ilhami Bali (actuel leader de Daesh en Turquie), avec la complicité d’autorité turques. Accusé de haute trahison par le Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, pour avoir révélé ces documents (et non parce qu’il aurait falsifié les faits), Eren Erdem vit son immunité parlementaire levée. Il fut arrêté et condamné à 350 jours de prison.

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About the Nerve Agent Attack in Khan Shaykhun, Syria (April13,2017)
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Réseau Voltaire

Voltaire, édition internationale

De Camp Darby, des armes US pour la guerre contre la Syrie et le Yémen
 
Les 6 positions de l'administration Trump sur la Syrie
Les 6 positions de l’administration Trump sur la Syrie
 
Depuis l'Italie, l'attaque contre la Syrie
Depuis l’Italie, l’attaque contre la Syrie
« L’art de la guerre »
 

LES ARTERES DE LA CONTRE REVOLUTION

 

Israel Gives Secret Aid to Syrian Rebels
Fighters near Golan Heights in Syria receive cash and humanitarian help
By Rory Jones in Tel Aviv, Noam Raydan in Beirut and Suha Ma’ayeh in Amman, Jordan
June 18, 2017 3:17 p.m. ET
Israel has been regularly supplying Syrian rebels near its border with cash as well as food, fuel and medical supplies for years, a secret engagement in the enemy country’s civil war aimed at carving out a buffer zone populated by friendly forces.
The Israeli army is in regular communication with rebel groups and its assistance includes undisclosed payments to commanders that help pay salaries of fighters and buy ammunition and weapons, according to interviews with about half a dozen Syrian fighters. Israel has established...

     Israël apporte une aide secrète aux rebelles syriens, des combattants près du plateau du Golan en Syrie reçoivent des aides militaires, financières et humanitaire. Par Rory Jones à Tel-Aviv, Noam Raydan à Beyrouth et Suha Ma’ayeh à Amman en Jordanie18 juin 2017 15h17 ET Depuis des années, Israël fournit régulièrement aux rebelles syriens près de sa frontière de l’argent ainsi que de la nourriture, du carburant et des fournitures médicales, un engagement secret dans la guerre civile du pays ennemi visant à créer une zone tampon peuplée de forces amies.L'armée israélienne communique régulièrement avec les groupes rebelles et son assistance inclut des paiements non divulgués aux commandants qui aident à payer les salaires des combattants et à acheter des munitions et des armes, selon des interviews avec une demi-douzaine de combattants syriens. Israël a établi des liens avec tous ceux qui peuvent lutter contre un pays Arabe...
Allégations d'implication de la CIA dans le trafic de drogue
L'implication de la CIA dans le trafic de drogue a été évoquée à différentes occasions. La Central Intelligence Agency (CIA) est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis.
Contrebande d'opium entre la CIA et le Kuomintang
Avant 1949, pour procurer des fonds au Kuomintang (KMT) et aux forces loyales au général Tchang Kaï-chek qui combattaient les communistes de Mao Zedong, la CIA aurait aidé le KMT à passer en contrebande de l'opium de la Chine à la Birmanie, jusqu'à Bangkok, en fournissant des avions de la compagnie Air America1,2.
Financement des Contras dans les années 1980
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À partir d'août 1996, le journaliste américain Gary Webb publie une série d'articles dans le San Jose Mercury News dans lesquels il expose une enquête sur le financement des Contras au Nicaragua dans les années 1980 par des narcotrafiquants, lesquels auraient été couverts par la CIA : l'agence aurait sciemment favorisé la distribution du crack dans les banlieues noires de Los Angeles. Le sérieux de cette enquête a été contesté par de nombreux médias dont The New York Times, The Washington Post et le Los Angeles Times3,4. En mai 1997, le rédacteur en chef du San Jose Mercury News, Jerry Ceppos, publie une tribune dans le journal critiquant la méthodologie de Webb.
Le 19 novembre 19975, le Mercury News reconnu que Gary Webb avait raison, mais exigea qu'il signe un accord pour ne pas rendre public les termes du règlement, ce qui nuit à la fierté de Gary et le fit décider de quitter le journal ce jour-là. L'absence de reconnaissance du travail de ce journaliste pourtant déjà  lauréat du Prix Pulitzer, le mena à la dépression et à se suicider de deux balles dans la tête.
La CIA a répondu à ces allégations dans un document PDF qu'on peut lire sur l'internet à partir de son site internet 6. Le titre de ce document une fois traduit en français est "Gérer un cauchemar: les affaires publiques de la CIA et l'histoire du complot en matière de drogue".
Cet article a été écrit par Nicholas Dujmovic, un membre de la direction du renseignement de la CIA au moment de la publication7.
Les articles de Gary Webb ne traitaient pas de paysans sans nom abattus dans une république éloignée, mais démontraient un lien clair entre la CIA et les fournisseurs des gangs qui livraient du crack au ghetto de Watts, dans le centre sud de Los Angeles8. Sa série d'articles - qui a poussé le célèbre journaliste et ancien correspondant de Newsweek Washington Robert Parry à qualifier Webb de «héros américain» - a incité la communauté afro-américaine à la fureur9, dont beaucoup ont pris ces articles comme preuve que la Maison Blanche voyait dans le crack comme un moyen d'amener le génocide dans les ghettos afro-américains. Les rapports de Webb ont provoqué trois enquêtes officielles, dont une de la CIA elle-même qui - étonnamment pour une organisation rarement félicitée pour sa transparence - a confirmé la substance de ses découvertes (publiées longuement dans le livre de Webb de 1998, également intitulé Dark Alliance). 'En raison du travail de Gary Webb', a déclaré le sénateur John Kerry, 'la CIA a lancé une enquête qui a trouvé des dizaines de contacts avec des trafiquants de drogue, ce qui ne serait pas arrivé si Gary Webb n'était monté au créneau et n'en avait pas pris la responsabilité.'8
Les officiers des affaires publiques de la CIA ont regardé avec soulagement les journaux les plus importants du pays sauver l'agence d'un désastre, et dans le processus, détruire la réputation d'un reporter agressif et primé.
En 1985, plus d'une décennie avant la publication de la série d'article de Garry Webb, les journalistes de l'Associated Press Robert Parry et Brian Barger avaient déjà découvert que les groupes Contra s'étaient «livrés au trafic de cocaïne, en partie pour financer leur guerre contre le Nicaragua».
Dans un geste qui préfigurait l'expérience de Webb, le président Ronald Reagan a lancé «une campagne concertée en coulisses pour entacher le professionnalisme de Parry et Barger et discréditer tous les reportages sur les contras et les drogues», selon un article de Peter Kornbluh10 pour le Columbia Journalism Review. ».
Malgré tout, un sous-comité spécial du Sénat, présidé par le sénateur John Kerry de l'époque, a enquêté sur les conclusions de l'AP et, en 1989, a publié un rapport de 1 166 pages sur les États-Unis. opérations dans toute l'Amérique latine et les Caraïbes11. Il a trouvé «des preuves considérables» que les Contras étaient liés à la circulation de drogues et d'armes à feu - et que le gouvernement américain était au courant.
Au moins un journaliste qui a aidé à mener la campagne de discrédit de Gary Webb, éprouve des remords pour ce qu'il a fait.12 Comme l'a rapporté Nick Schou pour LA Weekly, dans une interview à la radio en 2013, le journaliste du LA Times, Jesse Katz, témoigne: 'En tant que journaliste du LA Times, nous avons vu cette série d'articles dans le San Jose Mercury News et fait en sorte de les mettre sous microscope. Et nous avons fait en sorte que la plupart d'entre nous qui participions a leur critique. En y pensant avec le recul, nous dirions que c'était exagéré. Nous avions cette énorme équipe de gens au L.A. Times et nous nous sommes emparés d'un seul " fouille-merde " de Californie du Nord. '
'Une fois que l'on enlève la crédibilité d'un journaliste, c'est tout ce qu'ils ont', dit Schou. 'Il n'a jamais pu se remettre de ça.'
Un film réalisé par Michael Cuesta s'inspirant de l'histoire de Gary Webb est sorti en 2014 : Secret d'État (Kill the Messenger).
Contrebande de cocaïne entre le Venezuela et la Floride
En 1993, l'ancien chef de la Drug Enforcement Administration (DEA), Robert C. Bonner (en), fait une apparition dans l'émission de CBS News 60 Minutes où il critique la CIA pour avoir permis l'envoi d'environ une tonne de cocaïne pure aux États-Unis en 1990 via le Venezuela13 sans avoir reçu l'approbation de la DEA14.
En 1996, un grand jury de Floride inculpe le chef vénézuélien d'un programme anti-drogue de la CIA mis en place à la fin des années 1980, le général Ramon Guillen Davila, lequel avait cherché avec la garde nationale vénézuelienne à infiltrer des gangs colombiens envoyant de la cocaïne aux États-Unis3. La CIA, malgré des objections de la Drug Enforcement Administration, avait autorisé l'expédition d'une tonne de cocaïne via l'aéroport international de Miami. La CIA dit l'avoir fait pour collecter des informations sur les cartels de la drogue colombiens, mais la drogue finit par être vendue dans les rues3. Guillen affirma pour sa défense que toutes ses opérations étaient approuvées par la CIA15,3.
Bibliographie
En anglais
(en) Dale-Scott, Peter et Marshall, Jonathan, Cocaine Politics: Drugs, Armies, and the CIA in Central America, University of California Press, 1998 (ISBN 0-520-21449-8)
(en) Peter Dale Scott, Drugs, oil, and war: the United States in Afghanistan, Colombia, and Indochina, Rowman & Littlefield, 2003 (ISBN 9780742525221, lire en ligne [archive]), « 11, "Opium, the China Lobby, and the CIA" »
(en) Alfred W. McCoy, The Politics of Heroin: CIA Complicity in the Global Drug Trade, Afghanistan, Southeast Asia, Central America, Columbia, Lawrence Hill & Co., 2003 (ISBN 1-55652-483-8)

Palestine : les banques françaises complices de la colonisation

Mercredi, 29 Mars, 2017
L'Humanité

Un rapport dénonce le financement d’opérations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Photo : Gil Cohen-Magnen/AFP

Un rapport dénonce le financement d’opérations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Photo : Gil Cohen-Magnen/AFP

Huit ONG et syndicats dénoncent : cinq grands groupes financent des banques israéliennes engagées dans le développement des implantations(1) en Cisjordanie.

 

Plusieurs organisations (Association France Palestine Solidarité, CCFD-Terre solidaire, Fair Finance France, FIDH, LDH, Solidaires, CGT et Al-Haq) publient aujourd’hui un rapport sur « les liaisons dangereuses des banques et assurances françaises avec la colonisation israélienne ». Elles dénoncent la participation actionnaire d’institutions financières françaises (BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale, BPCE, Axa) au sein de banques israéliennes. « Le maintien et le développement des colonies ne peuvent se faire sans la mise en place d’un ensemble de services fournis par des entreprises israéliennes », précise cette enquête explosive. Alors que de nombreuses institutions financières étrangères, publiques ou privées, se sont d’ores et déjà publiquement désengagées de banques et d’entreprises israéliennes actives dans les colonies, la responsabilité du gouvernement français est directement engagée.

 

(1) Les implantations des colonies ne cessent de progresser dans tous les territoires occupés par le sionisme israelien, leurs financements ne cessent de se multiplier par les banques et les états des "droits de l´homme", leur cynisme ne peut  proroger l´ampleur de violence vise a vis d´un peuple se défendant avec des pierres, il sera brisé par la loi de la nature, sinon par un simple refus de tous produits israeliens sur le marché à l´échelle internationale: Les gens conscients boycottent tous produits israeliens. A.C

Comment Daesh a repris Palmyre

par Valentin Vasilescu et notes par Ali Computer

Pour reprendre Palmyre, Daesh a eu besoin d’un armement de qualité supérieure, d’une planification de très haut niveau, de troupes professionnelles[1], et de l’aide tacite des États-Unis. Ainsi se poursuit la guerre de mercenaires la plus importante de l’Histoire.

Réseau Voltaire | Bucarest (Roumanie) | 3 janvier 2017
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L’offensive de Daesh contre Palmyre déclenchée le 9 décembre a totalement surpris la garnison de l’armée arabe syrienne dans la ville. C’était le moment où avait lieu l’assaut final sur la ville d’Alep[2] par l’armée arabe syrienne, et tous les moyens de reconnaissance russes étaient déployés en Syrie en vue de l’exécution de cette mission. La manière dont les planificateurs militaires états-uniens ont conçu l’encerclement de la ville de Mossoul semble « bizarre » puisqu’ils ont laissé un couloir libre pour Daesh au nord-ouest de Mossoul, sur la route qui mène à Rabiia, le point de passage de la frontière irako-syrienne[3].

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Le 2 décembre, les États-Unis ont ordonné aux troupes irakiennes de réduire les opérations de combat à Mossoul, puis de cesser l’offensive le 11 décembre. Cela a permis à une colonne de véhicules dont certains blindés de Daesh de quitter la ville[4]. Au milieu de la nuit, les colonnes se sont dirigées vers le Nord-Ouest, ont traversé la frontière syrienne par le territoire occupé par les combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes[5] coordonnés par des instructeurs des forces spéciales US. Les combattants de l’État Islamique sont parvenus à Rakka sans le moindre obstacle, parcourant en 10 heures une distance de plus de 460 km. Et dès le lendemain, ils sont à Palmyre.

 

[1] Cela est bien clair que les USA financent, organisent et arment leurs armées secrètes, hier étaient  les armées secrètes de l´OTAN en Europe appelées "stay behind, Gladio", chez les Musulmans El Qaida, DAECH, Bocco Haram qui ne sont pas des organisations autonomes mais rde groupes de différentes origines ecrutés par  la CIA.

 

[2]Tout l´Occident vise à détruire tout ce qui pourrait leur devenir concurrentiel.

 

[3] Il est évident que les americains visent `souvent la destruction des meilleures sites aprés Mossoul viennent Halep et Palmyre en tant que restes de la civilisation Phénicienne que l´impérialisme veut nettoyer de l´histoire afin de leur faire couper le fil historique qui relie le passé avec le présent, ils essayent de leur faire tourner la roue vers l´arrière et cela depuis la guerre de six jours, en Tunisie, ils le font a l´aide d´attentats pour faire agenouiller le gouvernement devant l´hégémonie de l´OTAN, ruiner l´économie et en même temps lui faciliter des crédits conditionnels, relatifs aux bases militaires, et pouvoir traverser tous les coins du pays avec leurs armées, leurs services de renseignement alliés à la CIA en fumant le Sebssi. 

 

[4]L´Otan a besoin de guerre civile aux pays énergétiques pour ´continuer à exploiter le pétrole et le gaz a un prix déstabilisé,

Mossoul est choisie comme base proche des gisements de pétrole. L´armée Daech des USA a perdu la guerre en Iraq, ses officiers Occidentaux doivent être sauvés en Syrie et en Irak, les USA les couvrent par l´aviation tout en prétendant qu´ils combattent Daech. LES COW BOYS SONT AUSSI MENTEURS QUE CRIMINELS, LEUR HISTOIRE EST CELLE DE CAMBRIOLAGE DE RICHESSES ET DE TUERIES JUSQU´A CE JOUR.
 

La coalition anti-État Islamique dirigée par le Pentagone, effectuant 24 heures sur 24 des vols de reconnaissance sur le territoire occupé par Daesh, aussi bien en Irak qu’en Syrie, ont signé un protocole de coopération avec la Russie sur l’échange d’informations liées à la reconnaissance et à la répartition des frappes sur les cibles terrestres. La Coalition soit n’a pas détecté le déplacement de la colonne de véhicules de Daesh de Mossoul vers Rakka, puis à Palmyre, soit a « omis » d’en avertir ses collègues russes.

La planification de l’offensive de Palmyre a été faite de manière hautement professionnelle puisque Daesh dispose d’officiers d’état-major du niveau de celui des plus puissantes armées de l’Otan. Le déplacement a été organisé en plusieurs colonnes de marche de Rakka à la périphérie de Palmyre. Ainsi, environ 4 000 jihadistes, embarqués dans des camionnettes Toyota (équipées de mitrailleuses), avec des véhicules blindés, de l’artillerie et des chars ont été déployés en secret, durant la nuit, sur une distance de 200 km et sont entrées directement dans la bataille.

Daesh a créé un rapport de force nettement supérieur, manœuvré et attaqué de nuit avec une efficacité exemplaire. Ce qui prouve que ses soldats ne sont pas des rebelles syriens contre le gouvernement de Bachar Al-Assad, mais des mercenaires bien formés, armés et informés en permanence par leurs sponsors sur les mouvements de l’armée arabe syrienne. Informés sur le dispositif des troupes syriennes sur le terrain quelques jours avant l’offensive, des groupes commando de Daesh, déguisés en réfugiés civils, se sont infiltrés dans la périphérie de Palmyre. Les membres de ces groupes se sont positionnés près des postes de contrôle de l’armée arabe syrienne aux alentours de la ville et ont attendu l’arrivée des colonnes de leurs troupes principales. Grâce à ces commandos, Daesh a pu facilement ouvrir des brèches par lesquelles les colonnes ont pu entrer dans Palmyre.

Même dans ces conditions les soldats de l’armée arabe syrienne pourraient résister longtemps si elles étaient dotées d’un équipement de vision nocturne comme les combattants de Daesh. Disposant d’un équipement supérieur et d’informations précises, les sous-unités de l’État Islamique ont manœuvré de manière très précise, réussissant à envelopper et à isoler les dispositifs de défense de l’armée arabe syrienne. On peut se demander où Daesh a acheté des milliers d’équipement de vision nocturne au cours des derniers mois.

 [5] Après la destruction de la ville Halep qui est le coeur de l´industrie Syrienne, dévastée par Daech afin que la mafia Turque fasse le démontage des usines vers la Turquie, cette dévastation de l´infrastructure et de son industrie est un coup dur  à ce pays mais ça fera l´affaire du futur marché aux pays de l´OTAN.

 

 

Après la réoccupation de Palmyre par Daesh, les experts russes déployés en Syrie ont tiré les conclusions nécessaires et ont livré aux soldats de l’armée arabe syrienne qui luttent pour la libération de la ville des équipements individuels de vision nocturne et des équipements Fara-1, 1PN90-3 et Aistyonok qui sont en dotation dans les brigades d’infanterie motorisées russes. Le radar portable Fara-1 est couplé à des mitrailleuses de calibre 7,62 mm 12,7 mm et 14,5 mm et détecte, par temps de nuit ou dans le brouillard, des combattants individuels sur une distance de 2 000 m et des véhicules sur 4 000 m, et peuvent guider avec précision le feu de la mitrailleuse. La caméra de thermo-vision de type 1PN90-3 est également fixée à des mitrailleuses de calibre 7,62 mm, 12,7 mm et 14,5 mm et peut détecter un combattant isolé à une distance de 200 à 500 m.

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Le radar portable Aistyonok est utilisé par les batteries d’artillerie de tous calibres. Il retrace la trajectoire des projectiles, calcule de coordonnées de la pièce d’artillerie qui l’a lancé sur une distance de 20 km, même si elle est mobile. Le radar suit la trajectoire de ses propres projectiles, avec la capacité d’y apporter des corrections après le tir. Il peut être installé sur des véhicules, et est similaire au radar états-unien An/Tpq-50.

Valentin Vasilescu

Traduction
Avic
Réseau International

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Crimes de la Coalition internationale

par Bachar Ja’afari
Réseau Voltaire | New York (États-Unis) | 21 février 2018
English 

La coalition internationale dirigée par les États-Unis d’Amérique poursuit à l’encontre des civils syriens des tueries dont la liste ne fait que s’allonger. Le 20 février 2018, les pilonnages effectués par les avions de combat de la coalition contre des zones résidentielles du village de Bahra, dans la partie est de la province de Deïr el-Zor, ont fait 16 morts, dont neuf femmes, et entraîné la destruction de biens civils et d’infrastructures publiques.

Dans le cadre de l’exécution de la mission pour laquelle elle a été constituée, à savoir porter atteinte à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne, la coalition internationale, qui a détruit la ville de Raqqa, poussé ses habitants à fuir et fait des milliers de morts parmi des civils innocents, continue de soutenir et de protéger ce qui subsiste des éléments de Daech dont les forces américaines se servent désormais comme supplétifs dans les provinces de Hassaké, Raqqa et Deïr el-Zor. Elles ont également créé toutes sortes d’embûches possibles devant l’Armée arabe syrienne et ses alliés pour les empêcher de lutter contre Daëch, comme le 8 février 2018, lorsque l’aviation américaine a visé des membres des forces populaires qui étaient aux prises avec des combattants de Daech, et en ont tué des dizaines. Ce ne sera certainement pas le dernier incident de ce genre.

La République arabe syrienne souligne que le Conseil de sécurité doit agir pour faire cesser les crimes commis par la coalition internationale contre le peuple syrien, mettre fin à la présence illégale des forces américaines sur le sol syrien et empêcher les États-Unis d’exécuter leurs sinistres desseins dans le cadre du partage de la République arabe syrienne et du pillage de ses ressources.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Bachar Ja’afari
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Référence : S/2018/152

L´exemple pour le Maghreb

L’Organisation de coopération du bloc de Shanghai (Brésil, Inde, Russie, Chine, Afrique du sud, Pakistan) représente désormais les deux tiers de la population mondiale. Elle comprend la première économie mondiale (la Chine) et la première puissance militaire conventionnelle (la Russie)

Avez-vous posé la question qui a œuvré a désunir les pays du Maghreb ?  Le sacré OTAN,

qui nous empêche de créer une économie de coopération maghrébine ? L´OTAN, 

Qui a ruiné le budget du Maghreb par l´enjeu pétro-terrorisme ? L´OTAN,

qui va généraliser la guerre au Maghreb ? Les gens soi disant des "droits de l´homme, de la démocratie et de la paix" , les grands messieurs de "haute civilisation", les USA et leurs alliés de l´OTAN, c´est ceux qui ont, soi disant combattu le fascisme, désormais,ils l´ont repris en mains pour mieux l´appliquer aux autres et personne n´ose le dire, car ils sont tous complices  de leurs  génocides au Vietnam comme en Allemagne et au moyen Orient comme au Japon contre les populations innocentes, sans évoquer ceux des populations Arabes.  

La Tunisie est financée pour soutenir tels projets, qui finira par la vente aux enchères de ses biens privatisés,  projets de trahison de OULED ELHAJLA, ÉPARPILLÉS.

Nos textes, apparemment seront de valeur lorsque le Tunisien aura tout perdu, c´est simplement une question de temps et quand tout sera irréversible.

En Tunisie, personne ne pourra changer la situation aussi bien économique que social, même si Marx et  Lénine étaient là, seul le peuple  quand il se mettra au travail collectif, productif et surtout quand il oublie l´enrichissement  individuel au dépens de la majorité, faisant abstraction de l´exportation sur le marché mondial en se basant sur la demande de leur marché, c´est ainsi qu´il puisse créer ses propres conditions de vie non importées, non imposées et non conditionnées par les forces de la banque mondiale financée par un bloc d´impérialistes à caractère déstabilisateur global.

     Je dirais Bravo au Grand général Bourgeois, à l´homme qui tient à son pays, Charles DE GAULLE, tu étais l´homme intelligent  d´avoir chassé la centrale de l´OTAN  de la France et sorti de cette organisation venimeuse en 1966.

En Tunisie on est encore aussi con que le corbeau, on y collabore encore sans pouvoir maitriser la structure d´un état.

QUE FAIRE ? Lire ce texte de Lénine  pour en déduire  une stratégie juste, adéquate même au sens du développement du capitalisme d´Etat, "c´est un progrès en avant pour la Russie d´économie féodale, pré-capitaliste" écrivait le chef des Bolcheviks, chez nous un progrès géant pourrait se réaliser et qui serait  la dernière cartouche de Tunis.

En tous les cas, nous avons des regards tristes sur l'avenir de la région Afrique du nord, nos yeux le confirment également.

Après l´Irak, Libye, Syrie, Yemen, soudan, l´Egypte néo-colonie israelienne, A qui le tour ? A quels dormeurs ? TN  fumant le Sebssi aux événements de Bardo et  Sousse? SAHA ENNOUM jeune homme, le lion vient de se réveiller, il fallait le chasser et acheter un bouc témoignant les faits de pénurie d´eau potable durant des jours dans certains villages, même au  Sahel, de médicaments périmés, de cambrioleurs en uniformes et en camionnettes dévalisant les pauvres paysans déja ruinés. Y a-t-il un gouvernement au vrai sens du mot ou des entreprises politiques qui règnent ....

En ce qui concerne la situation de toute la Tunisie, tout a été prévu dans nos textes précédents de longue durée, les citoyens n´ont qu´a les digérer pour confirmer le présent et donc l´avenir.

Nos principes, nos conseils accompagneront avec de longue validité la lutte des classes,l´émancipation de ceux qui sont investis dans le procès du capital, aussi bien  l´amélioration de leur situation actuelle que  la  transformation des rapports de production de ce système économique de bourses speculatrices et pour cette raison totalitaire, allant de la globalisation mercantile au monopole de l´information dont le but est de canaliser la vie du citoyen dans dans la voie qui ne convient qu´à l´accumulation de la valeur, ignorant tout impact negatif à la nature, dont les gérants mystificateurs, pollueurs, d´intérêts absolument unilatéraux sont les maîtres de la situation, mais pas pour longtemps.

 

L´Algérie vient d´installer le 1.centre africain de système désintoxication des réseaux sociaux internet. Bravo nos frères !!!!

A. Computer Sousse le 27.7.16

Preuve audio : John Kerry confirme en privé soutenir et armer Daesh

Réseau Voltaire | 12 janvier 2017
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Le New York Times a publié le 30 septembre 2016 des extraits de l’enregistrement audio d’une conversation entre le secrétaire d’État, John Kerry, et des membres de « l’opposition » syrienne [1]. La conversation a eu lieu le 22 septembre 2016, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. On l’y entend déplorer que le Congrès US refuse d’envoyer des hommes renverser la République arabe syrienne et conseiller aux opposants de se trouver une autre puissance militaire pour faire le travail à leur place et les porter au pouvoir.

Les extraits choisis par le New York Times laissaient comprendre que le département d’État ne pouvait plus soutenir la Coalition nationale de l’opposition et lui demandait de se tourner vers d’autres sponsors.

L’enregistrement complet de 36 minutes a été publié, le 1er janvier 2017, par The Last Refuge [2]. Il modifie totalement le sens de la conversation et atteste par conséquent que le choix des extraits initialement publiés par le New York Times visait en réalité non pas à accuser l’administration Obama, mais à la protéger.

Dans l’enregistrement complet, on entend le secrétaire d’État
- confirmer que le but stratégique de la guerre menée depuis 2011 par l’administration Obama contre la République arabe syrienne est de renverser le régime.
- confirmer que l’administration Obama espérait que Daesh serait en mesure de renverser à sa place la République arabe syrienne.
- confirmer que l’administration Obama a approvisionné Daesh en armes pour qu’il renverse la République arabe syrienne.

Cet enregistrement met fin au mythe de la prétendue révolution syrienne aussi bien qu’à celui de la lutte de l’Occident contre Daesh. Il permet de mieux comprendre les tensions au sein de l’administration Obama et la démission du général Michael Flynn. En droit international, le soutien à Daesh viole plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et constitue un crime contre l’Humanité.

[1] “Audio Reveals What John Kerry Told Syrians Behind Closed Doors”, Anne Barnard, The New York Times, September 30, 2016.

[2] “Absolutely Stunning – Leaked Audio of Secretary Kerry Reveals President Obama Intentionally Allowed Rise of ISIS…”, The Last Refuge (The Conservative Tree House), January 1, 2017

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La CIA prépare des opérations secrètes

dures contre l’Iran

Réseau Voltaire | 3 juin 2017 

La CIA prépare des opérations secrètes particulièrement dures contre l’Iran. Pour cela, son directeur, Mike Pompeo, a nommé comme chef de la section ad hoc, Michael D’Andrea, dit le « Prince sombre » ou l’« Ayatollah Mike » (photo).

M. D’Andrea s’est converti à l’islam. Il a mis en place le programme de conditionnement par la torture et a notamment créé la prison secrète de Salt Pit (Afghanistan) où il a supervisé les expériences sur Abu Zubaydah, Abd al-Rahim al-Nashiri et Khalid Shaikh Mohammed. Ce psychopathe, réputé extrêmement intelligent et violent, a été mis en scène dans un film inspiré par l’Agence, Zero Dark Thirty, sous le nom de code du « Loup ». En 2008, il a organisé l’assassinat à Damas du chef militaire du Hezbollah, Imad Mugniyah, et dirigé le programme des drones tueurs jusqu’en 2015.

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Montants des dégâts causés par la Coalition

internationale aux installations pétrolières

et gazières syriennes

par Bachar Ja’afari
Réseau Voltaire | New York (États-Unis) | 7 novembre 2016
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D’ordre de mon gouvernement et comme suite à de nombreuses lettres dans lesquelles nous avions appelé votre attention sur les attaques menées par la soi-disant coalition internationale contre les infrastructures et les installations économiques de la République arabe syrienne, je vous fais tenir ci-joint un tableau récapitulatif comprenant :

a) Les montants estimatifs des pertes subies à la suite des raids menés par la « coalition internationale » contre les installations pétrolières et gazières en République arabe syrienne au cours de la période allant du 1er août au 16 octobre 2016 (voir annexe I).

b) Les montants estimatifs des pertes subies à la suite des raids menés par la « coalition internationale » contre les installations pétrolières et gazières en République arabe syrienne depuis le début de ces attaques jusqu’au 16 octobre 2016 (voir annexe II).

Le Gouvernement syrien souligne à nouveau la position qui est la sienne concernant la lutte contre le terrorisme, qu’il avait exposée dans des lettres adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité, dont la plus récente porte la cote A/68/984-S/2014/642.

Le Gouvernement syrien demande une fois encore la cessation immédiate de ces violations et s’estime de nouveau en droit de réclamer des dédommagements aux États faisant partie de « coalition internationale », à la suite de la destruction délibérée des installations de services, de l’industrie, de la production et du gaz.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Annexe I : Tableau récapitulatif des montants estimatifs préliminaires des dégâts résultant des pilonnages effectués du 23 septembre 2014 au 16 octobre 2016 par les avions de la « coalition occidentale » contre les installations pétrolières et gazières

Valeur des dégâts subis par des sociétés actives et d’autres, qui ont pu être évalués récemment pour la période allant du 1er août au 16 octobre 2016

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Annexe II : Valeur cumulative des dégâts évalués depuis le début des pilonnages, le 23 septembre 2014, jusqu’au 16 octobre 2016

Bachar Ja’afari
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Source : S/2016/900

Les États-Unis, premiers financiers mondiaux du terrorisme:

Les barbares du far-west 


 

  La  violence et la tuerie dans le monde ont toujours existées dans la société de classes, ce qui est absurde seulement, est le fait d´en faire une philosophie afin de la systématiser, la généraliser pour atteindre une certaine stratégie sur laquelle les pays philosophes en mensonges peuvent se baser en menant des opérations militaires avec leurs alliés contre une forme soi disant de destruction et de tuerie a grande échelle, gonflée, truquée, dont le contenu au fonds représente l´inverse, un vide que l'on rempli de sang par ses propres soins,  c´est à dire qu´ils organisent et financent des individus à l´application de la violence  extrême dont le résultat sera traité et transmis aux médias a caractère exponentiel créant ainsi la stratégie de la tension, d'obstruction politique, de conflits entres des différentes couches sociales: Une stratégie qui facilite aux impérialistes le travail d'exploration ciblant l'exploitation la plus féroce de ressources naturelles.

Tout en sachant qu´au fil du temps, les organisateurs étaient souvent les pays de domination coloniale, cherchant à attaquer les autres pour leurs intérêts: l'installation de bases militaires ou l´´exploitation massive des pays soumis aux attentats: 80 morts dúne bombe á la gare de Bologne, 13 morts à la fête de bière München, forçant ainsi les populations de s'allier aux américains, la Boucherie de civils endossée au compte des Islamistes FIS en Algérie – était une collaboration entre généraux algériens et services de renseignement français- , l'entente fut bien programmée et financée au cours des années jusqu´à la réalisation de la tension sociale, de la désinformation,  la terreur soit enfin répandue, les Médias, radio, TV et journaux  sont à la course d´exemplaires vendus: "Les terroristes attaquent, il faut riposter" ,  désormais, un consentement populaire se réalise souvent et uniquement en faveur du profit du marché, donc de l´argent, et avec l´argent vit le système de la terreur et de l´exploitation capitaliste: Pour pouvoir occuper le Vietnam les USA ont lancé des bombes sur le LAOS  autant que l'Allemagne et le Japon ont reçu à la II guerre mondiale, hier au nom de la lutte anticommuniste, aujourd'hui l'étiquette a changé, au nom de la lutte antiterroristes Islamistes, demain contre la nouvelle vague qu'ont  créée, financée, armée jusqu'aux dents, à savoir la mafia internationale afin de neutraliser tous leurs adversaires nés par l'anarchie américaine suite à la stratégie de la tension, à savoir la situation du chaos:"L´état islamique" inexistant ou DAACH     

 

   Ces opérations d´attentats sont tout de suite accréditées à Al-Qaïda sans se faire de la migraine à la tête (Nom créé par la CIA) or cette organisation n´a jamais existé et les impérialistes de la CIA manipule des élements de tous les coins du monde aux attaques ciblées au compte d´Al-Qaïda, d´ailleurs toutes les ailes ou groupuscules appartenant aux organisations islamistes telles que El-Nosra  et l’Émirat islamique d’Irak et du Levant, prétendues par les USA en tant qu'armées puissantes  ne sont que des artères de la CIA qui n'ont pas pu finir avec les opposants anti-OTAN, préfèrent l'alternative de l'autodestruction des différentes forces présentes, ce qu'il leur facilite l'exploitation de la situation politique ou celle des ressources nationales, mais ce qui  est vrai:  Al-Qaïda est le nom des attentats commis par les agents internationaux de la CIA et du Mossad, par ceux qui sont perdus et vendus à l´explosif.  

     Alors comment les prétendus scientifiques du monde industriel peuvent mentir à cette échelle  et  justifient leur mystification en votant contre le conseil de sécurité des Nations unies pour uniquement financer secrètement les ailes armées d´Al-Qaïda ? non, pas de logique, ces groupes sont aussi payés par les pays du golf et donc les amis des USA, alors si tous ces financements sont au profit de ces islamistes sous la régie d´Al-Qaïda, c´est qu´Al-Qaïda est le nom d´úne partie du service de renseignement américain, et non une organisation contre les USA.

Monsieur Meyssan justifie l´existence de cette organisation d´islamistes indépendante et non pas un organe de la CIA,  car ces groupes luttant en Syrie contre le gouvernement ne forment aucune autre organisation indépendante, mais tous sont des émissaires des pays du golf et loin d´être ceux  de la révolution, la seule révolution socialiste au monde est celle d´octobre 1917, tout le reste n´est que le carrossage d´esprit acceptant l´improvisation de l´existence d´Al-Qaïda donc un synonyme de la CIA.

Monsieur Meyssan croit encore à deux choses inexistantes,  l´affaire d´une organisation structurée el Qaida et de la sainte démocratie qui assurent tant d´illusions que de profits, ne me plaisent pas, mais lui et son groupe voltairenet ont du respect dans leurs recherches:

" La liberté d’expression et le droit des citoyens à l’information sont pourtant des préalables à la démocratie." si la première était vraie, pourquoi s´est-il sauvé de la France démocratique sous Sarkozy  et si la deuxième était aussi vraie, pourquoi les forces de l´OTAN ont failli le liquider parmi les journalistes à tripoli de Libye, Si Mr Meyssan avait connu un des principes de Bordiga, il aurait compris que la lutte dans cette société est conditionnée par ce principe "L´INVERSION DE LA PRATIQUE", DIE UMKEHRUNG DER PRAXIS, cela veut dire, il faut nager à contre courant ET NON AVEC, ce courant de la démocratie ne donnera aucune liberté menaçant son pouvoir, encore moins des informations réelles, mais plutôt un monde déformé, mystifié, c´est là le rôle de la démocratie se complétant par la liberté du commerce, de l´exploitation de la force de travail, de la liberté de la femme qui fait double fonction: le travail et le foyer n´est qu´une exploitation en profondeur, Tandis que la liberté de politiciens aux mensonges  insolents  devient  la chose courante au parlement,  à la Berlusconi ou à la George BUSH au congres ( les armes de destruction massives, la 4. armée du monde de Saddam) mais sans que nous l´oublions, la frappe des chaussures à l´Irakienne devaient se reproduire en tant que paiement aux mensonges sionistes-impérialistes aux bombes a phosphore made by USA à Gaza, au napalm au Vietnam.

Par Ali Comput: le 17.02.14 München.

 

Par Thierry Meyssan:

RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL | DAMAS (SYRIE) | 3 FÉVRIER 2014  

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Depuis la guerre d’Afghanistan contre les Soviétiques, de nombreux auteurs ont mis en évidence le rôle des États-Unis dans le financement du terrorisme international. Cependant, jusqu'aujourd’hui, il ne s’agissait que d’actions secrètes, jamais assumées sur le moment par Washington. Un pas décisif a été franchi avec la Syrie : le Congrès a voté le financement et l’armement de deux organisations représentant Al-Qaïda. Ce qui était jusque-là un secret de polichinelle devient désormais la politique officielle du « pays de la liberté » : le terrorisme.

     La première semaine de la Conférence de paix de Genève 2 aura été pleine de rebondissements. Malheureusement, le public occidental n’en a pas été informé, victime de la censure qui l’opprime.   C’est en effet le principal paradoxe de cette guerre : les images sont l’inverse de la réalité. Selon les médias internationaux, le conflit oppose d’un côté, des États réunis autour de Washington et de Riyad qui prétendent défendre la démocratie et conduire la lutte mondiale contre le terrorisme, de l’autre la Syrie et ses alliés russes, inhibés à force d’être diffamés en dictatures manipulant le terrorisme.

Si tout le monde est conscient que l’Arabie saoudite n’est pas une démocratie, mais une monarchie absolue, la tyrannie d’une famille et d’une secte sur tout un peuple, les États-Unis ont l’image d’une démocratie et mieux encore du « pays de la liberté ».

Or, la principale information de la semaine a été censurée dans l’ensemble des États membres de l’Otan : le Congrès états-unien s’est réuni secrètement pour voter le financement et l’armement des « rebelles en Syrie » jusqu’au 30 septembre 2014. Vous avez bien lu. Le Congrès tient des séances secrètes dont la presse n’a pas le droit de faire mention. C’est pourquoi l’information, originellement publiée par l’agence britannique Reuters [1], a été scrupuleusement ignorée par toute la presse imprimée et audio-visuelle aux États-Unis et la plupart des médias en Europe occidentale et dans le Golfe. Seuls les habitants du « reste du monde » ont eu droit à connaître la vérité.

La liberté d’expression et le droit des citoyens à l’information sont pourtant des préalables à la démocratie. Ils sont mieux respectés en Syrie et en Russie qu’en Occident.

Personne n’ayant lu la loi adoptée par le Congrès, on ignore ce qu’elle stipule exactement. Cependant, il est clair que les « rebelles » en question ne cherchent pas à renverser l’État syrien —ils y ont renoncé—, mais à le « saigner ». C’est pourquoi, ils ne se comportent pas en soldats, mais en terroristes. Vous avez encore bien lu : les États-Unis, prétendument victimes d’Al-Qaïda le 11 septembre 2001 et depuis leaders de la « guerre globale au terrorisme », financent le principal foyer de terrorisme international où agissent deux organisations officiellement subordonnées à Al-Qaïda (le Front al-Nosra et l’Émirat islamique d’Irak et du Levant). Il ne s’agit plus là d’une manœuvre obscure des services secrets, mais d’une loi, pleinement assumée, même si elle a été adoptée à huis clos de manière à ne pas contredire la propagande.

D’un autre côté, on ne voit pas comment la presse occidentale, qui affirme depuis 13 ans qu’Al-Qaïda est l’auteur des attentats du 11-Septembre et ignore la destitution du président George W. Bush ce jour-là par les militaires, pourrait expliquer cette décision à son public. Effectivement, la procédure états-unienne de « Continuité du gouvernement » (CoG) est elle aussi protégée par la censure. De la sorte, les Occidentaux n’ont jamais su que, ce 11 septembre, le pouvoir avait été transféré des civils aux militaires, de 10h du matin jusqu’au soir, que durant cette journée les États-Unis avaient été gouvernés par une autorité secrète  en violation de leurs lois et de leur constitution.

   Algerie: La rage des rats a deux pattes

    se répand en échec     

En 2013, 2014, 2015 des groupes d´espionniage au profit du Mossad ont été arretés sur le territoire du pays.

Israël tente coûte que coûte de s’infiltrer en Algérie pour recueillir des renseignements ultrasecrets sur l’activité du pays, cela au moment où Alger prépare la prochaine élection présidentielle qui apparaît comme un tournant décisif pour l’avenir du pays, mais aussi alors que certains politiciens algériens s’attaquent au DRS dans un contexte de dangers menaçant l’Algérie.

Selon une source digne de foi, les services de renseignements algériens sont sur les traces de cinq agents du Mossad qui, selon la même source, se seraient infiltrés de façon «régulière» sur le territoire algérien, via des aéroports nationaux. Mieux, la même source, bien informée sur le dossier, indique qu’il s’agit d’espions de nationalités syrienne et libanaise qui se font passer pour des hommes d’affaires désireux d’investir dans le marché algérien.

Du 10 septembre 2001 à aujourd’hui

15 ans de crimes

par Thierry Meyssan

Les États-Unis et leurs alliés commémorent les 15 ans du 11-Septembre. C’est pour Thierry Meyssan l’occasion de faire le point sur la politique de Washington depuis cette date ; un bilan particulièrement sombre. De deux choses l’une, soit la version des attentats par la Maison-Blanche est authentique, et dans ce cas leur réponse aux attaques est particulièrement contre-productive ; soit elle est mensongère et dans ce cas, ils ont réussi à piller le Moyen-Orient élargi.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 12 septembre 2016
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Que serait devenue l’influence des États-Unis dans le monde sans leurs troupes supplétives, les jihadistes ?

Il y a 15 ans aux États-Unis, le 11 septembre 2001, le « plan de continuité du gouvernement » était activé vers 10h du matin par le coordinateur national pour la sécurité, la protection des infrastructures et le contre-terrorisme, Richard Clarke [1]. Selon lui, il s’agissait de répondre à la situation exceptionnelle de deux avions qui avaient percuté le World Trade Center de New York et d’un troisième qui aurait percuté le Pentagone. Cependant, ce plan ne devait être utilisé qu’en cas d’anéantissement des institutions démocratiques, par une attaque nucléaire par exemple. Il n’avait jamais été envisagé de l’activer tant que le président, le vice-président et les présidents des Assemblées étaient vivants et aptes à remplir leurs fonctions.

L’activation de ce plan a transféré les responsabilités du président des États-Unis à une autorité militaire alternative située à Mount Weather [2]. Cette autorité n’a restitué ses fonctions au président George W. Bush Jr, qu’en fin de journée. Jusqu’à ce jour, la composition de cette autorité et les décisions qu’elle a pu prendre sont restées secrètes.

Le président ayant été démis de ses fonctions durant environ dix heures, le 11 septembre 2001, en violation de la Constitution des États-Unis, il est techniquement exact de parler de « coup d’État ». Bien sûr cette expression choque parce qu’il s’agit des États-Unis, parce que cela a eu lieu dans des circonstances exceptionnelles, parce que l’autorité militaire ne l’a jamais revendiquée, et parce qu’elle a rendu le pouvoir sans faire de problème au président constitutionnel. Il n’en reste pas moins que c’est stricto sensu, un « coup d’État ».

Dans un célèbre ouvrage, paru en 1968, mais réédité et devenu le livre de chevet des néo-conservateurs durant la campagne électorale de 2000, l’historien Edward Luttwak expliquait qu’un coup d’État est d’autant plus réussi que personne ne se rend compte qu’il a eu lieu, et donc ne s’y oppose [3].

Six mois après ces événements, je publiais un livre sur les conséquences politiques de cette journée [4]. Les médias n’en ont retenu que les quatre premiers chapitres dans lesquels je montrais l’impossibilité de la version officielle de ces événements. On m’a beaucoup reproché de ne pas proposer ma propre version de cette journée, mais je n’en ai pas et je reste encore aujourd’hui avec plus de questions que de réponses.

Quoi qu’il en soit, les quinze années passées nous éclairent sur ce qui s’est passé ce jour-là.

Depuis le 11-Septembre, l’État fédéral est hors la Constitution

En premier lieu, bien que certaines dispositions aient été un instant suspendues en 2015, les États-Unis vivent toujours sous l’empire de l’USA Patriot Act. Adopté dans l’urgence, 45 jours après le coup d’État, ce texte constitue une réponse au terrorisme. Compte tenu de son volume, il serait plus juste de parler de Code antiterroriste que de simple loi. Ce texte avait été préparé durant les deux années précédentes par la Federalist Society. Seuls 4 parlementaires s’y opposèrent.

Ce texte suspend les limitations constitutionnelles, formulées par la « Déclaration des Droits » —c’est-à-dire les 10 premiers amendements de la Constitution—, pour toutes les initiatives de l’État visant à lutter contre le terrorisme. C’est le principe de l’état d’urgence permanent. L’État fédéral peut ainsi pratiquer la torture hors de son territoire et espionner massivement sa population. Au bout de quinze ans de ces pratiques, il n’est techniquement plus possible pour les États-Unis de se présenter comme un « État de droit ».

Pour appliquer le Patriot Act, l’État fédéral a d’abord créé un nouveau département, la Sécurité de la Patrie (Homeland Security). L’intitulé de cette administration est si choquant qu’on le traduit dans le monde entier par « Sécurité intérieure », ce qui est faux. Puis, l’État fédéral s’est doté d’un ensemble de polices politiques qui, selon une vaste étude du Washington Post en 2010, employait à l’époque au moins 850 000 nouveaux fonctionnaires pour espionner 315 millions d’habitants [5].

La grande innovation institutionnelle de cette période, c’est la relecture de la séparation des pouvoirs. Jusqu’alors, on considérait, à la suite de Montesquieu, que celle-ci permettait de maintenir un équilibre entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire indispensable au bon fonctionnement et à la préservation de la démocratie. Les États-Unis pouvaient s’enorgueillir d’être le seul État au monde à la mettre strictement en pratique. Désormais, au contraire, la séparation des pouvoirs signifie que le Législatif et le Judiciaire n’ont plus la possibilité de contrôler l’Exécutif. C’est d’ailleurs en vertu de cette nouvelle interprétation que le Congrès n’a pas été autorisé à débattre des conditions du coup d’État du 11-Septembre.

Contrairement à ce que j’écrivais en 2002, les États ouest-européens ont résisté à cette évolution. Ce n’est qu’il y a un an et demi que la France a cédé et adopté le principe de l’état d’urgence permanent, à l’occasion de l’assassinat des rédacteurs de Charlie-Hebdo. Cette transformation intérieure va de pair avec un changement radical de politique extérieure.

Depuis le 11-Septembre, l’État fédéral hors la Constitution a pillé le Moyen-Orient élargi

Dans les jours qui suivirent, George W. Bush —à nouveau président des États-Unis depuis le 11 septembre au soir— déclara à la presse : « Cette croisade, cette guerre au terrorisme, prendra du temps » [6]. Même s’il devait présenter ses excuses pour s’être exprimé ainsi, le choix des mots présidentiel indiquait clairement que l’ennemi se réclamait de l’islam et que cette guerre serait longue.

Effectivement, pour la première fois de leur histoire, les États-Unis sont en guerre ininterrompue depuis 15 ans. Ils ont défini leur Stratégie contre la terrorisme [7] que l’Union européenne n’a pas tardé à recopier [8].

Si les administrations états-uniennes successives ont présenté cette guerre comme une course-poursuite d’Afghanistan en Irak, d’Irak en Afrique, au Pakistan et aux Philippines, puis en Libye et en Syrie, l’ancien Suprême commandeur de l’Otan, le général Wesley Clark a, au contraire, confirmé l’existence d’un plan à long terme. Le 11-Septembre, les auteurs du coup d’État ont décidé de changer tous les gouvernements amis du « Moyen-Orient élargi » et de faire la guerre aux sept gouvernements qui leur résistaient dans cette région. Cet ordre a été acté par le président Bush, quatre jours plus tard, lors d’une réunion à Camp David. Force est de constater que ce programme a été mis en œuvre et n’est pas terminé.

Ces changements de régime amis par des révolution colorées et ces guerres contre les régimes qui leur résistaient n’avaient pas pour but de conquérir ces pays au sens impérial classique —Washington contrôlait déjà ses alliés—, mais de les piller. Dans cette région du monde, particulièrement au Levant, l’exploitation de ces pays se heurtait non seulement à la résistance des populations, mais à la présence absolument partout de ruines de civilisations antiques. Il ne serait donc pas possible de piller sans « casser des œufs ».

Selon le président Bush, les attentats du 11-Septembre auraient été perpétrés par al-Qaïda, ce qui justifiait mieux l’attaque de l’Afghanistan que la rupture des négociations pétrolières avec les Talibans, en juillet 2001. La théorie de Bush fut développée par son secrétaire d’État, le général Colin Powell, qui promis de déposer un rapport à ce sujet devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Non seulement les États-Unis n’ont pas trouvé le temps pour rédiger ce rapport au cours des 15 dernières années, mais le 4 juin dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, affirmait que son homologue états-unien lui avait demandé de ne pas frapper ses alliés d’al-Qaïda en Syrie ; une déclaration ahurissante qui ne fut pas démentie.

Dans un premier temps, l’État fédéral hors Constitution a poursuivi son plan en mentant effrontément au reste du monde. Après avoir promis un rapport sur le rôle de l’Afghanistan dans le 11-Septembre, le même Powell mentit phrase après phrase lors d’un discours d’une heure un quart au Conseil de sécurité visant à lier le gouvernement irakien aux attentats et à l’accuser de vouloir les continuer avec des armes de destruction massive [9].

L’État fédéral tua en quelques jours la majorité de l’armée irakienne, pilla les sept principaux musées et brûla la Bibliothèque nationale [10]. Il installa au pouvoir l’Autorité provisoire de la Coalition, qui n’était pas un organe de la Coalition des États contre le président Hussein, mais une société privée, détenue à majorité par Kissinger Associates, sur le modèle de la sinistre Compagnie des Indes [11]. Durant un an, cette compagnie pilla tout ce qui pouvait l’être. En définitive, elle remit le pouvoir à un gouvernement irakien fantoche, non sans lui avoir fait signer qu’il ne demanderait jamais de réparations et qu’il ne contesterait pas pour un siècle les lois commerciales léonines rédigées par l’Autorité provisoire.

En 15 ans, les États-Unis ont sacrifié plus de 10 000 de leurs concitoyens, tandis que leur guerre a fait plus de deux millions de morts au « Moyen-Orient élargi » [12]. Pour venir à bout de ceux qu’ils désignent comme leurs ennemis, ils ont dépensé plus de 3 500 milliards de dollars [13]. Et ils annoncent que le massacre et la gabegie vont continuer.

Étrangement, ces milliers de milliards de dollars n’ont pas affaibli économiquement les États-Unis. Il s’agissait d’un investissement qui leur a permis de piller une région entière du monde ; de voler pour des sommes encore bien supérieures.

À la différence de la rhétorique du 11-Septembre, celle de la guerre au terrorisme est logique. Mais elle s’appuie sur quantité de mensonges présentés comme des faits avérés. Par exemple, on explique la filiation entre Daesh et al-Qaïda par la personnalité d’Abou Moussab al-Zarkaoui, auquel le général Powell avait consacré une bonne partie de son discours au Conseil de sécurité, en février 2003. Pourtant le même Powell a admis avoir effrontément menti lors de ce discours et il est impossible de vérifier le moindre élément de la biographie de Zarkaoui selon la CIA.

Si nous admettons qu’al-Qaïda est la continuation de la Légion arabe de Ben Laden, intégrée en tant que troupe supplétive dans l’Otan durant les guerres de Yougoslavie [14] et de Libye, nous devons également admettre qu’al-Qaïda en Irak, devenu État islamique en Irak, puis Daesh en est la continuation.

Le pillage et la destruction du patrimoine historique étant illégaux en droit international, l’État fédéral hors la Constitution a d’abord sous-traité ses basses oeuvres à des armées privées comme Blackwater [15]. Mais sa responsabilité était encore trop visible [16]. Aussi les a-t-il sous-traitées, à son nouveau bras armé, les jihadistes. Désormais le pillage du pétrole —consommé en Occident— est imputable à ces extrémistes et la destruction du patrimoine à leur fanatisme religieux.

Pour comprendre la collaboration de l’Otan et des jihadistes, nous devons nous demander ce que serait l’influence des États-Unis aujourd’hui s’il n’y avait pas les jihadistes. Le monde serait devenu multipolaire et Washington aurait fermé la plupart de ses bases militaires dans le monde. Les États-Unis seraient redevenus une puissance parmi d’autres.

Cette collaboration de l’Otan et des jihadistes choque de nombreux hauts responsables états-uniens comme le général Carter Ham, commandant de l’AfriCom, qui refusa en 2011 de travailler avec al-Qaïda et dut renoncer à commander l’attaque de la Libye ; ou le général Michael T. Flynn, directeur de la Defense Intelligence Agency, qui refusa de cautionner la création de Daesh et fut contraint à la démission [17]. Elle est devenue le vrai sujet de la campagne électorale présidentielle : d’un côté Hillary Clinton, membre de The Family, la secte des chefs d’état-major [18], de l’autre Donald Trump, conseillé par Michael T. Flynn et 88 officiers supérieurs [19].

De même que durant la Guerre froide, Washington contrôlait ses alliés européens via « Les armées secrètes de l’Otan », le Gladio [20], de même il contrôle aujourd’hui le Moyen-Orient élargi, le Caucase, la vallée de Ferghana et jusqu’au Xinjiang avec le « Gladio B » [21].

15 ans après, les conséquences du coup d’État du 11-Septembre ne viennent aucunement des musulmans, ni du Peuple états-unien, mais de ceux qui l’ont perpétré et de leurs alliés. Ce sont eux qui ont banalisé la torture, généralisé les exécutions extra-judiciaires n’importe où dans le monde, affaibli les Nations unies, tué plus de deux millions de personnes, pillé et détruit l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie.

Thierry Meyssan
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[1] Against All Enemies, Inside America’s War on Terror, Richard Clarke, Free Press, 2004, Voir le premier chapitre, « Evacuate the White House ». Version française : Contre tous les ennemis : Au cœur de la guerre américaine contre le terrorisme, Albin Michel, 2004.

[2] A Pretext for War, James Bamford, Anchor Books, 2004, voir le chapitre 4 « Site R ».

[3] Coup d’État : A Practical Handbook, Edward Luttwak, Allen Lane, 1968. Version française : Coup d’État, mode d’emploi, Odile Jacob, 1996. Luttwak constituait avec Richard Perle, Peter Wilson et Paul Wolfowitz les « Quatre mousquetaires » de Dean Acheson.

[4] L’Effroyable imposture, Thierry Meyssan, Carnot, 2002. Réédition avec Le Pentagate, Demi-Lune.

[5] Top Secret America : The Rise of the New American Security State, Dana Priest & William M. Arkin, Little, Brown and Company, 2011.

[6] « A Fight vs. Evil, Bush and Cabinet Tell U.S. », Kenneth R. Bazinet, Daily News, September 17th, 2001.

[7] National Strategy for Combating Terrorism, The White House, February 2003.

[8] Une Europe sûre dans un monde meilleur - Stratégie européenne de sécurité, Javier Solana, Conseil européen, 12 décembre 2003.

[9] « Discours de M. Powell au Conseil de sécurité de l’ONU » (7 parties), par Colin L. Powell, Réseau Voltaire, 11 février 2003.

[10] « Discours du directeur général de l’Unesco », Koïchiro Matsuura, 6 juin 2003, Réseau Voltaire, 6 juin 2003.

[11] The Coalition Provisional Authority (CPA) : Origin, Characteristics, and Institutional Authorities, Congressional Research Service, L. Elaine Halchin, April 29, 2004.

[12] Body Count, Casualty Figures after 10 Years of the “War on Terror”, Physicians for Social Responsibility (PSR), March 2015.

[13] The Three Trillion Dollar War, Joseph Stiglitz & Linda Bilmes, W. W. Norton, 2008. Version française : Une guerre à 3000 milliards de dollars, Fayard, 2008.

[14] Wie der Dschihad nach Europa Kam, Jürgen Elsässer, NP Verlag, 2005. Version française : Comment le Djihad est arrivé en Europe, Xenia, 2006.

[15] Blackwater : The Rise of the World’s Most Powerful Mercenary Army, Jeremy Scahill, Avalon Publishing Group/Nation Books, 2007. Version française : Blackwater : L’ascension de l’armée privée la plus puissante du monde, Actes Sud, 2008.

[16] The Powers of War and Peace : The Constitution and Foreign Affairs after 9 11, War by Other Means : An Insider’s Account of the War on Terror, John Yoo, University Of Chicago Press, Atlantic Monthly Press, 2006.

[17] DIA Declassified Report on ISIS, August 12, 2012.

[18] The Family : The Secret Fundamentalism at the Heart of American Power, Jeff Sharlet, Harper, 2008.

[19] “Open Letter From Military Leaders Supporting Donald Trump”, Voltaire Network, 9 September 2016.

[20] Nato’s Secret Armies : Operation Gladio and Terrorism in Western Europe, Daniele Ganser, Frank Cass, 2004. Version française : Les Armées Secrètes de l’OTAN : Réseaux Stay Behind, Opération Gladio et Terrorisme en Europe, Éditions Demi-Lune, 2007.

[21] Classified Woman, The Sibel Edmonds Story : A Memoir, Sibel D. Edmonds, SE 2012.

Les États-Unis jouent l’escalade contre la Russie

par Valentin Vasilescu

Pour poursuivre son occupation de l’Europe occidentale et centrale, Washington multiplie les mises en garde contre le « péril russe ». Une intense campagne de presse dénonce la propagande ex-soviétique tandis que les experts militaires alertent sur le déséquilibre des forces et la nécessité du bouclier états-unien. Dernier avatar de cette hystérie organisée, un rapport de la Rand Corporation sur une possible —mais improbable— invasion russe des États baltes.

Réseau Voltaire | Bucarest (Roumanie) | 15 juin 2016
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L’Alliance atlantique a un PIB de 35 000 milliards de dollars, mais ne dépense annuellement pour sa défense que 1 000 milliards de dollars (dont 700 milliards incombent aux seuls États-Unis). Pour donner le ton, Washington a alloué pour 2016 environ 3,4 milliards pour renforcer le flanc Est de l’Otan, soit quatre fois plus qu’auparavant. Ce budget comprend le déploiement dans six pays d’Europe orientale, de 4 000 GI’s, 250 chars et véhicules de transport Bradley, des canons automoteurs Paladin, accompagnés de 1 700 autres véhicules blindés.

Étant donné que les membres de l’Otan ne sont pas disposés à allouer des sommes importantes à cette fin, le Pentagone crée toutes sortes de scénarios apocalyptiques visant à faire pression sur ses alliés pour contribuer à un dispositif énorme de « dissuasion » contre la Russie, avec des coûts annuels supplémentaires de 2,7 milliards de dollars. Les États-Unis ont obligé les États neutres riverains de la mer Baltique, comme la Suède et la Finlande, à organiser des exercices de l’Otan sur leur territoire. Parallèlement à cela, les opérations militaires couronnées de succès de la Russie en Crimée et en Syrie, ont créé la fureur du Pentagone qui dispose encore de 35 000 hommes en Europe, par rapport aux 200 000 des années 80.

Pour dissimuler ses intentions, le Pentagone a commandé une étude de la Rand sur le scénario d’une éventuelle confrontation militaire avec la Russie sur les territoires baltes, partant du principe que l’agression reviendrait à la Russie [1]. Le but de cette étude est de suggérer que pour ne pas être obligée d’accepter la défaite face à la Russie, avec des conséquences désastreuses, l’Otan devrait investir dans la région baltique pour se préparer à attaquer la Russie. Scénario plus que plausible, comme je l’ai expliqué dans un article précédent [2].

Le scénario de l’attaque par la Russie des pays baltes n’est qu’une diversion parce que la Russie n’a aucun intérêt militaire ou économique dans les trois anciennes Républiques soviétiques, qui ont adhéré à l’Otan, la Russie l’ayant accepté en 2004. Pourquoi Moscou occuperait-il les pays baltes, où la minorité russe peut accéder à la fonction publique, ce qui lui permet d’obtenir des informations de l’Otan ? Cependant, en supposant que la Russie s’engage dans la conquête des pays baltes, elle ne gagnerait rien dans cette aventure, sinon une plus grande entrée dans une mer Baltique, qui ressort dans la mer du Nord par le détroit de Skagerrak contrôlé par le Danemark, la Norvège et l’Allemagne, trois États membres de l’Alliance. Qu’est-ce que la Russie pourrait faire ensuite ? Occuper ces pays afin de s’ouvrir la voie vers l’Atlantique ?

ccuper les trois États baltes en 36 à 60 heures environ. L’analyse de la Rand a pris en compte, dans ses calculs, des forces terrestres de l’Otan composées de sept bataillons d’infanterie, deux bataillons d’infanterie motorisés et deux mécanisés, tous fournis par les trois États baltes. Ce qu’ont omis les experts de la Rand, c’est que les 11 bataillons baltes (qui représentent trois brigades) sont si mal armés qu’ils ne peuvent même pas faire face à une brigade mécanisée russe, composée de quatre bataillons.

Aux forces armées des États baltes auraient été ajoutés deux bataillons aéroportés, deux bataillons d’hélicoptères d’attaque et une brigade mécanisée, tous appartenant aux États-Unis. Après les 24 premières heures de l’offensive, l’Otan pourrait déployer deux bataillons aéroportés britanniques, deux bataillons polonais de chars et une autre brigade aéroportée US. En définitive, l’Otan peut compter sur quatre à cinq brigades de forces terrestres.

Selon les spécialistes de la Rand, la Russie peut concentrer quatre bataillons de chars, cinq d’infanterie mécanisée, quatre d’infanterie motorisée, huit aéroportés et trois d’infanterie de marine (stationnés à Kaliningrad), trois bataillons d’artillerie lourde, deux bataillons lanceurs de roquettes lourds, cinq bataillons de lanceurs de roquettes de moyen calibre, deux bataillons de missiles Iskander, deux bataillons de missiles tochka, six bataillons d’hélicoptères d’attaque. Ainsi, la Russie pourrait compter sur 10 à 11 brigades de forces terrestres, ce qui signifie un rapport de forces de 2,7 contre 1 en faveur de la Russie. Le dispositif de l’Otan comprend beaucoup de forces aéroportées, c’est à-dire des unités d’infanterie légère sans chars ni soutien de feu par lance-roquettes ou des missiles tactiques, ce qui porte en fait le rapport de force à 4 contre 1 en faveur des Russes. Une bonne conclusion des spécialistes de la Rand est que, sans la présence, dès le début des hostilités, d’au moins sept brigades de l’Alliance (dont trois de blindés lourds soutenues par beaucoup d’artillerie), il sera impossible d’opposer une véritable résistance à la Russie.

Le scénario des spécialistes de la Rand prend en compte les forces aériennes de l’Otan basées en Lituanie : une escadrille (12 à 14 avions) de chasseurs F-15 C US et deux escadrilles multi rôle britanniques avec des Eurofighter Typhoon. L’Alliance pourra mettre en action, à partir de la Pologne, deux escadrilles polonaises avec des F-16, une avec des MiG-29, deux escadrilles US avec des F-16 ou danoises avec également des F-16, une escadrille française avec des Rafales, et six avions canadiens CF 18. À partir des bases situées en Suède, l’Otan pourra également mettre en action une escadrille de chasseurs F-15 C, et autres de chasseurs-bombardiers F-15 E, six avions d’attaque au sol A-10, une escadrille furtive F-22 —toutes états-uniennes— et une escadrille norvégienne de F-16. Deux escadrilles de F-18 pourraient opérer à partir d’un porte-avions US situé dans la mer du Nord. Une escadrille de chasseurs-bombardiers F-15 basée en Angleterre et une escadrille de bombardement à longue portée B-1B à partir des Etats-Unis pourraient prendre part aux opérations.

Les forces aériennes que la Russie pourra opposer, se composent de neuf escadrilles de Su-27, deux escadrilles de chasseurs-bombardiers légers Su-34, trois escadrilles d’avions multi-rôle MiG-29, quatre escadrilles de chasseurs MiG-31, cinq escadrilles de bombardiers légers Su-24, quatre escadrilles de bombardiers lourds Tu-22M3.

Plutôt que de chercher une occasion de se confronter à la Russie dans une attaque surprise à partir des pays baltes qui pourraient déclencher une guerre dévastatrice, sur plusieurs continents, les États-Unis feraient mieux d’entamer le dialogue avec la Russie avant toute escalade dans l’armement de la région.

Malheureusement, Washington reste sur une position agressive, sabordant toute tentative de dialogue avec Moscou et se soustrayant à tout régime de contrôle réciproque des armes conventionnelles en Europe. Cette position lui permet d’apporter, en continu, d’autres forces supplémentaires dans la région. Le dialogue permettrait de limiter les forces conventionnelles et la quantité de matériel militaire des deux côtés de la frontière Otan-Russie.

                                    Valentin Vasilescu       Traduction Avic        Réseau International Twitter Delicious Seenthis Digg RSS

1] Reinforcing Deterrence on NATO’s Eastern Flank. Wargaming the Defense of the Baltics, David A. Shlapak & Michael Johnson, Rand Corporation, 16 p., June 2016.

[2] « Le Pentagone prépare-t-il l’invasion de la Russie ? », Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau international, 4 mai 2016.

Les Brigades Badr entrent en Syrie

 

Réseau Voltaire | 5 juin 2017
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Les Brigades Badr sont entrées en Syrie.

Cette milice irakienne chiite comprend entre 30 000 et 50 000 hommes. Elle est encadrée par les Gardiens de la Révolution iraniens.

Son slogan est : « La sécurité de l’Irak ne sera possible que si celle de la Syrie est préservée ».

La présidence iranienne pourrait rappeler ses propres troupes déployées en Syrie.

Une totale réorganisation des alliances est en cours au Moyen-Orient.

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Réseau Voltaire

Voltaire, édition internationale

« L’art de la guerre »

L’Otan et le « putsch » turc

par Manlio Dinucci

Étrange jeu que ce coup d’État en Turquie conçu pour échouer. Pour Manlio Dinucci, une chose est certaine : Washington était au courant à l’avance. Qu’il ait aidé uniquement les putschistes (pour montrer à Erdoğan qu’il peut toujours tomber) ou aussi le gouvernement, il persiste à soutenir Erdoğan pour son action terroriste via Daesh.

Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 23 août 2016
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Erdoğan en fuite volant vers l’Europe à la recherche d’un gouvernement qui lui concède l’asile politique, les putschistes désormais au pouvoir parce qu’ils occupent la télévision et les ponts sur le Bosphore, Washington et les capitales européennes, jusque l’Otan, prises au dépourvu par le coup d’État : ce sont les premières « nouvelles » venant de Turquie. Toutes plus fausses l’une que l’autre. Ce qui émerge avant tout c’est que, y compris dans son aspect tragique (des centaines de morts et milliers d’arrestations), ce qui s’est passé en Turquie se présente comme la mise en scène d’un coup d’État.

Les putschistes n’essaient pas de capturer Erdoğan, officiellement en vacances sur la mer Egée, mais lui laissent tout le temps de se déplacer. Ils occupent symboliquement la télévision d’État, mais ne brouillent pas les émetteurs privés pro-gouvernementaux et Internet, permettant à Erdoğan de les utiliser pour son « appel au peuple ». Ils bombardent symboliquement le parlement d’Ankara, quand il est vide. Ils occupent les ponts sur le Bosphore non pas en pleine nuit, mais de façon ostentatoire le soir quand la ville est pleine de monde, en se mettant ainsi dans un piège. Ils n’occupent pas par contre les principales artères, laissant le champ libre aux forces gouvernementales.

L’action, même destinée à l’échec, a nécessité la préparation et la mobilisation de milliers d’hommes, de véhicules blindés et d’avions. Impossible que l’Otan ne fut pas au courant de ce qui se préparait. En Turquie il y a un réseau d’importantes bases de l’Otan sous commandement états-unien, chacune dotée de son propre appareil de Renseignement. Dans la gigantesque base d’Incirlik, d’où opère l’aviation états-unienne et alliée, sont déposées au moins 50 bombes nucléaires B-61, destinées à être remplacées par les nouvelles B61-12. À Izmir se trouve le Commandement terrestre allié (Landcom), c’est-à-dire le commandement affecté à la préparation et à la coordination de toutes les forces terrestres de l’Otan, aux ordres du général états-unien Darryl Williams, ancien commandant de l’US Army Africa à Vicence (Vénétie). Le quartier général d’Izmir a été visité à la fin du mois de juin par le nouveau Commandant suprême allié en Europe, le général Curtis Scaparrotti.

Outre les commandements et bases officiels, les USA et l’Otan ont en Turquie un réseau secret de commandements et bases constitué pour la guerre contre la Syrie et d’autres opérations. Comme l’a documenté même une enquête du New York Times, dans le cadre d’un réseau international organisé par la CIA, depuis 2012 est arrivé dans la base turque d’Esenboğa un flux incessant d’armes, achetées avec des milliards de dollars fournis par l’Arabie Saoudite et d’autres monarchies du Golfe, qui ont été livrées à travers la frontière turque aux « rebelles » en Syrie, et aussi à l’Isis/Daesh.

Avec de faux passeports (spécialité CIA), des milliers de combattants islamiques ont afflué dans les provinces turques de Adana et du Hatay, frontalière avec la Syrie, où la CIA a ouvert des centres de formation militaire.

Tout à fait fausse, donc, la « nouvelle », diffusée ces jours-ci, que Washington n’apprécie pas un allié comme Erdoğan parce que celui-ci soutient en sous-main l’Isis/Daesh. Il n’existe pas encore d’éléments fondés pour comprendre s’il y a, et dans quelle mesure, une fissure dans les rapports entre Ankara et Washington et surtout quels en sont les motifs réels.

En accusant Fetullah Gülen, résidant aux USA depuis 1999 et allié d’Erdoğan jusqu’en 2013, d’avoir inspiré le putsch, et en réclamant son extradition, Erdoğan joue à la hausse, pour obtenir des USA et de ses alliés européens de plus grosses contreparties pour le « précieux rôle » (comme l’a qualifié Stoltenberg le 16 juillet) de la Turquie dans l’Otan.

En attendant Erdoğan fait place nette de ses opposants, pendant que Mogherini prévient que, s’il utilise la peine de mort, la Turquie ne peut pas entrer dans l’UE, parce qu’elle a signé la Convention sur les droits de l’homme.

Manlio Dinucci

Traduction Marie-Ange Patrizio     Source Il Manifesto (Italie

La Russie et la Chine contre


l’empire du dollar

par Manlio Dinucci

C’est à tort que nous considérons chaque conflit armé dans le monde comme distinct des autres. La presque totalité d’entre eux s’insère dans un rapport plus général entre d’un côté « l’empire américain d’Occident » et, de l’autre, les Brics qui tentent de lui opposer « un ordre international alternatif ». Ce rapport de force se joue aussi bien au plan militaire qu’au plan financier.

Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 13 septembre 2017
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Un vaste arc de tensions et de conflits s’étend de l’Asie orientale à l’Asie centrale, du Moyen-Orient à l’Europe, de l’Afrique à l’Amérique latine. Les « points chauds » le long de cet arc intercontinental —Péninsule coréenne, mer de Chine méridionale, Afghanistan, Syrie, Irak, Iran, Ukraine, Libye, Venezuela et autres— ont des histoires et des caractéristiques géopolitiques différentes, mais en même temps sont reliés à un unique facteur : la stratégie avec laquelle « l’empire américain d’Occident », en déclin, essaie d’empêcher l’émergence de nouveaux sujets étatiques et sociaux. Ce que redoute Washington se comprend par le Sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui s’est tenu du 3 au 5 septembre à Xiamen en Chine.

Exprimant « les préoccupations des Brics sur l’injuste architecture économique et financière mondiale, qui ne prend pas en considération le poids croissant des économies émergentes », le président russe Poutine a souligné la nécessité de « dépasser la domination excessive du nombre limité de monnaies de réserve ». Référence claire au dollar US, qui constitue presque les deux tiers des réserves monétaires mondiales et la monnaie par laquelle se détermine le prix du pétrole, de l’or et d’autres matières premières stratégiques. Ce qui permet aux USA de conserver un rôle dominant, en imprimant des dollars dont la valeur se base non pas sur la réelle capacité économique états-unienne mais sur le fait qu’ils sont utilisés comme monnaie mondiale. Le yuan chinois est cependant entré il y a un an dans le panier des monnaies de réserve du Fonds monétaire international (avec le dollar, l’euro, le yen et la livre sterling) et Pékin est sur le point de lancer des contrats d’achat du pétrole en yuan, convertibles en or.

Les Brics demandent en outre la révision des quotas et donc des votes attribués à chaque pays à l’intérieur du Fonds monétaire : les USA, à eux seuls, détiennent plus du double du total des votes de 24 pays de l’Amérique latine (Mexique compris) et le G7 détient le triple des votes du groupe des Brics. Washington observe avec une préoccupation croissante le partenariat russo-chinois : les échanges entre les deux pays, qui en 2017 devraient atteindre les 80 milliards de dollars, sont en forte augmentation ; en même temps augmentent les accords de coopération russo-chinoise dans le domaine énergétique, agricole, aéronautique, spatial et dans celui des infrastructures. L’achat annoncé de 14 % de la compagnie pétrolifère russe Rosneft par une compagnie chinoise et la fourniture de gaz russe à la Chine pour 38 milliards de m3 annuels à travers le nouveau gazoduc Sila Sibiri qui entrera en fonction en 2019, ouvrent à l’export énergétique russe la voie à l’Est tandis que les USA essaient de lui bloquer la voie à l’Ouest vers l’Europe.

Perdant du terrain sur le plan économique, les USA jettent sur le plateau de la balance l’épée de leur force militaire et de leur influence politique. La pression militaire US en mer de Chine méridionale et dans la péninsule coréenne, les guerres des USA et de l’Otan en Afghanistan, les guerres au Moyen-Orient et en Afrique, le coup d’épaule des USA et de l’Otan en Ukraine et la confrontation consécutive avec la Russie, entrent dans la même stratégie de confrontation mondiale contre le partenariat russo-chinois, qui n’est pas seulement économique mais géopolitique. Y entre aussi le plan de miner les Brics de l’intérieur, en ramenant les droites au pouvoir au Brésil et dans toute l’Amérique latine. C’est ce que confirmait le commandant du U.S. Southern Command, Kurt Tidd, qui prépare contre le Venezuela l’« option militaire » brandie par Trump : dans une audition au Sénat, il accusait la Russie et la Chine d’exercer une « influence maligne » en Amérique latine, pour faire avancer là aussi « leur vision d’un ordre international alternatif ».

Manlio Dinucci

Traduction
Marie-Ange Patrizio

Source
Il Manifesto (Italie

Horizons et débats:L’OTAN menace notre sécurité

   par Gabriel Galice, Daniele Ganser, Hans von Sponek

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                                                                8044 Zürich , 3 avril 2017

 

Bimensuel favorisant la pensée indépendante, l’éthique et la responsabilité . Pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains.
Si vis pacem, cole iusticiam (Si tu veux la paix, cultive la justice)
                                       (Organisation internationale du travail)


            L’OTAN  regroupe  en  masse  des  troupes  et des  armes  aux  marches  de  la  Russie.  Nous  tenons à exprimer notre inquiétude devant la propagande déformant la réalité des menaces pesant  sur  la  paix.  Cette  propagande  insidieuse fabrique des ennemis imaginaires pour justifier  le  surdéveloppement  de  dépenses militaires,  des  conquêtes  de  territoires  ou  de «parts de marché», des prises de contrôle d’approvisionnement énergétique et pour corroder la démocratie.
Non,  la  Russie  n’est  pas  l’agresseur  et ne  menace  aucunement  les  Pays  baltes,  la  Pologne  ou  la  Suède.  A  l’implosion  de l’URSS  et  du  Pacte  de  Varsovie,  la  bévue  stratégique des Etats-Unis et de leurs alliés a été de ne pas refonder l’architecture internationale de sécurité. Oubliée la Charte de Paris (1990)  qui  promettait  la  paix  à  l’Europe!  
Dans son livre «Le Grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde», Zbigniew Brzezinski  posait en 1997 la question de savoir s’il fallait intégrer la Russie dans l’OTAN et dans l’UE. Il finissait par privilégier la sécurité tactique sur la paix stratégique, non sans prévoir que cela déclencherait des réactions russes.
Il préconisait l’intégration de l’Ukraine, l’un des  cinq  «pivots  géo-politiques»  de  l’Eurasie,  dans  l’OTAN  et  dans  l’UE.  En  2010,  Charles A. Kupchan,   professeur  à  la  Georgetown  University,  proposait  d’intégrer  les  Russes dans l’OTAN.
 Oubliant la promesse des USA aux Russes, lors de la réunification allemande, de ne pas étendre l’OTAN à l’Est, les Occidentaux n’ont eu de cesse de repousser, d’encercler et d’humilier les dirigeants russes successifs. Quoi que nous pensions du régime russe, le principal défaut de Vladimir Poutinen  (et de bien d’autres pays du monde), aux yeux des Occidentaux, est de cesser d’acquiescer  aux  volontés  hégé- moniques  occidentales.
Après l’illégale guerre d’Irak, l’extension du  nombre  de  pays  membres  de  l’OTAN l’expansion tout azimut de son aire d’action, le renversement du régime de Kadhafi  en Libye, puis le coup d’Etat en Ukraine, auront été les lignes rouges déclenchant les ripostes russes et chinoises ayant déjà constitué l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) après le premier élargissement de l’OTAN. Il aura fallu les opérations en Libye et en Ukraine et l’appui de l’Occident (dès 2006, selon Time Magazine  du 19/12/06) aux «rebelles» résolus à renverser le régime syrien, pour que les Russes soutiennent l’autonomie de la Crimée et interviennent militairement en Syrie.
Tandis  qu’il  est  avéré  que  la  CIA  a  surveillé  l’élection  présiden-tielle  française de 2012, que la NSA, espionne partout entre  prises, organisations et particuliers, la mode est d’imputer aux dirigeants russes une ingérence directe dans les élections américaines, françaises, allemandes.
Les  pays  européens  renforcent  leur  alignement sur la politique étrangère des USA, embargo contre la Russie inclusivement. Le président François  Hollande  parachève  la  réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN, entamée par Nicolas Sarkozy.
Et  les  pays  neutres?  La  Suède  rétablit la  conscription,  ce  au  moment  de  la  diffusion sur Arte  d’un reportage édifiant intitulé «Guerre froide dans le Grand Nord».
 L’Etat-major suédois manœuvrait naguère de concert avec l’OTAN et les Etats-Unis, ce à l’insu du gouvernement  d’Olof  Palme qui préconisait la détente avec Moscou ... et qui en mourut assassiné.  L’adhésion  de  la  Suisse  au  Pa rtenariat  pour  la  Paix  (ou  PpP)  de  l’OTAN vaut-elle neutralité?
Daniele Ganser cite l’ancien  ministre  américain  de  la  Défense William Perry:
 «La différence entre l’adhésion à l’OTAN et au PpP est plus ténue qu’une feuille de  papier.»
  Des  avions  suisses  survolent  la Baltique aux côtés de chasseurs de l’OTAN.
Non, l’OTAN, devenue une alliance offensive, n’assure pas notre sécurité. Misons sur l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dialoguons avec la Russie et mettons en œuvre les articles 46 et 47 de la Charte de l’ONU, stipulant un comité d’état-major auprès du Conseil de sécurité.
Gabriel Galice, Président de l’Institut international de recherches pour la paix à Genève (GIPRI), auteur de «Lettres helvètes 2010–2014»
Daniele Ganser, historien et irénologue, auteur de «Les armées secrètes de l’OTAN»
et «Illegale Kriege – Wie die NATO-Länder die UNO sabotieren» Zurich 2017  p. 28
Hans von Sponeck, ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU
   www.foreignaffairs.com/articles/russian-
federation/2010-05-01/natos-final-frontier
www.youtube.com/watch?v=Tv6IdWT2P8Q

Révélations : le jihad de Lafarge-Holcim

par Thierry Meyssan
Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 24 mars 2017
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Le 2 mars 2017, la société Lafarge-Holcim a reconnu que sa filiale syrienne « a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions, en vue de maintenir l’activité et d’assurer un passage sûr des employés et des approvisionnements vers, et depuis l’usine » [1].

D’ores et déjà, le cimentier fait l’objet de deux enquêtes. La première a été initiée par les associations Sherpa et ECCHR, le 15 novembre 2016, tandis que la seconde a été lancée par le ministère français de l’Économie. Toutes deux réagissaient aux prétendues révélations du Monde, selon qui Lafarge a versé de l’argent à Daesh, en violation des résolution de l’Onu.

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Il importe d’observer que les articles parus le 2 mars dans Intelligence Online (lettre confidentielle appartenant au Monde) et dans Le Monde lui-même du 22 juin ont été rédigés par une journaliste extérieure à ces publications, Dorothy Myriam Kellou. Cette jeune femme a étudié à l’université de Georgetown, connue pour ses liens avec la CIA, et a été officier de presse au consulat français de Jérusalem. Ces publications ont été confirmées par un livre de Jacob Waerness, Risikosjef i Syra, dans lequel cet ancien employé décrit la grave situation sécuritaire du personnel de Lafarge en Syrie. L’auteur a poursuivi sa collaboration avec le cimentier après la publication de son livre.

Les pseudos révélations du Monde ont été organisées de mèche avec Lafarge-Holcim pour détourner les regards de l’opinion publique et des juges vers un point de détail : fallait-il ou non accepter de se faire rançonner par Daesh.

La vérité est autrement plus grave.

La préparation de la guerre contre la Syrie

En juin 2008, l’Otan organisait la réunion annuelle du Groupe de Bilderberg [2] à Chantilly (États-Unis) au cours de laquelle Hillary Clinton et Barack Obama se présentèrent aux participants.

Parmi les 120 présents se trouvaient Basma Kodmani (la future porte-parole de la Coalition nationale syrienne) et Volker Perthes (le futur assistant de Jeffrey Feltman à l’Onu pour la Syrie). Lors d’un débat sur la permanence de la politique étrangère états-unienne, ils intervinrent pour présenter l’importance des Frères musulmans et le rôle qu’ils pourraient jouer dans la «  démocratisation  » du monde arabe.

Jean-Pierre Jouyet (le futur secrétaire général de l’Élysée), Manuel Valls (le futur Premier ministre) et Bertrand Collomb (le patron de Lafarge) étaient présents aux côtés de Henry R. Kravis (le futur coordinateur financier de Daech).

Lafarge en Syrie

Lafarge est le leader mondial des cimentiers. L’Otan lui confie la construction des bunkers des jihadistes en Syrie et la reconstruction de la partie sunnite de l’Irak. En échange, Lafarge laisse l’Alliance gérer ses installations dans ces deux pays, notamment l’usine de Jalabiyeh (à la frontière turque, au nord d’Alep). Durant deux ans, la multinationale fournit les matériaux de construction pour de gigantesques fortifications souterraines qui permettent aux jihadistes de défier l’armée arabe syrienne.

Lafarge est désormais dirigé par l’États-unien Eric Olsen qui a intégré dans la compagnie les usines des Frères Sawiris et de Firas Tlass. Ce dernier est le fils du général Moustapha Tlass, ancien ministre de la Défense du président Hafez el-Assad. Il est le frère du général Manaf Tlass dont la France avait songé faire le prochain président syrien. Il est également le frère de Nahed Tlass-Ojjeh, la veuve du négociant en armes saoudien Akram Ojjeh, laquelle travaille avec le journaliste Franz-Olivier Giesbert.

Les liens entre Lafarge et les Forces spéciales françaises sont facilités par l’amitié qui lie Bertrand Collomb (devenu président d’honneur de la multinationale) et le général Benoît Puga (chef d’état-major des présidents Sarkozy et Hollande).

Le mensonge du Monde

Dans un premier temps, le journal en ligne des mercenaires anti-syriens, Zaman Al-Wasl, publie des e-mails montrant que Lafarge verse de l’argent à Daech. Dans un second temps, Le Monde publie ses articles et les documents de Zaman Al-Wasl sont retirés de son site Internet (vous les trouverez cependant ici, sur notre site).

Selon Le Monde, la multinationale se fournissait en pétrole pour faire tourner son usine. Ce qui est faux car cette installation fonctionne principalement au charbon, qui continuait à lui être livré depuis la Turquie. Sans se rendre compte de l’énormité de son aveu, le quotidien admet que Lafarge produisait 2,6 millions de tonnes de ciment annuellement, destinées aux «  zones rebelles  ».

Or, durant cette terrible guerre, rien ne pouvait être construit par des civils dans ces zones.

Soldats de Daesh à l’usine de Lafarge-Holcim de Jalabiyeh (Syrie)

La construction des bunkers des jihadistes

2,6 millions de tonnes durant plus de deux ans, cela fait au moins 6 millions de tonnes produites pour les « rebelles ». Je place le mot « rebelles » entre guillemets puisque ces combattants ne sont pas des Syriens, mais viennent de tout le monde musulman et même d’Europe.

Cette quantité de ciment est comparable à celle utilisée par le Reich allemand, en 1916-17, pour construire la Ligne Siegfried. Depuis juillet 2012, l’Otan —dont la France— organisait une guerre de position conformément à la stratégie décrite par Abou Moussab «  Le Syrien  » dans son livre de 2004, La Gestion de la barbarie.

On imagine le nombre d’ingénieurs militaires du Génie de l’Otan —dont des Français— qui furent nécessaires pour construire cet ensemble d’ouvrages.

Lafarge, les Clinton et la CIA

Au cours des années 1980, Lafarge fut défendue durant son procès pour pollution dans l’Alabama par une célèbre avocate, Hillary Rodham-Clinton. Elle parvint à réduire l’amende imposée par l’Agence de Protection de l’Environnement à seulement 1,8 million de dollars.

Durant le mandat de George Bush Sr, Lafarge rendit service à la CIA en transportant illégalement en Irak les armes qui devaient servir ultérieurement à la rébellion lorsque l’Irak envahirait le Koweït et que la Coalition internationale viendrait le libérer.

Durant la même période, Hillary Rodham-Clinton devint administratrice de la multinationale, fonction qu’elle quitta lorsque son mari fut élu à la Maison-Blanche. Le Président Bill Clinton réduisit alors à 600 000 dollars l’amende que son épouse n’avait pu éviter à Lafarge. Les bonnes relations continuent puisque la compagnie a versé 100 000 dollars à la Fondation Clinton en 2015 et que son nouveau PDG, Eric Olsen, n’hésite pas à se faire photographier avec Hillary Clinton.

L’intervention militaire russe

Retranchés dans leurs bunkers, les jihadistes ne craignaient pas l’armée arabe syrienne et n’avaient aucune difficulté à tenir leurs positions. Durant deux ans, le pays se trouva coupé en deux, le gouvernement choisissant de protéger la population et donc d’abandonner le terrain.

Lorsque la Russie intervient militairement à la demande du gouvernement syrien, sa mission était de détruire avec des bombes pénétrantes les bunkers des jihadistes. L’opération devait durer trois mois, de septembre 2015 à la Noël orthodoxe (6 janvier 2016). Cependant, l’étendue des constructions de Lafarge-Holcim s’avéra si importante que l’armée russe eut besoin de six mois pour les anéantir.

Conclusion

Lorsque la transnationale Lafarge-Holcim termina sa mission au service du génie militaire de l’Otan, elle ferma son usine et la prêta à l’Alliance. L’usine de Jalabiyeh fut transformée en quartier général des Forces spéciales des États-Unis, de la France, de la Norvège et du Royaume-Uni qui occupaient illégalement le Nord de la Syrie.

Contrairement à l’écran de fumée du Monde, il ne s’agit donc pas de la triste histoire d’une entreprise de construction qui négocia avec des jihadistes pour sauver son personnel. La responsabilité de Lafarge-Holcim, c’est son rôle central dans une vaste opération militaire de destruction de la Syrie ; une guerre secrète qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes.

Thierry Meyssan

         ISRAËL-MONDE MUSULMAN • Vers la création                     

                                 d’un axe sunnite                                                          

                                           proaméricain                                                 

 

Washington souhaite une alliance des pays musulmans sunnites pour défaire l’axe chiite irano-syrien. Israël doit donc assouplir le blocus de Gaza, tendre la main à l’Egypte et se réconcilier avec la Turquie.

Benjamin Nétanyahou, Mohamed Morsi et Ismaël Haniyeh. Dessin d’Ammer paru dans NRC Handelsblad, Rotterdam.

Le cessez-le-feu [entre Israël et le Hamas] négocié au Caire l’a été de façon ­multi­latérale, et non pas bilatérale. Au premier plan, il y a le nouveau régime islamiste en Egypte et le Hamas. A l’arrière-plan, il y a la Turquie et le Qatar. Et tout au fond, il y a ­l’administration américaine : le président Obama, en contact téléphonique permanent avec [le président de l’Egypte] Mohamed Morsi, et la secrétaire d’Etat Hillary Clinton.

Jamais pareil honneur n’avait été accordé jusqu’ici au Hamas, pas même durant les négociations pour la libération de Shalit [menées avec Ahmed Al-Jaabari, assassiné le 14 novembre dernier]. Lorsqu’il fera le bilan de la dernière flambée de violence, la reconnaissance internationale de l’organisation et de ses desiderata figurera en tête de la colonne des gains. Sur le plan diplomatique, le Hamas sort renforcé. Reste à savoir si c’est bon ou mauvais pour Israël. Si le cessez-le-feu tient, Israël devra assouplir son blocus et permettre, entre autres, le transfert des marchandises vers Gaza. Le siège sera allégé, mais il est encore trop tôt pour envisager sa levée complète.

En attendant, l’Egypte va con­tinuer à assumer son rôle de mé­diatrice entre Israël et le Hamas. Le changement réside plutôt dans la nature des relations entre l’Egypte et le Hamas. L’ancien chef des renseignements et vice-président égyptien de Hosni Moubarak, feu Omar Suleiman [décédé en juillet], n’hésitait pas à maudire les dirigeants du Hamas lors de ses réunions avec ses homologues israéliens. Il se réjouissait des frappes d’Israël contre le Hamas, et Moubarak était encore plus heureux. Tout cela, c’est du passé. L’opération Colonne de nuée a constitué un premier test des rapports entre le nouveau régime égyptien et Israël. Il n’y a aucune intimité et il n’y en aura plus jamais. Il n’y aura plus de clins d’œil complices. Désormais, le gouvernement Nétanyahou, le gouvernement Morsi et l’administration américaine se regardent en chiens de faïence et manœuvrent prudemment. L’ad­ministration américaine est en train d’élaborer une nouvelle stratégie au Moyen-Orient, qui tente d’intégrer les conséquences du “printemps arabe”. L’objectif est d’ériger un axe sunnite face à l’axe radical chiite dirigé par l’Iran. L’enjeu, c’est la Syrie, pas le Hamas. L’Amérique veut s’appuyer sur cet axe pour ­renverser le régime Assad et, surtout, s’assurer que la Syrie ne tombe pas ensuite entre les mains des islamistes djihadistes.

Avec l’Egypte, la Turquie est l’autre pôle majeur de cet axe sunnite auquel l’Arabie Saoudite, les Etats du Golfe, la Jordanie et l’Autorité palestinienne sont sommés de se joindre. S’intégrer à cet axe est un enjeu pour le Hamas. Depuis la révolution égyptienne de 2011, il a pris ses distances avec l’Iran, et l’opération de Gaza a accéléré ce processus, contraignant l’Iran à s’appuyer davantage sur le Djihad islamique pour garder un pied à Gaza.

Le syndrome d’Alep-Est

par Thierry Meyssan

Pendant que les Grandes puissances qui encadraient les jihadistes d’Alep-Est font mine de s’intéresser au sort des habitants de la ville afin d’exfiltrer leurs soldats, personne ne semble comprendre le drame que ces Syriens ont enduré. Contrairement aux déclarations occidentales, ils n’ont pas souffert de bombardements, mais de l’occupation des jihadistes étrangers et du règne de leur « charia ». Certains habitants souffrent d’un grave trouble psychotique, le syndrome d’Alep-Est.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 20 décembre 2016
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Certains habitants d’Alep-Est refusent l’aide du gouvernement syrien.

À l’issue de quatre ans et demi de guerre, la population d’Alep-Est a pu être libérée par l’Armée arabe syrienne, avec l’aide du Hezbollah, de la Russie et de l’Iran. Cette victoire a été saluée avec joie par la majorité des 120 000 habitants libérés qui ont été enregistrés par l’État. Mais la majorité seulement.

Étrangement, alors que la Syrie leur offre de la nourriture, des soins et un logement précaire, certains habitants d’Alep-Est déclarent qu’« ils ne font pas confiance à l’État ». Que craignent-ils ? Ils n’ont pas été arrêtés et sont au contraire accueillis comme des enfants de la patrie, longtemps prisonniers de l’ennemi.

Comme s’ils avaient oublié la liberté dont ils jouissaient avant le « printemps arabe », et comme si rien ne s’était passé durant les quatre dernières années, ils tiennent le discours d’Al-Jazeera de 2011. Ils assurent que la République est une dictature, qu’elle torture les enfants, qu’elle massacre les sunnites, etc.

Pour la première fois, on observe au niveau d’une ville un phénomène psychologique déjà bien connu à l’échelle individuelle. De même qu’un enfant ou une épouse battus défendent parfois leur père ou leur mari cruel et justifient son comportement, de même certains habitants d’Alep-Est tiennent aujourd’hui le discours des jihadistes qui les opprimaient.

En 1973, un psychiatre suédois, Nils Bejerot, analysa le choc imposé à des clients d’une banque qui furent retenus en otage par des bandits lors d’une attaque à main armée. L’affaire tourna au cauchemar. Deux policiers furent blessés, dont un grièvement. Le Premier ministre Olof Palme tenta de raisonner en vain les criminels qui menacèrent d’abattre leurs prisonniers. Soumis à une terrible pression, les otages ne choisirent pas de se révolter, mais d’amadouer leurs geôliers pour échapper à une mort probable. De fil en aiguille, ils finirent par tenir le même discours qu’eux. Ils tentèrent de dissuader la police de donner l’assaut et l’une des otages tomba même amoureuse de l’un des criminels. C’est ce que l’on appelle le « syndrome de Stockholm », du nom de la ville où se tint ce fait divers.

Finalement, la police utilisant des gaz anesthésiants parvint à arrêter les bandits et à sauver les otages. Bien que leur détention n’ait durée que six jours, ces derniers souffrirent longtemps de ce syndrome au point qu’ils refusèrent de témoigner durant le procès qui suivit et que la jeune femme poursuivit sa relation avec le bandit pendant son incarcération.

L’année dernière, le psychologue clinicien Saverio Tomasella montrait que le « syndrome de Stockholm » est « la marque d’une effraction gravissime de l’intériorité de l’être humain qui a vécu, en direct et impuissant, le rapt de son identité subjective ».

Nous ne devons donc pas croire que les quelques habitants d’Alep-Est qui souffrent de ce syndrome vont rapidement se reconnecter au monde réel. Nous devons au contraire leur offrir une totale sécurité et faire, encore une fois, preuve d’une grande patience. Même si nous devons d’abord secours à nos soldats et à tous ceux qui ont résisté, ces civils sont nos compatriotes avant tout.

Thierry Meyssan

Source
Al-Watan (Syrie)

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Partenaires | Zurich (Suisse) | 17 novembre 2016
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Le danger US

Tous les dangers proviennent actuellement des Etats-Unis »    Interview de Willy Wimmer ex-secrétaire d´état Allemand
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Source
Horizons et débats (Suisse)

     
Horizons et débats

Horizons et débats est l’édition française de Zeit Fragen un hebdomadaire basé à Zurich.

    Articles 46 et 47 de la charte

                                    des nations unies

 

Article 46:
Les plans pour l’emploi de la force armée sont  établis  par  le  Conseil  de  sécurité avec l’aide du Comité d’état-major.
 

 

Article 47:
 1.    Il  est  établi  un  Comité  d’état-major  chargé  de  conseiller  et  d’assister  le Conseil  de  sécurité  pour  tout  ce  qui  concerne les moyens d’ordre militaire nécessaires au Conseil pour maintenir la paix et la sécurité internationales, l’emploi  et  le commande-ment  des  forces mises à sa disposition, la réglementation des armements et le désarmement éventuel.
 2.    Le  Comité  d’état-major  se  compose  des  chefs  d’état-major  des  membres  permanents  du  Conseil  de  sécurité  ou  de  leurs  représentants.  Il  convie tout  Membre  des  Nations  Unies  qui  n’est pas représenté au Comité d’une façon  permanente  à associer  à  lui,  lorsque la participation de ce Membre à ses travaux lui est nécessaire pour la bonne exécution de sa tâche.
 3.    Le  Comité  d’état-major  est  responsable,  sous  l’autorité  du  Conseil  de sécurité, de la direction stratégique de toutes forces armées mises à la disposition du Conseil. Les questions relatives au commandement de ces forces seront réglées ultérieurement.
4.   Des sous-comités régionaux du Comité d’état-major peuvent être établis par lui  avec  l’autorisation  du  Conseil  de  sécurité  et  après  consultation  des organismes régionaux appropriés.

« L’Art de la guerre »
Vent de tempête atlantique en mer Noire
par Manlio Dinucci

 

L’affaire du HMS Defender atteste que le Royaume-Uni et probablement les États-Unis tentent de provoquer militairement la Russie au cours d’exercices impliquant les alliés. Il n’y a pas de « menace russe », mais il est possible de la créer.
Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 29 juin 2021
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Selon un document du ministère britannique de la Défense parvenu à la BBC, la mission du « HMS Defender » était de provoquer une réaction hostile de la Russie.

Hier, 28 juin 2021, a commencé la Sea Breeze (Brise de mer), la grande manœuvre aéronavale officiellement « co-hébergée en mer Noire par les États-Unis et l’Ukraine ». Les États-Unis, qui la planifient et la commandent, sont ainsi les maîtres de maison dans cette mer adossée au territoire russe. La Sea Breeze, qui se déroule du 28 juin au 10 juillet, est dirigée par les Forces navales des USA pour l’Afrique, dont fait partie la Sixième Flotte, avec quartier-général à Naples. Elle prévoit des exercices de guerre navale, sous-marine, amphibie, terrestre et aérienne.

Depuis qu’en 1997 a commencé cette série de manœuvres annuelles en mer Noire, l’édition 2021 voit le plus grand nombre de participants : 32 pays de six continents, avec 5 000 militaires, 18 escadrons de forces spéciales, 32 navires et 40 avions de guerre. Y participent non seulement des pays membres de l’Otan —Italie, Royaume-Uni, France, Espagne, Grèce, Norvège, Danemark, Pologne, Bulgarie, Roumanie, Albanie, les trois républiques baltes, Turquie et Canada— mais des pays partenaires, avant tout l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, la Suède et Israël. Parmi les autres qui ont envoyé des forces militaires en mer Noire, se trouvent l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et le Pakistan, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte, la Tunisie, le Maroc et le Sénégal, le Brésil. Le fait qu’en mer Noire s’attroupent des forces militaires provenant d’Australie et du Brésil, pour la grande manœuvre sous commandement US dirigée contre la Russie, est dans la logique de ce qu’a promis Joe Biden : « En tant que président je prendrai immédiatement des initiatives pour renouveler les alliances des États-Unis, et faire que l’Amérique, une fois de plus, conduise le monde ». La manœuvre de guerre en mer Noire, la plus grande réalisée jusqu’à présent, démontre que les initiatives du président Biden vont dans la direction d’une escalade croissante contre la Russie et en même temps contre la Chine.

La Sea Breeze 2021 a en réalité commencé le 23 juin, quand le navire de guerre britannique HMS Defender, navigant d’Ukraine vers la Géorgie, est entré dans les eaux territoriales de la Russie, en Crimée. Acte délibérément provocateur [1] revendiqué par le Premier ministre Boris Johnson, lequel a déclaré que la Grande-Bretagne peut de nouveau envoyer ses navires de guerre dans ces eaux, parce qu’elle ne reconnaît pas l’« annexion de la Crimée ukrainienne par la Russie » [2]. Cette action hostile, à coup sûr en accord avec les États-Unis, a été opérée à peine une semaine après le Sommet Biden-Poutine, défini par le président états-unien comme « bon, positif » ; une semaine après que le président russe Poutine a averti dans la conférence de presse à Genève : « Nous menons les manœuvres militaires à l’intérieur de notre territoire, nous n’amenons pas nos équipements et notre personnel aux frontières des États-Unis d’Amérique, comme par contre sont en train de faire maintenant à nos frontières les USA et leurs partenaires ». Cette action hostile a été opérée par la Grande-Bretagne deux semaines seulement après la signature de la Nouvelle Charte Atlantique avec les États-Unis, dans laquelle on assure les Alliés qu’ils pourront toujours compter sur « notre dissuasion nucléaire » et que « l’OTAN restera une alliance nucléaire ».

La violation délibérée des eaux territoriales de la Crimée rend encore plus périlleuse la manœuvre de guerre en mer Noire. Cet acte, s’il se répète, peut avoir comme objectif de provoquer une riposte militaire russe, avec quelque mort ou blessé possible, pour accuser Moscou d’agression. Ce n’est pas un hasard si dans l’administration Biden on trouve à des postes importants certains artisans du putsch de Place Maïdan en 2014, comme Victoria Nuland, actuelle secrétaire d’État adjointe aux Affaires politiques. Le putsch a déclenché la séquence d’événements qui, avec la sanglante offensive contre les Russes d’Ukraine, a poussé les habitants de la Crimée —territoire russe passé à l’Ukraine pendant la période soviétique en 1954— à décider, avec 97 % des voix dans un référendum populaire, la sécession de Kiev et la ré-annexion à la Russie. Celle-ci a été accusée par l’Otan et par l’UE d’avoir annexé illégalement la Crimée et a été l’objet de sanctions. Maintenant on veut passer de la confrontation politique à celle militaire. On joue avec le feu, y compris le feu nucléaire.
Manlio Dinucci
Traduction Marie-Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)
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[1] « Classified Ministry of Defence documents found at bus stop », Paul Adams, BBC, June 27, 2021.

[2] “Navy defending our values in Russia dispute, says Boris Johnson”, BBC, 24 June, 2021.

Professeur Historien Daniele Ganser tient un discours sur les activités de l´OTAN, cette organisation  était conçue pour la paix, désormais devenue  plus violente, plus fascisante que les anciens NAZIS Exp: en Afghanistan, Iraq, Libye, Yemen, Palestine, Syrie, Soudan, Amerique Latine, Afrique subsaharienne, tous leurs massacres sont l´oeuvre du nouveau FASCISME qui crée la paix à la bourgeoisie et la guerre à ceux qui sont asservis et cela à travers  la démocratie de  L´OTAN . 

François Mitterrand :

«Nous sommes en guerre avec l’Amérique »

Après 14 années passées à l’Elysée, et quelques semaines avant de mourir, François Mitterrand livra son testament politique aux Français : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! » Ce blog a pour vocation de nous faire vivre au jour le jour, par la publication d’une revue de presse et de vidéos, cette guerre contre le libéralisme forcené qui nous conduit inévitablement vers l’Apocalypse… Krachinfo

Dans la série.. Chirac, Gog et Magog

En 2003, le professeur de théologie de l’Université de Lausanne Thomas Römer reçoit un coup de téléphone du palais de l’Elysée. Les conseillers de Jacques Chirac souhaitent en savoir plus sur Gog et Magog… Deux noms mystérieux qui ont été prononcés par George W. Bush alors qu’il tentait de convaincre la France d’entrer en guerre à ses côtés en Irak. Dans sa livraison de septembre, la revue de l’Université de Lausanne (UNIL) » Allez savoir » révèle cette histoire qui pourrait sembler rocambolesque si, comme le souligne le rédacteur en chef d’ » Allez savoir » Jocelyn Rochat, elle ne révélait pas les soubassements religieux de la politique de Bush.

Prophétie apocalyptique Bush aurait déclaré à Chirac que Gog et Magog étaient à l’œuvre au Proche-Orient, et que les prophéties bibliques étaient en train de s’accomplir. C’était quelques semaines avant l’intervention en Irak. Stupéfaction du président français, à qui les noms de Gog et Magog ne disent rien.

Dans » Allez savoir » , Thomas Römer précise : Gog et Magog sont deux créatures qui apparaissent dans la Genèse, et surtout dans deux chapitres des plus obscurs du » Livre d’Ezéchiel » de l’Ancien Testament. Prophétie apocalyptique d’une armée mondiale livrant bataille finale à Israël.

» Cette confrontation est voulue par Dieu, qui veut profiter de ce conflit pour faire table rase des ennemis de son peuple, avant que ne débute un âge nouveau » , poursuit Thomas Römer.

Pour lui, George W. Bush n’est pas le premier à chercher une incarnation de Gog et Magog sur terre. Ronald Reagan avait estimé que la guerre froide et l’existence de la bombe atomique rendaient réalisable la prophétie d’Ézéchiel…

Si l’Université de Lausanne révèle aujourd’hui les explications fournies par Thomas Römer à Jacques Chirac, c’est que ce dernier a quitté l’Elysée. Pour Jocelyn Rochat, ce petit secret d’alcôve de la politique internationale soulève une vaste question : notre inculture religieuse, la méconnaissance des Ecritures, à l’heure où les soubassements religieux sont beaucoup plus déterminants que l’on voudrait bien le croire dans les décisions politiques et militaires. Le religieux n’est pas confiné à la sphère privée, conclut Jocelyn Rochat. Un paramètre à prendre en compte, » sous peine de ne plus rien comprendre à la marche actuelle du monde » . Rue89

L’Amérique contre de Gaull

Le capitalisme est en train de détruire la vie sur terre

 

Un travail publié récemment par David Ray Griffin décrit comment le capitalisme est sur le point de détruire la vie sur la terre ou de la capacité de la terre à la vie: sans précédent: la civilisation ne peut survivre à la crise de CO2? («Sans précédent: Pouvez notre civilisation survivre à la crise de CO2?")

Je admire le Dr Griffin pour son intelligence de grande envergure, ses compétences en recherche et pour son courage. Il n'a pas peur de prendre des questions controversées. Quiconque a lu aucun de ses livres environ 9/11, sachez que tous les nous et singulière histoire officielle est un mensonge.

Griffins dernier livre, qui vient d'être publié par Clarity Press et prend la question du réchauffement climatique et de la crise de CO2, sur 424 pages, plus 77 pages apporte des notes soigneusement étudié et d'information bien documentée.

Mes lecteurs ont déjà à plusieurs reprises m'a demandé si je pourrais écrire un livre sur le réchauffement climatique, les chemtrails, les vaccins et d'autres questions, mais ces questions sont au-delà de ma compétence. Griffins livre, je crois, cependant, qu'il a investi énorme quantité de travail dans l'étude du changement climatique. Son livre est basé sur une recherche approfondie et présente les résultats en bonne et leslicher manière compréhensible.

Griffin affirme que l'humanité ne devrait pas avancer sa propre destruction comme des lemmings, mais plutôt accepter le défi moral et a dû abandonner l'économie de combustibles fossiles. Il souligne le fait que l'énergie propre est mieux adapté à la vie dans une société moderne, car à travers elle a cessé d'exister en tant que la menace des émissions sans cesse croissantes.

L'énergie nucléaire ne fait pas partie des sources d'énergie propre - il suffit de regarder l'exposition aux radiations en raison de la catastrophe de Fukushima. Il est Griffin a réussi à faire ressortir le contexte de sa question correctement: il est un défi moral.

Un changement climatique est évident, si elle a lieu sur la base des émissions de CO2 ou pour d'autres raisons. Chaque jour il ya de nouveaux rapports sur les dangers du changement climatique.

 

 Griffin prend à la conclusion que notre civilisation est en jeu lui-même. Le résultat de son témoignage: l'humanité a peut-être trois décennies pour obtenir des émissions de CO2 sous contrôle. Certains espèrent que cela pourrait réussir, il voit dans l'accord entre le président américain Barack Obama et le président chinois Xi Jinping, qui a été annoncé le 11 Novembre 2014e

 

Non seulement notre planète est polluée par les déchets sous de nombreuses formes, mais aussi notre nourriture est contaminée. D'une part, notre nourriture est impactée par les herbicides et l'autre par les antibiotiques. Il ya aussi des hormones et de pesticides. L'Organisation mondiale de la santé a constaté que le glyphosate (un herbicide qui est pulvérisé sur les cultures vivrières OGM) est contenue dans Roundup de Monsanto, est une cause probable de cancer chez les humains et les animaux.

Glyphosate aurait également contribué à l'extinction des abeilles et les papillons monarques et est maintenant détectable dans 75 pour cent des échantillons d'air et de pluie. Un microbiologiste a écrit il ya quelque temps le Département américain de l'Agriculture que les scientifiques indépendants ont trouvé dans des études approfondies que le glyphosate aurait un impact négatif sérieux sur la faune, les animaux et la fertilité humaine et à la capacité de la terre à la production de plantes alimentaires sains. Les scientifiques ont souligné que l'approbation du glyphosate par le gouvernement américain lui-même quant à sa sécurité repose uniquement sur leurs études, le fabricant et que ces «études» sont ne sont pas étayées par des preuves de scientifiques indépendants. Ces études ont été créés non seulement par les scientifiques, qui étaient employés par Monsanto, mais aussi des instituts universitaires de recherche dont les ressources sont fournies par l'industrie chimique et ne peut donc être considéré comme un des organismes de vérification indépendants.

Dans une émission de télévision française, un représentant de Monsanto avait revendiqué une fois que le Roundup est suffisamment sûr pour boire, mais a refusé l'offre de l'animateur, de boire un verre de celui-ci avec la remarque: "Je ne suis pas stupide"

Selon un article paru dans Counterpunch a été constaté que 70 pour cent de tous les antibiotiques sont à nourrir le bétail, car ils garantissent un gain de poids et d'économiser de l'argent sur les coûts d'alimentation. 93% des médecins sont préoccupés par l'utilisation excessive d'antibiotiques par l'industrie de la viande et des scientifiques indépendants ont des preuves concrètes que la résistance croissante des bactéries aux antibiotiques sur l'utilisation des antibiotiques est due à l'alimentation animale.

Les scientifiques de l'Université de l'Iowa ont trouvé résistant à la méthicilline Staphylococcus aureus dans 70 pour cent de la viande de porcs reproducteurs. Une enquête menée par un magazine de consommateurs a révélé que la viande américaine, indépendamment de quelque source, plein de "pathogènes, commensales et bactéries résistantes aux antibiotiques" est. Quelque chose trouvé dans cinq porc untersuchtem souches bactériennes résistantes.

La Food and Drug Administration, par les précédentes administrations américaines sans cette coupe dans ses compétences, est en tout cas contre l'industrie, le "Big Meat" pas. Selon les rapports, la FDA avait tenté en 2008 d'interdire l'utilisation agricole des céphalosporines (antibiotiques comme Cefzil et Keflex), parce qu'ils sont nécessaires pour une pneumonie, angine streptococcique et d'autres maladies humaines graves, mais que les producteurs d'oeufs, des poulets, des dindes, des produits laitiers ont pris d'assaut et de peau de vache et le porc avec le soutien de l'Institut de la santé animale, le Capitole et empêche finalement l'initiative de la FDA.

Le Congrès a répondu ainsi à contributions de campagne, mais ne se soucient pas de la santé et la sécurité du peuple américain. L'Institut de la santé animale est d'ailleurs dirigée par les grandes sociétés pharmaceutiques qui font leurs profits afin qu'ils vendent 70 pour cent de leur production des producteurs de viande, d'oeufs et de produits laitiers. Parmi les membres de cette «santé» Institut comprennent Abbott, Bayer, Elanco / Lilly, Merck, Boehringer Ingelheim Vetmedica, Novartis ea

En d'autres termes, les bénéfices sont bien au-dessus des préoccupations de santé publique. Etant donné que les fabricants de médicaments ont cessé plus ou moins avec le développement de nouveaux antibiotiques, les antibiotiques offrent également une protection de moins en moins contre l'infection.

L'horreur continue. À une époque de grave sécheresse dans l'Ouest américain, où il ya seulement tant d'eau autour de la Californie, est nécessaire pour une seule alimentation en eau annuelle, l'industrie fossile fracking continue en pleine quoi et la pollution de la surface restante conduit des ressources en eaux souterraines.

Toutes ces activités - l'utilisation d'antibiotiques dans l'alimentation animale, l'utilisation d'herbicides OGM et Fracking - sont rentables, bien qu'ils ablasten coûts externes très élevés sur l'environnement et à des tiers, mais à son tour pas engagés sur le par l'externalisation des coûts de production les profits sont impliqués. Il est également appelé «coûts sociaux», qui est, Coût pour la collectivité.

Griffin souligne que les coûts externes sur le climat grâce à l'utilisation de combustibles fossiles et de leur impact, en même temps représentent la cause d'une crise menaçant la vie avec laquelle l'ensemble de l'humanité est confrontée. Capitalistes font de l'argent grâce à l'exploitation du travail et le coût des déchets Externisierung qui sont générés au cours du processus de production par la pollution de l'environnement par ces déchets. Il est dans ce contrôlée par des intérêts privés égoïstes et orientée vers les rendements trimestriels des gains de productivité à une procédure avec l'horizon temporel à court terme, car elle conduit en réalité à détruire l'habitabilité de la Terre.

La plupart des économistes se refuse à cette déclaration du droit fondamental parce qu'ils ont été formés et endoctrinés dans l'idéologie néo-libérale, qui se décrit comme une science économique, mais en réalité rien de plus qu'une apologie de l'exploitation capitaliste du travail et de la terre.

Je me faisais partie de la thèse du professeur Ronald Coase, dans l'année où il publie son célèbre ouvrage "Le problème des coûts sociaux" (coûts externes), pour lequel il a reçu avec un autre travail avec le prix Nobel d'économie était. Théoriquement, les effets externes (de coûts) dans le processus de production concerné (internisiert), de sorte que le fabricant paie tous les frais; Cela est vrai si tous les matériaux utilisés pour la production (intrants) et tous les produits de déchets le droit à la propriété (et d'obligations connexes) sont soumis. Mais personne ne possède l'atmosphère, les océans, les rivières et les ruisseaux. Ils restent "connaissance commune" et sont donc considérés (discount) décharges pour l'élimination des déchets.

Les gouvernements ont réalisé, en dépit de la pression exercée sur la partie de la pression de l'entreprise, que la pollution est un problème, et ont eu recours à certaines mesures réglementaires. Bien que cette société à imposer à certains coûts, mais certainement pas assez pour freiner l'externalisation des coûts de production de manière efficace. Du point de vue de David Ray Griffin est précisément la crise menaçante: la poursuite du capitalisme à but lucratif va détruire la vie sur Terre.

paul_craig_roberts *) Dr Paul Craig Roberts, ancien ministre adjoint des Finances du gouvernement des États-Unis avec le Département de la politique économique et rédacteur en chef adjoint du Wall Street Journal, est un commentateur et critique du capitalisme américain bien connu; ses derniers ouvrages publiés sont L'échec du laissez-faire capitalisme et dissolution économique de l'Occident ("L'échec du capitalisme de laissez-faire et la résolution économique de l'Occident»), et comment l'Amérique a été perdue ("Alors que l'Amérique  perdu").

              Par   Silvia Cattori    partie 1.
"L’OTAN n’amène que destruction, insécurité et misère. Elle doit être abolie" 

Interview de Mahdi Darius Nazemroaya par Silvia Cattori le19 mars 2013

Apprécié pour la rigueur et la justesse de ses analyses le sociologue canadien Mahdi Darius Nazemroaya (*), 30 ans, s’est imposé comme un des meilleurs connaisseurs de l’OTAN. Ses investigations, traduites en de nombreuses langues, ont acquis une audience internationale. Son ouvrage « The globalisation of NATO » [« La mondialisation de l’OTAN »] fait aujourd’hui référence.

 - : Moyen Orient OTAN Nations Unies Crimes de guerre Ingérence Russie France

En 400 pages denses, fascinantes Mahdi Darius Nazemroaya nous fait prendre la mesure de la menace que l’OTAN fait peser sur la paix du monde. Et de l’urgence qu’il y aurait à obtenir sa dissolution.


Silvia Cattori : Dans votre remarquable ouvrage vous mettez en lumière les stratégies mises en place par l’OTAN pour étendre son emprise militaire dans le monde. J’aimerais vous demander ce qui vous a motivé à consacrer tant d’énergie à un sujet aussi ardu et exigeant. Comment en êtes-vous venu à considérer que l’analyse du rôle de l’OTAN et des stratégies qu’elle a mises en place était une tâche absolument essentielle ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Les graines de ce livre ont été semées en 2007. J’avais alors rédigé un petit manuscrit mettant en relation les guerres en Afghanistan et en Irak (qui avaient fait suite aux tragiques évènements du 11 septembre 2001) avec l’expansion de l’OTAN, le projet de bouclier antimissiles états-unien - que je décrivais comme s’étant finalement couvert du manteau d’un projet de l’OTAN, - et le concept de ce que les néoconservateurs et leurs alliés sionistes appellent « destruction créative » pour redessiner la restructuration des pays du Moyen-Orient, et l’encerclement aussi bien de la Chine que de la Russie.

J’ai toujours considéré que tous les évènements négatifs auxquels le monde est confronté étaient les éléments d’un ensemble ; ou de ce que le savant et révolutionnaire hongrois György Lukács a appelé « totalité fragmentée ». Les guerres en « série », l’accroissement des lois de sécurité, la guerre contre le terrorisme, les réformes économiques néolibérales, les « révolutions colorées » dans l’espace post-soviétique, la diabolisation de différentes sociétés par les médias, l’élargissement de l’OTAN et de l’Union Européenne, et les fausses accusations au sujet d’un programme d’armement nucléaire iranien font partie d’un tout. Un de mes articles publié en 2007 [1], posait également les principales bases de cette feuille de route et reliait tous les éléments de la guerre perpétuelle à laquelle nous assistons.

J’ai écrit ce livre parce que je pensais que c’était un sujet très important. J’ai lu la plupart des textes de l’abondante littérature concernant l’OTAN et aucun n’examine l’OTAN dans la perspective critique où je me place. De même qu’aucun ne relie l’OTAN de manière pertinente à une « vue d’ensemble » des relations internationales. Un chercheur de l’Université Carleton m’a dit que mon livre était comme une Bible des relations internationales et de tous ses sujets importants. Je vois moi aussi mon livre sur l’OTAN de cette manière.

Ma principale motivation pour écrire ce livre était d’amener les lecteurs à prendre conscience de la nature impérialiste des conflits internationaux modernes et de les aider à en voir la « totalité » au lieu de ses éléments « fragmentés ». Quand vous voyez l’ensemble, vous êtes en mesure de prendre de meilleures décisions. Je pense avoir donné de l’OTAN une évaluation correcte. Dans sa bibliothèque à Bruxelles il y a un exemplaire de mon livre. C’est l’OTAN elle-même qui a annoncé son acquisition comme l’une des ressources de sa bibliothèque, en novembre 2012. Ce livre est ma contribution, en tant que chercheur, pour essayer de permettre aux lecteurs de prendre des décisions en connaissance de cause en voyant au-delà des effets de miroirs et des éléments fragmentés du tableau.

Aujourd’hui dans le monde, les gens sont de façon générale plus instruits. Mais malheureusement l’ignorance se répand en ce qui concerne les relations de pouvoir et ce qui se passe dans ce domaine au niveau mondial. Nous entrons dans une ère trompeuse de l’histoire où beaucoup de gens à travers le monde sentent de plus en plus qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que d’être des spectateurs impuissants, réduits à n’être que des particules, des rouages, ou des extensions d’une immense machine invisible sur laquelle ils n’ont aucun contrôle.

Les scénarios du livre de George Orwell « 1984 » se sont pour l’essentiel réalisés. Les gens sont devenus étrangers à leur monde et gouvernés de plus en plus par cette machine capitaliste invisible qui travaille à détruire toutes sortes de façons alternatives de vivre ou de penser ; l’ordre qui s’impose aujourd’hui à nous est comme un resserrement de la « cage d’acier » de Max Weber [2] qui réduit de plus en plus notre indépendance et nos mouvements.

La plupart des gens regardent maintenant les nouvelles et la télévision passivement. Ils essaient de se distraire de la réalité ; ils tentent d’engourdir leur conscience et de vivre dans un faux état de bonheur qui leur permet d’ignorer la réalité et les misères du monde. Collectivement, nos esprits ont été colonisés, on leur a fait croire à un faux ordre des choses. L’humanité est en train d’être de plus en plus déshumanisée. Peut-être que j’ai l’air hégélien, mais les gens deviennent étrangers à eux-mêmes. Ils deviennent aussi étrangers aux capacités de leur propre esprit et aux talents dont ils ont été dotés. Mais la vérité est que nous ne sommes pas séparés des évènements et des processus qui façonnent ce monde. Nous ne devrions pas devenir les esclaves des objets ou des structures de notre propre fabrication, que ce soit le capitalisme ou les structures politiques. Nous ne devons pas devenir de simples spectateurs de notre parcours de vie.

L’hégémonie est un processus continu de leadership, de contrôle, et d’influence qui implique à la fois la contrainte et le consentement. Mais son emprise n’est jamais totale et elle peut toujours être combattue. Nous voyons des défis à l’hégémonie dans la construction de blocs historiques qui affrontent les centres de pouvoir impérialistes et capitalistes. Le Mouvement bolivarien d’Hugo Chávez et l’ALBA sont des exemples réussis d’une contestation de l’hégémonie traditionnelle des élites compradores qui gouvernent la région au bénéfice de forces extérieures.

Silvia Cattori : Un grand chapitre passionnant et troublant de votre livre est consacré à l’Afrique. L’entrée en guerre de la France au Mali n’a pas dû être une surprise pour vous. On comprend que la déstabilisation de ce pays affaibli, engendrée par l’intervention de la France en Libye, a ouvert une grave crise dans tous les pays du Sahel, de l’Atlantique à la Mer rouge.

Mahdi Darius Nazemroaya : Dès le début j’ai soutenu que la division du Soudan, l’intervention française en Côte d’Ivoire soutenue par les États-Unis, et la guerre de l’OTAN en Libye, faisaient partie d’une deuxième « ruée vers l’Afrique ». J’ai expliqué que la guerre en Libye visait à déstabiliser d’autres parties de l’Afrique et aurait un effet d’entraînement sur une large partie de ce continent incluant des pays comme le Niger et le Mali.

Dans mon livre, j’ai examiné le Sahel qui est constitué par les terres intérieures de l’Algérie, du Niger, de la Libye, et du Mali. La guerre de l’OTAN contre la Libye a déclenché une réaction en chaîne, comme une démolition contrôlée, que les États-Unis et leurs alliés utilisent pour contrôler une vaste portion de l’Afrique et de ses ressources. Comme la première « ruée vers l’Afrique » qui a été déclenchée par une crise économique dans les pays industrialisés de l’Europe occidentale, ces évènements concernent en fait le contrôle des ressources. Alors que les États-Unis s’impliquaient davantage en Afrique, son gouvernement et le Pentagone se sont mis à parler de plus en plus de l’expansion des facilités dont disposait Al-Qaïda en Afrique et de la manière dont l’armée américaine et ses alliés devaient combattre cette organisation en augmentant leur présence sur le continent africain. En fait, les États-Unis ont constitué en 2011 un budget pour l’actuelle guerre au Mali sous le couvert de la lutte contre Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest. Des intérêts stratégiques comme l’obsession grandissante des États-Unis pour le Golfe de Guinée et l’approvisionnement en pétrole en Afrique de l’Ouest sont occultés dans un récit qui nous parle de la lutte contre les groupes terroristes rangés sous le label d’Al-Qaïda. Nous savons d’expérience que l’Empire américain a en fait travaillé avec ces groupes, aussi bien en Libye qu’en Syrie. Et que l’on cherche à pousser hors d’Afrique la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, et d’autres rivaux économiques du bloc occidental, mais on n’en parle pratiquement pas. En lieu et place, on déguise les intérêts des États-Unis et des ses alliés de l’OTAN comme la France, en objectifs altruistes visant à aider des États faibles.

Pour en revenir au Mali. Je n’ai pas été surpris quand le Président François Hollande et son gouvernement ont ordonné aux soldats français d’envahir ce pays. Aussi bien la France que les États-Unis sont très au fait des réserves de gaz et de pétrole au Mali, au Niger, et dans l’ensemble du Sahel. Mon livre traite de ces points et de la création par le gouvernement français, en 1945, d’un Bureau de recherches pétrolières dans le but d’extraire le pétrole et le gaz de cette région. Quelques années plus tard, en 1953, Paris a délivré des licences d’exploitation à quatre compagnies françaises en Afrique. En raison de ses craintes, à la fois des empiétements américains et des demandes africaines d’indépendance, Paris a créé l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) pour maintenir son contrôle sur les parties riches en ressources de ses territoires africains qui possèdent du pétrole, du gaz, et de l’uranium. L’uranium a été important pour garantir l’indépendance de la France vis-à-vis de Washington par la création d’une force de dissuasion nucléaire stratégique, en riposte au monopole anglo-américain.

Ce n’est donc pas un hasard si les zones du Sahel que les États-Unis et ses alliés ont désignées comme faisant partie de la zone où Al-Qaïda et les terroristes sont situés correspondent à peu près aux frontières de l’OCRS, riche en énergie et en uranium. En 2002, le Pentagone a commencé d’importantes opérations visant à contrôler l’Afrique de l’Ouest. Cela a eu lieu sous la forme de l’Initiative Pan-Sahel, qui a été lancée par l’US European Command (EUCOM) et l’US Central Command (CENTCOM). Sous la bannière de ce projet de l’armée américaine, le Pentagone a formé des troupes du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, et du Niger. Les plans visant à établir l’Initiative Pan-Sahel remontent toutefois à 2001, lorsque l’Initiative pour l’Afrique a été lancée à la suite des attentats du 11 septembre. Sur la base de l’Initiative Pan-Sahel, la Trans-Saharan Counter-terrorism Initiative (TSCTI) a été lancée en 2005 par le Pentagone sous le commandement du CENTCOM. Le Mali, le Tchad, la Mauritanie, et le Niger ont été rejoints par l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria, et la Tunisie. La TSCTI a été transférée en 2008 au commandement de l’AFRICOM récemment activé. Il faut relever que le capitaine Amadou Sanogo, le leader du coup d’État militaire qui a eu lieu au Mali le 21 mars 2012, est l’un des officiers maliens qui ont été formés dans le cadre de ces programmes américains en Afrique de l’Ouest.

L’analyse du coup d’État de 2012 au Mali montre qu’il s’agit d’un acte criminel. Le coup d’État militaire a renversé le Président Amadou Toumani Touré sous prétexte qu’il ne pouvait pas restaurer l’autorité malienne sur le nord du pays. Le Président Amadou était sur le point de quitter son poste et n’avait pas l’intention de rester dans la vie politique, et les élections allaient avoir lieu dans moins de deux mois. Ce coup d’État a essentiellement empêché une élection démocratique d’avoir lieu et l’action du capitaine Sanogo a mis fin au processus démocratique au Mali et a déstabilisé le pays. Sa nouvelle dictature militaire a été reconnue par l’OTAN et par le gouvernement installé en Côte d’Ivoire par les Français. Les États-Unis ont continué à financer le gouvernement militaire du Mali et des délégations militaires et civiles des États-Unis et d’Europe occidentale ont rencontré le régime militaire de Sanogo. Peu après, la France a déclaré qu’elle avait le droit d’intervenir en Afrique partout où ses citoyens et ses intérêts étaient menacés. C’était autant de préliminaires.

Les armes qui sont utilisées au Mali et au Niger aussi bien par les groupes terroristes que par les tribus touaregs sont liées aux actions de l’OTAN en Libye. Plus précisément ces armes viennent des arsenaux libyens pillés, et des armes envoyées en Libye par les Français, les Anglais et les Qataris. L’OTAN a eu un rôle direct dans ce domaine et l’on sait que les Français ont soudoyé les groupes touaregs et ont contribué à les armer et à les financer durant la guerre contre la Libye. Du reste, en Afrique, les Français ont toujours manipulé les Touaregs et les Berbères contre d’autres groupes ethniques à des fins coloniales.

Par ailleurs, les tensions entre le Soudan et le Sud-Soudan sont attisées. La région soudanaise du Darfour et la Somalie sont toujours des points chauds. Tout cela fait partie d’un arc africain de crise qui est utilisé pour restructurer l’Afrique et l’englober dans les frontières du bloc occidental.

Silvia Cattori : Quand sous l’impulsion du président Sarkozy, après 33 ans de retrait, la France est revenue dans le commandement militaire de l’OTAN, il n’y a eu aucune protestation. Les citoyens ignorent que cette organisation menace l’humanité et que l’appartenance de leur pays à l’OTAN implique sa subordination à la politique étrangère belliciste de Washington et la perte de sa souveraineté. Cela pose questions ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Je pense que ce que le Président Sarkozy a fait en réintégrant la France dans le commandement militaire de l’OTAN est largement le reflet d’un consensus au sein de la classe politique française. Je sais qu’à Paris de nombreuses voix politiques l’ont critiqué, mais si au sein de la classe politique française l’opposition avait été intransigeante, elle aurait pu faire beaucoup plus que parler. Aujourd’hui, les membres de l’establishment politique français, aussi bien à « gauche » qu’à « droite », se battent entre eux pour savoir qui va le mieux servir les centres impérialistes et capitalistes à Washington et à New York. L’establishment politique français ne fait pas cela parce qu’il est particulièrement pro-américain, mais parce qu’il est au service du système mondial corrompu qui sert lui-même le capitalisme global dont le centre en voie d’affaiblissement est aux États-Unis. Ainsi, nous avons aussi besoin de réévaluer ce qu’est l’anti-américanisme, ou d’où proviennent et ce que représentent en fait les sentiments anti-américains.

De larges segments de l’élite de l’Europe occidentale sont au service de ce système mondial parce que leurs propres intérêts y sont investis et y sont liés. Comme les États-Unis sont en voie d’affaiblissement et en lutte pour maintenir leur primauté mondiale en tant que centre du capitalisme, de la régulation et de l’accumulation capitaliste, ils vont de plus en plus déléguer leurs missions impériales à des pays comme la France. On verra également davantage de compromis entre les États-Unis et des pays alliés comme la France et l’Allemagne. Il s’agit là d’une décentralisation dialectique du pouvoir des États-Unis visant à renforcer l’hégémonie du système mondial et à maintenir l’Empire américain par délégation. Il faut noter que ce système capitaliste mondial est fragmenté en blocs, raison pour laquelle nous voyons des rivalités entre les États-Unis, la Chine et la Russie.

De façon générale, la majorité des citoyens dans de nombreuses sociétés sont de plus en plus passifs vis-à-vis des décisions de leurs gouvernements et de leurs dirigeants. C’est le reflet d’un sentiment croissant d’aliénation, de détachement et d’impuissance qui a transformé les êtres humains en marchandises et en objets. Cela fait partie du resserrement de la « cage d’acier » dont je parlais plus haut, en termes weberiens.

Silvia Cattori : La France a été au commencement, avec le Qatar, le principal « parrain » de la déstabilisation de la Syrie [3]. La Chine et la Russie ont empêché par leurs vétos l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité qui aurait autorisé une intervention militaire de l’OTAN comme cela a été le cas en Libye. Tout laisse penser que les pays de l’OTAN et leurs alliés arabes sont en train de réaliser leur plan de déstabilisation de la Syrie par d’autres voies. Pensez-vous que la Chine et la Russie pourront durablement contenir l’OTAN tant que les pays émergents n’auront pas leur mot à dire et les moyens d’imposer un véritable multilatéralisme au Conseil de sécurité ?

Mahdi Darius Nazemroaya : En premier lieu, il faut voir que les évènements en Syrie font partie d’une guerre par procuration menée par les États-Unis, l’OTAN, Israël et les dictatures arabes (comme l’Arabie Saoudite), contre la Chine, la Russie, l’Iran et leurs alliés. Deuxièmement, quand on considère les évènements en Syrie d’un point de vue international, on devrait penser à la Guerre civile espagnole qui a éclaté avant la Deuxième guerre mondiale. De même, on peut considérer les évènements en Libye et en Afrique, et peut-être les invasions antérieures de l’Afghanistan et de l’Irak, en pensant à l’invasion de la Chine par le Japon ou l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne avant la Deuxième guerre mondiale. Cela ne signifie pas que la Syrie ou ces évènements soient nécessairement le prélude à une Troisième guerre mondiale, mais ils ont le potentiel d’allumer un vaste incendie au niveau mondial — à moins que l’on ne pense que tous ces évènements font déjà partie de la Troisième guerre mondiale.

Les thèses de Giovanni Arrighi sur les cycles systématiques d’accumulation dans le « système-monde » peuvent nous aider à trouver une base de réflexion. Son travail est important parce que nous pouvons l’utiliser pour lier entre eux, de la Syrie à l’Afrique, les éléments dont nous parlions en termes de « totalité fragmentée » constituant le système mondial. Les cycles d’accumulation étudiés par Arrighi se rapportent à des périodes de temps qui s’étendent sur une centaine d’année ou plus, durant lesquelles le centre du capitalisme dans le système mondial se situe dans un lieu géographique ou un pays donné. Ses thèses sont fortement influencées par les travaux du savant français Fernand Braudel sur l’expansion du capitalisme. Pour Arrighi ces centres d’accumulation ont été les pouvoirs hégémoniques du système mondial en expansion. À la dernière étape de chaque cycle, les capitalistes déplacent leurs capitaux de ces centres dans d’autres endroits et finalement dans le nouveau centre capitaliste qui a émergé. Ainsi, chronologiquement, le pouvoir hégémonique du système mondial a été transféré de la ville-État italienne de Gênes aux Pays-Bas, puis en Grande Bretagne et, finalement, aux États-Unis. Le déplacement géographique du centre du système mondial se produit au cours d’une période de crise, au moins pour les anciens centre capitalistes, et dans un court laps de temps. Nous en arrivons aujourd’hui à la Chine. Ce qui se passe est que le centre du capital est sur le point de sortir des États-Unis. Si l’on suit la tendance soulignée par Arrighi, alors le prochain centre d’accumulation capitaliste du système mondial sera la Chine. Toutefois d’autres scénarios ne sont pas à écarter, comme une direction globale de toutes les principales puissances capitalistes. En me référant aux travaux d’Arighi, je veux dire ici que nous avons affaire à un système capitaliste mondial qui inclut la Chine et la Russie. Ni les États-Unis ni la Chine ni la Russie ne veulent perturber ce système. Ils sont en compétition pour en devenir le centre d’accumulation capitaliste. C’est pourquoi aucune des parties ne veut une guerre directe. C’est pourquoi les Chinois n’ont pas utilisé la dette étrangère américaine pour dévaster l’économie des États-Unis ; la Chine souhaite voir un transfert ordonné du centre d’accumulation depuis les États-Unis.

La Chine et la Russie ne changeront pas leurs politiques et leurs positions sur la Syrie ou l’Iran, mais elles veulent éviter une guerre qui perturbe le système capitaliste mondial. Bien sûr, les États-Unis essaient de maintenir leur position en tant que centre du système mondial, par la force brute, ou en impliquant leurs alliés et vassaux dans leurs opérations impérialistes, comme au Mali et en Libye.

Silvia Cattori : Vous consacrez un long chapitre (p 67 à 113) à l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie. Pouvez-vous résumer pour nos lecteurs ce à quoi cette guerre, qui a démembré un pays et généré tant de souffrances, devait aboutir ?      A  suivre

 

Messieurs les diplomates de l´OTAN transforment     

 les  révoltes  arabes   en contre-révolution               

 

Barak Obama président des états unis vient de désigner Robert S. FORD actuel ambassadeur en Syrie pour représenter son gouvernement au Caire après avoir présenté au peuple de civilisation réputée, le massacre actuel qui n´a été perpétré dans temps ni par tartares ni par les barbares dans la région: Une des œuvres des scientifiques américaines.

Il était l´assistant de l´ambassadeur US John Negroponte a Bagdad, vraisemblablement l´assistant aux massacres d´Irakis. Son historique a marqué la stratégie de la tension géopolitique suivie de crimes politiques et de terreur, dont la fonction principale de sa diplomatie est similaire a celle des Romains au moyen âge: Les invasions et la torture, la civilisation romaine utilisait le fouet sur les esclaves, deux milles ans plus tard les américains emploient les bombes atomiques, les bombes démocratiques contre les peuples qui ne s´alignent pas dans leur trajectoire, l´avenir américain est en jeu si bien interne qu´externe.

Leurs études faites sur les pays ciblés par leur potentiel militaire ne s´arrangent pas longtemps avec leurs partenaires atlantiques et risquent de faire éclater a tout moment la sainte alliance de

l´OTAN, ce n´est qu´une question de temps, a savoir leurs manœuvres d´espionnage faites par     l´agence NSA surtout en Europe jusqu´a la saisi des micro-espions électroniques détectés au sein du parlement européen, manifeste les européens de ne pas accompagner longtemps ces vampires dans le désastre humanitaire.

Robert FORD a rempli sa mission d´assistant a Bagdad babylonienne, ou la diplomatie américaine était assiégée autour de Sadem Hussien, dégustant les meilleurs cuisines arabes et ont fini leur mission démocratique en saccageant le pays par les armes expérimentales pour s´emparer des gisements énergétiques, ruinant la nature et enterrant plus de 1,5 million de citoyens innocents, allant même a l´extermination de centaines de scientifiques civiles, cette diplomatie dans un pays envahi ou en guerre n´est que la mise au feu de la poudre explosive.

Robert le criminel diplomatique se déplace ensuite en Syrie pour organiser les premières manifestations contre l´état qui n´accorde pas la signature du contrat sur le projet américain du gaz au duc de NABUCCO a travers la Syrie.

En 2011 il était le levier principal pour la mobilisation des diplomates européens afin qu´ils renforcent les mercenaires et les jeunes opposants de la dite "révolution" puisque tous les efforts déployés pour le bombardement de la Syrie ont échoué devant le véto chinois et russe.

Alors quoi faire ? Il a préféré appliquer une autre solution pour renverser le régime de Damas: La tactique employée au Nicaragua par le général David Petraeus est reprise en achetant des centaines de milliers de combattants issus de tous les pays (Marx les appelait les Lumpenprolétariats), mais nos braves islamistes soutiennent cette procédure, car ils ressentissent le fouet US mais pas les règles du prophète.

Mission en Syrie accomplie par les diplomates criminels, désormais sans succès. mais sa nomination récente devient au Caire, si cela est confirmé par le sénat, sa nouvelle mission est certes marquée par une défaite a Damas et le début d'une nouvelle perspective en Egypte, imposer a ce peuple la démocratie, dont la réalisation se fera par les mains aux armes de destructions massives, formées et financées a la hauteur de 1,5 milliards de dollars par les USA, cette armée applique les instructions de leurs seigneurs investisseurs, provoque la destitution d´un président, incitant ainsi une réaction violente des islamistes qui servira au passage de la guerre civile: Sionistes et impérialistes feront la fête après la tuerie arabe.

* Nous révolutionnaires, appelons aux Egyptiens, l´Egypte organe de l´Afrique du nord et non pas du moyen orient, de ne pas tomber dans ce piège sioniste impérialiste, mais de se préparer a une grève générale suivie de manifestations de masses qui feront agenouiller les serveurs des américains, pour  faire désintégrer toute l´armée.

Imposez vos perspectives politiques sans aucun missionnaire étranger.

******** Dénoncez l´invitation américaine de la délégation des frères musulmans a la maison blanche US prochainement, dénoncez la complicité du gouvernement Turc qui devra accompagner les freres "musulmans" a la maison rouge de sang .

Ali computer le 7.8.2013

 

Voilà les symboles de l´état qui acclame le terrorisme en Europe,  Afrique, Amérique Latine, jusqu´à l´Asie.

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  L´incendie en Afrique du    nord

Le Sirocco a soufflé, un incendie semble s´élargir et a pris déja de l´ampleur au Maghreb de papier, de la Tunisie il s’est d’abord étendu à l’Algérie sans succès provoquant une vague d’émeutes qui pour la première fois ont touché la capitale, notamment le quartier emblématique de Bab-el-Oued, avant de toucher l’Egypte, autre «extrémité de l’organisme bourgeois». Plus «expertes» en révoltes les autorités algériennes ont réussi jusqu’ici à contenir le mouvement sans recourir à une violence aussi sauvage qu’en Tunisie (il y a eu toute de même 5 morts en quelques jours!), avec des mesures d’urgence pour contrecarrer la flambée de hausse des prix des denrées de première nécessité, des mesures d´augmentation des salaires et de formes de crédits populaires. La peur d’une explosion sociale qu’elles ressentent cependant peut se constater par la présence policière massive déployée pour empêcher la manifestation des partis d’opposition le 12: elles ont bien conscience d’être assises sur un baril de poudre. Les promesses de Bouteflika de supprimer l’état d’urgence en vigueur depuis 1992 ne doivent donc pas faire illusion.

La responsabilité de la contre-révolution stalinienne qui a décapité le mouvement communiste international et transformé les partis communistes en organisations social-impérialistes est écrasante. Non seulement le prolétariat européen n’a pu compter face au capitalisme sur la direction solide de l’Internationale et de ses partis nationaux, mais le jeune prolétariat des pays coloniaux et semi-coloniaux a été dès le début orienté vers l’impasse du «national-communisme». Il est impossible que les prolétaires des anciens pays coloniaux puissent d’un seul coup trouver la voie de la lutte de classe et se débarrasser des oripeaux de la démocratie bourgeoise par ailleurs importés chez eux par des forces démocratiques impérialistes post-fascistes (c’est-à-dire semi fascistes), alors que les prolétaires européens infectés jusqu’à la moelle par la démocratie collaborationniste, ne sont pas encore capables de redécouvrir les méthodes et les moyens classicistes pour la lutte de défense immédiate. Les prolétaires européens ont un avantage historique par rapport aux autres; ils ont lutté les premiers aux côtés de la bourgeoisie, et presque toujours à la place de la bourgeoisie, pour supprimer le féodalisme, renverser les rois et les tyrans; les premiers, ils ont payé au prix du sang leurs illusions dans la démocratie bourgeoise lors des révolutions de 1848-1850; les premiers ils ont lancé à l’assaut au ciel lors de la Commune de Paris avant d’être écrasés par la contre-révolution; les premiers ils ont instauré la dictature du prolétariat lors de la révolution en Russie, se sont constitués en parti communiste international, appelé Internationale Communiste (I. C.), et se sont lancés à l’assaut de toutes les bourgeoisies du monde. L’expérience de cette longue série de luttes révolutionnaires de classe, condensée dans les Thèses des premiers congrès de l’I. C. et les thèses de la Gauche communiste d’Italie, constituent un formidable patrimoine prolétarien sur lequel devra se fonder demain la renaissance du mouvement communiste international. Les prolétaires des anciens pays coloniaux et de jeune capitalisme ont, eux, un avantage sur les prolétaires européens et américains: ils sont sur les épaules cent ans de moins d’intoxication démocratique que leurs frères de classe de ces pays et ils ont en eux une vigueur de classe que ceux-ci ont perdu à cause de ce que Marx explique brièvement mais clairement dans «Les luttes de classes en France»:

«De même que la période de crise survient sur le continent plus tard qu’en Angleterre, de même de la période de prospérité y est plus tardive. C’est en Angleterre que se produit toujours le processus initial: elle est le démiurge du cosmos bourgeois. Sur le continent, les différentes phases du cycle que la société bourgeoise parcourt sans cesse de nouveau, se produisent dans une forme secondaire ou tertiaire. En premier lieu le continent a exporté en Angleterre incomparablement plus que dans tout autre pays. Mais cette exportation dépend à son tour de l’état de l’Angleterre, en particulier par rapport au marché d’outremer. Ensuite, l’Angleterre exporte incomparablement plus dans les pays d’outremer que l’ensemble du continent, de sorte que la quantité des exportations continentales vers ces pays dépend toujours des exportation d’outremer concomitantes de l’Angleterre.

Par conséquent, si c’est d’abord sur le continent que les crises engendrent des révolutions, la racines de celles-ci se trouve cependant toujours en Angleterre. Naturellement c’est aux extrémités de l’organisme bourgeois que les explosions violentes doivent se produire, plutôt qu’en son coeur, car ici la possibilité d’un accommodement est plus grande que là» (1).

Les pays capitalistes les plus développés ont plus de ressource à leur disposition, non seulement parce qu’ils ont une industrie techniquement plus avancée, mais aussi parce qu’ils exploitent les pays plus faibles, en tirant d’énormes profits supplémentaires qui leur permettent d’amortir les conséquences de la crise sur leurs propres prolétaires (l’Angleterre était à l’époque était alors le pays capitaliste le plus développé par rapport à l’Europe occidentale - le «continent» - France y compris). Marx parle de révolutions parce qu’alors les mouvements sociaux débouchaient sur de véritables insurrections où les prolétaires luttaient de façon violente pour renverser les régimes existants, mais l’analyse vaut aussi pour les grands mouvements de masse et les révoltes sociales qui se déroulent en ce moment de l’autre côté de la Méditerranée: ce sont bien les explosions violentes qu’il évoque.

Mais c’est en Egypte que le retentissement des événements tunisiens a déclenché une gigantesque mobilisation des masses prolétariennes et petites-bourgeoises. L’Egypte est le pays le plus peuplé du Maghreb et du moyen orient même  (plus de 80 millions d’habitants). Son économie est encore largement agricole, bien qu’elle doive importer environ la moitié du blé nécessaire à la consommation interne; mais dans les dernières décennies elle a connu une certaine industrialisation, surtout dans le textile qui emploie selon certaines estimations près de la moitié de la force de travail du secteur. Cependant les principales ressources du pays sont le tourisme, les revenus tirés du canal de Suez et... les financements extérieurs. En effet l’Egypte est le second bénéficiaire de l’aide américaine, après Israël (2 milliards de dollars en moyenne par an, dont plus d’un milliard d’aide militaire). L’Egypte est surtout l’un des piliers essentiels de la politique impérialiste américaine dans la région. Pendant ses trente ans de pouvoir Hosni Moubarak a garanti un rapport stable d’alliance avec les Etats Unis et un changement de régime au Caire sous la pression de la rue est redouté par ces derniers. Le mouvement de la place Tharir est candidement démocratique, mais il est suffisamment déterminé pour faire craindre qu’il débouche sur des affrontements plus violents incontrôlables: les partis d’opposition tolérés par le régime, Frères musulmans y compris, ne semblent avoir qu’une influence marginale sur les masses en mouvement.

Ordre! Tel est l’impératif catégorique de toute bourgeoisie, en Tunisie comme en Egypte, aux Etats-Unis comme en France et partout; l’armée égyptienne a finalement fait comprendre à Moubarak qu’il devait se retirer pour que l’ordre soit maintenu. La «belle révolution» égyptienne où les diverses classes, des prolétaires aux bourgeois éclairés, étaient fraternellement unis pour chasser le tyran et restaurer la fierté nationale, a débouché sur le pouvoir du «Conseil suprême des Forces Armées». «L’armée et le peuple ne font qu’un!» ont scandé des manifestants, tandis que des politiciens d’opposition, soulagés, déclaraient que tant que l’armée tiendrait les rênes (2), l’Egypte ne sombrerait pas dans le chaos et que les Frères Musulmans dans un communiqué saluaient l’armée «qui a tenu ses promesses». Celle-ci a assuré qu’elle transmettrait le pouvoir à des civils et qu’elle restaurait la démocratie. En réalité tout ceci démontre une fois de plus ce que le marxisme affirme: l’Etat, organisation spéciale du pouvoir bourgeois, repose en définitive sur des détachements spéciaux d’hommes armés, c’est l’organisation de la violence destinée à mater la classe exploitée.

L’après Moubarak comportera sans aucun doute une démocratisation de façade et des réformes sociales; mais il ne pourra changer les conditions de misère et d’exploitation des grandes masses égyptiennes. La démocratie bourgeoise n’est jamais rien d’autre que le voile de la dictature de la classe dominante; dans les pays capitalistes les plus pauvres comme l’Egypte, ce voile se réduit à presque rien parce que le capitalisme a besoin d’un régime autoritaire pour développer mieux les rapport capitalistes en empêcheant l’explosion des tensions sociales qu’il n’a pas la possibilité d’ «accommoder».

 La seule perspective qui s’offre historiquement aux prolétaires et aux masses est celle de la révolution anticapitaliste pour renverser la domination politique et sociale de la bourgeoisie. Mais la révolution prolétarienne n’est possible que lorsque le prolétariat, organisé et dirigé par son parti de classe et entraînant derrière lui tous les opprimés, se soulève les armes à la main contre l’appareil de violence organisé de l’Etat bourgeois. Elle est en outre le couronnement d’un processus de luttes de classe qui conduisent à l’affrontement avec les institutions politiques et militaires qui défendent la propriété privée et le mode de production capitaliste, quelle que soit la forme de l’Etat: dictature, monarchie ou république. Les racines et les conséquences de cet affrontement sont internationales, parce que le capitalisme est international, parce que les liens économiques, politiques, diplomatiques et militaires entre les Etats sont internationaux; même si chaque bourgeoisie défend ses intérêts nationaux contre les autres; parce qu’enfin le prolétariat est une classe internationale, qui n’a rien à défendre de la nation où elle est exploitée, réprimée et massacrée.

Les révoltes sociales en cours ne sont pas la prémisse de la révolution prolétarienne, ni même une anticipation de la reprise de la lutte de classe, même si elles sont le signal d’un mécontentement profond et généralisé. En l’absence d’une force de classe organisée en associations économiques de défense et en parti politique, il est inévitable qu’elles expriment dans leurs comportements et leurs revendications politiques des objectifs démocratiques, c’est-à-dire bourgeois; mais il est aussi inévitable que la fraternité interclassiste laisse la place à la réalité des oppositions de classe: l’ouvrier restera un esclave salarié, le petit paysan pauvre continuera à être dépouillé par l’usurier tout en restant attaché à son lopin de terre, le petit bourgeois citadin continuera à vaciller entre al bourgeoisie et le prolétariat, et la bourgeoisie continuera à dominer, tout en faisant miroiter la possibilité d’un capitalisme pacifique et «à visage humain».

La révolution prolétarienne pourrait sembler n’être qu’un mirage, tant le prolétariat est encore loin d’être le protagoniste de la révolte sociale qui ébranle actuellement les régimes arabes; mais cette révolte malgré sa confusion démontre l’acuité des contradictions internes que rencontre le capitalisme et ses difficultés croissantes à maintenir son ordre.

 Du point de vue économique, la société est plus que mûre pour en finir avec le capitalisme; les forces productives entrent régulièrement en conflit avec les formes bourgeoises de production (3), mais il manque encore l’action de classe du prolétariat. Les révolutions n’arrivent pas sur commande, mais ce sont les situations de crises économiques généralisées qui en général accélèrent la maturation des facteurs objectifs de la lutte prolétarienne, permettent au prolétariat de retrouver la voie de lutte de classe à savoir le phénomène subjectif en mettant au premier plan le besoin de la formation du parti révolutionnaire.

C’est dans cette perspective que nous saluons les explosions sociales de notre rive de la Méditerranée face à celle des industries impérialistes; non pas pour les revendications de démocratie, mais parce que la colère et la détermination qu’elles expriment sont la base du développement de la future lutte de classe révolutionnaire de notre jeune prolétariat.

 


(1) cf K. Marx, «Les luttes de classe en France», chapitre IV (Ed. La Pléiade, Politique, Tome I, p.352)

(2) Déclaration d’Abdel Sabry, dirigeant du parti d’opposition Wafd, 12/2/11.

(3) Une véritable révolution n’est possible que lorsque «les forces productives modernes et les formes de production bourgeoise entrent en conflit», K. Marx, Ibid.

Pourquoi les Américains construisent des hôpitaux US dans le sud tunisien ?                                                                            Le choix de cette zone officiellement déclarée militaire n’est pas anodin. Si les motivations de nos libérateurs étaient humanitaires ou philanthropiques, c’est à Kasserine ou à Sidi Bouzid, la ville d’où est partie la révolte et puis tranformée par la AFRICOM en  destruction du monde arabe, qu’ils auraient implanté leurs hôpitaux.


Le choix de Remada, Fawar et Dhiba est donc stratégique dans le sens militaire du terme. TS a été le premier site d’information à révéler l’existence d’une base militaire dans le sud tunisien. Depuis, la chose est admise comme un fait ordinaire (vidéo) et nul ne s’offusque de cette grave atteinte à la souveraineté nationale…tout comme l’aménagement et la construction d’hôpitaux dans le sud, qui est passé sous contrôle américain dès janvier 2011.

C’est le journal tunisien Akher Khabar (Dernière Nouvelle)qui vient de révéler, dans son édition du 11 février 2014, que l’armée américaine et le ministère de la Santé dirigé alors par l’islamiste Abdellatif Mekki, ont signé un protocole pour permettre aux Américains de construire un service d’urgence à l’hôpital de Fawar, et des extensions à l’hôpital de Dhehiba et celui de Remada. Selon ce journal, « Des généraux de l’armée américaine supervisent directement les travaux sans que le ministère de la Santé puisse intervenir ». On a déjà vu cela en Irak et en Afghanistan !

Interrogé par Essabah News, Abdellatif Mekki a démenti en précisant toutefois que « ce ne sont pas des militaires mais des civils américains, par le biais de leur ambassade, qui ont accordé des aides ordinaires » ! Il confirme donc les informations de Akher Khabar, en changeant l’habillement des maîtres d’œuvre, qui ne porteraient pas des uniformes militaires mais des costumes cravates !

L’ambassade des Etats-Unis en Tunisie, très réactive au point de se confondre avec une agence de presse, a réagi par un communiqué que certains sites tunisiens ont reproduit sans autre commentaire. Ce communiqué indique que, «contrairement à ce qui a été dit dans cet article, l’aide apportée par les forces armées américaines dans les travaux d’extension des hôpitaux du sud tunisien n’est pas secrète. Cette participation a été communiquée, auparavant, dans les médias à la suite d’une conférence de presse annonçant les aides américaines… ». Il confirme donc ce que l’ancien ministre islamiste a essayé de démentir.

Il est vrai que l’ambassade américaine avait rendu public, le 8 février 2012, ce projet « humanitaire » dans le sud tunisien. On apprenait alors que « Le Gouvernement des USA a alloué le montant de 2.25 millions de dollars, l’équivalent de 3.3 millions de dinars, sous la forme d’assistance humanitaire au ministère de la Santé publique, pour contribuer à la mise à niveau des infrastructures de santé publique dans le sud tunisien ». Il était question de Dhehiba et Remada, mais pas de Fawar !

Trêve de marketing et de communication : en acteur discret mais majeur de la « révolution du jasmin », nos libérateurs Américains se sont appropriés le sud tunisien pour y installer une base militaire en vue de « protéger » la Tunisie et la Libye et d’avoir un œil sur l’Algérie. Logistiquement, une base militaire a toujours besoin de structures médicales. Les protéger de quoi ? Du terrorisme bien évidemment !

Il est clair que la présence militaire américaine en Tunisie n’est pas temporaire mais durable. Lorsqu’on a mis la main sur les richesses libyennes et qu’on a obtenu pour 20 ans l’exploitation du gaz de schiste en Tunisie, il faut bien prendre quelques précautions sécuritaires et militaires ! Le contrat a été ratifié à Paris il y a deux semaines et c’est un grand groupe français qui servira de sous-traitant. Ce contrat est irréversible et jamais renégociable, selon l’article 20 de la nouvelle constitution tunisienne. Nos libérateurs Américains sont vraiment prévoyants !

Nebil Ben Yahmed

Le parti de classe et l'internationale

a) Le parti révolutionnaire qui défend les intérêts de la classe laborieuse doit se distinguer par le caractère international du prolétariat et en aucun cas se bourrer dans la ligne nationale qui lui sera l’impasse dans la lutte contre la centralisation des forces internationales bourgeoises : L’OTAN. 
b) Le parti révolutionnaire ne peut s’imposer qu’avec une perspective anticapitaliste et perdra toute propriété révolutionnaire en se basant sur un programme d’élaboration de lois bourgeoises visant des réformes du système économique actuel et non sa rupture.
c) Il doit reconnaître avant tout que ce système n’est plus à reformer, en Tunisie comme en Allemagne, il doit disparaître par la force de la classe laborieuse en liaison avec un parti de classe à l'alternative des guerres successives créées au service  du capital, a son rajeunissement contre  
l'impasse économique, dont subissent tous les pays industriels a l'échelle mondiale, tandis-que les pays de l’OTAN  souffrant de crises économiques successives sans espoir d´issue de sortie, se retournent vers les ressources de leurs anciennes colonies au nom du printemps arabe afin de dévier la révolte du peuple arabe dans la voie de la démocratie en imposant avec tout leur poids la lutte anti-terroriste qui représente en réalité la guerre, par laquelle ils  ruinent, mutilent, fractionnent des régions, tout au long de ce processus, nous infligent les dictas économiques néo coloniaux. 
Cette force étrangère n'a pu s'imposer que par l'absence de théorie révolutionnaire, que seul le parti de classe en est le support et le moteur. 
La crise économique fait naitre le support, les révolutionnaires, cristallisés par les conditions objectives, tandis que les conditions subjectives renforcent  le programme, la stratégie, la tactique a son support pour la prise du pouvoir en dehors de tout sens parlementaire toxique et de front populaire, notamment  par la force de l´organisation de la classe salariale sous la direction du parti.

  " De même que, pour vaincre la bourgeoisie, les révolutionnaires ont besoin dans leur pays avant tout d'un parti fort, puissant, centralisé, d'un parti coulé d'un seul bloc, de même il est temps de se mettre au travail pour créer une telle organisation à l'échelle internationale,
(c´est pour cela qu´il a créée la 3. Internationale en 1919),  " nous luttons contre la bourgeoisie internationale, contre un monde d'ennemis armés jusqu'aux dents, donc nous devons posséder une organisation internationale de fer qui sache battre partout l'ennemi, qui sache garantir à tout moment à n'importe lequel de ses détachements l'aide la plus grande possible, qui puisse affronter l'ennemi contre lequel elle doit se battre dotée de tous les moyens organisationnels d'attaque et de défense" , c´est Lénine qui parlait, mais c´est la Bourgeoisie qui l´a repris et l´applique actuellement à l´échelle mondiale contre le Prolétariat, ce dernier a perdu son Parti et se bourre encore dans des questions nationales.
Sousse le 17.03.2013   par A.Computer

 

  Ceux qui veulent savoir sur la terreur des guerres successives
  exprimées par "l´état de droit" à la défense de la démocratie
En violation des résolutions 1267 et 1373 du Conseil  de sécurité, le Congres des États-Unis a voté le financement et l’armement du Front al-Nosra et de l’Émirat islamique d’Irak et du Levant, deux organisations relevant « d’Al-Qaïda (1) »  et classées comme « terroristes » par les Nations Unies. Cette décision est valide jusqu’au 30 septembre 2014.
1) El Qaida est un nom crée par la CIA qui n´engendre aucune organisation d´Islamistes terroristes, mais plutôt le nom d´actes d´attentats perpétrés dans le monde par des ailes appartenant à la CIA qui finance et guide ces opérations CRIMINELLES, mises en scène par des groupes mercenaires armés largement payés au détriment de la communauté musulmane ou même Européenne quand il le faut. mais en faveur du congres américain et d´Israel: Deux canalisations d´eau usée menant à la même fosse septique..
La guerre civile en Ukraine fait partie de sa strategie. a savoir le retour de la guerre entre l´ouest et l´est de l´Europe. pour ainsi dire ruiner l´économie Européenne Ouest et Est, car les USA sont en décomposition économique. donc écologique et politique.   
 

Les opérations militaires qui se préparent en Syrie et alentour

par Thierry Meyssan

La presse occidentale parle peu des opérations militaires en Syrie sinon pour affirmer sans la moindre preuve que la Coalition bombarderait avec succès les jihadistes de Daesh, tandis que la Russie tuerait des civils innocents. Il est de fait difficile de se faire une idée de la situation actuelle, d’autant que chaque camp fourbit ses armes en vue d’un plus vaste affrontement. Thierry Meyssan décrit ici ce qui se prépare.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 14 décembre 2015
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Autobus privé syrien décoré avec les portraits de Bachar el-Assad, Vladimir Poutine et Hassan Nasrallah, les trois hommes qui incarnent la Résistance à l’agression étrangère.

Le silence qui entoure les opérations militaires en Irak et en Syrie ne signifie pas que la guerre s’est interrompue, mais que les différents protagonistes se préparent à une nouvelle manche.

Les forces de la Coalition

Côté impérial, la plus grande confusion demeure. Au regard des déclarations contradictoires des dirigeants US, il est impossible de comprendre les objectifs de Washington, s’il y en a. Tout au plus apparaît-il que les États-Unis laissent la France prendre une initiative à la tête d’une partie de la Coalition, mais là encore, on en ignore les objectifs réels.

Certes, la France déclare vouloir détruire Daesh en rétorsion après les attentats du 13 novembre à Paris, mais elle l’affirmait déjà avant ces attentats. Les déclarations antérieures relevaient de la communication, pas de la réalité. Ainsi le Mecid Aslanov, propriété de la société BMZ Group de Necmettin Bilal Erdoğan, a quitté le 9 novembre 2015 le port de Fos-sur-Mer (France). Il venait de livrer impunément du pétrole qu’il assurait avoir été extrait en Israël, mais qui en réalité avait été volé par Daesh en Syrie. Rien ne permet de penser que les choses ont changées aujourd’hui et qu’il faudrait prendre au sérieux les dernières déclarations officielles.

Le président français François Hollande et son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se sont rendus à bord du porte-avions Charles-De-Gaulle, au large de la Syrie, le 4 décembre. Ils ont annoncé un changement de mission, sans explications. Comme l’avait déclaré au préalable le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, le bâtiment a été dérouté vers le Golfe persique.

Le Groupe aéronaval constitué autour du Charles-De-Gaulle est composé de son Groupe aérien embarqué (18 Rafale Marine, 8 Super étendard modernisés, 2 Hawkeye, 2 Dauphin et d’1 Alouette III), de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, de la frégate anti sous-marine La Motte-Picquet, du bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, de la frégate belge Léopold Ier et de la frégate allemande Augsburg, et, bien que le ministère de la Défense le nie, d’un sous-marin d’attaque nucléaire. Attachée à ce dispositif, la frégate légère furtive Courbet est restée en Méditerranée orientale.

Les forces européennes ont été intégrées à la Task Force 50 de l’USNavCent, c’est-à-dire à la flotte du Central Command US. L’ensemble de cette unité comprend désormais une soixantaine de bâtiments.

Les autorités françaises ont souligné que le contre-amiral René-Jean Crignola a pris le commandement de cette force internationale, sans préciser qu’il est placé sous l’autorité du commandant de la Vème Flotte, le vice-amiral Kevin Donegan, lui-même placé sous l’autorité du général Lloyd J. Austin III, commandant du CentCom. C’est en effet une règle absolue de l’Empire, le commandement des opérations échoit toujours à des officiers états-uniens, les Alliés n’étant que des supplétifs. En fait, hormis la promotion relative du contre-amiral français, on se retrouve dans la même situation qu’en février dernier : une Coalition internationale censée lutter contre Daesh, qui —un an durant— a certes multiplié les vols de reconnaissance et détruit les installations pétrolières chinoises en Irak, mais sans avoir le moindre effet sur son objectif officiel, Daesh. Là encore, rien ne permet de penser que les choses vont changer.

La Coalition a annoncé avoir procédé à de nouveaux bombardements et avoir détruit de nombreuses installations de Daesh, cependant ces imputations sont invérifiables et d’autant plus douteuses que l’organisation terroriste n’a pas émis la moindre protestation.

De ce dispositif, nous pouvons conclure que la France peut conduire sa propre stratégie, mais que les États-Unis peuvent à tout instant reprendre les affaires en main.

Les forces terroristes

Nous pourrions ici traiter des organisations terroristes, mais ce serait faire semblant, comme l’Otan, de croire que ces groupes sont des formations indépendantes surgies du néant, avec leurs salaires, leurs armements et leurs pièces détachées. Plus sérieusement, les jihadistes sont des mercenaires au services de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar —il semble en effet que les Émirats arabes unis se soient presque entièrement retirés de ce dispositif— auxquels il faut ajouter quelques multinationales comme Academi, KKR et Exxon-Mobil.

La Turquie poursuit son déploiement militaire à Bachika (Irak), en soutien aux Kurdes du président illégitime Massoud Barzani —alors que son mandat est terminé, il refuse de quitter le pouvoir et d’organiser de nouvelles élections—. Sommé par le gouvernement irakien de retirer ses soldats et ses blindés, Ankara a répondu avoir envoyé ces hommes pour protéger des formateurs déployés en fonction d’un accord international antérieur et ne pas être prêt à les retirer. Il en a même ajouté de nouveaux, portant ses effectifs à au moins 1 000 soldats et 25 tanks.

L’Irak a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies et la Ligue arabe, sans provoquer le moindre émoi nulle part.

La Turquie et l’ancien gouverneur de Mossoul, Atheel al-Nujaifi, souhaiteraient être présents lors de la prise de la ville à Daesh et empêcher qu’elle soit occupée par les Forces de mobilisation populaire (al-Hashd al-Shaabi), très majoritairement chiites.

À l’évidence, tout le monde rêve : le président illégitime Massoud Barzani croit que personne ne remettra en question son annexion des champs pétroliers de Kirkouk et des montagnes de Sinjar ; le leader des Kurdes syriens Saleh Muslim imagine qu’il sera bientôt président d’un pseudo-Kurdistan reconnu internationalement ; et le président Recep Tayyip Erdoğan suppose que les arabes de Mossoul espèrent être libérés et gouvernés par les Turcs comme à l’époque ottomane.

Par ailleurs, en Ukraine, la Turquie a déployé la Brigade islamiste internationale qu’elle a officiellement créée en août dernier. Ces jihadistes, qui ont été prélevés sur le théâtre d’opération syrien, ont été divisés en deux groupes à leur arrivée à Kherson. La majorité sont partis se battre dans le Donbass au sein des Brigades Cheikh Manour et Djokhar Doudaïev. Tandis que les meilleurs éléments se sont infiltrés en Russie pour saboter l’économie de la Crimée. Ils sont ainsi parvenus à couper toute l’électricité de la République durant 48 heures.

L’Arabie saoudite a réuni ses mercenaires à Riyad pour constituer une délégation en vue des prochaines négociations organisées par le directeur des Affaires politiques de l’Onu, le néo-conservateur US Jeffrey Feltman.

Les Saoudiens n’ont pas invité de représentants d’Al-Qaïda, ni de Daesh, mais uniquement des groupes wahhabites qui travaillent avec eux, comme Jaysh al-Islam ou Ahrar al-Sham. En théorie, il n’y avait donc pas à cette conférence de « groupes terroristes » listés par le Conseil de sécurité de l’Onu, mais en pratique, tous les participants se battent au sein, au nom ou aux côtés d’Al-Qaïda ou de Daesh sans en revendiquer le label, la plupart de ces groupes étant dirigés par des personnalités ayant appartenu à Al-Qaïda ou à Daesh. Ainsi, Ahrar al-Sham a été créé juste avant le début des événements en Syrie par des Frères musulmans et de hauts responsables d’Al-Qaïda issus de l’entourage d’Oussama Ben Laden.

Continuant à agir comme ils le faisaient avant l’intervention russe, les participants sont convenus d’une « solution politique » qui débute par l’abdication du président démocratiquement élu Bachar el-Assad et se poursuive par un partage du pouvoir entre eux et les institutions républicaines. Ainsi, bien qu’ils aient perdu tout espoir de l’emporter militairement, ils persistent à envisager une reddition de la République arabe syrienne.

Les représentants des Kurdes de Syrie n’ayant pas été invités à cette conférence, nous pouvons conclure que l’Arabie saoudite considère le projet de pseudo-Kurdistan comme distinct de l’avenir du reste de la Syrie. Notons au passage que le YPG vient de créer un Conseil démocratique syrien pour renforcer l’illusion d’une alliance des Kurdes de Selah Muslim avec les arabes sunnites et les chrétiens, alors qu’en réalité ils s’affrontent sur le terrain.

Quoi qu’il en soit, il ne fait pas de doute que Riyad soutient les efforts de la Turquie pour créer ce pseudo-Kurdistan et y expulser « ses » Kurdes. En effet, il est désormais attesté que l’Arabie saoudite a fourni une aide logistique à la Turquie pour guider le missile air-air qui a détruit le Soukhoï 24 russe.

Enfin le Qatar fait toujours semblant de ne plus être impliqué dans la guerre depuis l’abdication de l’émir Hamad, il y a deux ans. Pourtant les preuves s’accumulent de ses opérations secrètes, toutes dirigées non pas contre Damas, mais contre Moscou : ainsi, le ministère qatari de la Défense a acheté fin septembre en Ukraine des armes anti-aériennes sophistiquées Pechora-2D pour que les jihadistes puissent menacer les forces russes et, plus récemment, il a organisé une opération sous-faux drapeau contre la Russie. Toujours en Ukraine, il a acheté fin octobre 2 000 bombes fragmentation OFAB 250-270 de fabrication russe et les a dispersées le 6 décembre sur un camp de l’Armée arabe syrienne de manière à accuser l’Armée russe de bavure. Là encore, malgré les preuves, personne ne réagit à l’Onu.

Les forces patriotiques

Les Forces russes bombardent les jihadistes depuis le 30 septembre. Elles prévoient de le faire au minimum jusqu’au 6 janvier. Leur action vise principalement à détruire les bunkers que les groupes armés ont construits, et l’ensemble de leur logistique. Durant cette phase, on assiste à peu de changements sur le terrain, sinon à un reflux des jihadistes vers l’Irak et la Turquie.

L’Armée arabe syrienne et ses alliés préparent une vaste opération pour le début 2016. Il s’agira de provoquer un soulèvement des populations dominées par les jihadistes et de reprendre simultanément presque toutes les villes du pays —à l’exception éventuelle de Palmyre— de sorte que les mercenaires étrangers se replient dans le désert. À la différence de l’Irak où 120 000 sunnites et baasistes ont rejoint Daesh uniquement pour se venger d’avoir été écartés du pouvoir par les États-unis au profit des chiites, rares sont les Syriens qui ont acclamé le « Califat ».

Les 21 et 22 novembre, l’Armée russe a procédé en Méditerranée à des exercices avec son alliée syrienne. Les aéroports de Beyrouth (Liban) et de Larnaca (Chypre) ont dû être partiellement fermés. Les 23 et 24 novembre, les tirs de missiles russes sur des positions de Daesh en Syrie provoquaient la fermeture des aéroports d’Erbil et de Sulaymaniyah (Irak). Il semble qu’en réalité, l’Armée russe ait testé l’extension possible de son arme d’inhibition des communications et des commandes de l’Otan. Quoi qu’il en soit, le sous-marin Rostov-sur-le-Don a procédé, le 8 décembre, à des tirs depuis la Méditerranée sur des installations de Daesh.

La Russie, qui dispose déjà de la base aérienne d’Hmeymim (près de Lattaquié), utilise également la base aérienne de l’Armée arabe syrienne à Damas, et construirait une nouvelle base à al-Shayrat (près de Homs). En outre, de hauts gradés russes ont procédé à des repérages en vue de créer une quatrième base au Nord-Est de la Syrie, c’est-à-dire à proximité à la fois de la Turquie et de l’Irak.

Enfin, un sous-marin iranien est arrivé au large de Tartous.

Le Hezbollah, qui a démontré sa capacité à mener des opérations commandos lors de la libération du pilote du Sukhoï prisonnier des milices organisées par l’Armée turque, prépare le soulèvement des populations chiites, tandis que l’Armée arabe syrienne —à plus de 70 % sunnite— se concentre sur les populations sunnites.

Le gouvernement syrien a conclu un accord avec les jihadistes de Homs qui ont finalement accepté de se rallier ou de quitter la ville. Elle a été évacuée sous contrôle des Nations unies, de sorte qu’aujourd’hui Damas, Homs, Hama, Lattaquié et Der ez-Zor sont entièrement sécurisés. Reste à libérer Alep, Idlib et Rakka.

Contrairement aux affirmations péremptoires de la presse occidentale, la Russie n’a pas du tout l’intention de laisser le Nord du pays à la France, à Israël et au Royaume-uni pour y créer un pseudo-Kurdistan. Le plan des patriotes prévoit la libération de toutes les zones habitées du pays, y compris Rakka, actuelle « capitale du Califat ».

Le calme précède donc la tempête.

Thierry Meyssan

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Comment la CIA transforme les révoltes arabes en contre-révolution 

Rôle principal de la démocratie: 

La mystification en jeu avant l'application des dictats du profit suivis de la stratégie du chaos en vue d'exploiter et d'occuper:

Nous avons déclenché  la révolte, les USA et leurs serfs l'ont manipulée, détournée dans le chemin qui convient à leurs aspirations politiques, voire à la nouvelle stratégie visant la désinstallation des grandes bases militaires US coûteuses contre l’installation de nombreuses petites bases moins coûteuses dans le monde.

Cette stratégie consiste à occuper les pays africains, dont la porte d'entrée se présente très facilement a partir d'un pays déstabilisé depuis son entrée à l'OMC organisation mondiale du commerce (organisation mondiale de la nouvelle domination coloniale), voire la Tunisie qui ouvre sa porte à l’agence  AFRICOM1 , subdivision de la CIA  manipulant toute la politique Africaine et porte le programmes de déstabilisation à tout pays énergétique.

    Ce projet néocolonial forgé par des ailes démocratiques d´AFRICOM, vise l´instauration de   l´insécurité en Afrique –puisque l’économie des pays industriels se trouve au seuil du ravin, ils doivent donc arracher l´énergie à tres bon marché car  les dettes  des USA se chiffrent en hausse de 16 000 Million de dollars, alors 24 000 000 000 DT ou 24 000 000 000 000 Millimes .

L’appui des forces armées tunisiennes par l'OTAN facilite la maitrise  de la révolte en mains des forces industrielles européennes , ces armées  étaient toujours un levier  de manipulation et de domination, dont ses collaborateurs intégrés  dans la "lutte anti-terroriste"  sont  activés de telle sorte qu'elles doivent servir à la domination du peuple  au profit des activités impérialistes et également  à  l´efficacité de leurs opérations militaires, sinon cet enclume de martelage ne leur servirait à rien aux lieux et à temps utile.

  

   Washington  tente de réaliser ses projets néocoloniaux progressivement, sans aucune apparence claire et nette qui risque de créer de nouvelles révoltes, puisque la Tunisie leur a été porte d'entrée en Afrique, dont la stratégie s'élargit sur tout le front du nord: exemple en 'Egypte, ensuite à la Libye, Mali, l´Algérie et le Niger, c´est là que se déroulent les luttes anti-terroristes <á l´occupation des chaines de ressources énergétiques, la cible de leur invasion couverte par tous services de renseignement à la "lutte commune" contre le terrorisme dont Washington est le producteur en fabricant le nom EL QAIDA.

La Syrie qui a refusé le passage du projet du gazoduc US de NABUCCO, signé des contrats à ce propos avec la Russie doit subir cette guerre menée par les chiens de garde de l'organisation transatlantique d’occupation et de sauvegarde d´anciennes  structures  coloniales dont l´état despotique  syrien soumis périodiquement à de multiples attaques sionistes  démocratiques, démocratique Israel,  car ce pays est  le champion du monde en mensonges et en mystification, son histoire cynique le prouve,  il ne fait que suivre les services du désastre humanitaire, d’occupation et d’exploitation sans frontières, bourgeoise,  états-unienne , arabe, profitant des pays réactionnaires du golf pour semer la haine inter arabe.

Après la révolte de janvier 2011 à Tunis comme en Égypte et dans l'attente que l'orage de la révolte passe,  les forces de l'OTAN nous chantent  la même musique qu'a chantée  l'armée Portugaise en avril 1974 sous l'appui des USA et de L'OTAN,  au cours de la révolte du prolétariat portugais qui, après avoir  occupé tous les points stratégiques du pays, fut trahi par l’alliance du parti stalinien »communiste» =plutôt staliniste» de Cunhal et du parti  »socialiste» de Soares = même pas social-démocrate  avec une partie de l’armée, receva 100 millions de dollars des USA   pour la reconstruction de l’état bourgeois démocratique contre  l’alternative socialiste2 prévue .

Cette stratégie américaine a été réalisée avec succès,  reprise exactement par l'impérialisme de l'OTAN et offerte à la bourgeoisie nord-africaine des gouvernements provisoires, marionnettes de l'impérialisme3 de l’OTAN au service des USA.

 Le rôle de la révolution:

Principalement, la révolution commence dans un seul pays, transforme d´une façon  continue les rapports de production, sa stratégie et sa tactique  tracent la Phase  de transition qui repose entre la société capitaliste et société socialiste, ou les moyens de production reviennent  à la commune qui sera instaurée et gérée par les conseils de la révolution  et les conseils ouvriers (en russe les soviets: sont les conseils d´ouvriers), cette phase ne signifie pas encore le socialisme1, notamment caractérisée par la phase de la dictature du prolétariat qui est un processus d’abolition et de transformation des rapports de production capitalistes: la marchandise produit mercantile, l´argent, la valeur, la loi de la valeur et donc le salariat, la concurrence entrent dans ce processus tandis-que tous les moyens de production seront subordonnées uniquement aux besoins sociaux à travers le travail collectif, productif, nutritif sur la base de la propriété collective, telle que dieu l' a créée à l´humanité, destinée à  consommation des communes, sinon il ne s´agit plus de révolution mais de reformes.

Les secteurs improductifs disparaîtront et les cartes électroniques délivrées par les centres collectifs de  travail serviront å la consommation,  les producteurs travailleurs se serviront de ces cartes non pas en tant que moyen d’achat, mais d’accès aux centres de distribution collective, tout passera à travers les coopératives de distribution, tandis que les vrais producteurs  ne fourniront que 4 heures de travail par jour, puisque tous les adultes s y mettront à le faire sans choix, (exceptés ceux qui travaillent dans les soins et l'éducation qui ne seront que des femmes);

 partons du principe de la loi sociale: ceux qui TRAVAILLENT  CONSOMMENT, ce qui  refusent  FERONT LE RAMADHAN, car si vous le voulez autrement, même le prophète refuse trop de prière au  profit de la paresse ou de l improductivité.

 A la suite de la période de transition NOUS N°AURONT PLUS DE BUREAUCRATIE,  D°EXPLOITATION DES TRAVAILLEURS, D´INÉGALITÉS SOCIALES, DE CRIMES, de fantaisie, de maladie de grandeur, d'aliénation et beaucoup moins de maladies, de vol et de criminalité, avec la disparition de l’argent disparaissent les classes ainsi que leurs luttes, les massacres des guerres pour la richesse : LE SOCIALISME scientifique RÈGNERA si tout le monde se met  au travail social, à ne pas confondre avec le système Russe ou Chinois (à la veille de ces deux révolutions, régnait un mode de production féodal) le pré-capitalisme,  et il n’y avait presque pas de capitalisme généralisé, sauf å Petersburg, å Petrograd, Moscou, dans toute la Russie il y avait 1 million de prolétaires travailleurs dispersés dans 3000 usines  , donc ou il n’y a pas de capitalisme généralisé, il n´y aura pas de socialisme, mais plutôt le passage inévitable au capitalisme, il est évident que le socialisme n´est que le produit des rapports de production  capitaliste.

   L´exemple de la Russie, montre qu´il fallait finir avec l’ancien mode de production féodal et développer le capitalisme, mais aux mains de l’état en attendant la révolution prolétarienne en Europe pour faire jonction des deux révolutions, équilibrer les forces révolutionnaires et passer à la révolution mondiale.

En attente de cette révolution en Allemagne 1919-1920, déchue en 1923 en Bavière par la reprise du pouvoir par le Reich, donc la Russie devait suivre l´évolution économique  capitaliste d´état, " ce qui un progrès pour la Russie mais qui n´est pas encore le socialisme" écrit Lénine dans le chapitre "Impôts en nature" .  

Par conséquent, la révolution est un long processus dans un pays arriéré, féodal ou semi capitaliste, mais elle indique le plus court chemin à la liberté des exploités.

Dans un pays déjà développé, elle ne demande que quelques années, car les forces productives (la main d’œuvre) sont assez développées pour transformer  la production mercantile (production visant le profit)  en production collective communautaire, dans laquelle les besoins des communautaires seront produits et fournis sans magie esclavagiste monétaire, sans détour de l’argent, du capital : sans guerres, sans terrorisme .

Ainsi, disparaîtra la bureaucratie  faite pour le contrôle de la circulation de la marchandise consommable et le contrôle de la forme l’équivalence générale :l’argent, qui fait notamment la séparation des producteurs de leurs produits,  ces derniers se serviront librement de leurs produits à l´aide d´un système de Soviets ( El Mijliss ) pour ainsi dire gérance par conseils communautaires en opposition à ces  grands paresseux, malfaiteurs, spéculateurs usuriers  légaux et dévastateurs de la nature .

 

1) L’agence AFRICOM est une organisation soi-disant non gouvernementale, mais elle est une subdivision de l’agence centrale de l’information CIA qui supervise toutes interventions américaines en liaison toujours avec les forces de l’OTAN (Organisation transatlantique des nations ( une alliance des pays atlantiques impérialistes contre le reste du monde ) ).

    AFRICOM  est une organisation pour le controle de l´Afrique soumise à EURCOM qui a pour fonction non pas d’aider des pays à se libérer ni à se débarasser de la misère par la prise de conscience, mais de réorganiser l’occupation de l’Afrique sous la domination des USA et leur alliance atlantique en vu d’exploiter les ressources énergétiques dans ce continent , cette domination dissimulée par les méthodes mystificatrices d’anti-terrorisme créés par leurs propres soins afin d’édifier la démocratie,  la liberté des bourgeois, la liberté du commerce et des spéculateurs, c´est comme si les USA étaient pour la libération des peuples opprimés.

      2)   Ces mesures sont typiques socialistes et ne contredisent absolument pas l’islam en tant que mode de vie communautaire anti-esclavagiste, au contraire, l’Islam aurait préféré le socialisme que le      capitalisme féroce et totalitaire dans son ensemble historique (crimes individuels, ventes de femmes et enfants , ventes d’organes humains, guerres d’occupation, esclavage moderne, tortures, dévastations écologiques résultant au déséquilibre de  tout l’écosystème….).

 

 Le  capitalisme d’état de  Stalin en Russie n’avait aucun signe de socialisme, le socialisme scientifique  ne se base pas uniquement sur l’abolition de la propriété privée, mais surtout sur la socialisation  des moyens de production et de consommation développés, celles-ci  seront sous forme de collectivités gérées non pas directement par l’état mais par les conseils (el Mêjêliss) des membres actifs de la production et de la consommation dans différentes communes du pays sous les directives du parti de classe.

 

3)  L’impérialisme est une forme de domination bourgeoise violente basée sur l’occupation, l’exploitation et l’appropriation de richesses d'un peuple en  l’opprimant par la force ou par la guerre.

 

4) Les producteurs sont ceux qui participent au travail productif , contrôleurs, gérants, dirigeants, bureaucrates, hommes de l’état sont improductifs.

 

A. Computer Nürnberg le 4.4.2012

Déstabiliser l’Algérie par un «Printemps» via la Tunisie? 

Par DJERRAD Amar

Déstabiliser l’Algérie par un «Printemps» via la Tunisie? 

Par DJERRAD Amar

 

19 mars 2013 | Filed under: Algérie,Analyse-Moyen-Orient,Moyen Orient,Tunisie | Posted by: redaction

Depuis quelques jours, des informations font état d’une officine privée américaine liée à la CIA qui s’emploie, à partir de la Tunisie, à recruter des Algériens pour en faire, après une « formation », des acteurs et animateurs d’un « Printemps arabe » projeté en Algérie. Il s’agit bien de cette vitrine de la CIA, l’ONG « Freedom House » qui se déclare aider à la défense des droits humains, les libertés et la démocratie, dans les pays en déficit dans ce domaine. Sur le site de cette ONG apparait, en effet, une annonce intitulée « Directeur de projet – Tunisie » où l’on relève que celui-ci sera chargé de développer et mettre en œuvre des programmes visant à soutenir la démocratie et les militants des droits humains ; gérer le programme du point de vue stratégique, financier, ressource humaine,  communication, surveillance et évaluation ;  entretenir des relations avec des organisations locales des droits de l’homme et leurs militants ; identifier les opportunités et élaborer, en coordination avec le directeur régional, des programmes de financement et d’organisations. Pour ce faire,  « Freedom House » prend en charge les militants de première ligne qui luttent pour la  « propagation de la liberté et de la démocratie dans le monde entier, dont la liberté de la presse, la liberté sur le Net ». Elle possède 13 bureaux extérieurs et 02 bureaux aux États-Unis.

La SG du Parti des travailleurs, Louiza Hanoun n’a pas manqué, à l’occasion d’un meeting à Annaba, d’alerter à ce sujet et d’appeler à être vigilant en mettant en échec toute velléité qui mettrait en danger l’Algérie.  Des journaux tunisiens en ont fait état pour la formation de 200 Algériens qui résident en Tunisie, mais certains parlent de 350 dont 150 seraient des Tunisiens qui auraient participé à la « déstabilisation de la Tunisie et de l’Égypte ». Ces « cybers-collabos » comme on les dénomme en Tunisie ont contribué à cette « révolution des jasmins » sous la vigilance de «Freedom House » qui désormais a officiellement un bureau à Tunis pour « accompagner les Tunisiens dans leur magnifique mutation démocratique ». Selon ‘‘Tunisie-secret’’ : « l’Algérie devait tomber en même temps que la Tunisie. En seulement deux mois (janvier et février 2011), il y aurait eu en Algérie près d’une vingtaine d’immolations par le feu. Selon nos informations, les studios d’Al-Jazeera étaient déjà installés à Oujda, au Maroc, dès le 23 janvier 2011 pour filmer des scènes d’insurrection jouées par des figurants marocains, à faire passer comme des scènes se déroulant réellement dans des villes algériennes. Exactement comme cela s’est passé dans le cas de Benghazi et de Tripoli » ; pour conclure ainsi : « le gouvernement usurpateur de la Troïka ne se contente pas seulement d’envoyer des centaines de djihadistes mercenaires en Syrie. Il complote aussi contre l’Algérie selon un agenda américano-qatari ».

« Freedom House », selon Wikipédia, se déclare organisation non gouvernementale qui aiderait au « développement des libertés dans le monde. La liberté n’est possible que dans un système politique démocratique où les gouvernements sont responsables devant leur propre population ; où la loi est respectée ; et où les libertés d’expression, d’association, de culte et le respect des droits des minorités et des femmes sont garantis… Nos conseils d’administration sont unanimes pour dire que la prédominance américaine dans les affaires internationales est essentielle pour la cause des droits de l’homme et de la liberté » précise-t-elle. Mais beaucoup sont unanimes, aussi, pour dire que cette organisation est une imposture ; créée pour défendre les intérêts américains et rien d’autre. Justin Raimondo (cet écrivain et libertarien américain rédacteur en chef du site web antiwar.com), peint l’organisation ainsi : « Les normes de Freedom House sont élastiques, et se plient aux ordres de la politique extérieure des États-Unis ». En effet quand on voit ses sources de financement (gouvernement des EU, les groupes privés tel Georges Soros) et les personnalités qui ont déf ilé dans son conseil d’administration (tels James Woolsey, ex-directeur de la CIA ; Samuel Huntington, l’auteur du ‘Clash des civilisations’ ; Zbigniew Brzeziński ,ex-conseiller à la sécurité nationale US ; Donald Rumsfeld,  ex-secrétaire à la Défense des États-Unis et Paul Wolfowitz, ex-secrétaire adjoint à la Défense US) on est en droit de douter fortement sur les objectifs « humanistes » de cette fondation ! Si l’on ajoute Zainab Al-Suwaij – cette Irakienne qui s’est rangée du côté des agresseurs contre Saddam pour ensuite fuir son pays et devenir citoyenne américaine – membre dirigeante de ‘Freedom House’ et directrice de l’AIC (l’American Islamic Congress) on comprend parfaitement la stratégie, la tactique et les buts de cette organisation et de ses semblables dans cette offensive sur la partie choisie du monde arabe à déstabiliser.

« Freedom House » est bien installée en Tunisie. Son objectif maintenant serait l’Algérie pour la mettre dans leur giron. Le programme y afférent cette fois est baptisé «nouvelle génération de militants pour la démocratie en Algérie » après avoir échoué en janvier et septembre 2011. Il serait supervisé, selon le quotidien « Alfadjr », par le ministre tunisien des droits de l’homme et cadre au mouvement Ennahdha, Samir Dilo.  Le cheval de Troie serait une formation politique islamiste, dite  « modérée » en Algérie.

Ces blogueurs algériens impliqués travailleraient à déterminer les restrictions sur les libertés en Algérie et à définir les besoins sociaux de la population ainsi que se documenter sur la décennie dite « noire »  et les « abus de pouvoir » durant ces années. En y combinant tout cela avec les conditions socio-économiques quelque peu difficiles des régions du sud, il est facile d’ériger une stratégie et des tactiques pour déclencher une révolte contrôlée et recomposer ensuite selon les objectifs souhaités.

C’est, bien sûr,  sans compter sur la vigilance et la méfiance acquise durant la colonisation et l’expérience forgée durant cette décennie de feu et de sang. La méfiance étant devenue génétique au point où il en est sorti deux expressions caractéristiques, percutantes telles « Espérer du miel du (derrière) d’une guêpe » ou « ne pas les croire même s’ils te rapportent le Paradis sur le creux de la main ». Les Algériens savent bien qu’aucun complot ne se décide et se programme s’il n’y a pas des mains supplétives à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui le portent soit pour de l’argent, soit par cupidité, soit par vengeance ou carrément par traitrise. Ces genres existent comme partout ailleurs. Ce sont des canailles, des dégénérés, sans morale que le pouvoir, l’avidité et l’argent ont perverti jusqu’à l’avilissement.  Ils savent les repérer et les réduire grâce à leur expérience dans l’adversité.

Alors, 200 blogueurs ou 2000 ce ne sera pas un terrain facile pour nos félons arabes du 21ème siècle avec leurs AlJazeera, Alarabia, France 24, BBC Arabic, fussent-ils appuyés par « Freedom House », la « NED » et sa filiale Human Rights Watch, l’«Albert Einstein Institution», la « Senior Intelligence School de Fort Holabird », toutes vitrines de la CIA ou encore par celle qui se nomme « l’opposition algérienne à l’étranger » avec ses sites et TV spécialisés dans la subversion que financent des milieux connus hostiles à l’Algérie. Les Algériens sont toutefois appelés à plus de vigilance !

DJERRAD Amar

WikiLeaks: le dépeuplement stratégique de la Syrie 

 

INTRODUCTION  de A. Computer du 8.11.15 à Sousse

 

   La crise des réfugiés entre  la Syrie et l'UE était préparée depuis longtemps!     Tandis que le monde suit les images et textes médiatiques sur la migration des Africains, Syriens, Irakiens, tout semble à être la "large mesure hospitalière" du gouvernement Allemand, qui ne s´explique pas avec son passé vis à vis des citoyens arabes tant indésirés dans le pays et cela commençait depuis l´attentat des Palestiniens aux Athlètes israeliens à Munchen en 1972.

    Depuis, l`Allemagne infligeait un visa à tous les ressortissants non pas du Moyen-Orient mais à tous les Arabes: Un ordre qui venait des 11 000 agents de la CIA installés en Allemagne.

Jusqu´à ce jour ce pays exige d´immense documents pour l´obtention d´un visa aux Arabes, dont la somme à une demande, s´élève à 60 euros sans garantie ni de remboursement en cas d´échec.

Comment est-il possible actuellement que ces migrants soient les bienvenues en RFA malgré la méfiance indescriptible d´éléments pouvant provenir des mercenaires DAECH?

     Tout s'explique par la révélation par les discours du général DE GAULLE ex-président de la France sur le rôle du stationnement des forces US en Europe et de l´OTAN qui les avait chassés du sol Français à la fin des années 68 et que la France quitta l´OTAN sans regret après la tentative de coup d´état organisée par la CIA sur DE GAULLE.

   Ce qui va ruiner l´économie allemande et donc Européenne sont les ordres de la CIA, de la clique du Congres américain qui repose sur la production de pétrole et de ses dérivés, les firmes d´armes de destruction, de drogues de tout genre, d´esclavage moderne et de crimes en masse, notamment a l´aide de méthodes sionistes (occuper un pays et chasser ses habitants par les armes de destruction massive). 

Ni l´Allemagne ni son commanditaire ne pourrait arrêter ce mystère de ces mouvements en masse de populations pillées, dépouillées, exilées et aliénées, physiquement mutilées: La terreur fait rage au sein de ces pays ou la criminalité, la pauvreté, le supplice sont le résultats d´une politique qui  n´a aucun avenir des uns et des autres, encore moins de progrés scientifiques d´une civilisation qui a maitrisé le fascisme dans le passé pour en cultiver un meilleur, à savoir celui de la démocratie de l´Occident et de leurs maitres les US.

     Si vous observez mieux l´état de la situation humanitaire des ces réfugiés, vous saurez précisément quel est la culture qui a produit ces politiciens, dirigeants de ce monde affolé ? plutôt handicapé par la barbarie de l´accumulation de leurs  capitaux, mais tout en le sachant, comme le disent les anciens Arabes:"le temps est traitre". A.Computer .

        

Info-DIRECT une revue autrichienne reprend volontiers une contribution importante de RTdeutsch.com et se permet dans ce contexte de souligner que les sites officiels des États-Unis en Allemagne - probablement pas sans raison - en particulier (ils) avertissent  [1] contre les émissions de RTdeutsch - pour nos lecteurs certainement une recommandation !

 Selon Julian Assange l'analyse actuelle de Wikileaks en tant que câbles diplomatiques a mis en lumière que cette déportation des opposants à la guerre en Syrien est la cible délibérément à un "exode stratégique» des Syriens, qui trouve désormais son expression dans les vagues de réfugiés vers l'Europe.

Dans une interview avec Costas Efimeros du portail en ligne grec ThePressProject [2] du fondateur de Wikileaks, a déclaré:

"Les adversaires du gouvernement Syrien (sans vouloir évoquer directement les forces de l´OTAN) organisent un dépeuplement stratégique, de manière à restreindre les capacités de combat et de résistance du gouvernement, en un mot l´affaiblir.

     C´est principalement la classe moyenne qui fuit la Syrie. (Les intellectuels et le parti révolutionnaire que BORDIGA a décrit): Ingénieurs, gestionnaires, employés, car ils ont les compétences linguistiques nécessaires, l'argent et les connexions. On a besoin Exactement de ces groupes professionnels pour maintenir un gouvernement en marche ".

Des millions de Syriens sont encouragés à quitter leur pays, dont la propagande de leur "accueil par l'Allemagne est à comprendre "qu'il est très facile d´obtenir un grand nombre de réfugiés" et par accords avec la Turquie dont l´hébergement de plus de trois millions de syriens a déjà fait preuves d´une invasion purement impérialiste (3) dans la région par les USA et leurs valets Européens, et donc l´affaiblissement progressif, significatif du gouvernement syrien..

La Syrie, n´est pas le seul cas d´une tactique utilisée aux "réfugiés  comme une arme" au dépeuplement d´un pays (le cas des Palestiniens, des noirs Africains, Afghans) , selon  Assange et ses câbles diplomatiques qui sont dans les mains de WikiLeaks, le gouvernement suédois avait fait valoir dans le contexte de l'invasion de l'Irak avec les Etats-Unis, que l'inclusion des réfugiés irakiens était "la contribution de la Suède à la guerre en Irak".

«La situation de [la vague actuelle des réfugiés] est le résultat de la politique des États-Unis, des Britanniques et français au Moyen-Orient, en coopération avec leurs alliés régionaux comme le Qatar, la Turquie, la Jordanie, l'Arabie saoudite et Israël," selon l'évaluation d'Assange.

 

Il indique également que la publication des documents de WikiLeaks montre que les États-Unis avaient travaillé à la chute de plusieurs gouvernements depuis 2006 tels que le Soudan, l´Iraq, la Syrie, Liban, Libye, Algérie et L´Iran.

Telles est l´attitude des états unis envers les pays arabes, la proie du vampire du capital mondial. Mais que font nos gouvernements contre ces coups d´état mystifiés ? ils ne font  rien pour remédier ou corriger les erreurs, nos pays n´avancent pas parce que l´erreur  est retouchée de facon qu´elle devienne inexistante ou bien constante....A.C

Les Etats-Unis essaient à l´aide d´activités subversives, à rendre le gouvernement syrien paranoïaque » et l´irritant à réagir aux conflits préparés, à aiguiser les couteaux d´un échauffement  entre sunnites et chiites, en essayant de stopper des investissements étrangers, facilitant ainsi le financement secret de nombreuses ONG en Syrie ", a déclaré l'argument de Assange qu'il continue à effectuer en outre:

"Bien sûr, la CIA tire des avantages. Elle crée un problème pour lequel elle peut alors nécessiter ultérieurement un budget encore plus important de façon à intervenir pour résoudre la suite. Il Montre même la situation avec les entreprises de mercenaires, les fabricants d'armes et les concessionnaires. Si il n'y a pas de problèmes, leurs budgets sont coupés, ils fabriqueront des problèmes ".

La Syrie est amenée à cette situation laquelle les États-Unis suivent leurs tracées à un «plan géostratégique, dont ils considèrent que le Hezbollah soit affaibli, à neutraliser ses  importants partenaires régionaux [la Syrie] Iran afin qu´ Israël soit disposé à un plus grand contrôle du plateau du Golan  et devrait  faire chasser la Russie de la seule base militaire restante hors du territoire de l'ancienne Union soviétique de façon qu´elle ouvre la voie à un pipeline en provenance du Qatar à l'Arabie saoudite et la Syrie vers l'Europe en concurrence avec les Russes dont leurs installations de pipe lines de gaz naturel russe déja en construction tombent en échec, selon les l'évaluation finale du fondateur de WikiLeaks.

 

Traduction : Ali Computer (3)                     29 octobre 2015

 

 Source: www.rtdeutsch.com/35254/headline/assange-wikilekas-vorliegende-depeschen-zeigen-plan-zur-strategischen-entvoelkerung-von-syrien-und-eu-fluechtlingskrise/

[1] www.rtdeutsch.com/35295/inland/maulwurf-in-der-botschaft-us-vertretung-schickt-ann-cooper-auf-deutschlandtour-um-fuer-rt-zu-werben/

[2] www.thepressproject.gr/details_en.php?aid=83476; Entretien d'origine: thepressproject.gr/podcast/final_assange.mp3

(3) L´expression de l´"impérialisme" est insérée  par les soins du traducteur.

      Il est à noter que les événements Syriens ne sont pas propres aux Syriens, les Nord-Africains doivent tirer les conséquences de ces mises en scènes américaines féroces, fascisantes et a partir de là apprendre comment renverser les combats sur les producteurs mensongers des guerres d´occupation: USA, France, Angleterre, Isarael un ensemble de malades mentaux cancérigènes à la société.

 

 

Cette vidéo de Jean-Luc Melenchon terrasse le dialogue des journalistes alignés à l´Otan sur la guerre en syrie.

CONTRIBUTION A LA SESSION DU TRIBUNAL INTERNATIONAL A RUSSELL

 

 

Par Ali Comput:

Les attaques massives d'israel en Palestine se multiplient dans des cycles restreints à GHAZZA ,les considérant comme un génocide  qui se répéte régulièrement au peuple Palestinien désarmé relativement aux armes acquise par l'état sioniste:

 1) israel utilise tous les tests d'armes sophistiquées en territoire palestinien.

2) Ces armes utilisées ne ciblent aucune force armée classique d'un état indépendant -( vous confondez les camps de concentration de Yeriha et Gaza avec un état Palestinien: AUSCHWITZ arabe). 

3) à savoir, les palestiniens sont soumis à des conditions territoriales similaires aux camps de concentration fascistes des années 40, mais ce monde démocratique transforme son génocide en état Palestinien illusionniste. 

4) Leur armement n'est autorisé que s'il ne représente aucun danger à israel et est prédéfini par l'état sioniste et l'OTAN.
5) israel surestime les tunnels qui ont toujours existé pour le commerce ainsi que les grenades artisanales enrobées dans des tubes en tôle tirés sur israel (roquettes) pour bombarder massivement les habitations a l'aide de chars et d'avions.
6) Avec ces massacres israel avait l'intention d'attirer d'autres pays arabes au conflit afin de pouvoir généraliser la guerre dans tout le moyen orient et atteindre avec ses alliés une nouvelle carte géographique promise par Georges Boucher. ce projet a été retardé.
7) les bombardements terrestres et aériens des bâtiments publics et des habitations n'ont démontré aucune force armée adverse existantes.
8) L'état sioniste doit céder tous les territoires occupés durant la guerre des impérialistes de 1967 sans conditions, et cela en application de la résolution de l'ONU.

Le mensonge, la nausée et les sanctions

par Michel Raimbaud

Ancien ambassadeur de France, ayant été en poste en Syrie, Michel Raimbaud dénonce l’horreur des sanctions occidentales contre le peuple syrien. Selon lui, il convient de mettre un terme dès aujourd’hui à la politique barbare qu’a incarné Laurent Fabius.

Réseau Voltaire | Paris (France) | 23 février 2016
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Michel Raimbaud

Le pire ministre des Affaires étrangères jamais offert à la France [Laurent Fabius] a déguerpi. Il laisse derrière lui une diplomatie ruinée, décrédibilisée et démoralisée : seraient-ils les meilleurs de la planète, nos diplomates ne peuvent faire de miracles lorsqu’ils sont amenés à ne défendre que des dossiers indéfendables, qui les placent systématiquement du mauvais côté de l’Histoire. C’est là que le bât blesse.

Le départ d’un ministre aussi étranger aux Affaires étrangères, qui ne se réveillait qu’au nom de Bachar al-Assad, ne fera guère pleurer que lui-même et ses complices. Mais les optimistes inoxydables, inondés d’espoir l’espace d’un adieu, devraient se méfier : si le pire n’est jamais sûr, le meilleur l’est encore moins.

Le partant était un pilier du « groupe des Amis de la Syrie », dont la liste des États membres illustrait alors parfaitement la sentence bien connue : avec de tels amis, plus besoin de se chercher des ennemis. Reprenant le flambeau brandi par la France lors du rezzou de l’Otan sur la Libye, Fabius a tout fait pour propulser notre pays à l’avant-garde des va-t-en guerre de la vertueuse « communauté internationale ». N’est-ce pas lui qui, mi-dépité mi-gourmand, estimait en juillet 2012 qu’il « reste encore quelques renforcements possibles en matière de sanctions », insistant pour que la Grèce cesse d’importer du phosphate syrien ?

Le club Elisabeth Arden (Washington, Londres, Paris), qui prétend depuis un quart de siècle incarner la « communauté internationale », s’est transformé au fil des dernières années en un directoire de pères fouettards ayant pour inspirateurs les néoconservateurs de « l’État profond » des pays d’Occident et d’ailleurs, et pour alliés privilégiés les régimes moyen-orientaux les plus portés sur la flagellation. En 2011, après l’Irak, le Soudan, l’Afghanistan, la Somalie, la Palestine, la Yougoslavie, l’Iran ou l’Ukraine et quelques autres, nos pères fouettards, pourtant bien absorbés par leur tâche du moment, vont réserver à la Syrie un traitement de choix. C’est ainsi que les sanctions vont pleuvoir en giboulées dès les premiers beaux jours.

En juillet 2012 (on taira par décence le nom du journal et ceux des journalistes), une vidéo apparaît sur le net avec un titre en forme de question qui tue : « À quoi servent les sanctions contre la Syrie ? » Celle-ci, note le commentaire écrit, « fait depuis plus d’un an l’objet de mesures de rétorsion de la part de la communauté internationale, avec un succès mitigé ». Il faut « punir et étouffer économiquement le régime de Bachar al-Assad, qui réprime dans le sang ses opposants : tel est l’objectif ». On n’aura pas fini d’entendre cette rengaine.

Notre vidéo précise que, le 23 juillet 2012, l’Union européenne a adopté un nouveau train de sanctions, pour la 17ème fois en un an (sic). Elle rappelle que les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Suisse, la Turquie et la Ligue arabe (kidnappée par le Qatar et les régimes du Golfe) ont pris des mesures équivalentes.

Sans dresser une liste interminable des sanctions imposées, renouvelées et renforcées les années suivantes, il n’est pas inutile de rappeler au passage, à l’attention des distraits, des ignorants ou des bonnes consciences, le script général du chef-d’œuvre des dirigeants occidentaux et de leurs bureaucraties sadiques :

1/ D’abord viennent les sanctions classiques « de mise en situation » par le Conseil de Sécurité, prises en mai 2011 :

Les premières mesures prises par l’Union européenne concernent la mise au ban (refus de délivrer des visas) et le gel des avoirs de 150 personnalités du « régime syrien ».

Par ailleurs, une cinquantaine de sociétés « soutenant le régime » sont soumises à boycott dont cinq organismes militaires, conformément à l’embargo adopté « sur les exportations d’armes et de matériel susceptible d’être utilisé à des fins de répression ». Il est ainsi interdit d’exporter vers la Syrie des équipements, des technologies ou des logiciels destinés à surveiller ou intercepter des communications sur Internet ou les téléphones.

2/ Le 10 août 2011, le gouvernement US prend des sanctions économiques contre les sociétés de télécommunication syriennes et les banques liées à Damas, empêchant les citoyens états-uniens de mener des affaires avec la Banque commerciale de Syrie, la Banque syrienne libanaise commerciale ou Syriatel. Les avoirs de ces sociétés aux États-Unis sont gelés, autant dire volés. Hillary Clinton annonce dans la foulée un embargo total sur les importations de pétrole et de produits pétroliers en provenance de Syrie.

Imitant aussitôt ses maîtres, l’Union européenne décide de plusieurs trains de sanctions supplémentaires, y compris un embargo sur le pétrole.

La dernière salve visera à réduire les échanges commerciaux afin de finir d’asphyxier l’économie du pays.

3/ Viendront ensuite les sanctions diplomatiques (rappel des ambassadeurs en consultation) décidées dès l’automne 2011, après le double véto russo-chinois sur le projet de résolution islamo-occidental visant à provoquer en Syrie un processus à la libyenne. Les États-Unis ayant rappelé de Damas leur ambassadeur du troisième type, plusieurs États de l’Union européenne rappellent les leurs.

Juppé rappellera le sien une première fois le 17 novembre 2011 : « erreur fatale » pour le ministre ordinateur. Après un faux retour, ce sera le départ définitif en février 2012. Nommé en mai 2012, Fabius fera encore mieux : à peine intronisé, il expulsera l’ambassadrice de Syrie à Paris, ayant oublié que cette dernière est également représentante auprès de l’Unesco et qu’il ne peut la contraindre au départ.

4/ En 2012, ce sera la fermeture de la compagnie aérienne « Syrianair » à Paris, puis l’interdiction de toute liaison aérienne entre la France et la Syrie et, plus généralement, entre les capitales européennes et Damas. Etc…

Hélas, se lamentent des experts pleins d’onction et de componction, tout le monde n’est pas d’accord pour mettre en place un embargo, ce qui en limite la portée. La belle unanimité qui, de 1991 à 2011, a rassemblé les cinq Permanents du Conseil de sécurité autour des trois Occidentaux n’existe plus et c’est un élément déterminant qui permet de briser l’arrogance et la toute-puissance des puissances atlantiques. Des doigts accusateurs pointent « certains pays qui ne jouent pas le jeu ? (sic). Mais est-ce bien un jeu ? La Russie et la Chine soutiennent le gouvernement et l’État syriens : ils seront priés de « rejoindre la communauté internationale » (sic). La Syrie peut également compter sur l’aide multiforme de son allié, l’Iran, mais celui-ci est déjà sous lourdes sanctions. D’autres pays, comme le Brésil, ne soutiennent pas les Occidentaux ? En outre, certains États traînent les pieds au sein de l’Union européenne, et les accrocs aux engagements pris contre Damas se multiplient.

Ce blocus qui asphyxie progressivement la Syrie est certes difficile à mettre en œuvre, mais que nos perfectionnistes se consolent : il est indéniable que les résultats escomptés sont là. Après cinq années de sanctions et d’acharnement collectif, le peuple syrien est épuisé et vit dans des conditions terrifiantes. Nos grands dirigeants, si bons et si pudiques, ne connaissent-ils pas la vérité, non pas celle de leurs protégés émigrés qui vivent au chaud ou au frais à l’ombre de leurs protecteurs, mais la vérité des habitants qui ont tenu bon dans leur pays. Loin du paradis de la révolution auquel les premiers feignent de croire, loin du paradis auquel aspirent les djihadistes démocratiques et les terroristes modérés, c’est un enfer que vivent les Syriens de la Syrie réelle, un enfer qu’ils doivent au fanatisme de leurs « libérateurs » et de leurs alliés turcs ou arabes ainsi qu’au sadisme de l’« Axe du Bien », parrain des terroristes et grand déverseur de punitions devant l’éternel.

Les sanctions sont parvenues à détruire un pays qui était plutôt prospère, quasiment sans endettement, autosuffisant pour l’essentiel de ses besoins et globalement bien parti. Elles ont fini par entamer le tissu national syrien, soudé par une tolérance « laïque » assez exemplaire, sans réussir toutefois à le déstructurer. Le but de ce politicide était (et reste toujours) de démoraliser les populations, en les amenant à perdre confiance dans la légitimité de leur État, de leur gouvernement, de leurs dirigeants, de leurs institutions, de leur armée, tout en leur donnant l’illusion que l’Occident est heureusement là pour les « sauver du tyran qui les massacre » et accueillir en son sein les réfugiés et les transfuges.

Le terrible bilan enregistré en Iraq —un million et demi de morts, dont 500 000 enfants— est là pour rappeler que les sanctions sont une arme de destruction massive, utilisée avec un total cynisme par les « maîtres du monde ». Pour Madeleine Albright évoquant sans doute des « dégâts collatéraux », « cela en valait la peine ». On voit le résultat.

En Syrie, les « punitions » occidentales ne sont pas mieux intentionnées. Elles visent à mater un peuple résistant et à le forcer à accepter la fatalité d’un changement de régime, ou bien à l’amener à fuir ou à déserter… Quitte à saigner le pays de sa jeunesse déjà formée, de ses cadres aspirant à vivre mieux dans un climat de paix… Quitte à faire de ces réfugiés un peuple de mendiants, à la merci des trafiquants de toutes spécialités : en témoignent ces femmes et enfants installés la nuit au coin des boulevards parisiens par des équipes inquiétantes.

Depuis cinq ans, nos politiciens combinards, nos journalistes complaisants, nos intellectuels perdus ou dévoyés participent, à quelques exceptions près, à l’énorme conspiration du mensonge qui fait passer la Syrie souveraine et légale pour usurpatrice et massacreuse, et ses agresseurs et leurs parrains, orientaux ou occidentaux, pour des libérateurs révolutionnaires. Outre l’horreur et l’effroi que soulèvent les images de cette guerre sauvage, comment ne pas avoir la nausée devant l’aveuglement, volontaire ou non, de nos élites qui préfèrent donner du crédit aux mensonges de leurs alliés et protégés criminels plutôt qu’aux témoignages innombrables des victimes qui désignent sans ambigüité leurs bourreaux ? Comment ne pas avoir la nausée devant cette complicité assumée, à peine camouflée par une omerta systématique ? Comment enfin ne pas frémir devant cet aplomb et cette bonne conscience bétonnée de nos faiseurs d’opinion ?

La solution ne consiste pas à accueillir en Europe les réfugiés que l’on a d’une façon ou d’une autre créés en alimentant la guerre universelle d’agression et le djihad en Syrie. Il faut lever immédiatement, sans délai et sans conditions, les sanctions qui sont destinées à briser tout un peuple. Il faut mettre fin à la guerre et non en décupler l’impact par les moyens minables, sournois et iniques que sont les sanctions à la mode occidentale.

Il faut rendre justice à ce peuple martyrisé et humilié. Et la plus élémentaire des justices, la première, est de ne plus couvrir d’un voile de vertu les criminels féroces qui cherchent à détruire au nom de l’intolérance la Syrie tolérante. Elle implique également de ne plus cautionner les impudeurs des maîtres fouettards qui punissent en toute impunité avec la morgue des arrogants. Assez de mensonges, assez d’hypocrisie, assez de leçons.

Répétons-le, il faut lever les sanctions criminelles et scélérates qui tuent la Syrie et son peuple. Ni dans un mois, ni dans un an, mais maintenant. Ce n’est pas une question de diplomatie, c’est une affaire d’honneur, et la France s’honorerait en prononçant, pour sa part et à titre national, la levée des sanctions.

Michel Raimbaud
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Michel Raimbaud Ancien ambassadeur de France en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe. Ancien directeur de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides. Professeur au Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS). Alep : cachez-moi cette ville martyre que nous ne saurions voir

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Les 300 Hiroshima de l’Italie

par Manlio Dinucci

Actuellement, l’Allemagne, la Belgique, la Hollande, l’Italie et la Turquie, peut-être demain la Pologne, violent l’article 2 du Traité de non-prolifération nucléaire en stockant sur leur sol des bombes atomiques de l’Otan. Or, en cas de guerre nucléaire entre les deux Grands, les premiers États touchés seraient précisément ceux qui abritent ces stocks. C’est pourquoi, indépendamment de la question morale de l’usage de ces armes, l’instinct de survie voudrait que l’on refuse leur présence et que l’on respecte le Traité.

Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 16 décembre 2015
italiano 
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Ancien gouverneur de Moscou, le général Sergueï Koujouguétovitch Choïgou est ministre de la Défense. Il est par ailleurs président de la Société géographique de Russie. Depuis de longues années, la Russie espère une dénucléarisation simultanée avec les États-Unis, malheureusement ceux-ci, après avoir hésité au début de mandat de Barack Oabama, ont relancé la course aux armements.

Tandis que le mot « sécurité » nous assourdit les oreilles, amplifié par les mégaphones politico-médiatiques, les paroles du ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou sur la toujours plus périlleuse confrontation nucléaire en Europe sont tombées dans le silence. Aucune alarme, aucune réaction gouvernementale en Italie à l’égard de ce qu’il a dit : « Environ 200 bombes nucléaires états-uniennes sont stockées en Italie, Belgique, Hollande, Allemagne et Turquie, et cet arsenal nucléaire est l’objet d’un programme de rénovation ».

Pour cette raison, « les forces missilistiques stratégiques russes tiennent plus des 95 % des lanceurs prêts à tout moment au combat ». Et tandis qu’un sous-marin russe lance depuis la Méditerranée contre des objectifs de Daesh en Syrie des missiles de croisière Kalibr (qui parcourent environ 3 000 km à basse altitude en accélérant dans leur phase finale à trois fois la vitesse du son), le président Poutine avertit : « les missiles Kalibr peuvent être armés aussi bien avec des têtes conventionnelles qu’avec des têtes nucléaires », ajoutant que « cela n’est certainement pas nécessaire dans la lutte contre les terroristes, et j’espère que cela ne sera jamais nécessaire ».

Ce message clair adressé en réalité à l’Otan, en particulier aux États européens dans lesquels sont stockées les armes nucléaires états-uniennes, se trouve présenté par les médias comme la « boutade » d’un Poutine qui « montre ses muscles ». Ainsi n’alarme-t-on pas la population, en la laissant dans l’ignorance du danger auquel elle est exposée. Les environ 70 bombes nucléaires USA B-61, prêtes à l’emploi dans les bases d’Aviano et de Ghedi-Torre, sont sur le point d’être remplacées par les B61-12. Dans ce but —documente la Fédération des scientifiques américains (Fas) avec des photos satellitaires— a été effectué la mise à jour des deux bases, où en 2013 et 2014 s’est déroulé le Steadfast Noon, l’exercice Otan de guerre nucléaire avec la participation aussi de chasseurs F-16 de la Pologne, qui s’est offerte pour accueillir de nouvelles bombes nucléaires des USA. La B61-12 est une nouvelle arme nucléaire qui, larguée à environ 100 km de l’objectif, est projetée pour « décapiter » le pays ennemi lors d’une première frappe nucléaire. On efface ainsi la différence entre armes nucléaires stratégiques de longue portée et armes tactiques de courte portée. On ne sait pas combien de B61-12 seront stockées en Italie mais, avec une estimation par défaut, on calcule que leur puissance destructrice équivaudra à celle d’environ 300 bombes de Hiroshima.

Selon les règles du Groupe de planification nucléaire de l’Otan, dont fait partie l’Italie, les pays qui hébergent les armes nucléaires US « mettent à disposition des avions équipés pour transporter des bombes nucléaires et du personnel entraîné à cet effet », mais « les États Unis conservent le contrôle absolu et la surveillance de ces armes nucléaires ». La Fas confirme qu’à Ghedi Torre sont stockées les bombes nucléaires états-uniennes « pour les Tornado italiens » et que des pilotes italiens sont entraînés à leur utilisation. Comme on prévoit de remplacer les Tornado par les F-35, les premiers pilotes italiens, qui ont complété en novembre l’entraînement sur les F-35 dans la base Luke de l’US Air Force en Arizona, sont entraînés aussi à l’utilisation des B61-12.

L’Italie viole de ce fait le Traité de non-prolifération ratifié en 1975, qui l’ « engage à ne pas recevoir de quiconque des armes nucléaires, ni le contrôle sur de telles armes, directement ou indirectement » (Article 2). Elle est devenue par conséquent une base avancée de la stratégie nucléaire des USA et de l’Otan et, donc, une cible de représailles nucléaires. Vitale est la bataille pour la dénucléarisation de l’Italie, sans laquelle la requête générique de l’abolition des armes nucléaires devient une couverture démagogique pour qui ne veut pas affronter la question nodale. Preuve que l’assoupissement des consciences a amené aussi à la perte de l’instinct de survie.

Manlio Dinucci

Traduction
Marie-Ange Patrizio

Source
Il Manifesto (Italie)

Les églises et les États-Unis dans le monde arabe

par Charles Saint-Prot

De nombreux dirigeants militaires et politiques états-uniens depuis 1947, notamment les Bush, appartiennent à un groupe évangélique secret, dit « La famille », dont le siège est situé à proximité du Pentagone, dans la propriété des cèdres. Cette organisation, après s’être alliée avec le Vatican en Amérique latine contre les théologiens de la libération, conduit aujourd’hui une double offensive contre les catholiques et contre les musulmans. Elle fournit désormais le principal encadrement politique aux États-Unis, et étend son influence dans le monde via ses missionnaires. Le politologue Charles Saint-Prot, qui interviendra au colloque Axis for Peace, analyse ici la stratégie de ce groupe évangélique dans le monde arabe.

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Yechiel Eckstein

Depuis quelques années, l’extrémisme religieux, c’est-à-dire l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques, est devenu l’un des éléments essentiels de la géopolitique au Proche-Orient. Alors que certains milieux et médias ne cessent d’accuser l’islam de tous les maux, les commentateurs restent discrets sur la responsabilité des Églises protestantes qui contribuent à radicaliser le conflit.

On sait l’importance prise par l’Église évangélique dite « revivaliste » aux États-Unis où elle influence considérablement la politique de l’administration Bush. Il est également connu que les membres de cette Église sont les plus fervents soutiens d’Israël et refusent toute concession territoriale aux Palestiniens. Les évangéliques, qui s’inscrivent dans la mouvement des Chrétiens sionistes –un groupe fondamentaliste protestant, né à la fin du XIXe siècle, prétendant que l’institution d’un État israélien est l’accomplissement de la prophétie biblique [1]-, ne font pas que soutenir Israël moralement, leur argent sert à aider des juifs de Russie ou d’Ukraine à immigrer en Israël. Selon le rabbin Yechiel Eckstein qui dirige une des principales agences de collecte de fonds pour Israël auprès des évangéliques états-uniens, son association a recueilli, en l’espace de sept ans, plus de 100 millions de dollars états-uniens [2]. En octobre 2003, une réunion a eu lieu à l’hôtel du roi David de Jérusalem entre extrémistes sionistes et évangéliques, en présence de Richard Perle –alors président du Conseil pour la politique de défense du Pentagone et conseiller influent de George Bush II- et de ministres du gouvernement Sharon pour célébrer « l’avènement de la Jérusalem Céleste qui suivra l’anéantissement de l’islam » [3]. Il est également connu que le courant évangélique, qui regrouperait plus de 70 millions de citoyens des États-Unis et s’appuierait sur plusieurs centaines de milliers de « pasteurs-propagandistes » appointés, s’exporte largement de l’Amérique latine (Evangelical Union of South America, notamment au Brésil où l’Église aurait plus de 30 millions d’adeptes [4]), au Japon, en Afrique (par exemple, le rôle des évangéliques, proches du président Gbagbo, dans les événements en Côte d’Ivoire), en Europe et même en Inde (Indian Missions Association -IMA) ou en Chine... Ce qui est moins connu, c’est le rôle des évangéliques dans la politique états-unienne dans le monde arabe. Il est notoire que la Maison-Blanche, le Congrès et la CIA suivent et gèrent avec un grand intérêt l’expansion des Églises évangéliques. La haine professée par elles contre l’islam, mais aussi leur mépris à l’égard des Arabes chrétiens, en font un instrument privilégié de la politique états-unienne visant à briser le monde arabe pour mieux organiser un « grand Moyen-Orient » tout entier soumis à l’influence de Washington et de ses alliés israéliens.

Dans le monde arabe, l’action des Églises évangéliques se présente sous un triple aspect :
- La propagande anti-musulmane qui dispose de moyens considérables et vise à accuser les musulmans de tous les maux de la terre. C’est ainsi que les évangéliques sont les premiers à organiser, en liaison avec les néoconservateurs états-uniens dont on connaît les engagements pro-israéliens, des campagnes visant à assimiler l’islam au terrorisme, donc à « l’Axe du Mal ». L’un de leurs objectifs favoris est l’Arabie saoudite contre laquelle ils poursuivent une propagande inlassable tout en encourageant certaines confréries de façon à semer la division religieuse au sein du royaume.
- L’instrumentalisation des communautés chrétiennes arabes est en action au Liban, en Palestine, en Syrie, en Irak.

Au Liban, chaque été des missionnaires évangéliques parcourent le pays, selon un itinéraire préparé en liaison avec l’ambassade des États-Unis. Des groupes de jeunes organisent des concerts, des festivals, des rencontres sur les plages avant d’en venir à des réunions plus précises visant à convaincre les jeunes chrétiens, notamment les maronites, d’adhérer à l’Église évangélique en leur faisant miroiter la prise en charge de leurs études, des visas pour les États-Unis et toutes sortes d’autres avantages. Ces activités s’accompagnent d’un fort prosélytisme anti-musulman qui n’est pas pour rien dans la montée en puissance du confessionnalisme que l’on peut déplorer au pays du Cèdre [5]. Les évangéliques déploient les mêmes méthodes en Syrie, mais d’une manière beaucoup plus discrète en raison de la vigilance des pouvoirs publics. En Irak les missionnaires des sectes évangéliques sont arrivés dans les fourgons de l’armée états-unienne et ont désormais pignon sur rue. À coup de dollars, ils s’emploient à rallier les chrétiens d’Irak et à les détourner de leur christianisme traditionnel, oriental et arabe, pour les conduire à créer des communautés séparées. Les arguments sont toujours les mêmes, il s’agit d’inviter les chrétiens arabes à quitter leur religion traditionnelle en échange d’un emploi, d’allocations pour leurs enfants, d’une promesse de visa. Outre le Vatican, les Églises traditionnelles irakiennes ne cessent de dénoncer le danger des évangéliques états-uniens dont certains ont déjà été exécutés par la Résistance. Selon le curé du village chrétien de Ain-kawa, près de Mossoul, « Lors de cérémonies religieuses, nous expliquons aux fidèles que ces missionnaires sont en réalité des agents américains qui cherchent à soudoyer les Irakiens avec leur argent. Des étrangers qui veulent anéantir notre histoire et créer des conflits confessionnels en Irak. Nous répétons aux fidèles qu’il faut interdire à ces gens l’accès à leurs résidences et aux lieux de rassemblement de leurs enfants ». Les Irakiens chrétiens affirment que ces évangéliques « ne risquent pas seulement de causer la dispersion des fidèles, mais de créer un climat de conflit confessionnel qui n’existait pas auparavant en Irak. Ces étrangers visent à perturber nos bonnes relations avec les musulmans et un climat d’entente millénaire » [6]. C’est exactement le même processus que l’on constate en Palestine occupée où des efforts considérables sont déployés par les évangéliques pour rallier des fidèles et les inciter ensuite à quitter le pays.

Enfin, l’effort de conversion des musulmans constitue l’aspect le plus spectaculaire de l’activité des évangéliques. La stratégie états-unienne d’évangélisation ciblant les peuples musulmans s’appuie sur des acteurs organisés en réseau, mais aussi sur l’élaboration d’un message évangélique adapté au message coranique. Cette évangélisation vise en particulier certaines communautés musulmanes dont les origines ethniques pourraient être utilisées pour des projets sécessionnistes et anti-arabes : c’est le cas avec les minorités kurdes d’Irak et de Syrie, mais aussi avec les Kabyles et les Berbères au Maghreb.

Selon le quotidien algérien Al Watan [7], l’évangélisation en Kabylie est « le résultat d’un prosélytisme organisé et financé par une stratégie d’évangélisation des peuples musulmans. En Algérie, les évangéliques investissent le terrain de l’humanitaire et choisissent leurs cibles parmi les personnes les plus démunies ; des personnes se convertissant au christianisme contre une somme d’argent (2 000 dinars, l’équivalent de 20 euros), des promesses de soins médicaux ou de visas pour l’étranger : les chancelleries européennes accordent plus facilement des visas d’entrée à l’espace Schengen à tout demandeur algérien qui se proclame comme chrétien « persécuté ». Plus de 74 % des personnes allant à la messe le font essentiellement pour profiter des aides financières des missionnaires » [8]. L’une des actions récentes de l’Église protestante à Constantine a visé des lycéens, « elle leur a proposé un soutien scolaire gratuit. En plus des cours proposés, les élèves ont reçu des CD, des livres et d’autres documents de propagande évangélique ; ce même scénario rôdé s’est répété à Tiaret et dans d’autres villes » [9]. Selon nos informations, les « diplomates » de l’ambassade des États-Unis en Algérie multiplient les visites dans les territoires kabyles et favorisent le prosélytisme évangélique.

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Josh Mc Dowell

Au Maroc, une multitude d’organisations évangéliques, surtout états-uniennes, opère plus ou moins secrètement dans les régions déshéritées ainsi que dans les grandes villes. Une organisation comme Arab World Ministries, société missionnaire évangélique internationale, a pour objet officiel « l’annonce de la Bonne Nouvelle d’un Sauveur aux musulmans du monde arabe ». Les agents clandestins de cette Église dont le nombre a plus que triplé depuis 2002, seraient plus de 800. Ils se présentent sous diverses couvertures : médecins, infirmiers, militants humanitaires, enseignants, ingénieurs ou encore entrepreneurs [10]. En janvier 2005, à l’occasion de la visite au Maroc du télé-évangéliste Josh McDowell, représentant le mouvement Crusade for Christ International (7 000 volontaires dans le monde), Le Journal-hebdo écrivait « Le Maroc assailli par les néo-protestants US » [11].

L’action des évangéliques états-uniens est relayée par de nombreuses radios et télévisions bénéficiant du soutien des États-Unis, notamment du Congrès et de la CIA : Radio El Mahabba émettant en continu sur le canal audio du satellite Eutelsat Hotbird 3, la chaîne CNA-Channel North Africa, Arabvision, Life-TV, Miracle Channel etc, sans compter la chaîne de propagande états-unienne en arabe Al Hurra. La propagande évangélique est également insérée dans des projets de programmes de développement d’Internet, tel le programme de développement de l’usage d’Internet (GIPI, Global Internet Policy Initiative) engagé par le Département d’État états-unien, dans le cadre de l’Initiative de Partenariat du Moyen-Orient (MEPI), qui touche déjà l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Irak, l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Yémen et la Palestine.

Bien entendu, cette action de prétendue évangélisation encouragée, financée et protégée par le gouvernement de Washington, n’est animée d’aucun sentiment religieux sincère. Son but est de créer des foyers de discorde au sein des pays arabes afin de les déstabiliser et de les affaiblir. Elle a pour effet d’attiser artificiellement le choc des civilisations et s’inscrit dans le projet développé depuis le 11 septembre de diaboliser l’islam. Elle s’inscrit tout simplement dans le cadre de la politique des États Unis visant à remodeler le « Grand Moyen-Orient » et à y étendre l’hégémonie états-unienne.

Charles Saint-Prot
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[1] Donald Wagner in Daily Star (Beyrouth), 8 octobre 2003.

[2] Sources Radio-Canada, émission « Zone libre » du 23 janvier 2004 : « Les chrétiens sionistes ».

[3] Voir notre article « Sommet historique pour sceller l’Alliance des guerriers de Dieu, Voltaire, 17 octobre 2003.

[4] cf. Le Monde, 7 mai 2005 : « L’Église brésilienne face à la montée des évangélistes ».

[5] Témoignages recueillis au Liban.

[6] Cf. Hebdomadaire Magazine, Beyrouth.

[7] Al Watan, 26 et 27 juillet 2004.

[8] Alger (AP), 15 mai 2004.

[9] Quotidien algérien le Jeune Indépendant, 16 août 2004.

[10] Quotidien marocain Le Matin, 17 mars 2005.

[11] Magazine marocain Le Journal-hebdo, 8 janvier 2005


Le terrorisme comme stratégie militaire

par Jacques Baud

Le colonel Jacques Baud est un expert suisse en sécurité. Il donne ici un entretien à TV5 Monde à l’occasion de la sortie de son livre Terrorisme, mensonges politiques et stratégies fatales de l’Occident. Issu d’un État neutre, il s’autorise à dire quelques éléments de vérité, malgré la doxa atlantiste.

Réseau Voltaire | Berne (Suisse) | 30 juin 2016
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TV5 Monde : Et si le terrorisme mondial était, d’une certaine manière,une réponse aux interventions militaires occidentales ? Dans un livre sans concessions, Jacques Baud, ancien analyste des services de renseignements suisses, souligne l’hypocrisie occidentale.

Qui est intervenu en Libye ? Qui a armé les djihadistes en Syrie ? Et qui a déstabilisé le fragile équilibre iranien ? … pardon, iraquien. « 64 minutes » appuie donc là où ça fait mal.

Jacques Baud, merci d’être avec nous. Vous êtes l’auteur de Terrorisme, mensonges politiques et stratégies fatales de l’Occident, c’est aux Edition du Rocher.

Alors, commençons par les attentats survenus en France ces deux dernières années. Il y a quelque chose d’assez frappant. Plusieurs décisions ont été prises, notamment sur le plan intérieur avec l’état d’urgence. Aucun changement, en revanche, sur la politique étrangère du gouvernement français. Comment l’expliquez-vous ?

Jacques Baud : Alors, évidemment, c’est un peu le constat du livre. C’est que, en réalité, on n’a pas vraiment compris les mécanismes qui conduisent aux jeunes de se radicaliser [sic]. On a beaucoup parlé de « radicalisation », on a beaucoup parlé de la manière dont la radicalisation s’exerce, que ce soit à travers d’internet ou des réseaux sociaux, etc.

Mais on s’est pas beaucoup penché sur les raisons, les motivations. Et, quand on lit la littérature islamiste – Daesh mais pas seulement – on constate que l’explication, qui est constante depuis d’ailleurs la fin des années 90, ce sont nos interventions au Moyen-Orient.

C’est une réponse, c’est une manière… en fait, le terrorisme est une manière d’essayer de suggérer à nos gouvernements de cesser de frapper, de cesser de bombarder et de cesser d’intervenir militairement.

En réalité, on pourrait dire… alors, toute comparaison n’est pas raison, mais on pourrait comparer les attentats terroristes aux « bombardements stratégiques » que les Américains menaient contre la population civile allemande dans les années 40 pour forcer la population à se retourner contre ses dirigeants. Et c’est un peu ça qu’on a avec l’Etat islamique aujourd’hui.

Et, d’ailleurs, une vidéo qui a été publiée hier par l’Etat islamique l’explique très clairement, disant… interpellant en fait les citoyens occidentaux et leur disant : « Dites à vos gouvernements d’arrêter de nous bombarder. » En substance, d’ailleurs, ils citent l’exemple de l’Espagne en 2004. Car je vous rappelle que c’était exactement la même stratégie qui avait été utilisée à cette époque par les djihadistes associés à la situation en Irak, c’était de forcer les Espagnols à se retirer de l’Irak. Et, de fait, après les attentats du 11 mars 2004, vous avez eu des élections – qui étaient prévues, d’ailleurs – mais dont les résultats ont été clairement influencés par les attentats et qui ont poussé le gouvernement espagnol à se retirer de la coalition en Irak. A partir de ce moment-là, les forces espagnoles qui étaient déployées en Irak ont été protégées par les milices en Irak jusqu’à leur départ de l’Irak. Et depuis, l’Espagne a été épargnée par ce terrorisme djihadiste.

Donc, c’est ce modèle-là qui, en fait, alimente, en réalité, le terrorisme qu’on a aujourd’hui. Et c’est…

TV5 Monde : Alors, Jacques Baud, que vous inspire le débat sur la radicalisation, sur cette grille de lecture essentiellement religieuse – en France, en Belgique notamment ? Pourquoi cette grille de lecture, selon vous ?

Jacques Baud : Et bien, on a, un peu… on a de la difficulté, en Occident, à remettre en question nos politiques. D’abord, pour des raisons évidentes : c’est que vous avez des échéances électorales et, si on commençait à remettre en question les choix politiques, évidemment… on aura des résultats qui vont sans doute, au final, qui se retrouveront dans les urnes.

Mais, d’une manière générale, on une sorte d’ethnocentrisme en Europe qui, en fait, nous empêche de réfléchir de manière critique à ce que nous avons fait… de voir de manière critique les résultats de ce que nous avons fait.

Regardez ce qu’on a obtenu en Libye, par exemple : On a éliminé Kadhafi, qui n’était certes pas un individu très recommandable. Mais, je vous rappelle qu’en 2010, quelque ait été la nature du régime de Kadhafi, la Libye était le pays d’Afrique qui avait le plus haut niveau d’indice de développement humain, selon les Nations Unies.

Donc, on a ramené, en fait, la Libye au niveau de combat entre factions djihadistes sans fournir aucune alternative. Donc, on a bombardé, on a détruit et on est parti. Et on a fait à peu près la même chose en Irak et on a fait à peu près la même chose en Afghanistan. Et on a beaucoup de peine à revenir en arrière là-dessus. Et on a tendance à faire passer le djihadisme… ou le terrorisme, plus exactement, comme étant une fatalité… une fatalité qui est mue par l’envie de nous imposer la sharia et d’autres choses.

Or, ce discours-là, naturellement, rencontre une certaine opinion favorable, notamment parmi ceux qui sont contre la politique d’immigration. Alors, il est vrai que, par ailleurs, on a eu des politiques d’immigration – en France, en Belgique et ailleurs, pas seulement dans ces pays – qui étaient assez pauvres. En définitive, on a mal géré ces immigrations et aujourd’hui on a une sorte de société à l’intérieur de la société, et on s’en aperçoit aujourd’hui.

Mais, il est commode, aujourd’hui, de faire cette jonction entre le terrorisme et cette immigration. C’est pour que beaucoup de…

TV5 Monde : …alors, Jacques Baud, on va juste essayer d’avancer ! Il y a des paragraphes très pertinents, notamment des citations.

Vous citez, par exemple, le mollah Omar – l’ancien chef des talibans – qui déclare ceci : « Vraiment, nous sommes bénis ! Jamais, dans nos vœux les plus fous, nous n’avons espéré un cadeau aussi précieux que Bush. Il est la tête d’affiche de notre mouvement international. »

Jacques Baud : Tout à fait ! Parce que, en réalité, et c’est un phénomène que j’avais décrit dans un livre précédent qui s’intitulait La guerre asymétrique, le djihad est fondamentalement une réponse. Et cette réponse, elle ne peut s’alimenter que par des actions offensives de notre part. Il n’y a pas de réponse s’il n’y a pas d’action initiale. Enfin, par nos actions, nous alimentons constamment le djiha et c’est ce que nous dit le mollah Omar.

Mais, on pourrait prendre des citations de bien d’autres djihadistes, y compris, plus récemment, d’al-Baghdadi et les écrits d’Abou Moussad al-Soury, par exemple, qui confirment cette posture stratégique, qui fait qu’en réalité nous alimentons, d’une manière ou d’une autre, le terrorisme.

TV5 Monde : Alors, il y a aussi cette citation de Voltaire : « Ceux qui peuvent vous faire croire en des absurdités pourront vous faire commettre des atrocités. »

Vous nous amenez donc à réfléchir sur les manipulations possibles, en termes de politique internationale. Mais, comment changer d’optique en sachant que celles et ceux qui essaient d’interroger les faits prennent le risque d’être taxés de conspirationnistes et de complotisme ?

Jacques Baud : Alors, il y a une nuance avec le conspirationnisme. Le conspirationnisme a comme élément de base, si vous voulez, l’idée d’une intelligence supérieure, cachée, clandestine, qui tirerait les ficelles de complots – au pluriel – de façon à obtenir des avantages stratégiques. Je ne suis pas du tout dans cette optique-là.

Bien au contraire, je pense que c’est non pas des calculs machiavéliques et soigneusement orchestrés mais des suites de sottises, d’opportunismes politiques de court terme…

TV5 Monde : …mais, Jacques Baud, pardonnez-moi de vous couper. Prenons précisément l’exemple des attentats du 11-Septembre. Vous rappelez dans ce livre, contrairement à ce que pense une grande majorité des opinions publiques dans le monde, il n’y a pas de preuve avérée de la responsabilité de Ben Laden. Et vous citez, d’ailleurs, Dick Cheney, l’ancien vice-président américain lui-même, qui a dit à une télévision américaine, en direct : « Nous n’avons jamais déclaré que nous en avions la preuve. »

Quand vous tenez ce genre de propos, ils tombent sous le bon sens, mais vous vous exposez aussi à ce genre de critiques. Comment faire concrètement pour amener à réfléchir sur la véracité même des faits qui nous entourent chaque jour ?

Jacques Baud  : Et bien, regardez, tout simplement, la fiche de recherche du FBI, pour la recherche de Ben Laden. Elle n’a jamais mentionné le 11-Septembre ! Et, de fait, c’est un phénomène qui était répercuté dans les médias mais, en réalité, il n’y a aucun élément de renseignement qui permette d’incriminer Ben Laden dans ces attentats en particulier.

Mais, c’était commode, à cette époque-là, de trouver une personnalité… un individu qui était emblématique et qui permettait, si vous voulez, de focaliser les recherches et de montrer que, malgré le fait qu’on ait laissé passer ces terroristes… malgré le fait que ces terroristes sont passés à travers les mailles du filet, on avait quand même une idée de qui l’avait fait et ça permettait de sauver la face d’une certaine manière.

TV5 Monde : Alors, Jacques Baud, j’ai trouvé un exemple peut-être qui peut vous contredire. Il s’agit du Canada, pays occidental qui a décidé, lui, de revoir sa copie. Je vais vous citer ce qu’a déclaré au mois de février dernier Justin Trudeau, le nouveau premier ministre : « Les populations terrorisées par l’Etat islamique n’ont pas besoin de notre vengeance. Elles ont besoin de notre aide. » Et il a décidé de retirer son pays, le Canada, de la coalition que bombarde en Irak et en Syrie.

Jacques Baud : Tout à fait. Et je pense que c’est une très sage décision, qui est en fait logique. Je pense que c’est le résultat d’une analyse et j’imagine qu’il a des services de renseignement qui l’ont poussé dans cette direction. Je pense que c’est une réflexion sage.

Il nous faut maintenant réfléchir.

Le terrorisme n’a fait qu’augmenter ces 25 dernières années. Nous étions à 400 attentats par année en 1999. Nous en avons aujourd’hui près de 15 000 et nous ne sommes jamais posés la question du pourquoi de cette augmentation. Il faut aujourd’hui, si on ne veut pas aller vers une société qui d’’ailleurs devient de plus en plus sécurisée – regardez aujourd’hui dans quelle ambiance se déroule l’Euro [de football], par exemple – si on ne veut pas aller dans cette direction, il nous faut réfléchir très sérieusement à la portée de nos actions, d’autant plus qu’aucune intervention occidentale au Moyen-Orient, ces 25 dernières années, n’était vraiment légitime.

On a chaque fois triché un petit peu. Les événements de 2003, ce qui a précédé l’attaque américaine en 2003 contre l’Irak a été documenté très largement. Mais, en réalité, tous les autres conflits qu’on a eus étaient eux aussi entachés de tricheries et d’une désinformation.

TV5 Monde : Attentat dans un village de la plaine de la Bekaa, le Liban, lui, n’intervient pas à l’étranger. La Tunisie, qui a été victime du terrorisme, n’intervient pas à l’étranger. Pourquoi ces pays sont-ils visés ?

Jacques Baud : Alors, ça n’est pas tout à fait exact parce que vous avez le Hezbollah, qui est aux côtés du gouvernement syrien. Le Hezbollah a des unités combattantes. D’ailleurs, le Hezbollah est une des forces qui a perdu le plus d’hommes contre l’Etat islamique et les islamistes. Il y a eu un effort considérable fait par le Hezbollah pour lutter contre l’Etat islamique et ça, on a tendance à l’oublier.

Mais, ça a comme contrepartie le fait que, effectivement, les islamistes frappent aussi le Liban. Et particulièrement les zones du sud-Liban où les chrétiens et les chiites sont très forts.

TV5 Monde : Quelques mots pour finir. Vous êtes un expert, si vous aviez un conseil à donner à des dirigeants, aujourd’hui, en Occident, quel serait-il, dans l’urgence, pour éviter d’être frappés à nouveau sur leur sol ?

Jacques Baud : Je pense que la solution la plus sage ce serait de profiter des changements, par exemple, profiter d’échéances électorales pour dire qu’on fait une analyse nouvelle de la situation et qu’il est peut-être plus sage de se retirer et d’arrêter de bombarder. Il ne faut pas montrer qu’on a peur, parce qu’il ne s’agit pas de cela. Il s’agit d’un changement de stratégie.

Je vous rappelle qu’en 2014 l’Etat islamique était considéré par les Américains comme n’étant pas du tout une menace pour l’Occident. Et de nombreux services de renseignement occidentaux, à cette époque, avaient soutenu cette idée. C’est en 2014 que, pour des raisons de politique intérieure – soit en France, soit aux Etats-Unis – on a finalement à bombarder l’Etat islamique, qui ne représentait aucune menace à cette époque-là.

TV5 Monde : Merci beaucoup, Jacques Baud, d’avoir répondu à nos questions.

Je rappelle le titre de votre livre : Terrorisme, mensonges politiques et stratégies fatales de l’Occident, Editions du Rocher.

Merci à vous d’avoir été avec nous en direct de Bruxelles.

Jacques Baud : Je vous en prie, bonne soirée.

Jacques Baud
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  La signification anti-prolétarienne

 de l’union nationale

(«le prolétaire»; N° 514; Décembre 2014 - Février 2015

      Un contexte montrant la même stratégie appliquée à Tunis

 

Les attaques contre «Charlie Hebdo» et contre une supérette kasher, et l’émotion qu’elles ont suscitées ont servi à une incroyable orgie d’union nationale; ainsi l’ont voulu et organisé non seulement le gouvernement (transports gratuits à Paris pour aller à la manif du dimanche, mobilisation des services de l’Etat, etc.), mais tous les grands partis politiques et syndicats (1), les associations les plus diverses, y compris patronales, etc.

Le thème officiel de cette mobilisation d’une envergure sans précédent depuis bien longtemps, était la défense de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, qui auraient été l’objectif des 3 Islamistes.

Que la défense de la liberté d’expression n’ait été qu’un prétexte est illustré par le fait que des poursuites ont par la suite été engagées tous azimuts pour apologie de terrorisme, le ministre de la justice Taubira, oubliant ses déclarations en faveur de l’indépendance de la justice, donnant aux tribunaux des consignes de «fermeté»: des peines de prison ont été ainsi distribuées à des ivrognes, des enfants emmenés au poste de police (sur dénonciation de professeurs ou de parents), comme cet enfant – arabe! – de 8 ans à Nice avec l’approbation de la ministre de l’Education Nationale, pour des propos tenus en classe, un syndicaliste mis à pied (2), etc. Le gouvernement a annoncé des mesures pour mieux contrôler l’internet (en réalité pour officialiser un contrôle qui existe déjà, comme l’affaire Snowden l’avait montré): la «liberté d’expression» n’est tolérée sous le capitalisme que dans la mesure où elle ne gêne pas les intérêts ou la politique des bourgeois, mille exemple sont là pour le démontrer s’il le fallait.

Nous nous sommes trouvés en fait devant une véritable campagne de mobilisation guerrière, de même nature que celle qui a eu lieu en août 14, l’ennemi étant cette fois non un autre Etat menaçant la «patrie», mais le «terrorisme islamique» (beaucoup comprenant: l’Islam) s’attaquant à «nos» valeurs et «notre» mode de vie. Partant d’une attaque criminelle qui suscitait spontanément l’indignation, elle s’est appuyée sur les toujours puissants réflexes d’union nationale et de patriotisme diffusés en permanence par tous les médias et toutes les institutions bourgeoises, à commencer par l’Ecole (ce n’est pas un hasard si les dirigeants politiques insistent sur le rôle de l’Ecole pour «combattre le terrorisme» et inculquer les dites «valeurs républicaines» aux enfants!). En font foi non seulement le fait que dans de nombreuses villes les manifestations se sont achevées ou ont commencé devant des monuments aux morts des guerres passées, que les politiciens aient répété sur tous les tons que «nous» sommes en guerre et que «le peuple français» (!) avait été «la cible d’une agression» (Hollande) ou que les forces de l’ordre bourgeois aient fait partie des héros de la mobilisation «citoyenne»; mais aussi l’appel à mettre de côté les divisions politiques et sociales pour réaliser une véritable union sacrée comme il y a cent ans; pour ne donner qu’un exemple, Hollande a ainsi appelé les syndicats à prendre exemple sur cette union nationale (comme s’ils ne la pratiquaient pas depuis bien longtemps dans les faits en s’opposant à toute action classiste!).

Et le gouvernement n’a pas perdu de temps pour utiliser ce climat en soutien des guerres que mène en ce moment l’impérialisme français, ou auxquelles il participe, de l’Afrique au Moyen-Orient. Lors de l’appareillage à la mi-janvier du porte-avions nucléaire français et de son groupe aéronaval vers l’Océan Indien pour une «mission contre le terrorisme», Hollande a annoncé, dans son discours de salut aux militaires, une réduction des économies sur le budget de la Défense; la multiplication des «opérations extérieures» coûte en effet cher, ainsi que la mobilisation massive de soldats en France après les attaques: plus de dix mille soldats engagés aux côtés des 5000 gendarmes et policiers, soit le tiers des effectifs de l’armée, une mobilisation jamais vue depuis la guerre d’Algérie! Des économies devront être trouvées ailleurs pour financer ces dépenses, et comme on peut s’en douter, ce seront les budgets sociaux, ceux relatifs aux prolétaires, qui seront au final réduits.

Mais ce n’est pas la seule ni la principale façon dont les prolétaires payeront la note de l’orgie d’unité nationale.

Cette formidable campagne d’union nationale est fondamentalement anti-prolétarienne: les prolétaires ne peuvent se défendre contre l’exploitation et l’oppression bourgeoises, s’ils font alliance avec cette dernière; ils ne peuvent combattre l’ordre capitaliste s’ils acceptent de reconnaître sa défense comme l’objectif suprême.

Que sont en effet les appels à dépasser les «divisions entre français», sinon des appels à mettre de côté les oppositions de classe pour défendre cet ordre établi capitaliste?

Quelles sont leurs conséquences immédiates, sinon de creuser encore davantage le fossé existant entre prolétaires français de souche et prolétaires d’origine étrangère – et surtout arabe –, qui est l’un des moyens les plus utilisés par la bourgeoisie française pour paralyser le prolétariat?

Les prolétaires immigrés ou d’origine immigrés ont tout de suite compris que ces événements allaient accroître la méfiance, les attaques et le harcèlement policier à leur égard; c’est la raison pour laquelle ils ont été peu nombreux à répondre à la mobilisation collective (et non pas parce qu’ils nourrissaient des sympathies envers les assaillants de Charlie-Hebdo, même s’ils savent que les attaques contre l’Islam dont ce journal s’était fait une spécialité, font partie intégrante de l’oppression particulière à laquelle ils sont soumis). Dans les faits plus d’une centaine d’actes «anti-musulmans» (selon la terminologie officielle pour qui musulman et arabe sont des termes synonymes) ont été recensés dans les 15 jours qui ont suivi les attaques, soit autant que pour toute l’année 2014, sans que cela suscite de grandes réactions de la part des autorités.

Tout cela va rendre sans aucun doute un peu plus difficile encore la reprise de la lutte de classe, de la lutte prolétarienne contre le capitalisme et son Etat. Mais ce sont les contradictions du capitalisme qui pousseront inexorablement les masses prolétariennes à la lutte. Les bourgeois en sont bien conscients; c’est pourquoi, non seulement ils ont et ils auront recours à l’antidote des campagnes d’union nationale, du dressage scolaire, de l’embrigadement des jeunes dans un nouveau service national ou du bourrage de crâne d’un «islam modéré à la française», mais aussi à la répression ouverte quand c’est nécessaire.

 Les prolétaires ne doivent en effet pas s’y tromper: les milliers de militaires mobilisés, les plans vigipirate perpétuellement renforcés, les mesures judiciaires et policières aggravées, la guerre au terrorisme en un mot, ne visent pas une poignée de tueurs islamistes; ils ne cherchent pas à «rassurer» la population. En dernière analyse ce sont les prolétaires, les éternelles «classes dangereuses» (comme on les appelait au dix-neuvième siècle), qu’on veut intimider, c’est à leur intention que l’on fait ces démonstrations de force.

Pour les bourgeois, le danger suprême à conjurer n’est pas constitué par des attaques meurtrières mais individuelles de «djihadistes»; le danger qu’ils redoutent, c’est la révolte des prolétaires qu’ils exploitent journellement dans leurs bagnes capitalistes, révolte non dévoyée dans des impasses religieuses réactionnaires, mais s’exprimant sur le terrain social et politique de la lutte collective et de l’affrontement ouvert entre les classes; seuls les prolétaires détiennent en effet la force potentielle de mettre définitivement fin à la domination de la classe bourgeoise parce que c’est sur leur exploitation que cette dernière se nourrit et qu’elle édifie sa société. Lorsque cette révolte deviendra menaçante, djihadistes et bourgeois démocrates, chrétiens ou athées, plus anti-ouvriers les uns que les autres, s’uniront pour l’empêcher.

Mais les prolétaires pourront triompher de tous leurs ennemis dès qu’ils auront retrouvé la force de rompre toutes les unions nationales pour s’unir, s’organiser et entrer en lutte, sur des bases exclusives de classe.

Alors, comme disait le Manifeste du Parti Communiste, les bourgeois trembleront à l’idée de la révolution communiste!

 

 


 

(1) L’appel aux manifestations du 11 janvier pour la défense des «valeurs de la République» a été signé par le PS, l’UMP, l’UDI (centristes), le MODEM, le PCF, les Verts, PG de Mélenchon, ainsi que les grands syndicats CFDT, CGT, FSU, etc. Par ailleurs un communiqué uniquement syndical affirmant se joindre «au mouvement citoyen et républicain» (c’est-à-dire interclassiste et bourgeois), et appelant «le monde du travail» à participer aux manifestations au nom de la défense de «la Démocratie, la République, la Paix les Libertés de pensée et d’expression» était signé par la CGT, la CFDT, la FSU, CFTC, la CGC, l’UNSA et Solidaires (SUD). Solidaires se glorifie de ne pas avoir signé le premier communiqué et de dénoncer l’unité nationale entre exploiteurs et exploités; mais dans les faits il a bel et bien appelé à cette union nationale pour des objectifs bourgeois!

(2) La direction de l’usine Bombardier de Crespin (Valenciennes) a entamé une procédure de licenciement contre un délégué SUD pour «apologie de terrorisme», en fait parce que son activité la gênait. http:// www.solidaires.org/ article50164.html

 

L’Inde et le Pakistan entrent dans le Groupe de Shanghai le jour du Brexit

par Alfredo Jalife-Rahme

Pour le professeur Alfredo Jalife-Rahme, le principal géopoliticien latino-américain, la concomitance de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne 7et de l’entrée de l’Inde et du Pakistan dans l’Organisation de coopération de Shanghai marque le basculement du monde. Désormais, la déglobalisation est en marche.

Réseau Voltaire | Mexico (Mexique) | 1er juillet 2016
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L’Organisation de coopération de Shanghai représente désormais les deux tiers de la population mondiale. Elle comprend la première économie mondiale (la Chine) et la première puissance militaire conventionnelle (la Russie).

La chute du Mur de Berlin en 1989 avait imposé l’unipolarité stratégique des États-Unis, et la globalisation financière toxique, ce qui a répandu une inégalité monstrueuse, aux niveaux local, régional et global, assortie de chômage massif et d’une austérité asphyxiante. 

Le Brexit, un demi-siècle après l’étape pernicieuse de dérégulation thatchériste, et vingt-sept ans après la chute du Mur de Berlin, ouvre le chemin à une douloureuse déglobalisation  [1] ; cela implique des changements géostratégiques, et accentue le dynamisme de la multipolarité.

Le Brexit constitue la plaque tectonique en mouvement : et cet ébranlement aura des conséquences profondes pour le nouvel ordre global que je qualifie de tripolaire : États-Unis, Russie et Chine.

À court et moyen terme, le Brexit équivaut à la chute du Mur de Berlin.

À plus long terme, à l’échelle du temps long de Fernand Braudel, c’est un anti-Waterloo : c’est un renversement de tendance par rapport à la trajectoire ascendante de la Grande-Bretagne depuis sa victoire militaire décisive, il y a 201 ans, dans l’ancienne Belgique, devenue précisément siège d’une Union Européenne en voie de dislocation.

Pour l’éditorialiste du Global Times chinois, « le futur paysage de la politique globale va probablement conduire des changements d’envergure, comparables à ceux dont on a la trace dans l’histoire géologique avec la fracture de l’ancien super-continent Gondwana il y a 180 millions d’années » [2].

Les pions dispersés de l’UE vont se partager entre la Russie et les États-Unis, la Chine restant à l’arrière-plan.

Dans la façon dont les trois super-puissances racontent la chose, se dessine peut-être le noyau du nouvel ordre global qui va naître du Brexit : les États-Unis disent que c’est la Russie qui a gagné, la Chine assure que c’est le dollar qui a gagné et l’euro qui a perdu, tandis que la Russie assure que c’est la Chine qui a gagné.

De façon prémonitoire, trois jours avant le Brexit, le diabolique méga-spéculateur George Soros —qui a sérieusement contribué au démantèlement de l’Union européenne et de l’euro, en maniant à sa guise migrants et capitaux mobiles—, entrevoyait déjà la Russie comme la puissance globale émergente, dans le mouvement même de la vaporisation de l’Union [3].

Le Premier ministre de Hongrie, Victor Orban, avait déjà souligné la responsabilité de Soros, quand il a favorisé la crise migratoire du Proche-Orient afin de faire couler l’Europe [4].

Ce n’est pas par hasard si Soros est déjà l’un des principaux bénéficiaires du tsunami financier causé par le Brexit, pour avoir misé sur l’effondrement de la Bourse et la hausse de l’or [5].

Maintenant, Soros fait le pari d’anéantir la principale banque allemande/européenne, la Deutsche Bank, de façon à avantager les banksters de Wall Street et de la City [6].

Mon article de l’année dernière aura été prémonitoire : « La Grande Bretagne quitte l’Europe pour la Chine : une alliance géofinancière avec hollandisation », tandis que la complémentarité des plus grandes réserves de devises de la Chine avec le savoir-faire financiériste de la City construit l’échafaudage multipolaire pour le nouvel ordre géofinancier du XXI° siècle [7].

Proche de ma façon d’aborder le sujet, c’est Thierry Meyssan, directeur du Réseau Voltaire, qui ajoute que le Brexit, appuyé par la reine d’Angleterre et la réorientation de la Grande-Bretagne vers le yuan chinois, équivaut à la chute du Mur de Berlin et accélère la redistribution des cartes de la géopolitique mondiale [8].

Dans mon article précédent [9], je soulignais la simultanéité géostratégique suivante : le jour même où l’UE commençait à imploser, le groupe de Shanghai (OSC) se réunissait, pour son seizième sommet, à Tachkent (Ouzbékistan), où se sont retrouvés le tsar Vladimir Poutine et le mandarin Xi, et ils approuvaient le protocole d’adhésion de deux grands poids lourds nucléaires : l’Inde et le Pakistan [10]. C’est bien la fin d’une ère [11].

En fait il y a eu deux poussées géostratégiques dans la mesure où, le lendemain du Brexit et après avoir assisté au sommet du Groupe de Shanghai à Tachkent, Poutine a réalisé une visite de deux jours en Chine, pour y approfondir les liens stratégiques avec Xi.

Et ces deux rencontres, celle de Tachkent et celle de Pékin, ont été escamotées par les médias désinformateurs de l’Occident angoissé.

Avec son sarcasme légendaire, le tsar Poutine, sept jours avant le Brexit, admettait, lors de la réunion financière de Saint-Pétersbourg, que les États-Unis « sont encore probablement la seule superpuissance mondiale », au moment où il « se prépare à travailler avec celui qui héritera de la présidence à Washington, quel qu’il soit », sans pour autant « accepter que les États-uniens lui dictent la conduite à tenir » [12].

Le jour même du Brexit, deux puissances nucléaires du sous-continent indien étaient admis dans le Groupe de Shanghai, ce qui veut dire : 110 à 120 ogives nucléaires pour l’Inde [13], et de 110 à 130 ogives pour le Pakistan [14].

Le Daily Times en déduit que l’adhésion du Pakistan est fort significatif, sur la scène géopolitique en plein bouleversement [15].

Avec moins d’enthousiasme cependant que le Pakistan, The Hindu exulte à l’idée que l’Inde et le Pakistan vont être des membres de plein droit de l’OSC ; on peut supposer que la Chine parraine le Pakistan, et la Russie l’Inde [16].

Or tout n’est pas rose dans le Groupe de Shanghai, car, selon Yang Jin, de l’Académie des Sciences sociales de Chine, la « crise financière globale, les prix en baisse des matières premières de première nécessité (staple commodities) et la détérioration des échanges qui découle des sanctions économiques appliquées à la Russie ont exercé des effets négatifs sur la stabilité (sic) et l’économie des membres de l’OCS », alors que « les grandes puissances (autrement dit les États-Unis, et plus précisément le « plan Brzezinki ») sont intervenus en profondeur dans les affaires régionales, perturbant les intérêts conjoints des membres de l’OCS », ce qui « a rendu difficile leur coopération circulaire » ; car à côté du binôme des superpuissances que sont la Chine et la Russie, quatre pays centre-asiatiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan) qui en sont membres, se disputent territoires, ressources en eau et ethnicité [17].

L’adhésion de l’Inde et du Pakistan au Groupe de Shanghai va-t-il lui donner un nouvel élan, après seize sommets décevants ?

Le problème de l’élargissement de l’OCS est qu’elle doit définir son objectif principal, la met face à un dilemme : constituer un bloc de sécurité militaire euro-asiatique pour contrecarrer l’Otan, ou intégrer sans plus un vulgaire bloc mercantiliste.

Le rapprochement entre l’ours russe et le dragon chinois, voilà l’évènement. Le People’s Daily affirme que l’association entre la Chine et la Russie sera un tournant implacable (sic) [18], tandis que Cao Siqi explique que la Chine et la Russie fortifient la stabilité globale et ont atteint un consensus contre l’hégémonie US [19].

Dans le Global Times, un éditorialiste considère que la pression des États-Unis resserre les liens entre la Chine et la Russie, alors que Washington est incapable d’abattre le dragon chinois et l’ours russe en même temps [20].

L’ancien régime est mort, vive la nouvelle ère !

Alfredo Jalife-Rahme

Traduction    Maria Poumier                   Source La Jornada (Mexique)

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[1] Hacia la desglobalización, par Alfredo Jalife-Rahme, Jorale/Orfila (2007), ISBN 978-9685863223.

[2] “Shock waves of UK exit’s impact will rearrange the face of global politics and markets”, Anbound, The Global Times, June 27th, 2016.

[3] “Soros sees Russia emerging as global power as EU fades”, Andy Bruce & Kit Rees, Reuters, June 20th, 2016.

[4] “Hungarian Prime Minister accuses billionaire investor George Soros of trying to undermine Europe by supporting refugees travelling from the Middle East”, Jennifer Newton, Daily Mail, October 30th, 2015.

[5] “Billionaire Soros Was ‘Long’ on Pound Before Vote on Brexit”, Francine Lacqua & Sree Vidya Bhaktavatsalam, Bloomberg, June 27th, 2016.

[6] “Soros had Deutsche Bank ’short’ bet at time of Brexit fallout”, Arno Schuetze, Reuters, June 28th, 2016.

[7] « Gran Bretaña abandona a EU por China : alianza geofinanciera con "holandización" », Alfredo jalife-Rahme, La Jornada, 25 de Octobre de 2015.

[8] « Le Brexit redistribue la géopolitique mondiale », Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 27 juin 2016.

[9] “Brexit : ganó el nacionalismo británico/Perdió la globalización/Derrota de Obama/Triunfo de Putin”, Alfredo Jalife-Rahme, La Jornada, 26 de Junio de 2016.

[10] « Ташкентская декларация », Сеть Вольтер, 24 июня 2016.

[11] « "Un nuevo significado, un nuevo peso" : La organización que unirá casi a la mitad del planeta », Russia Today, 24 de Junio de 2016.

[12] « Presidente ruso Putin dice acepta rol de superpotencia de EEUU, diluye elogios a Trump », Grigory Dukor, Reuters, 17 de Junio de 2016.

[13] “Indian nuclear forces, 2015”, Hans M. Kristensen & Robert S. Norris, Bulletin of Atomic Scientists, September 1st, 2015.

[14] “Pakistani nuclear forces, 2015”, Hans M. Kristensen & Robert S. Norris, Bulletin of Atomic Scientists, September 1st, 2015.

[15] “Pakistan’s entry at SCO significant in changing geopolitical scenario”, Daily Times, June 26th, 2016.

[16] “India, Pakistan become full SCO members”, The Hindu, July 11th, 2015.

[17] “SCO needs to overcome diverse demands”, Yang Jin, Global Times, June 26th, 2016.

[18] “China, Russia pledge "unswerving" partnership”, People’s Daily, June 27th, 2016.

[19] “China, Russia to strengthen global stability”, Cao Siqi, Global Times, June 27th, 2016.

[20] “US pressure spurs closer Sino-Russian ties”, Global Times, June 27th, 2016.

 

Par Amadeo Bordiga, 

 

        Parti et Classe

                 («le prolétaire»; N° 516; Juin - Juillet - Août 2015)

 

Publié en avril 1921 sur la revue théorique du Parti Communiste d’Italie (Rassegna Comunista), cet article lumineux d’Amadeo Bordiga s’attache à montrer quels sont, selon la conception marxiste la plus rigoureuse, les rapports du parti et de la classe prolétarienne qu’il a pour rôle de conduire à la victoire révolutionnaire. Il réfute les conceptions courantes, qu’elles soient vulgairement démocratiques ou «ultra-gauches» qui amoindrissent tout le rôle du parti par rapport à la classe indifférenciée, en montrant qu’elles se rattachent au fond à l’idéologie bourgeoise. Contre elles, il affirme que le parti est l’organe indispensable à la classe pour agir et pour vaincre. Cet article comme les autres qui le suivent («Parti et action de classe», «Le principe démocratique») ainsi que les Thèses de l’Internationale Communiste sur le parti, se trouve sur la brochure «Parti et Classe», Textes du Parti Communiste International n°2, disponible à notre adresse.

    *   *   *

 Les thèses sur le rôle du Parti Communiste dans la Révolution prolétarienne adoptées par le Second Congrès de l’Internationale Communiste, qui sont véritablement et profondément inspirées de la doctrine marxiste, prennent pour point de départ la définition des rapports entre parti et classe, et établissent que le parti de classe ne peut comprendre dans ses rangs qu’une partie de la classe, jamais sa totalité, ni peut-être même sa majorité.

Cette vérité évidente aurait été mieux mise en relief si on avait précisé qu’on ne peut même pas véritablement parler de classe tant qu’il n’existe pas une minorité de cette classe tendant à s’organiser en parti politique.

Qu’est-ce en effet, selon notre méthode critique, qu’une classe sociale? La constatation purement objective, extérieure, de l’analogie de situation économique et sociale d’un grand nombre d’individus, de l’analogie de leur position par rapport au procès de production, suffit-elle à la définir? Ce serait trop peu. Notre méthode ne se borne pas à décrire l’ensemble social tel qu’il existe à un moment donné, à tracer de manière abstraite une ligne qui divise en deux parties les individus qui le composent, comme dans les classifications scolastiques des naturalistes. La critique marxiste voit la société humaine en mouvement, dans son développement dans le temps, selon un critère essentiellement historique et dialectique, c’est-à-dire en étudiant l ’enchaînement des événements dans leurs interactions réciproques.

Au lieu de prendre, comme dans la vieille méthode métaphysique, un cliché instantané de la société à un moment donné, puis de l’étudier pour y reconnaître les diverses catégories dans lesquelles les individus qui la composent doivent être classés, la méthode dialectique voit l’histoire comme un film qui déroule ses tableaux l’un après l’autre; c’est dans les caractères saillants de leur mouvement qu’il faut chercher et reconnaître la classe.

Dans le premier cas, nous tomberions sous le coups des mille objections des purs statisticiens, des démographes, gens à courte vue s’il en est, qui réexamineraient les divisions en faisant observer qu’il n’y a pas deux classes, ni trois, ni quatre, mais qu’il peut en exister dix, ou cent, ou mille, séparés par des gradations successives et des zones intermédiaires indéfinissables. Dans le second cas, nous avons bien d’autres éléments pour reconnaître ce protagoniste de la tragédie historique qu’est la classe, pour en fixer les caractères, l’action, les objectifs, qui se concrétisent dans des traits d’une évidente uniformité, au milieu du changement d’une multitude de faits que le pauvre photographe de la statistique enregistrait dans une froide série de données sans vie.

Pour dire qu’une classe existe et agit à un certain moment de l’histoire, il ne nous suffira donc pas de savoir combien étaient, par exemple, les marchands de Paris sous Louis XVI, ou les landlords anglais au XVIIIème siècle, ou les travailleurs de l’industrie manufacturière belge au début du XIXème. Nous devons soumettre à notre investigation logique une période entière, y découvrir un mouvement social, et donc politique, qui, au delà des hauts et des bas, des erreurs et des insuccès au travers desquels il cherche sa voie, adhère cependant de façon évidente au système d’intérêts d’un ensemble d’hommes placés dans une situation donnée par le système de production et par son développement.

C’est ainsi que Friedrich Engels, dans l’un de ses premiers essais classiques conduits avec cette méthode, tirait de l ’histoire des classes laborieuses anglaises l’explication d’une série de mouvements politiques et démontrait l’existence d’une lutte des classes.

Cette conception dialectique de la classe nous met hors d’atteinte des pâles objections du statisticien. Celui-ci perd le droit de voir les classes opposées nettement séparées sur la scène de l’histoire, comme les groupes d’une chorale sur les planches d’une scène de théâtre; il ne peut pas nous opposer le fait que dans la zone de contact se trouvent des couches indéfinissables à travers lesquelles se produit une osmose d’individus; car la physionomie historique des classes en présence n’en est pas altérée.

 *    *    *

   Le concept de classe ne doit donc pas nous suggérer une image statique, mais une image dynamique. Quand nous découvrons une tendance sociale, un mouvement dirigé vers un but donné, alors nous pouvons reconnaître l’existence d’une classe au vrai sens du terme. Mais alors existe, d’une façon substantielle sinon encore formelle, le parti de classe.

Un parti vit quand vivent une doctrine et une méthode d’action. Un parti est une école de pensée politique et en même temps une organisation de combat. Le premier trait est un fait de conscience, le second est un fait de volonté, plus précisément d’effort vers un but.

En l’absence de ces deux caractères nous ne possédons pas encore la définition d’une classe. Le froid enregistreur de données peut bien, répétons-le, constater des affinités dans les conditions de vie de groupes plus ou moins vastes, mais aucune trace ne se grave dans le devenir historique.

Or ces deux caractères ne peuvent se trouver condensés, concrétisés, que dans le parti de classe. De même que la classe se forme à mesure de la progression de certaines conditions et de certains rapports issus du développement d’un nouveau système de production, par exemple l’apparition de grandes fabriques utilisant la force motrice, qui recrutent et forment une main-d’oeuvre nombreuse, de même les intérêts de cette collectivité commencent peu à peu à se concrétiser en une conscience plus précise, qui commence à se dessiner dans de petits groupes de cette collectivité. Quand la masse est poussée à l’action, ce sont ces premiers groupes possédant la vision d’un but à atteindre qui soutiennent et dirigent l’ensemble.

Ce processus doit être conçu, quand on se réfère à la classe prolétarienne moderne, non pour une catégorie professionnelle, mais pour l’ensemble de la classe. On voit alors comment une conscience plus précise de l’identité des intérêts fait son apparition, mais aussi que cette conscience résulte d’un tel ensemble d’expériences et de notions qu’elle ne peut se rencontrer que dans des groupes limités, comprenant des éléments choisis de toutes les catégories. Et la vision d’une action collective, tendant à des buts généraux qui intéressent toute la classe et qui se concentrent dans le projet de changer tout le régime social, ne peut être claire que dans une minorité avancée.

Ces groupes, ces minorités ne sont autres que le parti. Lorsque la formation de celui-ci a atteint un certain stade - étant bien entendu que cette formation ne peut procéder sans arrêts, crises et conflits internes - alors nous pouvons dire que nous avons une classe en action. Bien qu’il ne comprenne qu’une partie de la classe, c’est le parti seul qui lui donne son unité d’action et de mouvement, parce qu’il regroupe les éléments qui, dépassant les limites de catégorie et de localité, sentent et représentent la classe.

Ceci éclaire le sens de cette vérité fondamentale : le parti n’est qu’une partie de la classe. Celui qui, considérant l’image statique et abstraite de la société, y verrait apparaître une zone, la classe, et à l’intérieur de celle-ci un petit noyau, le parti, tomberait facilement dans cette conclusion que toute la partie de la classe - presque toujours la majorité - qui est en dehors du parti pourrait avoir un poids plus grand, un droit plus grand. Mais pour peu que l’on pense que dans cette grande masse les individus n’ont pas encore une conscience et une volonté de classe, qu’ils vivent pour leur propre égoïsme, ou pour la catégorie, ou pour le clocher, ou pour la nation, on verra que pour assurer dans le mouvement historique l’action d’ensemble de la classe, il faut un organisme qui l’anime, la cimente, la précède, en un mot l’encadre; on verra que le parti est en réalité le noyau vital sans lequel il n’y aurait plus aucune raison de considérer toute la masse restante comme un faisceau de forces.

La classe présuppose le parti, parce que pour être et agir dans l’histoire, la classe doit posséder une doctrine critique de l’histoire et un but à atteindre dans celle-ci.

La véritable et unique conception révolutionnaire de l’action de classe délègue la direction de celle-ci au parti. L’analyse doctrinale et toute une série d’expériences historiques nous permettent de ramener facilement aux idéologies petites-bourgeoises et anti-révolutionnaires toute tendance à nier et à combattre la nécessité et la primauté de la fonction du parti.

Si la contestation est faite d’un point de vue démocratique, elle doit être soumise à cette même critique que le marxisme utilise pour démolir les théorèmes favoris du libéralisme bourgeois.

Il suffira pour cela de rappeler que si la conscience des hommes est le résultat et non la cause des caractéristiques du milieu où ils sont contraints de vivre et d ’agir, la règle ne sera jamais que l’exploité, l’affamé, le sous-alimenté peuvent se convaincre qu’ils doivent renverser et remplacer l’exploiteur bien nourri et pourvu de toutes les ressources et de toutes les capacités. Ceci ne peut être que l’exception. La démocratie électorale bourgeoise court au devant de la consultation des masses, car elle sait que la majorité répondra toujours en faveur de la classe privilégiée, et lui déléguera volontairement le droit de gouverner et de perpétuer l ’exploitation.

Ce n’est pas le fait d’ajouter ou d’enlever du calcul électoral la petite minorité des électeurs bourgeois qui modifiera les rapports. La bourgeoisie gouverne avec la majorité non seulement des citoyens mais même des seuls travailleurs.

Si donc le parti faisait toute la masse prolétarienne juge des actions et initiatives qui lui incombent en propre, il se lierait à un verdict qui serait presque sûrement favorable à la bourgeoisie, et de toute façon moins éclairé, moins avancé, moins révolutionnaire, et surtout moins dicté par la conscience de l ’intérêt véritablement collectif des travailleurs et du résultat final de la lutte révolutionnaire, que celui émanant exclusivement de l’organisation de parti.

L’idée d’un droit du prolétariat à disposer de son action de classe n’est qu’une abstraction sans aucun contenu marxiste, et qui cache le désir d’amener le parti révolutionnaire à s’ouvrir à des couches moins évoluées, car à mesure que ceci se produit, les décisions qui en résultent se rapprochent de plus en plus des conceptions bourgeoises et conservatrices.

Si nous voulions des confirmations de cette vérité, non seulement dans le domaine théorique, mais dans les expériences fournies par l’histoire, la moisson serait riche. Rappelons que c’est un lieu commun typiquement bourgeois que d’opposer le «bon sens» de la masse au «méfaits» d’une «minorité d’agitateurs», d’affecter les meilleures dispositions envers les travailleurs tout en nourrissant la pire haine contre le parti, qui est leur unique moyen de parvenir à frapper les exploiteurs dans leurs intérêts. Les courants de droite du mouvement ouvrier, les écoles social-démocrates dont l ’histoire a montré le contenu réactionnaire, opposent continuellement la masse au parti et voudraient reconnaître la classe dans des consultations dépassant le cadre étroit du parti; quand ils ne peuvent élargir ce dernier au delà de toute limite précise de doctrine et de discipline dans l’action, ils s’efforcent d’établir que ses organes prééminents ne doivent pas être ceux qui ont été désignés par ses seuls militants, mais ceux dont les membres ont été choisis par un corps plus vaste pour remplir les charges parlementaires - et de fait les groupes parlementaires sont toujours à l’extrême-droite des partis dont ils émanent.

Toute la dégénérescence des partis social-démocrates de la IIème Internationale, et le fait qu’ils sont devenus apparemment moins révolutionnaires que la masse inorganisée, venaient de ce qu’ils perdaient chaque jour un peu plus leur physionomie de parti, justement parce qu’ils faisaient de l’ouvriérisme, du «labourisme», c’est-à-dire qu’ils fonctionnaient non plus comme des avant-gardes précédant la classe, mais comme son expression mécanique dans un système électoral et corporatif où l’on accordait le même poids et la même influence aux couches de la classe les moins conscientes et les plus soumises à des égoïsmes catégoriels. La réaction à cette pratique néfaste se développa dès avant la guerre, et particulièrement en Italie, dans le sens d’une défense de la discipline interne du parti, d’un refus d’y admettre des éléments qui ne se situaient pas intégralement sur le terrain révolutionnaire de notre doctrine, d’une opposition à l’autonomie du groupe parlementaire et des organes locaux, et d’une épuration du parti de ses éléments douteux. Cette méthode est celle qui s’est révélée comme le véritable antidote du réformisme; elle constitue le fondement de la doctrine et de la pratique de la IIIème Internationale, qui met au tout premier plan la fonction du parti centralisé, discipliné, clairement orienté sur les problèmes de principe et de tactique, et pour laquelle «la faillite de partis social-démocrates de la IIème Internationale ne fut pas celle des partis prolétariens en général» mais, qu’on nous permette l’expression, celle d’organismes qui avaient oublié qu’ils étaient des partis parce qu’ils avaient cessé de l’être.   Suite....

Les arabes en "ordre de bataille"

5220 vues 30 mars 2015 Moyen-Orient Djerrad Amar
Les arabes en ordre de bataille

Maintenant que les arabes ont leur propre armée dont une des missions est de venir en aide aux pays membres de la Ligue Arabe dont fait partie l’Irak, la verrons-nous foncer à Bagdad pour nettoyer le pays de ses Daechiens ? Parions que non. Quant à aller défendre Gaza (la Palestine étant également un état membre de la Ligue Arabe) lors du prochain bombardement, n’y pensons même pas.

Malgré ses louables intentions, on peut voir en cette armée un groupe de mercenaires de plus, en plus officiel et habillé de la légalité nécessaire pour effectuer des missions que l’Etat Islamique ne pouvait faire. Contrairement à DAECH, la nouvelle armée disposera d’une aviation et d’une marine. Quant aux objectifs, ils resteront les mêmes.

***

Les monarques du Golfe l’ont voulu Al Sissi l’a fait. Le président égyptien a fait adopter cet après midi le principe de créer une force militaire arabe, au terme d’un sommet de la Ligue éponyme dont l’objet était d’accorder une caution diplomatique à l’intervention au Yémen.

En maître de cérémonie à Charm el Cheikh, Abdelfettah Al-Sissi, a exhaussé le vœu de ses chers alliés et amis du Golfe qui n’ont pas hésité à sortir leurs portefeuilles pour financer sa campagne électorale et aujourd’hui son plan de sauvetage économique à coup de milliards de dollars.

C’est pourquoi, le rais d’Egypte ne peut rien refuser aux monarques et émirs d’Arabie Saoudite, du Koweït et des Emirats Arabes Unis.

Et, avantage collatéral, Al-Sissi en déficit de légitimité chez lui, et en manque de reconnaissance à l’international, réussit là un bon succès diplomatique. Cela ne le gênerait pas tant que çà de jouer le gendarme des pétromonarchies pour faire face à la  «menace» iranienne qui n’est pas spécialement perçue ainsi en Egypte.

Mais dans cette enceinte de la Ligue arabe, les deux côtés semblent tirer leurs épingles du jeu diplomatique. Ne pouvant rembourser les gros sous qu’il a reçus de ses amis du Golfe, Al-Sissi est presque obligé de jouer le jeu de la menace «chiite»  pour rester dans leurs bonnes grâces.

Les monarques s’offrent un bras armé

L’annonce officielle de la création de cette «force militaire arabe» est un faux scoop tant le sommet de Charm el Cheikh a été convoqué pour justement entériner le principe.

Il fallait aussi offrir à posteriori une caution légale et diplomatique à l’opération «Tempête décisive» menée par l’armée saoudienne contre les Houthis au Yémen. C’est désormais chose faite même si les bombardements ont commencé il y a quatre jours déjà en violation flagrante de la légalité internationale.

Il faut se féliciter de la position de l’Algérie qui n’a pas suivi les pays arabes, qui eux ont suivi à la queue leu leu le mot d’ordre des monarques.

L’exception algérienne

Le texte de la résolution de la Ligue arabe instituant cette force d’intervention précise bien l’exception algérienne en mettant en relief le caractère «facultatif» de l’adhésion.

Autrement dit, l’Algérie et d’autres pays peuvent tout à fait se sentir non concernés par cette armée de «mercenaires» qui devrait être mise en place.

La résolution adoptée cet après midi souligne que cette force «sera essentiellement investie des missions d’intervention militaire rapide, à la demande du pays concerné, face aux menaces qui guettent la paix et la sécurité arabes».

Et connaissant l’influence des pays du Golfe et de l’Égypte dans la région et au sein de la Ligue arabe, il est aisé de conclure que cette force sera leur bras armé.

Ça a tout l’air d’être un mécanisme militaire destiné à faire face à l’Iran et accessoirement au Hezbollah et au pouvoir syrien. Des «ennemis» potentiels qui ne sont pas forcément perçus comme tels du golfe persique à l’océan atlantique. D’où la pertinence du niet algérien.

http://www.algerie1.com/actualite/les-arabes-en-ordre-de-bataille/

Les égorgeurs intellectuels

3984 vues 31 décembre 2014 Médias Djerrad Amar

 

http://reseauinternational.net/wp-content/uploads/2014/12/1412941025621-1728x800_c.jpg

Par Kamel Moulfi –

Quel cynisme ! Un «guide» élaboré par des agences spécialisées pour le compte de Daech. Il faut bien écarquiller les yeux en parcourant le texte pour se rendre compte qu’il s’agit bien d’un document de propagande visant à promouvoir l’«image de ce mouvement terroriste. Une propagande servie par des techniques du marketing qui permettent de rivaliser, illustrations en couleurs à l’appui, avec les plus beaux dépliants touristiques qui vantent les destinations de rêve. Et une bonne maîtrise de la langue de Molière !

Il ne manque plus aux promoteurs de cette campagne publicitaire Daech, qu’à en mettre des exemplaires dans les avions qui desservent les pays musulmans, à côté des revues de luxe pour donner de la lecture aux voyageurs. La forme contraste fortement avec le contenu qui, lui, est un appel au retour en arrière et une incitation à la destruction de nos Etats nationaux.

La preuve de la supercherie est là. La manœuvre est grossière, mais ceux qui tirent les ficelles, côté occidental, misent sur la crédulité renforcée par le fanatisme d’une certaine frange de l’opinion publique, en France d’abord et dans les pays musulmans francophones, pour séduire et préparer à l’embrigadement les jeunes les plus vulnérables, pour les envoyer ensuite à la boucherie, comme présentateurs du spectacle médiatique des horribles exécutions ou comme candidats aux attentats suicides meurtriers contre des gens paisibles et innocents.

Ce «support médiatique» de haute facture confirme en tout cas que des officines occidentales se cachent derrière ce mouvement de mercenaires barbares des temps modernes. Car c’est incroyable, mais vrai, Daech a été créé par la CIA. Les témoignages et les investigations de gens sérieux le démontrent et les faits le prouvent chaque jour encore plus. Ce mouvement terroriste qui avait commencé à agir en Syrie avant de s’étendre en Irak, où il occupe une partie du territoire, a été, à son début, fourni en armes et en munitions par l’armée américaine. Le discours officiel américain n’est pas à un mensonge près.

K. M.

L’art de la guerre

La recolonisation de la Libye

par Manlio Dinucci

A ceux qui pensent l’ère coloniale finie, les exemples de l’Irak, de la Libye et de la Syrie apportent un démenti cinglant. Les États-Unis ont décidé en 2001 —dans la foulée et la logique des attentats— d’attaquer ces trois pays, et quelques autres. La guerre contre Tripoli et Damas n’a certes éclatée que dix ans plus tard, le temps à la fois de priver ces États de leurs défenses et de constituer des coalitions internationales pour masquer l’objectif colonial en opération humanitaire. Retour sur le cas libyen.

Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 8 mars 2016
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Omar el-Mukhtar

Dans la comédie des équivoques pour le petit théâtre de la politique, le premier acteur Renzi a dit qu’en Libye « l’Italie fera sa part », ainsi -dès que le Pentagone a déclaré que l’Italie assurera le « rôle guide » a-t-il déclaré : « La mission militaire italienne en Libye n’est pas à l’ordre du jour », alors qu’en réalité elle a déjà commencé avec les forces spéciales que le parlement a mis aux ordres du Premier ministre. Celui-ci, pour donner le feu vert officiel, attend que se forme en Libye « un gouvernement super-solide qui ne nous fasse pas refaire les erreurs du passé ». En attendant que dans le désert libyen on fasse apparaître le mirage d’un « gouvernement super-solide », jetons un regard au passé.

En 1911 l’Italie occupa la Libye avec un corps expéditionnaire de 100 000 hommes. Peu après le débarquement, l’armée italienne fusilla et pendit 5 000 Libyens et en déporta des milliers. En 1930, sur ordre de Mussolini, la moitié de la population de la Cyrénaïque, environ 100 000 personnes, fut déportée dans une quinzaine de camps de concentration, pendant que l’aviation, pour écraser la résistance, bombardait les villages avec des armes chimiques et que la région était entourée de 270 km de barbelés. Le chef de la résistance, Omar al-Mukhtar, fut capturé et pendu en 1931. On commença la colonisation démographique de la Libye, en séquestrant les terres les plus fertiles et en reléguant les populations dans des terres arides. Au début des années Quarante, l’Italie vaincue fut remplacée en Libye par la Grande-Bretagne et les États-Unis. L’émir Idris al-Senussi, placé sur le trône par les Anglais en 1951, concéda à ces puissances l’utilisation de bases aériennes, navales et terrestres. Wheelus Field, aux portes de Tripoli, devint la principale base aérienne et nucléaire états-unienne en Méditerranée.

Avec l’Italie le roi Idris conclut en 1956 un accord, qui la disculpait des dégâts causés à la Libye et permettait à la communauté italienne de conserver son patrimoine. Les gisements pétrolifères libyens, découverts dans les années 50, finirent dans les mains de la britannique British Petroleum, de l’états-unienne Esso et de l’italienne Eni. La rébellion des nationalistes, durement réprimée, déboucha sur un coup d’État sans effusion de sang opéré en 1969, sur le modèle nassérien, par les « officiers libres » dirigés par Muammar el-Kadhafi.

La monarchie fut abolie, la Jamahiriya arabe libyenne obligea les USA et la Grande-Bretagne à évacuer les bases militaires et nationalisa les propriétés étrangères. Dans les décennies suivantes, la Libye rejoignit, selon la Banque mondiale, « de hauts indicateurs de développement humain », avec une croissance du PIB de 7,5% annuelle, une revenu par habitant moyen-haut, l’accès universel à l’instruction primaire et secondaire et pour 46% à l’enseignement supérieur. Plus de 2 millions d’immigrés africains y trouvaient du travail. Cet État, qui constituait un facteur de stabilité et de développement en Afrique du Nord, avait favorisé avec ses investissements la naissance d’organismes qui auraient créé l’autonomie financière et une monnaie indépendante de l’Union africaine.

États-Unis et France —comme le prouvent les emails d’Hillary Clinton— décidèrent de bloquer « le plan de Kadhafi de créer une monnaie africaine », en alternative au dollar et au franc CFA. Pour cela et pour s’approprier le pétrole et le territoire libyens, l’Otan sous commandement états-unien lançait la campagne contre Kadhafi, à laquelle en Italie participait au premier rang l’ « opposition de gauche ». Elle démolissait ainsi par la guerre l’État libyen, en l’attaquant aussi de l’intérieur avec des forces spéciales et des groupes terroristes. Le désastre social consécutif, qui a fait plus de victimes que la guerre elle-même surtout chez les migrants, a ouvert la porte à la reconquête et au partage de la Libye. Où remet les pieds cette Italie qui, piétinant la Constitution, revient à son passé colonial.

Manlio Dinucci

Traduction
Marie-Ange Patrizio

Source
Il Manifesto (Italie)

La stratégie du coup d’État global

par Manlio Dinucci


 

 

 

 

 

 

 

 

Si les États-Unis sont devenus économes de leurs moyens militaires sous la présidence de Barack Obama, ils n’ont pas pour autant cessé d’agir militairement dans le monde. Ils disposent d’un vaste système, à la fois ouvert et secret, leur permettant d’intervenir presque n’importe où dans le monde ; un système qu’ils mettent en mouvement à la moindre occasion.

Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 24 mai 2016
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Quelle liaison y a-t-il entre des sociétés géographiquement, historiquement et culturellement éloignées, du Kosovo à la Libye et à la Syrie, de l’Irak à l’Afghanistan, de l’Ukraine au Brésil et au Venezuela ? Celle d’être emportées dans la stratégie globale des États-Unis, exemplifiée par la « géographie » du Pentagone. Le monde entier s’y trouve divisé en « aires de responsabilité », chacune confiée à un des six « commandements combattants unifiés » des États-Unis :
- le Commandement Nord (NorthCom) couvre l’Amérique du Nord,
- le Commandement Sud (SouthCom) l’Amérique du Sud,
- le Commandement Européen (EuCom) la région comprenant Union européenne et Russie,
- le Commandement Afrique (AfriCom) le continent africain,
- Commandement Central (CentCom) Moyen-orient et Asie,
- enfin le Commandement Pacifique (PaCom) la région Asie/Pacifique.

Aux six commandements géographiques s’en ajoutent 3 opérant à l’échelle mondiale :
- le Commandement stratégique (StratCom) responsable des forces nucléaires),
- le Commandement pour les opérations spéciales (SoCom),
- le Commandement pour le transport (TransCom).

À la tête du Commandement Européen se trouve un général ou un amiral nommé par le président des États-Unis, qui assume automatiquement la charge de Suprême commandeur allié en Europe. L’Otan est ainsi insérée dans la chaîne de commandement du Pentagone, c’est-à-dire opère fondamentalement en fonction de la stratégie états-unienne. Celle-ci consiste en l’élimination de tout État ou mouvement politico/social qui menace les intérêts politiques, économiques et militaires des États-Unis qui, bien qu’étant encore la plus grande puissance mondiale, sont en train de perdre du terrain face à l’émergence de nouveaux sujets étatiques et sociaux.

Les instruments de cette stratégie sont multiples : de la guerre ouverte —voir les attaques aéronavales et terrestres en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak et en Libye— aux opérations secrètes conduites dans ces pays comme dans d’autres, dernièrement en Syrie et Ukraine. Pour ces opérations le Pentagone dispose des forces spéciales, environ 70 000 spécialistes qui « chaque jour opèrent dans plus de 80 pays à l’échelle mondiale ». Il dispose en outre d’une armée secrète de mercenaires : en Afghanistan, documente Foreign Policy [1], les mercenaires du Pentagone sont environ 29 000, c’est-à-dire trois pour chaque soldat états-unien ; en Irak environ 8 000, deux pour chaque soldat états-unien.

Aux mercenaires du Pentagone s’ajoutent ceux de la tentaculaire Communauté du Renseignement comprenant, en plus de la CIA, quinze autres agences fédérales. Les mercenaires sont doublement utiles : ils peuvent assassiner et torturer, sans que cela soit attribué aux USA, et quand ils sont tués leurs noms n’apparaissent pas dans la liste des morts. En outre le Pentagone et les services secrets disposent des groupes qu’ils arment et entraînent, comme les groupes islamistes utilisés pour attaquer de l’intérieur la Libye et la Syrie, et ceux néo-nazis utilisés pour le coup d’État en Ukraine.

Autre instrument de la même stratégie, ces « organisations non-gouvernementales » qui, dotées de moyens énormes, sont utilisées par la CIA et par le département d’État pour des actions de déstabilisation interne au nom de la « défense des droits des citoyens ». Dans le même cadre entre l’action du groupe Bilderberg [2] —que le magistrat Ferdinando Imposimato dénonce comme « un des responsables de la stratégie de la tension et des massacres » en Italie [3]—, et celle de l’Open Society de l’ « investisseur et philanthrope George Soros », artisan des « révolutions colorées » [4].

Dans le viseur de la stratégie golpiste de Washington il y a aujourd’hui le Brésil, pour miner de l’intérieur les Brics, et le Venezuela pour miner l’Alliance Bolivarienne pour les Amériques (Alba). Pour déstabiliser le Venezuela —indique le Commandement Sud dans un document découvert récemment [5]— il faut provoquer « un scénario de tension qui permette de combiner des actions de rue avec l’emploi dosé de la violence armée ».

Apostille de la traductrice

On voit aussi comment certains acteurs de ces déstabilisations font partie simultanément des deux derniers instruments stratégiques décrits par Manlio Dinucci : à la fois comme contributeurs financiers d’ONG, et comme membres (y compris fondateurs ou dirigeants) de groupes ou institutions « indépendants » tels que Bilderberg et l’Open Society.

1) En 2013, Tony Cartalucci écrivait : « Pour commencer, Médecins sans frontières est entièrement financé par exactement les mêmes institutions financières qui sont derrière Wall Street et la politique étrangère commune de Londres [et autres puissances occidentales, m-a p], y compris le changement de régime en Syrie et dans l’Iran voisin. Le propre rapport annuel de Médecins sans frontières, mentionne comme donateurs Goldman Sachs, Wells Fargo, Citigroup, Google, Microsoft, Bloomberg, Bain Capital, la société de Mitt Romney, et une myriade d’autres sociétés financières). Médecins sans frontières présente aussi des banquiers dans son Comité de parrainage, dont Elizabeth Beshel Robinson de Goldman Sachs ».

À partir de la page 36 du rapport financier 2010 (à défaut de trouver les suivants sur le site MSF), on verra sur la longue liste des donateurs quelques autres contributeurs tels que, pour ne citer que des très connus, la Fondation William Clinton et Richard Rockefeller, aussi généreux (tranche $100,000 – $499,999) qu’indépendants politiquement.

2) Le livre de la journaliste états-unienne Diana Johnstone : Hillary Clinton, la reine du chaos, (Éditions Delga, 2015). Le chapitre « La mégère apprivoisante » donne un aperçu du travail « humanitaire » —entre deux charges au secrétariat d’État— de très proches collaboratrices d’Hillary, comme : Samantha Power (p. 97 et suivantes) au Kosovo et au Cambodge, pour l’Open Society Institute de George Soros (par ailleurs donateur à MSF) ; ou Suzanne Nossel (p. 101 et suivantes) passant de Human Rights Watch au secrétariat d’État (2009), puis à la direction d’Amnesty International USA, en janvier 2012 « pour rendre un autre service au "smart power" comme directeur exécutif d’Amnesty International pour une année marquée par une importante campagne de soutien aux Pussy Riot ».

Manlio Dinucci

Traduction
Marie-Ange Patrizio

Source
Il Manifesto (Italie)

Déclaration du département d'État sur le Dialogue stratégique États-Unis-Tunisie

 Le département d’État des    États-Unis
Bureau de la porte-parole
Le 3 avril 2014

Aujourd’hui, les États-Unis et la Tunisie ont lancé le tout premier dialogue stratégique États-Unis-Tunisie_(1). Le Dialogue a porté sur des domaines dans lesquels les États-Unis et la Tunisie peuvent élargir leur relation pour relever les défis auxquels la Tunisie fait face : économie et investissements, sécurité, et gouvernance et partenariats(2). Le secrétaire d’État adjoint, M. William Burns, et le ministre tunisien des Affaires étrangères, M. Mongi Hamdi, dirigeaient leurs délégations respectives.

Les deux pays ont pris part à des discussions de grande envergure qui ont couvert des questions tant bilatérales que régionales, y compris la transition démocratique (3)  historique de la Tunisie et ses succès les plus récents en matière de ratification de la constitution et de formation d’un nouveau gouvernement(4). En outre, les États-Unis ont réaffirmé leur appui à l’encouragement d’un environnement sûr et sans risque, propice à la stabilité politique, à la sécurité et à la prospérité économique, et propre à renforcer la société civile, à autonomiser les jeunes et à consolider les fondements de la démocratie'(5).

Le Dialogue stratégique illustre l’engagement des États-Unis et de la Tunisie à promouvoir des intérêts communs dans une Tunisie sécurisée, stable et prospère (6)et à renforcer la solide amitié qui existe déjà entre le peuple des États-Unis et la Tunisie. Les États-Unis et la Tunisie attendent avec intérêt l’ouverture d’une future session du Dialogue stratégique qui se tiendra à Tunis en 2015 et le renforcement de notre partenariat bilatéral.


  • Le présent site est administré par le département d'Etat des Etats-Unis. L'existence d'un lien vers un autre site ne constitue pas une validation de ce site ou d e son contenu .      
 (1)  Le dialogue stratégique des États-Unis avec son "Partenaire tunisien " est une nouvelle étape qui n´a aucune traditions en ce sens, la Tunisie ne nécessite aucun moyen de défense commun,  car elle n´est pas en guerre et ne le serait jamais si les force de l´OTAN ne seraient pas la cause pour des intérêt américains, cette nouvelle stratégie montre l´hypocrisie et la férocité des Etats-unis envers les États de faibles ressources: Un lion ne peut se faire de relations avec des gazelles, il les  dévore quand il en a besoin, donc le dialogue est un mensonge utile afin d´apaiser la population dans la guerre projetée.
 
(2)  En ce qui concerne la sécurité et la gouvernance, ils ont toutes les clefs à la gouvernance et l´ingérence à travers la main mise de l´ONU, leur rôle, le poids qu´ils font peser sur les  pays cibles de leur domination: Déstabilisation socio-économique  suivie de crédits du FMI.
(3,4) Les etat-unis sont les pays les plus despotiques, politiquement les plus violents
parce que leurs traditions incarnent le sionisme primaire implanté aux indiens, une bonne question nous permet de lancer la réponse à leur démocratie, celle de la CIA:
Implantation de la situation de chaos.

(5)  Les fondements de la démocratie similaires à ceux de l´Irak, Libye et Syrie.

Attention très grave – alerte info !!! : menace imminente de bataille aérienne entre les chasseurs américains et les chasseurs bombardiers syriens dans le ciel syrien !!!!

7076 vues 22 août 2016 25 commentaires Guerres Réseau International

 

Attention très grave – alerte info !!! : menace imminente de bataille aérienne entre les chasseurs américains et les chasseurs bombardiers syriens dans le ciel syrien !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

La Syrie refuse de se laisser menacer par Washington dans son propre pays !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

La Syrie continue d’envoyer des forces aériennes à Hassaké pour punir les Kurdes qui veulent s’emparer de la ville en tuant ou chassant les forces militaires et paramilitaires syriennes encore présentes  !!!!!

Après la défaite des groupes terroristes au sud ouest d’Alep il y a quelques jours, même si les médias occidentaux ne veulent pas le reconnaître, j’ai prévenu que Washington tenterait un coup de force pour tenter de renverser la situation qui donnait un avantage considérable a l’armée arabe syrienne a Alep …réduisant les chances terroristes de reprendre la ville a quasi zéro !!!!!

Washington vient, sans doute en réponse à cette situation, de lancer une agression contre les soldats et les milices syriennes de Hassaké en utilisant les Kurdes séparatistes que les USA contrôlent !!!!

La réponse syrienne était inévitable car Damas avait déjà prévenu que toute forces militaires étrangères présentes sur le territoire syrien sans son autorisation, serait considérées comme des forces d’invasion au même titre que les terroristes étrangers venus en Syrie pour tuer des civils et des soldats syriens !!!!

Ainsi, les forces aériennes syriennes ont fini par frapper les mercenaires kurdes des Américains qui tuaient des civils et des militaires syriens à Hassaké.

Les crimes des mercenaires kurdes duraient depuis déjà beaucoup trop longtemps…et la réaction syrienne contre une telle traîtrise, était donc inévitable malgré la présence de la superpuissance US!!!!

Moscou avait, elle aussi, déjà prévenu que Damas était légitime de s’en prendre a des forces étrangères non autorisées sur son territoire…

Les forces syriennes n’ont donc aucune raison de se plier aux incroyables et inacceptables menaces US et vont donc continuer à frapper les Kurdes si ces derniers continuent de tuer des civils et des militaires syriens …

Mais l’arrogance et l’exceptionnalisme US qui dépasse tout ce qu’il est possible d’imaginer sur cette planète, va pousser Washington à ne pas accepter de se voir opposer un défit sans y répondre violemment pour ne pas perdre la face !!!!!!

Nous avons donc un potentiel extrêmement élevé de confrontation syro américaine dans un premier temps, puis une confrontation totale entre les allies de Washington et la Russie et ses allies dans les tous prochains jours ou semaines car les USA ne supporteront pas d’être « échec et mat » à Alep alors qu’ils ont dépensé des sommes faramineuses pour faire tomber un gouvernement syrien qui est toujours au pouvoir et qui en plus ose défier la super puissance thalassocratique !!!!

En conclusion : les prochains jours vont être extrêmement dangereux à vivre pour l’ensemble de la planète !!!!

http://www.france24.com/fr/20160820-frappes-syriennes-hassake-kurdes-washington-avions-proteger-conseillers

via:https://thomaldrin.wordpress.com/2016/08/21/attention-tres-grave-alerte-info-menace-imminente-de-bataille-aerienne-entre-les-chasseurs-americains-et-les-chasseurs-bombardiers-syriens-dans-le-ciel-syrien/

Par   Silvia Cattori    partie 2.
"L’OTAN n’amène que destruction, insécurité et misère. Elle doit être abolie"

 

Silvia Cattori : Vous consacrez un long chapitre (p 67 à 113) à l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie. Pouvez-vous résumer pour nos lecteurs ce à quoi cette guerre, qui a démembré un pays et généré tant de souffrances, devait aboutir ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Le démantèlement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie a été une étape importante pour ouvrir les portes d’une expansion vers l’Est de l’OTAN et de l’Union Européenne. Il a ouvert la route pour la marche vers les frontières de la Russie et de l’ex-Union soviétique. L’ex-Yougoslavie était aussi un obstacle majeur vis-à-vis du projet euro-atlantique de l’OTAN et de l’UE en Europe. En outre, la guerre de l’OTAN en Yougoslavie a permis de préparer la logistique des guerres en Afghanistan et en Irak.

Silvia Cattori : Denis J.Halliday [4] écrit dans la préface de votre ouvrage : « L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère. Elle doit être abolie ». Il n’y a aucun mouvement qui s’oppose à la guerre ; des ONG comme Amnesty, HRW, MSF, MDM, prennent le parti de l’ingérence militaire des grandes puissances, comme on l’a vu en ex-Yougoslavie, au Soudan, en Libye, maintenant en Syrie. Que peuvent faire concrètement les Européens contre la machine destructrice de l’OTAN ? Que suggérer-vous aux jeunes en quête de justice et désireux d’agir pour un monde meilleur ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Comme je l’ai dit, nous en sommes arrivés à la situation décrite par George Orwell dans son roman “1984”. Amnesty International, Human Rights Watch, et une grande partie des ONG de l’industrie humanitaire sont des outils de l’impérialisme pratiquant les deux poids deux mesures. Les organisations d’aide étrangère sont profondément politiques et politisées. Cela ne signifie pas que tous leurs employés soient de mauvaises gens qui ne veulent pas aider le monde. Bon nombre de leurs employés et des bénévoles sont des gens estimables ; ils ne comprennent pas tous les faits et ils ont de bonnes intentions. Ces gens ont été trompés ou aveuglés par la pensée de groupe institutionnelle. Leurs esprits devraient être débarrassés de tous les préjugés et de la désinformation dont ils ont été nourris ; une véritable tâche de dévouement.

Les citoyens des pays de l’OTAN doivent travailler à se positionner eux-mêmes pour informer leurs sociétés respectives sur l’OTAN et finalement les influencer pour qu’elles se retirent de cette organisation. Cela peut être fait de diverses manières. Mais cela commence par une compréhension de ce qu’est l’OTAN et une connaissance non censurée de son histoire.

Je ne suis pas une autorité morale ou un stratège. Se maintenir soi-même sur la bonne voie est déjà un défi assez difficile, je pense. Je n’ai aucun droit à pontifier sur la façon dont les gens devraient vivre. Je vais toutefois vous dire ce que je pense personnellement. À mon avis, le plus gros problème pour beaucoup de gens est qu’ils veulent changer le monde à une beaucoup trop grande échelle sans s’attaquer aux problèmes immédiats dans leurs propres vies. Je trouve que la meilleure manière de changer le monde est de commencer par de petits pas dans notre vie de tous les jours. Je parle ici d’ « échelle » et pas de « changement graduel » ou de « rythme ». Faire un monde meilleur commence par votre environnement immédiat. Le changement commence avec vous-même et ceux qui vous entourent, tout comme le devrait la charité. Imaginez si la plupart des gens faisaient cela ; le monde serait changé par petites étapes qui aboutiraient collectivement à un changement monumental. Rien de tout cela ne peut non plus se faire sans patience et détermination, et je souligne encore une fois qu’action et connaissance ne devraient pas être séparées. Je ne sais que dire de plus.

Silvia Cattori : En mettant ensemble les pièces du puzzle vous démontrez magistralement dans votre livre comment ces guerres en série, menées sous des prétextes humanitaires, s’inscrivent dans une stratégie de « destruction créative » conçue par « les néoconservateurs et leurs alliés sionistes », et comment – de la Yougoslavie, à l’Afghanistan, à l’Irak et à la Libye – elles sont toutes liées. Des personnalités de premier plan, comme l’ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU Denis J. Halliday qui a préfacé votre ouvrage, vous donnent entièrement raison : l’OTAN est bel et bien le principal danger pour la paix du monde. Mais vous savez qu’en Europe, notamment dans les pays où, comme en France, les organisations juives ont une forte emprise sur les politiques et les médias, dénoncer la stratégie des néoconservateurs et de leur allié Israël [5], suffit à vous faire cataloguer « théoricien du complot ». Que peut-on faire à votre avis pour modifier cette situation ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon expérience (au Canada) est différente. On ne m’a jamais qualifié de théoricien du complot. Je pense que la censure des médias et le mépris systématique sont des tactiques clés utilisées contre ceux qui remettent en question le récit dominant ou les opinions énoncées par les forces hégémoniques qui dominent la société. L’objectif visé en diabolisant des personnes ou des groupes sous le qualificatif de « théoriciens du complot » est de les discréditer et de les neutraliser. Cela se produit généralement quand ils ont beaucoup attiré l’attention et quand ils ont aussi quelques idées fausses qui peuvent être ridiculisées et liées à leurs positions. Néanmoins, ceux qui se voient qualifiés de théoriciens du complot ne devraient pas laisser cette accusation les dissuader de maintenir leurs positions et de continuer à s’adresser aux gens. Car la démoralisation fait partie de la tactique utilisée pour réprimer les points de vue et réflexions « dérangeantes ».

Les groupes et les lobbies sionistes ont une présence forte et disproportionnée dans le domaine politique et dans les médias de plusieurs pays, mais il faut reconnaître qu’ils ne sont pas homogènes et qu’ils ne sont pas les seuls facteurs influents ; ils font partie d’un bloc d’intérêts pour qui il est important d’empêcher qu’un discours critique n’ébranle les forces hégémoniques qui dominent aujourd’hui la société. Et les lobbies sionistes ne sont pas tous liés à Israël. Il arrive qu’un groupe sioniste travaille à introduire et à imposer à Israël des projets externes. Les motivations de ces groupes ne sont pas toutes les mêmes, mais elles font partie du programme dominant qui s’est développé en ce que les renommés sociologues Giovanni Arrighi et Immanuel Wallerstein ont appelé « système-monde » [ou « économie-monde »].

À mon humble avis, être entendu est la chose la plus importante. Internet et les réseaux sociaux ont contribué à ce processus. Je pense que, pour être entendu, il est également important de proposer des analyses rigoureuses et bien articulées. C’est une tâche difficile qui doit être accomplie, et qui fait partie d’un processus culturel plus large incluant l’éducation et la rééducation. Modifier les forces hégémoniques dominant la société ne peut se faire qu’en établissant de nouveaux courants de pensée pouvant contester leur hégémonie. La critique ne suffit pas non plus, une alternative et un meilleur programme doit être articulé et proposé. La critique en elle-même est inutile si l’on n’offre pas parallèlement un programme alternatif. Pensée et action doivent également être liées dans un processus pratique.

Silvia Cattori : Votre livre va-t-il être traduit en français ? A-t-il eu la couverture médiatique lui permettant de toucher un large public ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon livre devait être traduit en français en trois volumes par un éditeur en France, mais malheureusement l’accord a fait long feu. En notre temps où la durée d’attention s’amenuise, peu de gens sont intéressés à lire un livre de plus de 400 pages. Très peu d’attention lui a été accordée de la part des grands médias. Il y a plusieurs mois, Le Monde Diplomatique à Paris a contacté mon éditeur aux États-Unis, ainsi que la maison qui le diffuse en Grande Bretagne, pour leur demander l’envoi d’un exemplaire. Je ne sais pas si Le Monde Diplomatique a réellement l’intention de faire une recension d’un livre aussi critique et, très honnêtement, je ne m’en soucie pas vraiment.

Mon ouvrage a eu de bonnes critiques disant que c’est un livre à lire absolument. Il est diffusé dans les universités et les collèges. On en trouve des exemplaires dans les bibliothèques de diverses institutions comme l’Université de Harvard et l’Université de Chicago. Il est référencé à la Haye et dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque du Palais de la Paix aux Pays-Bas qui tient à jour les livres relatifs aux lois internationales. Sur Amazon au Royaume Uni, il est classé comme l’un des meilleurs livres sur l’OTAN et je crois qu’il est en train de prendre un bon départ.

Silvia Cattori

(*) Mahdi Darius Nazemroaya est un sociologue interdisciplinaire, auteur primé, et analyste politique connu. Il est chercheur au Centre de recherche sur la mondialisation à Montréal, collaborateur expert de la Strategic Culture Foundation à Moscou, et membre du Comité scientifique de la revue de géopolitique Geopolitica, en Italie.
Sur son ouvrage « The Globalization of NATO », voir également (en anglais) :
- http://www.silviacattori.net/article4005.html
- http://www.silviacattori.net/article3834.html
- http://www.silviacattori.net/article3780.html

Traduit de l’anglais par JPH

 


[1] Publié d’abord sous le titre « La mondialisation de l’OTAN » puis sous le titre modifié « La mondialisation de la puissance militaire : l’expansion de l’OTAN » . Cet article a été traduit en de nombreuses langues, y compris en arabe par la chaîne qatari d’information Al-Jazeera.

[2] La « cage d’acier » (ou « cage de fer ») est un concept sociologique introduit par Max Weber qui se réfère à la rationalisation accrue de la vie sociale, en particulier dans les sociétés capitalistes occidentales. Ainsi la « cage d’acier » enferme les individus dans des systèmes fondés uniquement sur l’efficacité, le calcul rationnel et le contrôle.

[3] Voir :
- « Gérard Chaliand dit quelques vérités sur la Syrie » :
http://www.silviacattori.net/article3350.html
- « Syrie : Les victimes de l’opposition armée ignorées » :
http://www.silviacattori.net/article3416.html

[4] L’Irlandais Denis J. Halliday a passé une bonne partie de sa carrière auprès des Nations Unies, impliqué dans des actions d’aide humanitaire. En 1997, il fut nommé Sécrétaire général adjoint et directeur du programme humanitaire en Irak. Un an plus tard, après 34 ans de service au sein des Nations Unies, Halliday a annoncé sa démission en raison des sanctions économiques imposées à l’Irak, qu`il a qualifiées de « génocide ». En 2003, il a reçu Le Gandhi International Peace Award. Depuis son départ des Nations Unies, Denis Halliday a participé de manière active dans plusieurs actions contre la guerre et les crimes contre l’humanité. Il est présentement membre de l’Initiative de Kuala Lumpur en vue de « criminaliser la guerre ».

[5] Par exemple, en France l’écrivain Israël Shamir a été accusé en 2003 d’antisémitisme par Olivia Zemor, Nicolas Shahshahani et Dominique Vidal parce qu’il disait qu’Israël et le « lobby juif » aux Etats-Unis avaient joué un rôle prépondérant dans l’entrée en guerre contre l’Irak ; ce qui devait aboutir au renversement du régime de Saddam Hussein (l’un des derniers leaders arabe qui refusait de reconnaître l’Etat juif d’Israël), à démembrer l’Irak pour assurer la « sécurité d’Israël ».


Toutes les versions de cet article :
- “NATO only yields destructions, insecurity and misery. It must be abolished”
- “La OTAN solo lleva a la destrucción, la inseguridad y la miseria. Debe ser abolida”

« L’art de la guerre »
 
"Quand le dieu veut châtier un peuple, il commence d´abord à lui faire baisser la0 raison"
 

Les décombres de la démocratie

par Manlio Dinucci

Manlio Dinucci revient sur l’indécence consistant à afficher sa solidarité avec les victimes du tremblement de terre qui vient de frapper le centre de l’Italie, tout en ne manifestant que du mépris pour les victimes des guerres engagées secrètement, avec l’Otan, par la même Italie.

Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 6 septembre 2016
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« Rien que des décombres, comme s’il y avait eu un bombardement », a dit la présidente de la Chambre Boldrini en visitant les lieux sinistrés par le tremblement de terre [1]. Paroles sur lesquelles il faut réfléchir au-delà de l’image.

Face aux scènes déchirantes des enfants morts sous les décombres, comment ne pas penser à tous ces enfants (que la télé ne nous a jamais montrés) morts sous les décombres des bombardements auxquels, de la Yougoslavie à la Libye, a aussi participé l’Italie ? « On a l’impression d’être en guerre », raconte un des nombreux volontaires.

En guerre, la vraie, l’Italie en effet y est déjà, brûlant des ressources vitales qui devraient être destinées à protéger la population de notre pays des tremblements de terre, des coulées de boue et inondations qui provoquent de plus en plus de victimes et de destructions. Des politiciens de provenances diverses ont proposé, dans un élan de générosité, de destiner aux zones sinistrées le jackpot du Superenalotto [2], 130 millions d’euros. Personne cependant n’a proposé d’employer à cet effet le « jackpot » de la dépense militaire italienne qui se monte, selon les données officielles de l’Otan, à environ 20 milliards d’euros en 2016, 2,3 milliards de plus qu’en 2015 : en moyenne 55 millions d’euros par jour, chiffre en réalité plus important quand on inclut les dépenses hors budget de la défense attribuées à d’autres ministères. En tout cas d’après les données de l’Otan, l’Italie dépense en un seul jour pour le militaire plus que ce qu’a prévu le gouvernement pour l’urgence tremblement de terre (50 millions d’euros), cinq fois plus que ce qui a jusqu’à présent été récolté avec les SMS solidaires [3].

Alors que manquent les fonds pour la reconstruction et la mise en sécurité des édifices par de réels systèmes anti-sismiques, pour un plan à long terme contre les tremblements de terre et les débâcles hydro-géologiques.

Alors que les pompiers, dont en ces occasions on reconnaît formellement les mérites, ont des effectifs, salaires et moyens totalement inadéquats pour le travail qu’ils effectuent, souvent au risque de leur vie, non seulement dans les urgences quotidiennes, mais dans les désastres « naturels » de plus en plus fréquents (dont les conséquences catastrophiques relèvent en grande partie de responsabilités humaines).

Par contre ne manquent pas les financements et les moyens pour les forces spéciales italiennes qui opèrent dans la nouvelle guerre de Libye. À Pise, où il y a deux ans a été constitué le Commandement des forces spéciales de l’armée (Comfose), se sont intensifiés depuis des mois les vols des C-130J qui partent pour des destinations inconnues chargés d’armes et de ravitaillements. Ces opérations sont autorisées secrètement par le président du Conseil Matteo Renzi sans qu’il en réfère au parlement. L’article 7 bis de la loi 198/2015 sur la prolongation des missions militaires à l’étranger confère au président du Conseil la faculté d’adopter des « mesures de Renseignement d’opposition, en situations de crise (…), avec la coopération de forces spéciales de la Défense avec les aménagements consécutifs de soutien de la même Défense », avec la seule obligation d’en référer formellement au « Comité parlementaire pour la sécurité de la République ». En d’autres termes, le président du Conseil a en main des forces spéciales et des services de renseignement à utiliser dans des opérations secrètes, avec le soutien de tout l’appareil militaire. Un pouvoir personnel anticonstitutionnel, potentiellement dangereux y compris sur le plan intérieur.

Alors qu’il affiche son émotion aux funérailles des victimes du tremblement de terre, en faisant des promesses sur la reconstruction, le président du Conseil Renzi, dans le cadre de la stratégie USA/Otan, conduit l’Italie à d’autres guerres et à une dépense militaire croissante au détriment des exigences vitales du pays. Dépense à laquelle s’ajoute celle, secrète, pour les opérations militaires secrètes qu’il a ordonnées. Alors que, sur la reconstruction promise des zones sinistrées, Renzi assure la « plus grande transparence ».

Manlio Dinucci

Traduction
Marie-Ange Patrizio

Source
Il Manifesto (Italie)

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[1] Tremblement de terre qui a touché le centre de l’Italie le 24 août et les jours suivants.

[2] Loterie nationale.

[3] Les « SMS solidaires » sont une méthode de collecte de fonds destinés aux zones sinistrées : pour chaque SMS envoyé à un numéro donné 2 euros sont versés à la Protection civile.

IIle rôle et la fonction de l’EI dans
le                    cadre de la géostratégie américaine
La présentation des fondements géostratégiques et géoéconomiques de la politique des Etats-Unis dans le système international,tels qu’ils sont décrits par Halford Mackin-der dans «Heartland Theory»  ou par Alfred Thayer Mahan dans «Influence of Sea PowerUpon History», serait, à ce point, très utile,mais elle dépasserait le cadre de cet article.
Nous allons donc nous limiter par la suite à la région du Moyen- et du Proche-Orient.
Comme précédemment décrit, l’avènement de l’«Etat islamique» est une directe conséquence de la guerre d’agression états-unienne contre l’Irak en 2003. Dès la planification de ce crime commis en violation du droit international, le vice-président américain Dick Cheney avait exprimé l’opinion qu’il s’agissait de bien plus que l’obtention de la tête de Saddam Hussein, qu’il «wants to use the end of Saddam’s regime as a platform for wider reforms in the region».  «désirait utiliser la fin du règne de Saddam comme tremplin pour d’autres réformes dans la région»,traduction de toutes les citations anglaises par Horizons et débats]
.C. Rice – «rependre un chaos créatif afin de faire avancer le Moyen-Orient» A partir de 2005, la ministre des Affaires étrangères d’alors Condoleezza Rice parla, en utilisant le terme de «Redirection», «de répandre un chaos créatif dans la région [...], afin de faire avancer le plan du président Bush pour un nouveau Moyen-Orient».
53 Devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, elle annonça en janvier 2005 «that there is ‹a new strategic alignment in the Middle East› separating ‹reformers› and ‹extremists›; she pointed to the Sunni states as centers of moderation, and said that Iran, Syria, and Hezbollah were ‹on the other side of that divide.› [...] Iran and Syria, she said, ‹have made their choice and their choice is to destabilize.›
 [«l’existence ‹d’un nouvel alignement stratégique au Moyen Orient›
entre les ‹réformistes› et les ‹extrémistes›.
Elle désigna les Etats sunnites comme étant des centres de modération, et désigna l’Iran, la Syrie et le Hezbollah ‹comme se trouvant de l’autre côté de la frontière›. (...) L’Iran et la Syrie, dit-elle, ‹ont choisi et leur choix
est la déstabilisation›.»] Cette stratégie d’un nouvel ordre avait pour but de provoquer des affrontements entre les groupes religieux sunnites et chiites, renforçant ces anciens affrontements séculaires dans le but de tirer de ce conflit sectaire, le profit optimal dans les intérêts des Etats-Unis. En 2008, une  étude élaborée pour l’armée américaine par le think-tank américain
RAND Corporation enforça à nouveau cette stratégie perfide.
On y recommande que les Etats-Unis «could also choose to capitalize on the ‹Sustained Shia-Sunni Conflict› trajectory by taking the side of the conservative Sunni regimes against Shiite empowerment movements in
the Muslim world.»
[«pourraient se décider à tirer profit d’une ‹longue lutte entre les sunnites et les chiites› en se plaçant du côté du régime sunnite conservateur contre un possible gain de pouvoir des chiites dans le monde musulman.»] Afin de réduire le pouvoir et l’influence de l’Iran dans la région du Golfe, il faudrait que «US leaders [...] decide to concentrate, in the short term, on shoring up the traditional Sunni regimes in Saudi Arabia, Egypt, and Pakistan as a way of containing Iranian power and influence in the Middle East and Persian Gulf.»
5
[«les dirigeants américains (...) décident à brève échéance de concentrer leurs forces pour renforcer les régimes sunnites traditionnels en Arabie saoudite, en Egypte et au Pakistan afin de limiter le pouvoir iranien et son
influence au Moyen-Orient et dans le golfe Persique.»

Syrie

 

Les ennemis de la Syrie purent circuler librement en Allemagne, récolter des dons pour les rebelles, aller combattre en Syrie et rentrer au pays sans être poursuivis. Ils se sentaient soutenus par le gouvernement allemand. Ils pensaient qu’ils allaient former un front commun avec le gouvernement allemand face à un ennemi, un dictateur qu’il fallait éliminer.

Jusqu’à la fin 2013, les Américains et leurs alliés occidentaux, les «amis de la Syrie» avaient le dessus dans le conflit en Syrie.

L’opposition espérait toujours que les Américains allaient intervenir et renverser le gouvernement syrien. On voulait provoquer une prétendue «intervention humanitaire», mais cet espoir fut déçu comme l’a montré l’évolution ultérieure.

 

Soutien médiatique:

Au public allemand, on explique l’attitude et l’engage- ment de l’Allemagne comme étant la défense des droits de l’Homme, l’installation de la démocratie et la lutte contre des dictateurs tuant leur propre peuple. Au fond,

c’étaient des paroles imaginées pour être soumises au citoyen lambda n’ayant pas ou peu de connaissances détaillées des particularités du conflit. Les médias de masse dirigés par l’Etat assument cette tâche.

En tant que personne concernée ayant étudié intensément le conflit syrien, je suis quotidiennement pendant plusieurs heures, les informations, les reportages et les forums de discussion des différentes agences de presse internationales en langues anglaise, arabe et allemande. Les informations sont tellement déroutantes et contradictoires, qu’aucune personne normalement informée ne peut se faire une idée précise et se former une opinion objective.

Etant donné que je connais bien la situation sur le terrain et dispose d’informations exactes et directes concernant certains détails par des parents, des amis et des connaissances en Syrie, j’essaie de me faire une idée aussi claire que possible de la situation pour

me faire ma propre opinion avec cette multitude d’informations divergentes.

En regardant les reportages des médias, j’ai observé les particularités suivantes:

– Il est intéressant de voir que les forces radicales de l’opposition s’expriment différemment dans les médias occidentaux que dans les médias arabes à propos de ce qui est entièrement tu et camouflé ici. Dans les médias arabes, les récits sont souvent présentés dans un langage drastique et difficilement supportable pour le goût occidental.

– Depuis le début des événements en Syrie,

je constate que les informations transmises par la plus grande majorité des grands médias allemands coïncident avec celles des chaînes comme al-Jazira, al-Arabia ou les chaînes occidentales comme la BBC ou France  24

. Ce sont les chaînes elles mêmes impliquées dans la guerre syrienne .

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